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Le prototype et la méthodologie de validation

4.3 La méthodologie de validation de la typologie

4.3.1 Les experts

La présente recherche a recours à des experts du domaine de l‘enseignement supérieur. Le Petit Robert définit l‘expert comme une personne choisie pour ses connaissances techniques et chargée de faire des examens, des constatations, des évaluations à propos d‘un fait, d‘un sujet précis.

Pour répondre à nos objectifs, nous avons choisi d‘avoir recours à des experts reconnus dans le domaine de l‘évaluation de l‘enseignement supérieur parce que cette méthodologie a déjà été éprouvée dans le cadre des recherches antérieures, entre autres, celles de Morin (1989) et de Quinn et Rohrbaugh (1983). Des experts reconnus dans le domaine peuvent porter un jugement sur un modèle théorique, identifier différentes approches pour définir le concept de performance en enseignement supérieur et juger de la pertinence du modèle, des dimensions, des critères et des indicateurs. La synthèse et l‘analyse des différents jugements seront un apport original et utile dans le domaine de l‘évaluation des établissements d‘enseignement supérieur. Le recours à des experts augmente la crédibilité de la recherche.

La règle d‘inclusion des experts a été définie en fonction des critères suivants : avoir occupé une position stratégique dans le domaine de l‘enseignement supérieur, de l‘évaluation institutionnelle, de l‘administration publique ou posséder une expérience exceptionnelle dans ces domaines;

être des professeurs-chercheurs reconnus dans le domaine.

Les experts ont été sélectionnés selon une procédure d‘échantillonnage combinée : échantillon « boule de neige » et échantillon par choix raisonné (échantillon typique ou échantillon intentionnel) (Dépelteau, 2000, p. 226). Une liste de vingt-cinq experts a ainsi été constituée à partir des propositions des experts rencontrés et en consultant les sites Internet des universités. Un ordre de priorité a été établi et les onze premiers experts disponibles ont été rencontrés. La liste des experts à interviewer pouvait évoluer en cours

d‘expérimentation au gré des suggestions des experts. Ces suggestions servaient à valider la liste sans toutefois que les experts y aient accès.

L‘échantillon d‘experts sera différencié selon les critères suivants : des hommes et des femmes;

des experts théoriciens provenant de différentes universités québécoises et de différentes disciplines;

des experts praticiens provenant des différentes fonctions suivantes : o anciens ou actuels présidents du Conseil supérieur de l‘éducation; o anciens ou actuels présidents du Réseau des universités du Québec; o anciens ou actuels présidents de la CREPUQ;

o anciens ou actuels présidents d‘associations syndicales des professeurs; o anciens ou actuels responsables de l‘enseignement supérieur au ministère.

Une liste de priorités a été ensuite conçue, en fonction de l‘expertise particulière des experts.

La stratégie d‘accès aux experts s‘est déroulée en deux étapes :

1. Un courriel (annexe 1) a été transmis aux experts établis comme prioritaires. Ce courriel avait pour but de s‘enquérir de l‘intérêt des experts à participer à une enquête sur le sujet de la validation d‘une typologie des conceptions des universités en vue d‘en évaluer leur performance.

2. Tous les experts qui ont démontré un intérêt ont ensuite reçu un résumé de l‘enquête, la typologie à valider, le protocole d‘entretien et un résumé des énoncés de la problématique (annexe 2). Après la lecture de ces documents les experts pouvaient toujours se retirer de l‘enquête (voir courriel, annexe 1).

Douze experts sur les dix-huit contactés ont accepté de participer à la recherche. Afin de préserver la confidentialité de l‘identité des experts, l‘échantillon n‘est pas décrit davantage.

4.3.2 L’instrument de collecte des données

4.3.2.1 L’entretien semi-structuré

Pour avoir recours aux représentations de ces différents experts, différentes hypothèses ont été envisagées. Premièrement, nous n‘avons pas retenu la méthode du questionnaire structuré à cause de la multiplicité des perspectives et des options théoriques ainsi que de la complexité du construit. Deuxièmement, la technique Delphi a été analysée. Cette technique est intéressante à cause de la possibilité d‘expression des dissidences tout en cherchant à obtenir un consensus. Cette technique à été écartée à cause de l‘implication trop importante (en temps et efforts) exigée des participants. Troisièmement, les techniques du groupe de discussion et du groupe nominal ont été considérées. Ces techniques permettent, dans le cadre d‘échanges encadrés, d‘obtenir un consensus à l‘aide de différents experts. Nous croyons qu‘il aurait été difficile de réunir à un même moment et à un même endroit les participants envisagés, c‘est pourquoi ces techniques ont également été écartées.

Nous avons choisi l‘entretien semi-structuré pour obtenir le jugement des experts sur le prototype proposé. L‘entretien permet de recueillir des informations sur les perceptions, les états affectifs, les jugements, les opinions, les représentations des individus, à partir de leur cadre personnel de référence et par rapport à des situations actuelles. Il préserve l‘expression des contradictions, des tensions, des conflits, des ruptures et des circularités qui font partie de l‘expérience humaine (Van der Maren, 1999, p. 153). Cette technique permet à la personne interviewée d‘exprimer sa pensée progressivement, de la nuancer, de la compléter et de la réaffirmer au besoin (Blanchet, 1987).

Nous avons choisi d‘avoir recours à un entretien semi-structuré, c‘est-à-dire que le chercheur a élaboré un schéma d‘entretien en fonction du cadre théorique et de la typologie à valider. Savoie-Zajc (citée par Fortin, 1996) définit ainsi l‘entretien semi-structuré :

[...] une interaction verbale animée de façon souple par le chercheur. Celui- ci se laisse guider par le flux de l‘entretien dans le but d‘aborder, sur un

mode qui ressemble à celui de la conversation, les thèmes généraux sur lesquels il souhaite entendre le répondant, permettant ainsi de dégager une compréhension riche du phénomène à l‘étude. (p. 266)

L‘entretien semi-structuré permet d‘avoir accès à l‘expérience et à l‘expertise des sujets, mais sur un certain nombre de thèmes et de questions établies à l‘avance. « Le but est de

comprendre le point de vue du répondant l’intervieweur arrête une liste de sujets à aborder, formule des questions concernant ces derniers et les présente au répondant dans l’ordre qu’il juge à propos. » (Fortin, 1996, p. 305)

4.3.2.2 L’autorisation éthique

Chaque entretien a débuté par la lecture et la signature du formulaire de consentement. Blanchet et Gotman (2007, p. 73) parlent d‘un cadre contractuel initial qui s‘instaure entre le chercheur et les experts au début de l‘entretien avec, entre autres, la signature du formulaire de consentement où les objectifs du chercheur sont présentés et les garanties de confidentialité données. Ensuite, la chercheure a vérifié si l‘expert avait reçu tous les documents pertinents à l‘entretien et elle a remis les documents manquants, le cas échéant.

4.3.2.3 Le cadre d’analyse : les critères de validité d’une typologie

Sauvé (1992, citée par Legendre, 2005) propose six critères pour la validation d‘une typologie :

1. Clarté

Les types doivent être clairement définis de façon à pouvoir être repérés sans équivoque par tous les usagers.