• Aucun résultat trouvé

Le schéma explicatif général et les hypothèses de recherche qui en découlent

1) le type « sportif » (Sporty Types) : apprécie particulièrement le vélo et les sports actifs ;

4.4.  Le schéma explicatif général et les hypothèses de recherche qui en découlent

4.4.1. Un schéma explicatif général

Au vu des éléments théoriques qui ont été exposés supra, il est possible de proposer un schéma explicatif encadrant la problématique de cet ouvrage (figure no 8). Sa structure reprend les apports suivants :

1) les cadres de vie sont caractérisés par des attributs relevant de trois dimensions distinctes : fonctionnelle, sociale et sensible ;

2) ces attributs facilitent le déploiement de certains modes de vie et en découragent d’autres ; chaque cadre de vie se singularise ainsi par un potentiel d’accueil qui lui est propre ;

3) ces attributs ont aussi une propension à redessiner, à reconfigurer, à structurer les modes de vie et à les faire converger sur certains aspects. Ils déterminent donc aussi un potentiel structurant spécifique ;

4) les modes de vie se déploient au jour le jour en fonction des attributs des territoires qui constituent des prises pour les projets des acteurs, mais qui peuvent aussi représenter des obstacles et des contraintes ;

5) les mobilités spatiales des individus et leur configuration doivent être considérées comme des traductions spatiales de leur mode de vie et des valeurs et des rationalités inhérentes à leurs projets ;

6) le potentiel structurant et d’accueil des cadres de vie influence donc les mobilités et explique que certains territoires soient associés à des configurations spécifiques de mobilité ;

7) cette influence s’applique aussi aux mobilités de loisirs, qu’elles soient quotidiennes ou occasionnelles, compactophiles ou naturophiles.

Figure no 8 : Schéma explicatif théorique général de la problématique. Cadres de vie (différentes échelles) Modes de vie Mobilités • Offre fonctionnelle • Offre sociale • Offre sensible • Utiliser

• Rencontrer • Contraintes / Loisirs

• Compactophiles / Naturophiles • Habiter Sélection par le potentiel d’accueil Potentiel structurant Spatialités et Rationalités

4.4.2. Les hypothèses de recherche

En nous basant sur ce schéma, nous pouvons proposer les hypothèses correspondant aux trois grands questionnements qui structurent la recherche (voir l’introduction de cet ouvrage).

H.1. Le cadre de vie donné par un quartier urbain central, suburbain ou périurbain, en raison de son offre fonctionnelle, sociale et sensible, attire et favorise le déploiement de certains modes de vie et, par conséquent, est associé à des configurations spécifiques en matière de mobilités. Cette influence est également valable pour les mobilités de loisirs, quotidiennes ou occasionnelles, même si leurs configurations ne suivent pas les mêmes logiques que les mobilités contraintes.

Les sous-hypothèses suivantes peuvent être énoncées :

H.1.1. Les quartiers centraux accueillent des modes de vie qui impliquent une

H.1.2. Les quartiers aux intensités urbaines plus faibles accueillent des modes de

vie moins consommateurs de ce type de déplacements.

H.2. Les contextes régionaux influencent la configuration des déplacements de loisirs naturophiles.

Trois sous-hypothèses composent cette deuxième hypothèse :

H.2.1. Les contextes régionaux des agglomérations, notamment l’étendue de

leur arrière-pays, la présence de frontières ou celle d’aménités pour ces loisirs influencent les distances parcourues pour les déplacements naturophiles.

H.2.2. La qualité de l’offre de transports publics et les connexions des

agglomérations avec leur arrière-pays et le reste du pays influencent la répartition modale de ces déplacements.

H.2.3. L’ampleur des externalités négatives générées par les urbains pour leur

mobilité naturophile varie significativement en fonction de cette donne.

H.3. Dans certains cas de figure (intensité urbaine/agglomération), les mobilités de loisirs naturophiles d’une partie de la population des quartiers urbains centraux compensent les vertus de leur mobilité quotidienne contrainte en termes d’externalités négatives provoquées.

Cette hypothèse peut être déclinée de la manière suivante :

H.3.1. Les quartiers urbains centraux qui offrent peu d’aménités pour les activités

de loisirs naturophiles et qui sont insérés dans des agglomérations faiblement connectées avec les réseaux de transport publics à leur arrière-pays, sont associés à des modes de vie qui comprennent le franchissement de distances importantes pour le motif naturophile et, en conséquence, une production très importante d’externalités négatives.

H.3.2. La production d’externalités négatives importante due à la réalisation de

la mobilité de loisirs naturophiles peut, dans ce cas, significativement alourdir l’impact environnemental de la mobilité annuelle des urbains centraux et le rendre plus élevé que celui des résidents de territoire à intensité urbaine plus faible.

L

e dispositiF empirique et La méthodoLogie

C

e chapitre a pour objectif de présenter le dispositif empirique global retenu

pour répondre aux questions de recherche posées (1). Des précisions y sont également apportées sur le choix des terrains d’étude et les découpages géographiques utilisés. Les aspects méthodologiques relatifs aux trois types d’analyses composant le dispositif de recherche sont ensuite explicités. Les choix effectués ainsi que la nature et le traitement des données utilisées dans les analyses contextuelles (2), quantitatives (3) et qualitatives (4) sont successivement présentés.

1. L

edispositiFempiriqueetLesterrainsd

étude 1.1. Philosophie du dispositif adopté

Le dispositif adopté a été pensé en fonction de deux objectifs fondamentaux placés en amont de la recherche.

Le premier d’entre eux était l’ambition initiale d’analyser des liens entre différents environnements urbains et les configurations de mobilités auxquelles ils peuvent être associés. Cette ambition supposait, par essence, une approche comparative basée sur l’étude de cadres de vie très différents en termes de structure et d’opportunités offertes à leurs habitants. Il s’agissait donc de sélectionner des périmètres d’études répondant à cet objectif de diversité.

Le second objectif fondamental consistait à apporter des réponses scientifiques solides à des questionnements relevant des sciences sociales et nécessitant d’éviter les biais d’une approche dépendant d’un seul type de données. Il s’agissait, en d’autres termes, de constituer un faisceau d’indices larges issus de données et de matériaux de

différentes natures dont la mise en dialogue devait être garante d’une forte solidité empirique des résultats. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi de recourir à différents types d’analyses :

1) des analyses contextuelles, dont l’objectif était d’appréhender, de mesurer et de comparer l’intensité urbaine et le potentiel d’accueil des périmètres d’étude ;

2) des analyses statistiques et quantitatives, qui ont servi à cerner, pour les types de populations définis, l’importance des déplacements de loisirs quotidiens et occasionnels en termes de distances parcourues, de moyens de transport utilisés et d’impact environnemental, et à les mettre en perspective avec la mobilité réalisée pour les motifs plus contraints.

3) les enquêtes qualitatives, dont l’objectif consistait à identifier la diversité des discours, des attachements aux cadres de vie, des modes de vie et des pratiques de déplacements, notamment en vue de saisir les motivations qui déterminent les différents types de mobilités de loisirs.

4) pour compléter le dispositif empirique, il a été procédé, à la fin de la recherche, à une mise en perspective des résultats ainsi obtenus avec ceux d’une étude proche menée à Paris et à Rome par une équipe de recherche avec laquelle nous avons eu l’occasion de collaborer. Cette recherche entièrement financée par le Plan urbanisme construction architecture (PUCA) a abouti à un rapport final publié en 2011 intitulé « Incidences du “rapport au cadre de vie” sur la mobilité de loisir ». Elle a aussi permis la réalisation de la thèse de doctorat d’un de ses auteurs, Hélène Nessi, intitulée

Influences du contexte urbain et du rapport au cadre de vie sur la mobilité de loisir en Île-de-France et à Rome, sous la direction d’Olivier Coutard (Nessi, 2012).