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Chapitre 1 : Revue de la littérature

1.1 Description des papillomavirus

1.1.4 La prévention et les vaccins prophylactiques

L’absence de traitement efficace pour guérir une infection au VPH nécessite le maintien d’un programme de dépistage pour les femmes, impliquant des visites régulières chez le gynécologue où un examen visuel est effectué pour déceler la présence de condylomes et aussi pour effectuer un examen cytologique. Ce test, du nom de son créateur Georgios Papanicolaou, le test Pap, détecte la présence de cellules pré-cancéreuses et/ou malignes et doit être effectué couramment afin de prévenir le cancer du col de l’utérus qui représente un problème de santé publique sérieux. Ces examens doivent être maintenus même si les personnes sont devenues monogames ou ne sont plus actives sexuellement dû au potentiel d’activation d’une infection persistante aux VPH contractée antérieurement. Lors de ces rencontres médicales un dépistage de l’ADN de VPH peut être aussi utilisé afin de prévenir le cancer du col de l’utérus, par contre, l’accessibilité et la disponibilité de ces analyses peuvent être limitées surtout dans les pays en voie de développement. Différents moyens de prévention sont proposés afin de réduire les cas d’infection tels que la diminution du nombre de partenaires sexuels ainsi que l’utilisation d’un préservatif. Contrairement aux autres infections transmises sexuellement, le port du condom n’élimine pas le risque d’une infection mais diminue la probabilité d’attraper ou de transmettre le VPH. En effet, seule la zone recouverte par le préservatif sera protégée laissant des régions à découvert pouvant être contaminées ou bien devenir un vecteur de contamination. Ces efforts pour prévenir les infections aux VPH ont été hautement efficaces dans les pays développés mais le manque de ressource dans les pays en développement à empêcher la

diminution des infections. Ceci a poussé la communauté scientifique à aller de l’avant dans l’avancement de nos connaissances sur la biologie de l’infection aux VPH et a permis le développement de vaccins prophylactiques contre ces virus.

Au niveau de la santé publique, l’importance des conséquences des infections génitales par les VPH les plus courants, a entrainé la création de deux vaccins prophylactiques brevetés en 2006 et homologués par Santé Canada. Le vaccin recombinant quadrivalent GardasilMC de la compagnie Merck Frosst, cible les VPH de types 6, -11, -16 et -18, les VPH retrouvés dans 90% des condylomes (VPH6 et -11) et 70% des cancers du col de l’utérus (VPH16 et -18). Le second vaccin recombinant se nomme CervarixMC de la

compagnie GlaxoSmithKline et il est dirigé contre les types de VPH16 et -18. Dans les deux cas, le but recherché lors de l’injection des vaccins est d’induire la production d’anticorps neutralisant contre les virus afin d’obtenir une protection contre les lésions pré- cancéreuses de grade modéré à élevé et d’acquérir une immunité envers les infections au niveau du col de l’utérus. GardasilMC et CervarixMC ont une efficacité de protection de près

de 100% contre les types de VPH ciblés en plus d’être sécuritaires (Schiller et al., 2008). L’action maximale de ces vaccins a été observée chez les jeunes femmes et la vaccination doit être effectuée de préférence avant le début de leur vie sexuelle active, car aucun des vaccins n’a démontré une activité thérapeutique sur des infections préexistantes. Au Canada, les vaccins sont administrés aux personnes âgées de 9 à 26 ans et de sexe féminin.

La stratégie de développement des deux vaccins est basée essentiellement sur les VLP (virus-like particule) ou pseudovirions des VPH considérés. Comme les VLP ne contiennent ni ADN viral, ni les éléments essentiels à l’établissement de l’infection, ils sont donc non-infectieux et non-oncogéniques. De plus, ils génèrent de très hauts titres d’anticorps neutralisant qui est le principal critère pour la conception d’un vaccin prophylactique efficace. Ces anticorps dirigés contre L1 préviennent l’infection en inhibant

la liaison du virus à la surface d’une cellule de l’hôte réduisant l’entrée virale (Booy et al., 1998). Aussi, la protéine L1 native peut être produite à partir de différents systèmes biologiques tel que les cellules d’insectes (CervarixMC) ou de levures (GardasilMC). Les deux vaccins contiennent un adjuvant à base d’alun afin d’augmenter la réaction immunitaire d’un individu et aussi parce que l’alun semble aider à la stabilisation des VLP. Par contre, certaines limitations sont associées à l’utilisation de ces deux vaccins acceptés par Santé Canada. Entre autre, ils n’induisent pas la régression de condylomes préexistant dû au fait que l’expression de la protéine L1 est restreinte à la couche supérieure dans les cellules squameuses stratifiées de l’épithélium tandis que les virus infectieux sont maintenus dans les cellules de la couche basale. Ils ne permettent pas non plus une protection efficace contre d’autres types de VPH, ainsi il est primordial que les femmes continuent à suivre un dépistage du VPH à l’aide d’un test de Pap. Aussi, le coût de la vaccination est très élevé et comme les pays en voie de développement sont les plus touchés par ce fléau, il est difficile de prévenir les infections aux endroits nécessitant.

Une alternative aux vaccins VLP-L1 est l’immunisation contre la protéine mineure de la capside, L2. Des essais en modèle animal utilisant la protéine L2 du virus du papillome bovin (VPB) générée en bactérie dans le contexte d’une protéine fusionnée à la glutathione-S-transférase (GST), ont montré que l’immunisation menait à une très haute protection contre le virus. De plus, cette protection avait une durée d’au moins 1 an et permettait la production d’anticorps neutralisant ainsi que la génération de cellules mémoires capables de répondre à une autre infection des années après la vaccination (Campo et al., 1993). Les déterminants neutralisant ont été identifiés au niveau d’une région de 30 acides aminés situés dans l’extrémité N-terminale de la protéine L2. Les anticorps générés contre ce peptide étaient aussi capables de reconnaître les équivalents des protéines L2 de différents papillomavirus humains et animaux (Campo et al., 1997). Cette immunisation à large spectre réside dans l’existence d’une forte homologie au sein des