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Chapitre 1 : Revue de la littérature

VI. Les extraits de plantes médicinales comme alternative thérapeutique aux infections fongiques

VI.2. La famille des Annonaceae

VI.2.2. La famille des Combretaceae et le genre Terminalia

La famille des Combretaceae est constituée de plus de 600 espèces d’arbres, arbustes et de lianes, reparties en 20 genres (Satabié, 1983) ; parmi lesquels le genre Terminalia. Il se reconnait par son tronc qui est fortement fissuré, ses feuilles alternes et surtout par ses fleurs apétales, hermaphrodites ou unisexuées males. Les fruits sont aplatis et portent deux ailes

(Thiombiano et al., 2006). Ce sont des arbres forestiers de grande taille, ou des arbustes de la

savane. Ce genre comprend 100 à 150 espèces tropicales, dont une trentaine en Afrique, 11 espèces au Cameroun, parmi lesquelles 9 espèces sont indigènes, 2 espèces ont été introduites

(Satabié, 1983).

VI.2.2.1. Terminalia Catappa Linné

Tableau 8 : Les dénominations de Terminalia catappa (Fofana, 2004)

Synonymes Noms communs Noms vernaculaires

Phytolacca javanica Osbeck Terminalia mauritiana Blanco Terminalia moluccana Lamk Terminalia procera Roxb

Anglais : tropical, beach, or Indian almond

Français : Amandier des tropiques, Badamier

M’handaya (Comores) Cocoma (Côte d’Ivoire)

Ø Description botanique

C’est un arbre de 10 à 35 mètres, à fût court ; cime étagée et hémisphérique. Les feuilles sont spiralées, avec généralement 15 à 36 cm de long sur 8 à 24 cm de large ; le pétiole est court et épais, les nervures sont très marquées et peu nombreuses. Les fruits ont des drupes

fusiformes, plus ou moins aplaties, mesurant entre 3,5 et 7 cm de long, contre 2 à 5 cm de large (Fofana, 2004 ; Satabié, 1983).

Figure 18 : Illustration de quelques parties de Terminalia catappa Linné (Photo personnelle, Ngouana, 2013)

Ø Ecologie et distribution

La plante affectionne surtout les plages sableuses ou rocheuses et se retrouve ainsi au Cameroun tout le long de la côte. Elle est originaire d’Asie tropicale, introduite un peu partout dans les régions tropicales, où elle est très souvent plantée comme arbre d’avenue (Fofana,

2004).

Ø Usages ethnobotaniques

Le bois issu de Terminalia catappa est de très bonne qualité ; les graines, riches en huiles sont comestibles. Les feuilles sont utilisées en médecine traditionnelle pour soigner les plaies et la blennorragie ; infusées, elles sont utilisées contre la dysenterie, l’hypertension et les amygdalites ; les décoctions soignent l’asthme. Les graines saupoudrées sont utilisées contre les parasites intestinaux (Fofana, 2004).

Ø Travaux scientifiques publiés

Babayi et al. (2004) ont montré l’activité antibactérienne de l’extrait méthanolique des feuilles

sur Staphylococcus aureus et Bacillus subtilis, avec une CMI de 1,25mg/ml et 5,00mg/ml respectivement.

Caesar (2007) a évalué les activités antioxydante, antifongique, antibactérienne et

complexatrice des molécules du complement des extraits aqueux, éthanolique, décocté et infusé des écorces du tronc.

Ackah et al. (2008) ont montré l’activité antifongique de l’extrait aqueux des écorces sur les

isolats de C. albicans.

N’Guessan et al. (2011) ont évalué l’effet de l’extrait aqueux des feuilles sur la glycémie chez le

lapin et ont observé qu’à 2,50 mg/ml il n’a aucun effet hypoglycémiant significatif mais à 10,00 mg/ml, il réduit l’hyperglycémie à 1,05 g/L.

Kuo-ChingWen et al. (2011) ont montré l’effet protecteur des extraits aqueux et méthanolique

vis-à-vis des dommages causés par les radiations ultraviolettes sur les fibroblastes, à la dose d’1mg/ml.

Zirihi et al. (2012) ont évalué et comparé les activités antifongiques de Terminalia catappa et

de Terminalia mantaly sur la croissance in vitro d’Aspergillus fumigatus ; de cette étude il est ressorti que l’extrait résiduel des écorces de T. mantaly est 128 fois plus actif que celui de T.

catappa.

L’extrait aqueux des feuilles s’est montré non toxique à la dose de 2000mg/kg chez les rats

(Arjariya et al., 2013).

VI.2.2.2. Terminalia mantaly H. Perrier de la Bâthie

Tableau 9 : Les dénominations de Terminalia mantaly (Arbonnier, 2004)

Synonymes Noms communs Noms vernaculaires

Anglais : Umbrella tree

Français : Amandier de Madagascar

Terminalia (Malgache)

Ø Description botanique

T. Mantaly est un arbre de 10 à 20 mètres, à rameaux étagés et à écorce lisse. Ses branches, à

la base longues et au sommet courtes, sont étagées et ont la forme d’un parasol. Les feuilles sont lisses, vertes claires quand elles sont jeunes, en rosettes terminales de 4 à 9 feuilles inégales sur des tiges courtes et épaisses, longues d’environ 7cm. Les fleurs sont petites et

verdâtres, en épis dressés de 5 cm de long ; les fruits sont petits, ovales et les graines, sans ailettes, peuvent atteindre 1,5 cm de long (Zirihi et al., 2012; Arbonnier, 2004; Satabié, 1983).

Figure 19 : Quelques images de Terminalia mantaly (photo personnelle, Ngouana, 2013)

Ø Ecologie et distribution

Terminalia mantaly est une essence des forêts denses et sèches de l’Ouest de Madagascar,

surtout le long des cours d’eau et dans les dépressions. L’espèce pousse sur tous les types édaphiques entre 0 et 2000 mètres, mais préfère les sols humides et les bords des cours d’eau. Elle a besoin d’un sol fertile pour mieux se développer. La plante est repartie en Afrique centrale, orientale et australe ; allant du Sénégal au Cameroun, jusqu’en Ouganda (Arbonnier,

2004).

Ø Usages ethnobotaniques

Le bois obtenu de la plante est utilisé en menuiserie d’intérieur ordinaire, dans la fabrication des portes, fenêtres, escaliers, les cloisons, les habillages ; le montage des manches d’outils et comme bois de feu (Arbonnier, 2004).

La plante est également très prisée en pharmacopée traditionnelle. En effet, l’écorce et le bois sont utilisés à Madagascar pour soigner la dysenterie. L’ethnomédecine africaine utilise les décoctions et infusions de feuilles dans le traitement de plusieurs pathologies, entre autres les gastroentérites, l’hypertension artérielle, le diabète, les affections buccodentaires et cutanées, les candidoses buccales et génitales (Coulibaly, 2006).

Ø Travaux scientifiques publiés

Yaye et al. (2011) ont évalué l’activité antifongique des extraits aqueux, hydroéthanolique et

des fractions de l’écorce sur Candida albicans ; le résidu non soluble dans l’hexane s’est avéré être le plus actif alors que la fraction au chlorure de méthylène était la moins active.

Zirihi et al. (2012) ont effectué une étude à la fois évaluative et comparative des activités

antifongiques de T. catappa et de T. mantaly sur la croissance in vitro d’Aspergillus fumigatus ; de cette étude il est ressorti que l’extrait résiduel de l’écorce de l’espèce T. mantaly est 128 fois plus actif que celui de T. catappa.

Chapitre 2 : Matériel et méthodes