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La propension humaine fondamentale au compromis

Dans le document Dissensions et consensus. (Page 48-74)

I

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Tournons-nous maintenant vers la question connexe. Pour quelle raison les individus participant à une décision, à la solution d'un problème ont-ils le souci d'éviter d'en faire de trop, pourquoi [44] recherchent-ils le juste milieu ? Chacun ne devrait-il pas avoir à cœur de se surpasser en présence de proches, au sein d'une équipe, avec ses collègues, etc. ? Or tout se passe comme si cette présence avait au contraire pour effet de limer la pointe de notre intelligence et de nos sen-timents. On pourrait même dire que, jusqu'à une date récente, on y a vu l'effet social par excellence : nous détourner des excès et nous tourner vers la mesure. Il n'est pas étonnant que ce soit un des premiers à avoir été vérifié en psychologie sociale et regardé comme une donnée classique. On se rappelle à ce propos les expériences de Moede (1920) en Allemagne.

Des sujets sont soumis à des stimulations auditives d'intensité variable, d'abord en situation individuelle, puis en situation de groupe ou toutefois ils ne peuvent communiquer entre eux. On détermine ainsi pour chaque sujet un seuil perceptif dans les deux situations. De plus, on fait varier la taille du groupe qui est de deux, puis trois, puis six, puis huit sujets. Ceci sert évidemment à tester l'im-pact de la taille du groupe, le cas échéant, sur la performance individuelle. Les résultats obtenus montrent que, dans la situation de groupe, les jugements indivi-duels se rapprochent les uns des autres. De plus, l'impact de la taille du groupe se marque par une ressemblance des jugements d'autant plus étroite que le groupe est plus nombreux. Ceci s'expliquerait par l'influence variable que le groupe exerce sur ses différents membres. Ceux qui ont porté un meilleur jugement en situation individuelle font moins bien quand ils sont en groupe. Au contraire, ceux qui

étaient moins bons isolés deviennent meilleurs en groupe. À croire que, sans s'en rendre compte, chaque sujet s'ajuste à l'autre pour ne pas le dépasser ni être dépas-sé par lui. Et ainsi le résultat global s'équilibre autour de la moyenne.

Ce qui les pousse à agir de la sorte est la crainte de se singulariser. À peu près comme dans les cas où les individus se sentent ridicules et embarrassés en présen-ce des autres et n'osent pas être eux-mêmes, faire un geste hardi, prononprésen-cer une parole audacieuse. Un geste, une idée, une parole tenus pour extrêmes risquent de susciter une évaluation négative. Allport (1924) confirme à plusieurs reprises cet-te propension au compromis des individus réunis à d'autres individus. [45] Et, avec l'audace propre aux grands esprits théoriques, il n'y voit pas seulement un fait, mais le fondement même de notre psychologie sociale. « Il y a, écrit-il, une tendance humaine fondamentale à tempérer ses opinions et sa conduite par défé-rence pour les opinions et la conduite des autres. L'apprentissage précoce et les contacts sociaux nous éduquent dans le sens de l'évitement des extrêmes de toutes sortes, qu'il s'agisse de l'habillement, des manières ou des croyances. Cette ten-dance est tellement fondamentale que nous en avons rarement conscience. Cepen-dant, nous y souscrivons souvent, si ce n'est toujours » (1924, p. 278). Comment en rendre compte, sinon par l'obéissance et la conformité aux normes établies ? Par la crainte ensuite de dévier qui amène à se demander : « Est-ce que je ne vais pas trop loin ? Ne suis-je pas trop éloigné des autres ? » La croyance que son ju-gement risque plus de différer de celui de ses amis, compatriotes, etc., si on va trop loin que si on ne va pas assez loin incline à la prudence. En somme, penser ou choisir avec les autres, c'est se soumettre à leur étalon.

À coup sûr, c'est cette tendance que veut mettre en évidence Sherif dans les études déjà mentionnées. C'est toujours elle que l'on retrouve dans les très nom-breux travaux de ceux qui ont cherché à savoir comment les individus coopèrent pour prendre une décision, résoudre un problème, et s'ils réussissent mieux en-semble qu'isolés. Kelley et Thibaut ont résumé les observations en peu de mots dans un chapitre classique : « Tout en réagissant avec d'autres individus, l'individu réagit envers eux... en tempérant son jugement, de façon à éviter la possibilité de différer excessivement des autres » (1954, p. 769). En l'espace de trente ans, la propension au compromis est devenue non seulement un postulat de la théorie mais aussi un fait d'expérience inhérent à la sociabilité dans quelque domaine qu'on la regarde. Elle émousse les différences, réprime les excès d'intérêts ou

d'idées, décourage les excentricités de conduite, bref assure une vie en commun sans heurts. Il faut plus d'énergie pour laisser libre cours aux forces d'une collecti-vité et vaincre son inertie que pour les dompter une à une dans un carcan unifor-me.

[46]

II

Il est plus prudent, on le sait, d'interpréter le sens réel d'un fait d'après les théories qu'en se fondant sur les résultats précis qui ont précédé ces théories ou qui les ont confirmées ex post. Or, en examinant les théories elles-mêmes, déta-chées de leurs preuves prétendues, on relève que le désir de ressembler à autrui et la conformité rendent compte de tout. Songeons par exemple à une situation où risque de se produire un conflit ou un désaccord. Il est imputé à l'existence d'un individu ou d'une minorité extrémiste, donc déviant. Voilà pourquoi on voit naître aussitôt des pressions chez tous, y compris cet individu déviant ou cette minorité extrémiste, pour qu'ils se rétractent, et dans la majorité pour les obliger à se rap-procher d'elle. Faute de quoi on les rejette. C'est plus qu'une revanche et un rè-glement de comptes, c'est une mission d'intégration sociale.

En général, on apprécie ceux qui jouent le jeu de l'équipe, on exclut ceux qui le refusent pour jouer leur propre jeu. Stanley Schachter l'a illustré dans une expé-rience connue (1951). Rappelons-la en quelques mots. Chaque groupe était invité à discuter le cas d'un jeune délinquant, Johnny Rocco. Au préalable, on donnait à lire à chaque membre l'histoire de ce jeune garçon. Après cette lecture, le groupe se réunit pour en débattre et suggérer un traitement en choisissant celui qu'il juge approprié sur une échelle graduée qui va de « très bénin » à « très sévère ». Il s'agit donc pour les participants de prendre une décision en commun comme le ferait un comité ou un jury. Un groupe type se compose de neuf membres : six sont de vrais étudiants, les trois autres des compères de l'expérimentateur appoin-tés pour cela. Les compères jouent successivement les trois rôles qu'ils ont soi-gneusement répétés avant la discussion : le modéré (modal) qui prend une posi-tion conforme à la moyenne des posiposi-tions des vrais étudiants ; le déviant (deviate) qui prend une position diamétralement opposée à l'orientation générale du

grou-pe ; enfin l'opportuniste (slider) dont la position initiale est analogue à celle du déviant mais qui, au cours de la discussion, glisse peu à peu vers une position modérée, conformiste.

Visiblement des pressions s'exercent sur le déviant, pour l'inciter à [47] reve-nir à une position modérée, d'où le nombre de communications qui lui sont adres-sées. Et la récompense conférée, l'estime de ses proches, des autres participants, fait qu'on leur résiste peu ou pas du tout, même si on a la vérité de son côté. Nous le constatons : dans ces groupes, la personne la plus estimée est le modéré et on la préfère au déviant. Dans la vie courante, on suit les mêmes conseils de confort psychique que dans le monde des affaires dépeint par Keynes : « En fin de comp-te, c'est l'investisseur à long terme, celui qui défend le mieux l'intérêt public, qui récolte en pratique le plus de critiques, partout où les fonds investis sont gérés par des comités, ou des conseils d'administration, ou des banques. Car par essence son comportement devrait être celui d'un décideur, ennemi des conventions, et témé-raire aux yeux de l'homme moyen. S'il réussit, cela ne fait que confirmer la croyance générale à sa témérité ; et si à court terme il rencontre des échecs, ce qui est fort probable, on le jugera sans bienveillance. La sagesse du monde nous en-seigne que l'on s'acquiert une meilleure réputation à échouer selon les règles qu'à réussir en dehors des règles » (1964, p. 158).

Cette remarque s'est trouvée confirmée à plusieurs reprises au laboratoire. On y a vu des étudiants, sans doute brillants par ailleurs, suivre la majorité en sachant qu'ils perdaient, au lieu de suivre leur propre jugement et de gagner (Deutsch et Gerard, 1955). Il n'y a donc rien de surprenant que les forces de la vie sociale soient partagées. D'une part, les pressions à l'uniformité décrites par Festinger (1950) assurent la cohérence et la solidarité des groupes. Elles se reconnaissent à la similitude des pensées, à la modération des conduites et à l'envie d'être comme les autres, la quintessence de toutes les autres envies. Pour ce faire, il faut suivre la logique exprimée par Henry Simon : « À maints égards il est commode de dé-crire un groupe comme si c'était un agrégat que l'on peut caractériser en se contentant de faire la moyenne ou la somme des caractéristiques individuelles de tous ses membres... De nombreuses propositions que Festinger a énoncées pour les groupes de pression appartiennent au premier type ; elles s'occupent entière-ment d'aspects du comporteentière-ment du groupe qui peuvent être traités comme la moyenne des agrégats représentant le [48] groupe dans son entier » (1957, p.

131). Sans être tout à fait exacte, la remarque est suffisamment justifiée pour étayer ce point de vue.

D'autre part, les impulsions vers la déviance, les comportements atypiques, les réactions excessives paraissent être des signes d'individualité par contraste. Mais d'une individualité inadaptée, perturbée et en définitive asociale. Rien n'est plus significatif de ce point de vue que le grand nombre de recherches qui rangent l'ex-trémisme parmi les symptômes de pathologie. Et ainsi frappent de discrédit qui-conque ne peut y renoncer pour se rallier au compromis de manière logique et convaincante. Au demeurant, il est naturel qu'Allport déjà se demande pourquoi les individus expriment des opinions atypiques. Bien entendu, il constate qu'ils sont plus certains et plus confiants dans ce qu'ils pensent (Allport et Hartman, 1925). Et suggère néanmoins que de telles opinions s'écartent de la moyenne et de la norme parce qu'elles sont déterminées par des émotions plutôt que par la raison.

Une interprétation reprise sans doute à la psychologie des masses. En y mêlant ensuite une psychanalyse fruste, d'autres auteurs continuent cette ligne d'enquête en cherchant à montrer que l'intolérance, l'ambiguïté, la rigidité et diverses formes de frustration conduisent les personnes à adopter des réponses extrêmes. L'anxiété et la névrose y contribuent. Dans une étude très fouillée, portant sur une popula-tion étendue, en Égypte, on a montré que les adolescents, les chrétiens, minoritai-res dans ce pays, les femmes et la petite bourgeoisie font plus de choix extrêmes que les adultes, les musulmans, les hommes et la grande bourgeoisie (Soueif, 1958). En d'autres mots, un certain degré d'inadaptation expliquerait cet écart par rapport à la ligne médiane choisie par la majorité.

Dans le même esprit, une autre étude compare des individus normaux et des individus qualifiés d'anormaux selon des questionnaires de motivation, d'anxiété, de dogmatisme, etc. (Brengelman, 1960). Comme il fallait s'y attendre, la corréla-tion entre l'ensemble des réponses extrêmes et la rigidité est significative. Et la rigidité, étant, à son tour, rattachée aux facteurs d'anxiété et de névrose, suggère, sans le prouver, que les personnalités rigides seraient aussi celles qui jugent tout noir ou tout blanc. Une autre expérience va encore plus loin, en [49] comparant, sur une échelle, les jugements des groupes inadaptés (schizophrènes, femmes ina-daptées, enfants hospitalisés) et des groupes adaptés (hommes normaux, femmes adaptées, enfants en bonne santé). On suppose que les premiers utiliseront plus

souvent les points extrêmes que les seconds, et vice versa pour les points moyens.

C'est bien ce qui semble être observé dans l'ensemble (Zax et al., 1964).

Mettant à profit une abondante batterie de tests, étude après étude montre combien les attitudes et les jugements extrêmes sont liés à la névrose, à la dévian-ce, au désir de certitude. Ou encore à ces pathologies sociales que sont l'autorita-risme et le dogmatisme, faisant apparaître, toujours par contraste, la conformité et la modération comme des indices de santé sociale. On comprend que ce point de vue, mené jusqu'à l'excès et à la banalité d'une idée reçue, ait suscité la remarque critique de Shérif qui écrit pour le regretter : « Une situation extrême est souvent assimilée dans notre pays à un symptôme de pathologie » (1967, p. 119). La re-marque est peut-être partiale, les États-Unis n'étant pas le seul pays où l'on pense que le sens de la mesure est social et l'excès anti-social.

C'est précisément à travers le compromis que le groupe est censé reprendre en main les individus et les adapter à une réalité commune. Ainsi se complètent les forces qui infléchissent la vie collective vers l'uniformité et la vie personnelle vers la différence et l'écart. La conception paraît si évidente que la plupart de ceux qui se penchent sur l'énigme de la sociabilité s'y rallient. On saisit, par construction, que les collectivités deviennent incapables de créativité intellectuelle, d'initiative historique, pour déborder la mesure dans les arts, les sciences ou les religions.

Comment le pourraient-elles, si tout ce qui paraît être exception, erreur ou atypie se restreint de soi-même au lieu de s'amplifier, inhibé par la majorité ? Vous pou-vez juger qu'il s'agit là d'une conception pessimiste de la vie en commun qui ni-velle pour nous associer et associe pour nous niveler. Le reste, à savoir la créativi-té, étant l'affaire de minorités et de meneurs. En tout cas, elle réserve aux groupes un rôle conservateur : ils servent à effacer les différences en plus ou en moins entre les individus, prévenir leur excès et les ramener à l'habitude typique :

« Nous pouvons nous y soustraire, [50] observe Bergson, mais nous sommes alors tirés vers elle, ramenés à elle, comme le pendule écarté de la verticale » (1976, p.

2). Depuis la psychologie des masses où elle se forme jusqu'à la psychologie so-ciale contemporaine qui l'a codifiée, cette conception se perpétue. Au point qu'on peut parler d'un véritable paradigme sur lequel se fait le consensus de la commu-nauté scientifique.

III

On peut le constater chez ses principaux défenseurs. Mais, pour l'apprécier en toute équité, il est nécessaire de se poser une étrange question. Tandis qu'elles modèrent les individus, comment se fait-il que les collectivités agissent en prenant des initiatives extrêmes ? Soit qu'elles s'abstiennent et se retirent dans l'inaction, soit qu'elles combinent leurs forces et s'illusionnent sur les chances de succès, elles s'écartent du juste milieu qui serait leur norme. Et comme l'enthousiasme ou la panique, la prétendue violence des foules est l'exemple que l'on met d'habitude en avant. Qu'elles manifestent leurs élans patriotiques ou leurs convictions reli-gieuses, c'est toujours à l'outrance, à la passion, qu'on les reconnaît. Aussi les opi-nions et les choix extrémistes ne sont-ils pas rares. Comme il faut expliquer cette psychologie qui se cristallise en situation de masse, un modèle familier s'impose.

En effet, les hommes rassemblés, anonymes et mêlés, se sentent moins responsa-bles de ce qu'ils font et de ce qu'ils disent. Livrés à eux-mêmes, abandonnés par leurs chefs, ils ne sont pas tenus de répondre d'actes et de décisions qui, communs à tous, ne sont à personne. Du moins c'est ce qu'ont soutenu les psychologues des foules. Et on les a largement suivis, puisqu'un penseur marxiste italien, Gramsci, adopte cette explication lorsqu'il affirme que les masses sont composées

« d'hommes qui ne sont pas tenus par des liens de responsabilité envers d'autres hommes ou d'autres groupes d'hommes, ou envers une réalité économique concrè-te, dégradation qui a pour contrepartie l'abaissement de l'individu » (1953, p.

149).

Aujourd'hui, ce n'est pas l'extraordinaire intensité émotionnelle, la [51] peur même, émanant des foules, qui a ressuscité l'intérêt pour de telles notions. C'est le contraire, la non moins extraordinaire apathie de 38 New-Yorkais assistant, des fenêtres de leur immeuble, à un assassinat, sans qu'aucun d'eux n'intervienne.

L'assassin met une demi-heure à accomplir son forfait. Par trois fois, il s'éloigne de sa victime, Catherine Genovese, et revient auprès d'elle, sans l'achever. Elle se traîne vers la porte de la maison, criant qu'on l'assassine, et pas un de ses voisins ne vient à son secours, aucun n'appelle la police. Pas plus que les habitants rési-dant à proximité des camps de concentration, les hommes d'État ou d'Église

in-formés du génocide n'ont esquissé le moindre geste pour secourir les victimes.

Pourquoi, en 1964, les témoins du meurtre de Catherine Genovese se sont-ils abs-tenus, s'en faisant complices par la même occasion ? Les habitants des grandes villes sont-ils devenus aussi anonymes, aussi insensibles qu'on le dit, au point d'ignorer la détresse d'autrui ? Lorsqu'on leur a posé la question, ils ont affirmé qu'ils étaient bouleversés et épouvantés par ce crime. Alors comment expliquer leur manque de réaction ?

Supposez qu'un inconnu vous demande du secours, quelle considération moti-verait votre conduite ? Vous vous trouvez en présence d'autres personnes et nul ne sait exactement ce qui se passe. Chacun s'informe de manière fragmentaire et croit que quelqu'un d'autre portera secours, ou est déjà en train de le faire. Ainsi tout le monde hésite à intervenir. En s'abstenant, on contrevient à la règle morale d'aider son prochain, mais nul n'est là pour s'assurer qu'elle est appliquée, ni pour penser qu'en l'appliquant on a accompli une bonne action. En somme, on ne porte pas secours à une victime, parce qu'il y a tellement d'autres personnes qui peuvent le faire. Les psychologues sociaux américains Latané et Darley (1968, 1970) ont conjecturé que, dans toutes les situations de ce genre, la responsabilité de faire quelque chose se diffuse dans la foule des spectateurs et ne revient à aucun d'entre eux en particulier. Ce pourquoi une personne ayant besoin d'être secourue aura plus de chances de l'être s'il y a un seul assistant plutôt qu'un groupe.

Cette conjecture a été confirmée dans une série d'expériences mémorables.

Chacun met en scène une situation d'urgence ayant pour spectateur soit un indivi-du, soit un groupe. On note ensuite la fréquence [52] avec laquelle la victime re-çoit du secours dans ces circonstances. Il suffit d'en mentionner deux pour en donner une idée. La première expérience réunit des étudiants de sexe masculin qui se trouvent dans une pièce emplie de fumée, faisant croire à un début d'incendie, soit isolément, soit avec deux compères passifs, soit par groupes de trois sujets naïfs. On observe que deux sur trois des individus isolés signalent la fumée, alors

Chacun met en scène une situation d'urgence ayant pour spectateur soit un indivi-du, soit un groupe. On note ensuite la fréquence [52] avec laquelle la victime re-çoit du secours dans ces circonstances. Il suffit d'en mentionner deux pour en donner une idée. La première expérience réunit des étudiants de sexe masculin qui se trouvent dans une pièce emplie de fumée, faisant croire à un début d'incendie, soit isolément, soit avec deux compères passifs, soit par groupes de trois sujets naïfs. On observe que deux sur trois des individus isolés signalent la fumée, alors

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