LA COLLECTE DE DONNÉES

Pour recueillir les données d'étude, un canevas d'entrevue semi-structurée (Annexe 1) a été créé. Les décisions quant aux sujets à inclure dans le canevas d'entrevue s'est fait en lien avec les éléments retrouvés dans le sous-modèle (figure 2). Le choix de réaliser des entrevues de type semi-structure se justifie par le fait que la chercheuse désire aller chercher des informations précises sur les facteurs liés aux trois modules du cours de FIS que les étudiant(e)s perçoivent comme ayant facilité ou nui au développement de leurs compétences pour le travail en CI. L'élaboration du canevas d'entrevue reflète la méthode de L'Écuyer (1988). Le canevas d'entrevue était constitué de questions ouvertes centrées sur les thèmes principaux en lien avec la question de recherche, permettant ainsi aux interviewés de parler davantage. En plus, des questions directes permettaient de préciser des éléments importants. Les quatre thèmes généraux abordés portaient précisément sur les méthodes pédagogiques privilégiées pour l'enseignement des concepts de la FIS, la constitution des équipes de travail, l'équipe enseignante et l'appréciation générale du cours de FIS.

Pour être certaine d'avoir couvert tous les éléments importants et pour s'assurer de la clarté des questions, après la création du canevas d'entrevue, la chercheuse l'a présenté aux professeurs et aux personnes-ressources rattachées aux cours de FIS. Suivant la réception des commentaires des répondants, la chercheuse a ciblé deux questions dans la section Stratégies pédagogiques qui ne permettaient pas d'aller chercher d'informations supplémentaires sur l'influence des facteurs sur le développement des compétences. Ces deux questions ont donc été retranchées pour ne pas alourdir le canevas.

Tel que mentionné à la section précédente, avant de procéder à la collecte de données, la chercheuse a réalisé une étape de validation du canevas d'entrevue le samedi de la dispensation du module trois auprès d'étudiant(e)s volontaires qui n'allaient pas participer aux entrevues parmi le groupe de la session d'été 2008. N'ayant pas trouvé dans la littérature et les ouvrages une norme quant au nombre ou au pourcentage de pré-test à passer par rapport à l'échantillon, la chercheuse a fixé son nombre à cinq. Le but de cette étape était de déterminer la compréhension qu'avaient les étudiant(e)s des questions d'entrevues pour maximiser les chances d'aller chercher les informations recherchées par la chercheuse. En réalisant cette étape, la chercheuse espérait

détecter les problèmes inhérents à certaines questions à l'intérieur de l'entrevue. Pour ce faire, des questions ouvertes étaient posées oralement pour chacune des questions soit :

1- pour connaître qu'elle était la conception qu'ils avaient de la question ; 2- pour vérifier la pertinence de la question ;

3- pour qu'ils expliquent dans leurs propres mots ce que la question demande ou

4- pour vérifier l'ambiguïté et la maîtrise de certains termes techniques employés dans les trois cours.

Après cette validation, la chercheuse a pu constater que les questions étaient claires pour les cinq étudiant(e)s, car les descriptions qu'ils en faisaient correspondaient à ce qui était attendu pour les entrevues. Ainsi, aucune modification n'a été apportée au canevas d'entrevue.

Le temps disponible entre le début des entrevues et la fin du cours était d'environ 90 minutes. Il était impossible pour la chercheuse de rencontrer 18 étudiant(e)s. Pour se faire aider, la chercheuse a recruté des interviewers. Comme la durée des entrevues était estimée à 30 minutes, sept interviewers supplémentaires ont été mandatés pour parvenir à réaliser les entrevues en même temps. Pour être certaine que les interviewers allaient être en mesure d'aider les étudiant(e)s à préciser leurs points de vue sur certains des thèmes associés à la FIS, la chercheuse a privilégié les personnes qui avaient collaboré au projet « Le patient au cœur de nos actions : mieux se former pour mieux collaborer » et qui étaient habilitées pour réaliser des entrevues qualitatives. Parmi les personnes qui ont accepté de collaborer, quatre étaient des personnes- ressources dans les cours de FIS et les trois autres avaient collaboré au développement du projet. Dès leur approbation pour la tâche, ces personnes ont reçu le canevas d'entrevue par courriel pour leur permettre de se familiariser avec le matériel. La chercheuse a précisé par téléphone le but de l'étude, a donné les directives, a élaboré sur les découvertes faites dans la littérature qui ont été utilisées pour créer le sous-modèle et par le fait même le canevas d'entrevue et s'est assurée de leur compréhension. Au besoin, les interviewers étaient invités à communiquer avec la chercheuse par courriel ou par téléphone pour clarifier les intentions de la recherche. En raison du délai très restreint entre l'appel lancé aux interviewers et la collecte de données, 15 minutes avant l'arrivée des premiers participants, la chercheuse a répété les instructions des entrevues aux interviewers pour s'assurer de l'uniformité des entrevues, de la compréhension des questions et réitérer les intentions de la recherche. Ainsi, avant la collecte de données, la chercheuse a

demandé aux interviewers d'être attentif au contenu, à la forme et à l'ordre des questions pour bien lire ce que le document comprenait, à la manière d'interroger et aux techniques de collecte de données (ici enregistrement numérique). Pour réduire l'apparition du biais de désirabilité sociale, la chercheure a jumelé les étudiant(e)s avec un interviewer qu'ils n'avaient pas eu comme personne-ressource pour les ateliers, tant dans le module un, deux que trois.