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Chapitre 4 : Méthodologie

4.2. Étude des schémas d'exploitation

non initié au jargon géologique et pétrographique, le nombre de variétés de chert de l'assemblage de KcFs-2 pourrait être réduit par des recherches ultérieures. Ce n'est toutefois pas le cas des quartzites qui, par leur cassure fraîche et les connaissances de l'auteur sur la provenance de plusieurs d'entre elles, ont été identifiées avec confiance. Trois différentes variétés de quartzite ont été distinguées. Il est à noter que plusieurs auteurs ont discuté des variétés de quartzite du Nunavik et ont fourni d'amples descriptions de celles-ci (de Boutray 1981, Desrosiers 2009, Gramly 1978, Lazenby 1980, Loring 2002 pour le quartzite de « Ramah » et Desrosiers et Rahmani 2003 pour le quartzite de « Diana »).

4.2. Étude des schémas d'exploitation

L'étude des schémas d'exploitation des matières premières lithiques de KcFs-2 a permis de créer des catégories morpho-technologiques (Alberton 2006 : 30) pour classer les artéfacts lithiques issus des activités de débitage ayant eu lieu sur le site. L'objectif de cette analyse est de comparer les matières entres elles et de comprendre comment celles-ci s'inscrivent dans l'économie de la matière première au Dorsétien récent. La finalité sous-jacente est ainsi de déterminer comment les occupants de KcFs-2 ont organisé leur approvisionnement sur le site des dix-huit types de matières premières et comment ceux-ci ont géré leurs exploitations (leurs débitages) pour répondre à leurs besoins en outillage. Elle permet aussi de reconstituer certaines étapes de la chaine opératoire en leur associant divers types de produits débités selon leur nature, leurs stigmates et leurs dimensions. L'étude des schémas d'exploitation se base sur la présence et l'absence des produits de débitage (ou des nucléus) des différentes catégories morpho- technologiques.

Le classement des produits de débitage en catégories morpho-technologiques permet de cerner quatre scénarios d'approvisionnement du site en matière première tels qu'ils ont été imaginés et proposés par M.-L. Inizan (1995). Ce modèle théorique propose quatre schémas d'exploitation possibles auxquels sont associées plusieurs catégories morpho-technologiques :

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Une méthodologie visant à comprendre les schémas d'exploitation préhistorique a été proposée dans le même ouvrage (Inizan et al. 1995). Celle-ci possède des catégories morpho- technologiques très générales qui ne correspondent pas tout à fait aux collections dorsétiennes. Ainsi, pour répondre aux besoins spécifiques de la collection à l’étude, ces catégories ont été légèrement modifiées en s’inspirant de l'étude des schémas d'exploitation du Prédorsétien tardif réalisé par Alberton (2006). Celui-ci a apporté des modifications aux catégories de Inizan (1995), répondant davantage aux spécificités des collections de cette période, tout en ajoutant les catégories morpho-technologiques correspondantes à la production des supports microlaminaires : les « nucléus à microlames », les « fragments de nucléus à microlames » et les « microlames ». Le choix des catégories morpho-technologiques dans ce travail diffèrera lui aussi de celles proposées par Inizan (1995) pour tenir compte des spécificités de la collection de KcFs-2 ainsi que de l'observation de comportements techniques plus spécifiques avec entre autres le façonnage bifacial et l’entretien des nucléus à microlames. Plusieurs ajouts par rapport à l’étude d’Alberton (2006) seront également faits.

Vingt-trois catégories morpho-technologiques ont été retenues, en plus des différences de stratégies d'approvisionnement de la pierre sur le site, pour tenir compte de comportements techniques liés au débitage et au façonnage des pièces lithiques. Ainsi, les produits de débitage et de façonnage ont été classés dans les catégories correspondantes à celles énumérées et décrites

« A- La matière est apportée au campement sous forme brute ou très peu modifiée (testée par un ou très peu d'enlèvements) ;

B- la matière première est apportée au campement sous forme de nucléus seulement mis en forme (non débités) et/ou de pièces bifaciales préformées inachevées ;

C- seuls les produits de débitage bruts, et/ou les préformes de pièces bifaciales sont apportés au campement ;

D- seuls les outils, retouchés ou non, et les pièces bifaciales achevées sont apportés au campement » (1995 : 27).

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dans l’annexe III (Annexe III : Tableau 1). Un glossaire des termes techniques se trouve également dans l’annexe VII.

Les résultats du classement des produits de débitage seront présentés pour chaque matière première dans le but de comprendre leur place dans la chaine opératoire. Pour ce faire, un scénario correspondant à chaque matière ayant été introduite sur le site sera proposé parmi ceux présentés par Inizan (1995 : 27). Ce classement permettra aussi de comprendre quelle place les différentes matières premières lithiques prennent dans le système technique au Dorsétien récent, c'est-à-dire de comprendre par quelles stratégies d'approvisionnements celles-ci furent exploitées et leur position dans l’économie de la matière première.

4.3. Analyse technologique des outils et des nucléus

L'analyse technologique sera faite en prenant pour point de départ chaque matière première représentée dans la collection. Cette approche permet de garder en tête la chaine opératoire qui lie l'outillage à l'approvisionnement de la matière et comment celle-ci s'inscrit dans le système technique du Dorsétien récent. L'étude des schémas d'exploitation précédente permet une meilleure compréhension globale de l'exploitation de chacune des matières premières lithiques. Dans cette section, les éléments méthodologiques propres à chaque composant technologique de la collection seront traités tout en faisant référence aux notions de technologie lithique discutées dans le chapitre du cadre conceptuel.

4.3.1 L’outillage

L'analyse des outils sera facilitée par le dessin d'une partie des pièces qui représente le mieux la composition de la collection lithique de KcFs-2. Lorsqu’elles existeront, les tendances métriques et stylistiques des objets seront présentées pour permettre de créer des groupes d'objets sur la base de ressemblances des traits morpho-technologiques. Ces groupes, sans être représentatifs de comportements techniques, permettront d’organiser les nombreux objets étudiés en unités d’analyses plus restreintes. Ainsi, par exemple, les objets présentant une mise en forme bifaciale seront regroupés ensemble et les objets unifaciaux le seront dans un autre groupe. L’analyse de