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Chapitre 5. L’interprétation des résultats

5.1.6 La forme des messages

Des recherches portant sur la forme des courriels envoyés par des étudiants ont montré que ceux-ci ne sont pas toujours formels ou courtois, en raison d’une proximité plus importante entre les enseignants et les étudiants, d’une attitude plus relâchée de ces derniers et de l’influence des technologies (Biesenbach-Lucas, 2007). En outre, des études ont montré que la réception de tels courriels par les enseignants peut avoir des conséquences pour l’étudiant (Bolkan et Holmgren, 2012; Stephens et al., 2009), comme le fait d’affecter la crédibilité de celui-ci aux yeux de l’enseignant ou encore de dissuader ce dernier de répondre positivement à la demande (Stephens et al., 2009).

Or, lors de notre analyse, nous avons remarqué le nombre important de messages de remerciements envoyés par les étudiants à leurs enseignants (57 communications envoyées par 23 étudiants au total). Ce comportement est cohérent avec la politesse et le respect des messages envoyés, qui comprennent généralement une formule d’ouverture (le plus souvent, « Bonjour ») et une formule de fermeture (le plus souvent, « Merci »). Les participants à notre étude montrent donc qu’ils ont conscience d’être dans une situation hiérarchique avec leur enseignant et qu’ils sont capables de s’autoréguler lorsqu’ils s’adressent à leur enseignant. Nous apportons maintenant des éléments de réponse à notre objectif 2.

5. 2 Objectif 2 : Comparer les demandes d’aide des étudiants à leurs

stratégies déclarées sur l’autorégulation de la cognition et du

comportement

Nous tentons d’apporter des éléments de comparaison entre les caractéristiques des demandes d’aide des étudiants et leurs réponses au questionnaire sur leur profil et d’expliquer les résultats issus de cette comparaison. Pour cela, nous comparons tout d’abord les indicateurs d’autorégulation de la cognition détectés dans les messages des étudiants, puis

les traces d’autorégulation du comportement avec les scores d’autorégulation déclarés des étudiants.

5.2.1 L’autorégulation de la cognition

Plusieurs indicateurs d’autorégulation de la cognition ont été identifiés dans les messages d’une majorité d’étudiants, à savoir la prise de conscience du besoin d’aide, le travail préliminaire sur la tâche, les demandes instrumentales, la capacité à restreindre ses demandes à ce qui est nécessaire, la présence de demande d’aide explicite et la capacité à réinvestir l’aide instrumentale obtenue dans des tâches analogues. En examinant les réponses des étudiants au questionnaire sur leur profil, soit leur score d’autorégulation de la cognition, nous remarquons que les déclarations des étudiants sont globalement cohérentes avec l’autorégulation observée dans leurs messages. Nous pouvons faire l’hypothèse que les participants à notre étude étant plus âgés que ceux de Puustinen (2013), ils sont peut-être aussi plus autorégulés. En outre, en acceptant de participer à notre recherche et de répondre aux questions de Pintrich et al. (1991), ils montrent peut-être davantage d’intérêt à mieux se connaitre, ce qui pourrait expliquer que leurs déclarations sont globalement cohérentes avec leur comportement de demandeur d’aide. Examinons à présent l’autorégulation du comportement déclarée et réelle.

5.2.2 L’autorégulation du comportement

L’autorégulation du comportement se compose de trois volets, à savoir la gestion du temps, la gestion de l’effort et la demande d’aide, que nous présentons successivement.

Des traces de gestion du temps et, plus précisément, de planification de la tâche, ont été décelées dans les messages et les commentaires des étudiants. Ces traces sont peu nombreuses et il est difficile de savoir si elles reflètent le comportement de l’ensemble des étudiants. Cependant, le score de ceux-ci est élevé et laisserait supposer que les étudiants gèrent globalement bien leur temps.

Nous avons relevé dans notre étude 213 traces de gestion des efforts chez 42,2 % des étudiants, soit un peu moins que la moitié d’entre eux. Cependant, nous avons attribué ce

autorégulent leurs efforts sans exprimer leur besoin. Il est donc difficile d’établir si l’ensemble des étudiants gèrent leurs efforts. En revanche, les étudiants ont majoritairement obtenu des scores élevés de gestion de l’effort.

En ce qui concerne à présent la demande d’aide, un peu moins de la moitié des étudiants (42,2 %) a exprimé un besoin. Nous avons calculé que les scores obtenus à l’échelle de la demande d’aide sont faibles, la question portant sur l’évitement de la demande étant la moins réussie par les étudiants. Par conséquent, nous pouvons conclure que le comportement réel des étudiants, à savoir le fait de peu recourir à la demande d’aide, est en accord avec ce qu’ils déclarent quant à l’évitement de la demande d’aide.

5.2.3 Conclusion

Les étudiants semblent globalement réalistes par rapport à leurs forces et leurs faiblesses. Ainsi, ils obtiennent un score élevé d’autorégulation de la cognition, ce qui correspond à ce que nous avons identifié dans leurs messages. De la même façon, ils obtiennent un score faible de demande d’aide et sont en effet une minorité à demander de l’aide. L’analyse des demandes d’aide a montré qu’une minorité d’entre elles contient des traces de gestion du temps, alors que les étudiants obtiennent des scores élevés de gestion du temps, et que peu d’étudiants semblent gérer leurs efforts, contrairement à leurs réponses aux questions de cette échelle. Nous apportons à présent des éléments de réponse à l’objectif 3 de notre recherche.

5. 3 Objectif 3 : Adapter le modèle de la demande d’aide autorégulée de

Puustinen (2013) aux étudiants de premier cycle universitaire dans un

cours en ligne

Nous présentons le modèle de la demande d’aide que nous avons adapté aux étudiants de premier cycle universitaire dans un cours en ligne. Nous commençons par décrire les étapes et indicateurs de Puustinen (2013) que nous avons validés dans le contexte de notre recherche, puis nous exposons les étapes et indicateurs que nous avons ajoutés à ce modèle. Enfin, nous terminons en présentant les caractéristiques d’une demande d’aide autorégulée et le nouveau modèle que nous proposons.