• Aucun résultat trouvé

Chapitre 5 : Analyse de l’assemblage lithique

5.3 Analyse de l'outillage lithique

5.3.3 L’outillage en chert blanchâtre

Douze outils ou fragments d'outils en chert blanchâtre ont été mis à jour sur KcFs-2 : un grattoir (KcFs-2 : 916), un fragment de grattoir (KcFs-2 : 1071.2), quatre fragments de biface (KcFs-2 : 995.2, 870, 897 et 853), deux grattoirs obliques sur éclat (KcFs-2 : 972 et 882), un fragment de grattoir oblique (KcFs-2 : 1047.2), une micropointe (KcFs-2 : 889), un pseudo-burin abrasé et taillé (KcFs-2 : 1268.2) et enfin, un éclat retouché (KcFs-2 : 935).

Figure 32 Outils abrasés et taillés (A) KcFs-2 : 876 (B) KcFs-2 : 1173.2 (en gris : les facettes abrasées)

81

Les deux grattoirs de chert blanchâtre présentent des traces de cortex. Le grattoir complet a d'ailleurs été réalisé sur un éclat à talon cortical. On peut observer sur cette pièce une préparation du plan de frappe au niveau du talon par grattage (Figure 33). Ce dernier, pour lequel un pédoncule a été façonné unifacialement, rappelle les grattoirs de chert noir KcFs- 2 : 970 et KcFs-2 : 974 (Figure 30) en ce qui concerne la méthode de façonnage et de forme. Le second grattoir (KcFs-2 : 1071.2), représenté par un fragment, a été réalisé sur un éclat cortical, possiblement une entame.

Parmi les quatre fragments de biface en chert blanchâtre retrouvés sur KcFs-2, deux fragments (KcFs-2 : 853 et 870) sont représentatifs d'étapes de mise en forme bifaciale et ont pu être produits par une erreur de taille lors du dégrossissage des pièces. Cette hypothèse s’explique en raison de l'asymétrie entre les deux faces des bifaces et les dimensions de négatifs d'éclats qui recouvrent ces fragments ; ceux-ci étant plus larges et plus envahissants sur la face du biface que les enlèvements visibles sur les pièces bifaciales finies observées dans le reste de la collection de KcFs-2. Les bulbes diffus observables sur ces deux fragments témoignent d'une percussion directe tendre. Un troisième fragment montre lui aussi une erreur de taille due à la mauvaise qualité de la matière ; une faille est en effet visible dans la cassure de la pièce. Le dernier fragment bifacial est encore une fois le résultat d'une erreur de taille lors de la mise en forme du biface (Figure 34). L'absence

82

d'écrasement sur le talon de l'éclat (qui est en réalité le bord du biface) et la minceur de l'éclat laissent croire à une percussion directe tendre, plutôt qu'à une percussion dure.

Trois grattoirs obliques en chert blanchâtre sont représentés sur KcFs-2, tous réalisés sommairement sur des éclats-support relativement minces (2.2 mm, 4.3 mm et 2.7 mm au maximum). Deux d'entre eux, des pièces complètes, conservent la morphologie initiale de leur support et ainsi les traits représentatifs d'une percussion directe ou indirecte tendre. Ces éclats-support sont longs, minces et présentent de faibles ondulations sur leur face ventrale. L'aménagement de leur base, soit de deux encoches en portion proximale du support, est dans un cas réalisé par la retouche unifaciale de la face ventrale de l'éclat et par

Figure 35 Éclat à talon bifacial (KcFs-2 : 995.2)

Figure 34 Grattoirs obliques sur éclat (A) KcFs-2 : 882 (B) KcFs-2 : 972

83

la retouche bifaciale au niveau du talon du support (Figure 35A), alors que dans le deuxième cas les encoches sont produites par une retouche bifaciale et l'aménagement basal est réalisé de façon unifaciale (Figure 35B). Ces deux grattoirs obliques sont mis en forme par une retouche unifaciale très légère des deux bords des éclats-support, créant un angle par rapport à leur base et peut-être ainsi un bord privilégié dans l'utilisation de l'outil. Les encoches du troisième grattoir oblique ont quant à elles été produites par des retouches unifaciales alternes et le bord de l'éclat-support a été façonné unifacialement (Figure 36)

La pointe de chert blanchâtre retrouvée sur KcFs-2 a été nommée « micropointe » à cause de ses dimensions réduites, soit 15 mm en hauteur et 9 mm en largeur (KcFs-2 : 889). Sa forme pentagonale et allongée rappelle la forme des pointes losangiques abrasées ou façonnées à encoches multiples bilatérales très bien connues pour la même culture, mais de bien plus grandes dimensions (Desrosiers et Gendron 2006). Celle-ci a été façonnée très finement par une retouche réalisée à l'aide d'un instrument de pression. La morphologie complète de l'éclat qui servira de support à la création de cette pièce n'est pas visible, mais la courbure générale de la pièce et l'observation des restes d'une face ventrale témoigne d'un support de petite dimension utilisé pour tailler cette pointe. D'ailleurs, une tendance à retoucher principalement la face dorsale de la pièce à l'aide d'enlèvements envahissants est clairement observable dans le façonnage de cette pièce, alors que la face ventrale ne présente que des retouches marginales. Cela occasionne une asymétrie entre les deux faces de la pièce bifaciale.

84

Le seul éclat retouché en chert blanchâtre est représentatif d'un débitage par percussion directe ou indirecte tendre, en raison de sa minceur et de son bulbe diffus. Il présente une préparation du plan de frappe par abrasion. La retouche visible sur cet éclat pourtant complet est marginale et non organisée. Cette pièce semble correspondre à un support d'outil rapidement abandonné. Enfin, le pseudo-burin KcFs-2 : 1268.2 est particulièrement intéressant car il est similaire de par sa forme et de par sa méthode de production aux pseudo-burins KcFs-2 : 967 et KcFs-2 : 871, l'un en « tan chert » et l'autre dans une variété de chert unique sur le site. Elle est aussi similaire aux pièces KcFs-2 : 876 et KcFs-2 : 1173.2 (Figure 32), non dans leur forme, mais par le fait qu'ils ont été taillés bifacialement après avoir été longuement abrasés.