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La théorie des parties prenantes et le Business model (Verstraete et

CHAPITRE 2. Le réseau relationnel de l’entrepreneur et cadre théorique

2.4. Les pistes complémentaires à la théorie des réseaux

2.4.2. La théorie des parties prenantes et le Business model (Verstraete et

L’entreprise évolue dans un environnement composé d’individus ou groupes d’individus avec lesquels elle entretient des relations pour en faire des partenaires, c’est-à-dire prenant partie dans son évolution. Au sein des théories de la firme, la Théorie des Parties Prenantes met l’accent sur les relations créées entre l’entrepreneur et les parties prenantes. Il s’agit ici de comprendre comment des intérêts singuliers convergent autour du projet d’entreprendre.

« La théorie des parties prenantes participe ainsi à une construction théorique de la firme, laquelle est la résultante de la structuration et de l’établissement d’une «corporation» par laquelle différentes parties, poursuivant chacune leur but, atteignent celui-ci entre autres par leurs relations avec la firme (Donaldson et Preston, 1995). Autrement dit, cette dernière est décrite comme une constellation de coopérations et d’intérêts concurrents, ce qui n’est pas sans poser des problèmes de gouvernance voire, parfois, des questions morales et philosophiques concernant la

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façon de se comporter dans les multiples relations avec les parties concernées par les affaires ». (Verstraete et Jouison, 2007)

2.5. Conclusion

En conclusion, le cadre théorique proposé couvre les actions entrepreneuriales que l’entrepreneur mène avec les personnes de son entourage. Ces acteurs appartiennent à deux catégories différentes : économique et sociale. Le réseau relationnel a pour rôle de donner à l’entrepreneur un accès aux systèmes économiques. Les parties prenantes réalisent avec cet entrepreneur son projet d’entreprise.

L’action entrepreneuriale de l’entrepreneur se réalise dans un des paradigmes entrepreneuriaux (Verstraete et Fayolle, 2005). L’accès aux systèmes économiques à partir du réseau relationnel est couvert par la théorie de l’encastrement de Granovetter (1985). L’émergence des parties prenantes, qui proviennent du réseau relationnel, s’inscrit dans la théorie des ressources. La gestion des parties prenantes et leur participation dans le projet d’entreprise est décrite par la théorie du Business Model (Verstraete et Jouison, 2007). Enfin, le projet d’entreprise est encadré par le modèle de Bruyat (1993).

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Deuxième partie

92 Cette deuxième partie a pour objectif de préciser le cadre de la recherche. Elle se compose de deux Chapitres 3 et 4.

Le Chapitre 3 présente le terrain de la recherche : le Vietnam. Ce pays de l’Orient marqué par un système politique « socialiste » est encore peu connu des lecteurs habitués à une mentalité occidentale et aux systèmes de fonctionnement dits « capitalistes ». Notre travail est d’apporter des connaissances interculturelles. Pour ce faire, nous retraçons l’histoire de notre pays, présentant les formes d’activités économiques et les acteurs correspondants de ces sphères productifs. Sont ainsi abordées l’époque traditionnelle (112 av J.C – 1858) et les époques modernes (depuis 1858). Ces dernières se composent d’une période sous l’occupation française 1858 – 1954, une période d’économie centralisée 1954-1990 et une transition vers l’intégration internationale 1979-1990.

Le Chapitre 4 expose notre projet en terme méthodologique. Nous présentons notre positionnement épistémologique de phénoménologie interprétativiste. Ce positionnement nous amène à prendre le choix d’une méthodologie qualitative des études de cas.

Cette deuxième partie a pour objectif de préciser le cadre de la recherche. Elle se compose de deux Chapitres 3 et 4.

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CHAPITRE 3.

L’entrepreneuriat au Vietnam

Introduction

Ce chapitre apporte aux lecteurs des références interculturelles en donnant la réponse à la question : comment l’entrepreneuriat s’est-il développé au Vietnam ?

La question a un présupposé, celle de la diversité. Situé en extrême orient et dirigé par le Parti Communiste vietnamien (PCV), le contexte historico-socio-économique du Vietnam est encore peu connu pour les lecteurs du milieu francophone auquel notre recherche s’adresse.

La particularité vietnamienne réside dans la volonté de l’Etat de maintenir à la fois un régime dirigé par le Parti Communiste vietnamien et une économie de marché. Jusqu’en 1986, le Vietnam était proche des pays du bloc socialiste et isolé vis-à-vis des autres pays, Le pays fait depuis cette date une double transformation: sortir de cette situation fermée et chercher une adaptation institutionnelle. Une ouverture à l’international et une intégration à l’économie mondiale ont lieu. En matière de management, deux types de fonctionnement coexistent aujourd’hui dans le milieu des entreprises : un pilotage par l’Etat et ses structures dans le secteur public et un fonctionnement aux logiques du marché à la fois dans le public et le privé.

Le phénomène de l’entrepreneuriat n’est pas sans lien avec cette particularité, mais il ne dépendra pas non plus de la volonté du milieu politique. Pour préciser la diversité de la réalité vietnamienne, nous utilisons deux références théoriques. La première est due à Tounes et Fayolles (2006), qui résument le rôle de l’entrepreneur dans l’économie occidentale capitaliste dont la France. La deuxième est développée par Polanyi (1944) pour une réflexion en dehors de cet espace-temps. L’entrepreneuriat est en effet défini par le rôle qu’il joue dans le cadre qui l’englobe, dans l’activité économique de la société.

95 Pour Tounes et Fayolles (2006), l’entrepreneur incarne l’esprit du capitalisme. (Julien, 1996 ; Tounes et Fayolle, 2006). L’entrepreneur occidental capitaliste, depuis sa naissance, affiche de multiples visages : marchand, libéral, manager, entrepreneur. Dans cette société capitaliste, le développement économique est le produit de l’initiative individuelle, et l’entrepreneur est le moteur de l’activité économique de la société.

Pour Karl Polanyi (The Great Transformation, première édition en 1944 et The Livelihood of Man, première édition en 1977), dans toute société, l’activité économique a pour l’objet d’assurer la subsistance de l’homme. L’économie est ainsi une sphère productive, tenue par des agents et avec des techniques de production de l’époque. Zalio (2004) définit en effet l’entrepreneur (occidental capitaliste) dans son implication dans la situation productive. L’entrepreneur, pour Zalio (2004), est une personne qui est engagée dans des situations productives.

Pour situer les entrepreneurs vietnamiens dans leur diversité, nous allons donc présenter les différentes formes d’entrepreneuriat qui ont eu lieu dans le passé. Nous allons, en effet, lister les différentes situations productives et les différents agents représentatifs correspondants. Une ligne des figures économiques sera ainsi établie, elle fournit un cadre pour imaginer l’acte entrepreneurial d’aujourd’hui. Le Chapitre présentera aux lecteurs qui ne les connaissent pas les principales évolutions socio- économiques menant le Vietnam à son état actuel.

Dans ce Chapitre 3, trois époques historiques principales du Vietnam sont mentionnées : époque « traditionnelle », allant jusqu’en 1858, année du début de l’occupation française ; époque « coloniale » de 1858 à 1954 ; et enfin, époque de « l’économie socialiste centralisée » de 1954 à 1990, dont la transition vers le marché de 1978 à 1990. Ces trois époques vont être présentées respectivement aux trois paragraphes 3.1 ; 3.2 et 3.3. C’est à partir de ces descriptions sur les périodes historiques que les agents correspondants seront révélés au fur et à mesure.

L’histoire du Vietnam se compose de cinq périodes principales: la préhistoire jusqu’en 111 av. J.-C. ; la domination chinoise de 111 av. J.-C. à 938 ; les dynasties

96 indépendantes de 938 à 1858 ; l’occupation française de 1858 à 1954 et l’époque actuelle depuis 1954.

L’histoire économique du pays est caractérisée par un mode de production agricole autarcique millénaire et trois changements majeurs successifs. Le premier changement fut l’arrivée de l’économie capitaliste sous le pas de la colonisation française. Vint ensuite le modèle économique soviétique au sein du régime communiste et enfin le retour à l’économie de marché. Concentrée sur ces évènements, notre présentation rapporte trois époques: l’époque traditionnelle jusqu’en 1858, l’occupation française 1858-1954 et l’époque actuelle. La présentation s’arrête juste après 1990, année où le secteur privé est légalement connu avec la Loi des Investissements.

3.1.

L’époque traditionnelle (jusqu’à l’occupation française