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MATERIEL ET METHODE

I. ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE

2. L’Hydatidose péritonéale

2.1. Le parasite adulte

L’EG vit sous la forme d’un ver à l’état saprophyte dans le premier tiers de l’intestin grêle de son HD, principalement le chien. Sa longévité varie entre 6 mois et 2 ans. Sa taille est de 3 à 8 mm et possède un scolex, un cou et un corps formé de 3 à 4 anneaux dont seul le dernier est ovigère mesurant généralement plus de la moitié du ver entier. (figure.23.)

Le scolex est muni d’un rostre armé de 30 à 42 crochets de taille variable et disposés en 2 couronnes. Les caractères morphologiques des crochets et leur disposition sont utilisés dans l’identification morphologique de l’espèce.

Le segment ovigère présente des formations sacciformes bien développées renfermant 400 à 800 œufs (ou onchosphères).Une fois dans le milieu extérieur ce segment se détache du strobile et se désintègre.

48 2.2. L’Œuf ou embryophore

L’œuf est ovoïde (35μm), non operculé, protégé par une coque épaisse et striée. Il est constitué d’un embryon hexacanthe, recouvert de plusieurs enveloppes dont la plus remarquable est l’embryophore, elle donne à l’œuf un aspect sombre et strié. [79]

La maturation de l’œuf se réalise dans le milieu extérieur. Sa survie sur le sol dépend des conditions d’humidité et de température. Elle est de 1 mois à + 20 C°, 15 mois à + 7 C° et 4 mois à - 10 C°. La congélation classique à –18°C des aliments ne tue donc pas les œufs. Mais, ils sont détruits en quelques heures par la dessication et en quelques instants à une température supérieure à 60 C °. Les agents chimiques, engrais et désinfectants n’altèrent pas sa vitalité et ne peuvent donc pas être utilisés pour désinfecter les légumes contaminés.[80]

L’embryon libéré dans l’intestin grêle de l’HI, traverse la paroi intestinale et il est transporté par le courant sanguin dans divers organes où se développe le stade larvaire.

49 2.3. Le stade larvaire ou kyste hydatique

Une fois arrivée dans les viscères de l’hôte intermédiaire ou accidentel, l’embryon hexacanthe perd ses crochets, se vacuolise, développe une vésiculisation centrale et prend une forme kystique: c’est l’hydatide ou kyste hydatique.

Le kyste hydatique se présente sous forme d’une sphère creuse remplie de liquide, entourée d’une réaction fibreuse du tissu de l’hôte qui se développe lentement, devenant symptomatique quand le kyste comprime des organes ou des structures vasculaires, bronchiques ou biliaires. [81]

Figure 25 : Représentation schématique d’une larve d’EG [82]

Au terme de son évolution le KH va se trouver constitué par, de l’extérieur vers l’intérieur : l’adventice, la cuticule et la membrane proligère. [83]

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L’adventice : C’est une membrane prékystique due à une réaction fibreuse du parenchyme

de l’organe-hôte refoulé par la croissance de l’hydatide, et n’est donc pas une structure parasitaire. [76]

La cuticule : Elle constitue la paroi externe de l’hydatide. C’est une membrane blanche de 0,5 à 1 mm d’épaisseur constituée de couches concentriques d’une substance acellulaire. Elle est dotée d’une certaine élasticité assurant l’intégrité du KH. Mais joue aussi le rôle d’une membrane dialysante, laissant passer eau et électrolytes ainsi que de petites molécules de protéines, glucides et lipides du plasma de l’hôte vers le KH.[76]

La membrane proligère : c’est la membrane germinative qui tapisse intérieurement la membrane cuticule, elle est fine, fragile, molle et blanche. Elle est constituée par une couche cellulaire embryonnaire. C’est la membrane fertile de l’hydatide. Elle a donc 4 rôles : [84]

- Assurer la croissance de la larve. 


- Sécréter le liquide hydatique qui maintient le KH sous tension. 
 - Générer les strates de la cuticule périphérique. 


- Assurer la reproduction asexuée par polyembryonie en bourgeonnant des scolex

(protoscolex) qui représentent les futurs tænias adultes de l’hôte définitif.

 Le kyste hydatique peut être :


- Fertile, contenant plusieurs milliers de scolex en fonction des dimensions de l’hydatide

et après environ 1 à 2 ans d’évolution.


- Stérile, sans vésicules proligères ni vésicules filles.


- Acéphale, avec des vésicules, mais sans scolex ni vésicules filles.


Le contenu du KH reflète l’activité de la membrane proligère, 
On y trouve :

Des vésicules proligères : La membrane proligère forme sur sa face interne des bourgeons qui se vésiculisent et constituent des vésicules proligères (300 à 800 μm).Ces vésicules sont sans paroi cuticulaire et restent attachées à la proligère de la vésicule mère par un pédicule syncytial. Chaque vésicule bourgeonne à son tour donnant de nombreux protoscolex (une à deux dizaines par vésicule) invaginés, munis des ventouses et de crochets

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et mesurant 50 à 150 μm. Les vésicules proligères peuvent se fissurer et libérer des scolex dans le liquide hydatique. Elles peuvent aussi se détacher et flotter libres dans le liquide hydatique. [76]

Des vésicules filles : De structure est semblable à celle de l’hydatide d’origine, elles sont de véritables duplicatas de la vésicule mère, et sont douées des mêmes potentialités évolutives. [85] On distingue deux types de vésicules filles:

- Les vésicules fille endogènes : Proviennent de la transformation vésiculeuse d’un scolex. Elles peuvent atteindre la taille d’un grain de raisin et flottent librement dans le liquide hydatique. Les vésicules filles endogènes sont rares dans les kystes des sujets jeunes. Dans le kyste hydatique du poumon on les trouve que dans 4% des cas, alors qu’on les rencontre dans 60% des kystes hydatiques du foie. Elles n’apparaissent que dans les kystes hydatiques anciens, aux parois affaissées, au liquide louche, elle serait la traduction d’une réaction de défense contre une agression mécanique ou infectieuse. [86,87]

- Les vésicules filles exogènes : Elles proviennent des fragments de membrane proligère incarcérés dans la cuticule pendant sa formation, et qui se vésiculisent à leurs tour, s’entourent d’une cuticule, et forment des protoscolex. Ce processus externe est rare chez l’homme et peut donner au kyste un aspect mamelonné. Il s’agirait peut-être en fait de simples « hernies » de l’hydatide à travers la paroi du kyste. [76]

Le sable hydatique : (Figure.26.) Il constitue la partie déclive du kyste au sédiment composé de protoscolex détachés de la membrane proligère ou libérés des vésicules(400/cm3 de liquide), de capsules déhiscentes, de vésicules filles, de crochets chitineux provenant de scolex dégénérés et détruits. Il est d’autant plus important que le kyste est remanié et évolué. [76]

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Figure 26 : Sable hydatique [88]

Le liquide hydatique : Il est limpide « eau de roche », sauf en cas de surinfection du kyste. Il remplit et maintient sous tension l’hydatide, les capsules et les vésicules filles. Il provient des sécrétions de la membrane proligère mais aussi du plasma de l’hôte par dialyse transcuticulaire[76,85,89]. Sa composition varie selon que l’hydatide est stérile ou fertile Il est majoritairement constitué d’eau (99,9 %). Le reste est un mélange complexe de molécules dérivées à la fois du parasite et du sérum de l’hôte : ions, lipides, glucides, albumine, sels de sodium, et de calcium, mais aussi de phospholipides, de protéines à haute propriété anaphylactisante. [89]

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