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Le prototype et la méthodologie de validation

6. Acceptabilité par les usagers

4.3.3 L’analyse des entretiens

4.3.3.5 Le logiciel utilisé et la méthode de codage

Le logiciel d’analyse des données

Les outils informatiques utilisés pour l‘analyse des données ont été les logiciels QDA Miner version 3.2.2 et Wordstat de la firme de recherche Provalis (Provalis, 2010). Ces logiciels ont été choisis en fonction de leur capacité à effectuer les opérations d‘analyse de contenu et du discours tout en fournissant de nombreux résultats statistiques.

La codification

Deux principaux défis se présentent au chercheur au moment de l‘analyse des données qualitatives. Le premier défi est lié à la masse des données et concerne l‘étiquetage des segments les plus importants compte tenu des objectifs de l‘étude. Il faut être conscient de nos lentilles conceptuelles tout en restant ouvert à apprendre des choses que nous ne connaissions pas et que l‘on ne s‘attendait pas à trouver (Miles et Huberman, 2003, p. 111). Il faut résister à la surcharge de données, mais non au prix de la superficialité. Pour y arriver, on procède à la codification et à la réalisation d‘autres formes de réflexion récurrentes et itératives.

La codification relève de l‘analyse. Examiner une série de notes de terrain, transcrites ou synthétiser et les disséquer avec intelligence, tout en préservant intactes les relations entre les segments de données, constituent le cœur de l‘analyse. (Miles et Huberman, 2003. p. 112)

Miles et Huberman définissent les codes comme suit :

Les codes sont des étiquettes qui désignent des unités de signification pour l‘information descriptive ou inférentielle compilée au cours d‘une étude. Les codes sont habituellement attachés à des « segments » de taille variable — mots locutions, phrases ou paragraphe entiers connectés ou déconnectés d‘un contexte spécifique. Ils peuvent prendre la forme d‘une étiquette

catégorielle simple ou d‘une étiquette plus complexe (par exemple, une métaphore). (Miles et Huberman, 2003, p. 112)

La phase organisationnelle « comprend un système de catégorisation des différents

segments pour que le chercheur rapidement, trouve, retrouve et rassemble les segments relatifs à une question de recherche spécifique, des hypothèses, un construit ou un thème »

(Miles et Huberman, 2003, p. 112) parce que ce ne sont pas les mots eux-mêmes, mais leur signification qui est intéressante.

Les types de codes

Miles et Huberman (2003, p. 113) proposent trois types de code:

Les codes descriptifs ne suggèrent aucune interprétation, mais simplement l‘attribution d‘une classe de phénomènes à un segment de textes.

Les codes interprétatifs recherchent les motivations plus complexes, plus cachées, les liens possibles, les significations plus profondes.

Les codes explicatifs consistent à indiquer que tel segment de notes illustre un leitmotiv émergent ou « pattern », que l‘analyse a décelé en déchiffrant la signification des évènements ou relations sociales. En général, ce genre de code arrive tardivement dans le recueil des données au fur et à mesure de l‘émergence des « patterns ».

Il faut retenir trois choses importantes sur les codes selon Miles et Huberman (2003, p. 114). Premièrement ils peuvent se situer à différents niveaux d‘analyse allant du descriptif au hautement inférentiel. Deuxièmement, ils peuvent apparaître à différents stades de l‘analyse; certains sont créés et utilisés dès le début, d‘autres plus tardivement. En principe, les descriptifs précèdent les inférentiels. Troisièmement, les codes sont astringents : ils rassemblent une grande quantité de matériel, ce qui rend l‘analyse possible. Le regroupement permet de rendre les données intelligibles, de créer des liens de causalité et d‘assembler des éléments disparates en un tout plus significatif et inclusif. Selon Miles et Huberman (2003, p. 115), une liste de départ peut contenir entre 50 et 60 codes.

La création des codes

Nous avons, comme le suggèrent Miles et Huberman (2003), établi un cadre conceptuel avant le travail sur le terrain. Nous nous éloignons donc d‘une méthodologie plus inductive comme celle proposée par Glaser et Strauss (1967). En effet, trois cadres conceptuels créés avant la collecte de données balisent notre travail d‘analyse. Il s‘agit de la typologie des conceptions des universités, des dimensions de la typologie et des critères de validité de la typologie. Nous retrouverons donc comme première catégorie de code, des codes préétablis en fonction du cadre conceptuel. Cependant, durant l‘entretien, nous avons laissé beaucoup de latitude aux commentaires de l‘expert et différents thèmes ont donc émergé du corpus de données.

Les codes préétablis

Les codes préétablis ont été conçus avant la collecte d‘analyse, il s‘agit du cadre d‘analyse de notre projet et on les retrouve principalement dans deux documents : la typologie soumise aux experts et les questions du protocole d‘entretien (annexe 2).

Les codes liés aux conceptions de l‘enseignement supérieur : Service public Académique Marché Apprenante Entrepreneuriale Politique Relations humaines

Les codes relatifs aux dimensions des types de conceptions de l‘enseignement supérieur : Système de gouvernance Valeurs et principes Critères Stratégie privilégiée Conception de l‘enseignement Conception de la recherche Évaluation de la performance Critères de performance

Les codes décrivant les critères de validation d‘une typologie : Clarté

o Définition des types o Modifications Consistance logique o Éléments distincts o Regroupement o Retrait o Distinction o Ajout o Réalité signifiante

o Types les plus représentatifs Exhaustivité

Économie Utilité

o Contexte général o Processus administratif

o Personne susceptible d‘utiliser la typologie o Fins d‘utilisation

Acceptabilité par les usagers o Très élevée

o Plutôt élevée o Moyenne o Plutôt basse o Très basse

Le jugement sur les énoncés de problématiques Le jugement sur l‘idée de la construction du modèle Conceptions de l‘expert

Les codes émergents

Durant l‘analyse des entretiens, des codes ont été attribués aux thèmes qui ont émergé concernant notamment le contexte général de la gouvernance des universités :

Le contexte historique

Le financement des universités La gratuité des services

La mondialisation

Le développement durable

La compétition entre les universités Les faits récents

o Le rapport Toulouse o Le scandale de l‘UQÀM o La réforme de la ministre La définition de la gouvernance La définition de la performance

La révision des codes

Les codes attribués ont évolué tout au long de l‘analyse. Il se passe beaucoup de choses non prévues initialement (Miles et Huberman, 2003, p. 120). De plus, certains codes ne fonctionnent pas, se détériorent; d‘autres codes fleurissent parfois, quelquefois trop; beaucoup de segments se voient attribuer le même code, il faut alors fragmenter les codes en sous-codes; d‘autres codes vont émerger tout au long du processus et peuvent être mieux enracinés empiriquement et démontrer une certaine ouverture du chercheur.

Lincoln et Guba (1985, cités par Miles et Huberman, 2003, p. 120) énumèrent les opérations suivantes par rapport au codage :

1. insertion : ajout de codes, reconstruction d‘une structure cohérente alors qu‘une nouvelle compréhension des données et de nouvelles façons d‘observer les séries de données émergentes;

2. extension : reprise de matériels précédemment codés et nouvelle analyse à l‘aide de nouveaux thèmes, construits ou mis en relations;

3. liaison : identification de nouvelles relations entre les unités d‘une catégorie donnée ou de relations précédemment incomprises (cette relation aura elle-même un nom et peut engendrer une nouvelle configuration des catégories);

La chercheure a procédé à plusieurs révisions tout au long du processus. Entre autres, une dernière révision a précédé l‘analyse statistique.

La saturation des données

Lincoln et Guba (1985, cités par Miles et Huberman, 2003, p. 121) suggèrent que la codification et la recodification des données sont achevées lorsque l‘analyse parvient à saturation, c‘est-à-dire, lorsque tous les faits nouveaux peuvent être immédiatement classifiés. On dit alors que les catégories sont saturées et un nombre suffisant de régularités émergent. Ici, Miles et Huberman précisent que le choix d‘arrêter le terrain peut être douloureux, la saturation peut devenir un horizon sans fin, on veut encore et toujours aller un peu plus loin. En effet, précisent-ils, le site peut émettre un flux continu de pistes, de mystères, de thèmes et de contradictions, qui a besoin d‘être poursuivi à l‘infini et qui ne s‘adaptera jamais parfaitement à une structure préétablie. Nous croyons être arrivés à la saturation des données.

La fiabilité du codage et codage multiple

Les définitions de codages s‘affinent quand deux chercheurs codent la même série de données et discutent de leurs premières difficultés :

que les données codées n‘ont pas de signification en elles-mêmes. Elles sont le résultat de compréhension progressivement élaborée au sein de l‘équipe de recherche, elles-mêmes extraites de significations originales communiquées par les informants. [...] la sous-culture du codeur ne s‘élabore que progressivement, à travers la formation et des vérifications de fiabilité de la codification, opérées de façon à la fois périodique et continue. (Mishler, 1986, cité par Miles et Huberman, 2003, p. 125)

En résumé, selon Miles et Huberman, il faut amener les chercheurs à une vision commune de la signification des codes et de la meilleure correspondance entre les blocs de données et codes.

Le niveau de précision

Miles et Huberman (2003) définissent l‘unité d‘analyse comme étant la phrase, ou un bloc fait de plusieurs phrases, selon l‘heuristique suivante : choisir le plus approprié parmi les codes issus d‘une question de recherche donnée. Nos unités comportent des propositions,

des phrases complètent et des paragraphes. Plusieurs unités d‘analyse possèdent plus d‘un code.

Le croisement des codes

Comme le logiciel QDA Miner ne pouvait pas faire l‘analyse croisée des codes, le concepteur a accepté, à la demande de la chercheure, d‘ajouter cette fonction à son logiciel dans une version spécialement adaptée pour la présente recherche. Le logiciel permet maintenant cette opération.