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L’influence de l’OMS dans la constitution de la nutrition (négative) comme

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III. Démarrage européen 1985-1990

3. L’influence de l’OMS dans la constitution de la nutrition (négative) comme

L’Europe comme on vient de le voir n’intègre que très partiellement l’idée de nutrition négative portée par l’OMS et les pays qui influent à ce niveau pour lui donner une légitimité (Américains, pays nordiques et anglo-saxons). Néanmoins, l’OMS et les pays concernés ne vont pas cesser leurs efforts pour faire de la qualité nutritionnelle du régime alimentaire et surtout de sa mauvaise qualité et quantité, un enjeu de santé publique européen. C’est que, cette politique nutritionnelle acquiert à la fin des années quatre-vingt-dix, le statut d’élément central dans le cadre d’un programme politique bien plus global et général, mis en place au niveau de l’OMS. Celui-ci vise à faire de la santé un élément transversal à l’ensemble des politiques publiques. Cette conception voit la santé publique changer sa focale d’action puisqu’elle est, avec cette charte, conçue comme intégrant dans une proportion égale voire supérieure, la prévention des états pathologiques à côté de leurs traitements. Ce projet s’incarne dans la charte d’Ottawa111, signée en 1986 (Lalanne, 2010, pp. 142-145 ; Lalanne, Poulain, Renaud, 2011, pp. 1-8). Voici ci-dessous des extraits de ce court document de six pages :

«La promotion de la santé a pour but de donner aux individus davantage de maîtrise de leur propre santé et davantage de moyens de l’améliorer. […] La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie ; c’est un concept positif mettant l’accent sur les ressources sociales et personnelles, et sur les capacités physiques. […] La promotion de la santé va bien au-delà des simples soins de santé. Elle inscrit la santé à l’ordre du jour des responsables politiques de tous les secteurs et à tous les niveaux, en les incitant à prendre conscience des conséquences de

111 La charte d’Ottawa est issue de la première Conférence Internationale pour la promotion de la santé

organisée par l’OMS en 1986. Le court document qui en est issu, la Charte d’Ottawa, pose le principe de promotion de la santé comme domaine d’action transversal à tous les autres secteurs d’actions politiques et propose des pistes stratégiques visant à la fois à diffuser l’idée et à la mettre en pratique. Elle est disponible en ligne sur plusieurs sites Internet dont le site de l’OMS, à cette adresse (visitée le 07/06/2014) :

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leurs décisions sur la santé et en les amenant à admettre leur responsabilité à cet égard. […] La santé est engendrée et vécue dans les divers cadres de la vie quotidienne : là où l’individu s’instruit, travaille, se délasse ou se laisse aller à manifester ses sentiments » (Charte d’Ottawa, pp. 1-3-5)

La prévention et la promotion de la santé sont donc pensées comme transversales et passent essentiellement par la promotion de modes de vie sains fondés à la fois sur des pratiques et des comportements ainsi que sur des objets particuliers qui soutiennent ces comportements. Il s’agit de donner aux individus les moyens d’exercer un contrôle autonome sur leur environnement, entendu dans un sens large.

« Sans prise sur les divers paramètres qui déterminent la santé, les gens ne peuvent espérer parvenir à leur état de santé optimal, et il en est de même pour les femmes que pour les hommes. […] La promotion de la santé appuie le développement individuel et social, grâce à l’information, à l’éducation pour la santé et au perfectionnement des aptitudes indispensables à la vie. Ce faisant, elle donne aux gens davantage de possibilités de contrôle de leur propre santé et de leur environnement et les rend mieux aptes à faire des choix judicieux. […] Il est crucial de permettre aux gens d’apprendre à faire face à tous les stades de leur vie et à se préparer à affronter les traumatismes et les maladies chroniques. » (Charte d’Ottawa, pp. 2 et 4)

Cette charte fait donc de la santé un bien public qui n’est plus seulement un objet réservé au corps médical et à l’industrie, mais un objet du quotidien en évolution permanente et attaché aux individus, à leurs trajectoires de vie, et aux objets qui les accompagnent sur le chemin. Un certain nombre d’objets sont ainsi progressivement associés à la survenue d’états pathologiques ou à la manifestation de modes de vie jugés malsains ou nocifs, comme le tabac, l’alcool, mais aussi l’air que l’on respire, les téléphones que l’on utilise, les maisons et logements ou encore les aliments (Lalanne, 2010). Ceux-ci vont donc être attentivement scrutés et pour les plus classiques, comme le tabac et l’alcool, l’objet d’un encadrement accru et d’une dénonciation publique plus forte (Guigner, 2012). Dans ce cadre l’alimentation et la nutrition apparaissent centrales et deviennent de fait des objets politiques incontournables, comme en témoigne le deuxième engagement porté par cette charte :

« Lutter contre les pressions exercées en faveur des produits dangereux, de la déplétion des ressources, de conditions et de cadres de vie malsains et d’une alimentation déséquilibrée ; à appeler également l’attention sur les questions de santé publique posées, par exemple, par la pollution, les dangers d’ordre professionnel, l’habitat et les peuplements. » (Charte d’Ottawa, p. 5)

C’est donc en marge de cette charte que paraît, en 1988, le rapport de l’OMS qui relance le projet de la nutrition négative en Europe, Healthy nutrition : preventing nutrition related diseases in Europe (OMS, 1988). Déjà en circulation au sein de plusieurs instances gouvernementales depuis 1986, ce rapport est le fruit du travail de William Philip Trehearne James, un professeur anglais en nutrition devenu expert dans les années quatre-vingt auprès

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du gouvernement anglais et des instances de l’OMS. Dans cet ouvrage, l’auteur s’emploie à faire un bilan de l’état nutritionnel de la population européenne, des connaissances scientifiques liant santé et maladies à la qualité nutritionnelle de l’alimentation et des politiques existantes en la matière. Le but annoncé est d’impulser le développement d’une politique, harmonisée a minima, dans la région.

L’étiquetage nutritionnel est l’objet de plusieurs pages et est déjà présenté comme un dispositif majeur d’éducation du public à la problématique de la qualité nutritionnelle. En effet, dans le dernier chapitre portant sur la formulation d’objectifs en matière de politique nutritionnelle, l’éducation nutritionnelle est présentée comme centrale pour la mise en place d’une telle politique. L’idée d’une éducation à l’alimentation n’est pas en soi une nouveauté. Cependant, l’innovation introduite par ce rapport porte sur les éléments chargés de transmettre cette éducation. Là où une vision traditionnelle charge l’école et les campagnes d’éducation publique de cette instruction, l’auteur de ce rapport insiste sur la nécessité d’intégrer dans la boucle le marché agroalimentaire lui-même et ses principaux acteurs, ceux de l’offre mais aussi les politiques qui les encadrent et le public d’abord considéré comme un groupe de consommateurs et non plus seulement d’élèves ou de population à protéger d’elle- même.

« Traditionnellement, l’éducation nutritionnelle est envisagée sous la forme de campagnes de santé publique lieu dans les écoles ou dans les médias. Cependant, l’éducation nutritionnelle doit pénétrer la communauté et ne pourra être à l’origine d’un changement des pratiques dans un futur proche qu’en parvenant à obtenir en plus de l’implication du public, celui des producteurs et industriels alimentaires et celui des acteurs des politiques publiques (représentants politiques et gouvernementaux officiels). Ceci demandera peut-être une approche nouvelle de l’éducation que les gouvernements pourront stimuler. Une telle approche nécessite que les aliments soient étiquetés afin d’aider les consommateurs dans leur choix. […] Le choix d’une approche collaborative, plutôt que d’attendre simplement que les acteurs industriels ne réagissent à la demande des consommateurs peut en fin de compte modifier sensiblement la structure agroalimentaire d’un pays et peut-être changer les couts d’import et d’export alimentaires. Ne-serait ce que pour cette raison, une forme de coordination centrale de la politique alimentaire et santé semblerait être une idée sensée. L’éducation du public est loin d’être un problème simple et devrait impliquer une large diversité de groupes de personnes et de systèmes éducationnels. En comparaison, les campagnes de santé publique isolées sont relativement inefficaces, un grand nombre d’approches éducationnelles sont nécessaires. » (OMS, 1988, p. 13, ma traduction)

L’intervention des autorités prônée ici ne doit pas se situer en dehors de la relation marchande entre un consommateur et un produit mais, bien au contraire, s’immiscer au sein même de cette relation non plus seulement du strict point de vue économique, sécuritaire ou sanitaire mais en intégrant également la philosophie de la santé publique du quotidien et de la nutrition négative, couplée à celle du gouvernement par l’information destinée au plus grand

163 nombre. Cette posture s’apparente donc au modèle d’intervention en développement aux États-Unis depuis les années soixante-dix mais dont la solidité hors des frontières américaines s’est révélée limitée, comme le montre l’exemple de la mise au point de la norme Codex sur l’étiquetage nutritionnel et la faiblesse de la norme mise en place en Europe deux ans après la publication de ce rapport.

Ainsi, ce premier rapport rédigé par un acteur central de la santé publique et de la nutrition dans les pays anglo-saxons et au niveau de l’OMS, montre que si la bataille du Codex n’a pas été un franc succès, cette conception particulière d’une politique nutritionnelle au carrefour de la santé publique, de l’école et surtout du marché considéré comme incontournable, continue de s’exporter et de s’étendre, notamment en Europe. Elle va, tout au long des années quatre- vingt-dix, représenter un cadre d’action fédérant sur certains points et grandes lignes un nombre de plus en plus important de gouvernements européens déjà sensibilisés à ce problème spécifique de la nutrition négative, ainsi que quantité d’autres acteurs très divers comme les associations médicales et de santé, les représentants des consommateurs, les assurances, les acteurs des industries agroalimentaires et pharmaceutiques. Le rapport met d’ailleurs en exergue certains pays de la région européenne et leurs politiques nutritionnelles spécifiques à destination de la population générale. La Norvège, la Suède, les Pays-Bas et le Royaume-Uni font ainsi office de précurseurs et de modèles à suivre puisque tous ces pays ont commencé en même temps que les États-Unis ou l’OMS, à mettre en place des recommandations voire des règles spécifiques liées entre autres à l’étiquetage de certains nutriments ou encore à la définition d’objectifs nutritionnels bâtis sur les principes de la nutrition négative (OMS, 1988, pp. 105-107).

Deux ans plus tard, la question de la qualité nutritionnelle devient officiellement un enjeu mondial au niveau de l’OMS. Cette consécration passe par la publication, en 1990, du rapport 797, issu de la série des Rapports Techniques de l’OMS, intitulé « Régime alimentaire, nutrition et prévention des maladies chroniques » (OMS, 1990). Ce rapport contraste fortement avec la prudence européenne quant à la problématique de la nutrition négative puisqu’il met clairement et expressément l’accent sur les maladies et états de santé pathologiques chroniques en insistant particulièrement sur les maladies cardiovasculaires, les cancers, l’obésité, le diabète, les problèmes intestinaux, les caries et l’ostéoporose. Les deux derniers chapitres de l’ouvrage portent sur les politiques portant sur la qualité nutritionnelle depuis les années trente et sur les recommandations que l’on peut en tirer (OMS, 1990, pp. 137- 183. Le problème est ainsi résumé par les auteurs : les gouvernements se sont jusque- là concentrés sur les problématiques de carence et donc d’approvisionnement. Dans leur

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politique alimentaire ils se sont circonscrits à intervenir au niveau de l’offre et de la production sous le seul angle de la quantité. Négligeant les principes de l’équilibre nutritionnel, la concentration sur une politique agroindustrielle de masse de l’attention gouvernementale, bien qu’ayant permis un approvisionnement massif n’a pas amélioré l’alimentation, bien au contraire. C’est la problématique du conflit d’intérêt des gouvernements entre d’une part favoriser l’agriculture et son industrie et d’autre part protéger la santé des consommateurs en incitant à la réduction de la consommation de produits emblématiques comme la viande ou le sucre (OMS, 1990, pp. 137-147). Les quelques extraits ci-dessous donnent un aperçu de la tonalité du rapport :

« Dans les pays développés, les pouvoirs publics ont donc entrepris d’accroître la production de viande et de lait. Les politiques économiques prévoyaient d’importantes subventions, une aide aux projets de commercialisation, le contrôle des prix des aliments pour animaux, des normes concernant la qualité de la viande en carcasse et la teneur minimale en graisses du lait, mesures qui s’accompagnaient de grands programmes d’éducation dans le cadre des écoles, des services médicaux, des médias, etc. On a ainsi persuadé le public que la qualité du lait ou de la viande était liée à leur teneur en graisses et que le beurre et la crème étaient de « bons » aliments. […] Ainsi, depuis des décennies, les pays riches se sont-ils efforcés de produire davantage de viande et de lait, orientation qui continue à déterminer l’essentiel de la politique agricole en Europe de l’Est ou de l’Ouest. » (OMS, 1990, pp. 140-141).

« La planification économique repose encore en fait sur une définition des besoins nutritionnels qui remonte aux années 40 et 50. C’est pourquoi les gouvernements des pays en développement vont devoir envisager l’élaboration de meilleures politiques en matière de nutrition et d’alimentation s’ils veulent éviter une augmentation progressive de l’incidence de l’augmentation des maladies chroniques dans leur pays. […] Beaucoup d’intérêts agricoles et industriels sont en jeu et certains milieux ne verront pas d’un bon œil une réduction de la production de lait et de viande et une politique qui préconise expressément la consommation modérée de viande et de lait pauvres en graisses » (OMS, 1990, p. 142)

On voit là une attaque assez sévère de l’Europe et sa Politique Agricole Commune et implicitement, une critique de la France, de son beurre et de ses fromages, et de son influence à la fois politique et scientifique dans la non-politique nutritionnelle européenne. Les conclusions de ce chapitre qui fait le tour des mesures mises en place et de leurs limites n’épargnent d’ailleurs pas grand monde. Les gouvernements sont accusés de faire des politiques basées sur « une conception de l’alimentation saine qui n’est plus valable » et qui représentent un « obstacle au changement des habitudes alimentaires et à la promotion de la santé » (OMS, p. 161, point 1). Ils sont également jugés responsables de ne pas mettre en

165 place de politiques de prévention et de communication efficaces et surtout transversales à d’autres domaines politiques comme l’économie ou l’éducation (OMS, 1990, p. 162, point 5). La France est une fois de plus visée et cette fois plus directement puisque le « système de soins curatifs gratuits », dont la sécurité sociale est la meilleure représentante, est présenté comme ayant un effet pervers, celui de rendre les personnes peu curieuses de leur santé, complètement « dépendantes de l’avis du médecin » et donc « moins susceptibles de chercher d’elles-mêmes à modifier leur comportement » (OMS, 1990, p. 161, point 3). Cela est d’autant plus problématique à en croire le rapport puisque « la profession médicale » y est accusée d’être « en retard » et de ne pas promouvoir auprès de son public les recommandations émanant des recherches en santé publique ou des chercheurs en nutrition et des épidémiologistes (OMS, 1990, p. 161, point 2).

Il y a vraiment une ligne de démarcation qui se précise de plus en plus et qui au-delà de l’alimentation et la nutrition, renvoie à des cultures différentes d’être ensemble, avec les autres mais aussi avec soi-même, et qui à travers le statut de l’aliment avant tout social (objet qui permet d’abord et avant tout de créer du social) ou individuel (objet qui permet d’entrer en relation avec soi, plaisir ou vie) permet de faire le lien entre cultures alimentaires, politiques libérales contre protectionniste et providentialiste, individualisme et socialisme ou communisme, égoïsme et altruisme ou effacement devant le collectif. L’idée est que ce qui oppose le plus France et les États-Unis concernant la nutrition est que, pour nous, l’aliment n’est sain que quand il est social ; c’est le social donc la relation avec les autres qui comptent. Aux États-Unis l’aliment est sain s’il permet une bonne relation avec soi-même, à la fois, biologique (santé publique) et hédoniste (plutôt portée par le marché) ; l’individualisme est quelque sorte dans cette conception, un égoïsme sain. Or en critiquant le nutritionnisme et l’idée d’alimentation fonctionnelle on rejette implicitement cette idée de relation à soi en ne faisant pas la distinction entre la relation à soi lié au plaisir consumériste et la relation à soi liée au bien-être, au soin, et à la protection de soi. Ainsi, l’altruisme passe ici par l’individualisme puisqu’il s’agit de rendre l’individu plus à même d’avoir de bonnes relations avec lui-même en intégrant l’idée que le plaisir peut aller de pair avec le sain : en prenant soin de moi et en me faisant plaisir je prends soin de la société donc des autres.

Or, si en France la relation sociale tout comme la relation plaisir prédominent, la relation santé est quant à elle souvent considérée comme une menace du marché et une menace pour le social et le pouvoir de création de ces liens sociaux que permet l’alimentation. Par ailleurs, aux États-Unis cette vision nutritionnelle est portée par les opposants au marché et ceux qui luttent contre le détournement des relations avec soi-même à des fins de profit. Enfin, la

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qualité nutritionnelle des aliments s’efface en France au profit de leurs qualités sociales. Celles-ci sont sociales car créatrices ou supports de liens familiaux, amicaux, professionnels, économiques (emploi), d’identités locales associées à l’idée de terroir et de territoire. Aux États-Unis cette tendance est relativisée par le fait que la qualité nutritionnelle est elle aussi vue comme créatrice d’un lien social tout aussi important et faiseur de collectif, celui entre les individus et leur être futur et immédiat. Ainsi, critiquer le nutritionnisme ou le fonctionnalisme alimentaire ce n’est pas juste questionner la culture alimentaire et sa médicalisation (Poulain, 2007 ; Scrinis, 2013) mais cela renvoie en creux, à des questionnements plus larges portant sur la nature de l’individu et du collectif et des liens qui les unissent.

La possibilité de prolifération des messages nutritionnels contradictoires et émanant de sources fort différentes (publicités, presse, ouvrages diététiques) est également mise en avant dans le rapport de l’OMS et avec elle, la responsabilité du marché, des médias et des pouvoirs publics qui les encadrent, mal, tout en ne permettant pas aux consommateurs d’être « raisonnablement instruits » pour pouvoir « faire la distinction entre ces messages contradictoires » (OMS, 1990, p. 162, point 4). Ce rapport pourrait très bien être la réponse de l’OMS aux efforts de l’Europe pour prendre en compte la qualité nutritionnelle. C’est une réponse plutôt cinglante consistant à dire, en résumé, « trop peu et pas assez courageux ».

La mise en place d’un étiquetage obligatoire fait d’ailleurs partie des vingt-deux recommandations données aux gouvernements membres de l’OMS (OMS, 1990, p. 184). Une annexe y est ainsi entièrement consacrée et prend la forme d’un article proposant une méthode pour mettre en place un format de présentation « simple et exprimée sous forme graphique et numérique » (OMS, 1990, Annexe 6, pp. 222-229). Dans cette annexe le choix du Codex et de l’Europe pour un étiquetage numérique et basé sur les trois grands nutriments et le contenu en calories est clairement critiqué et jugé complètement dépassé et ce pour deux raisons (OMS, 1990, p.222). Tout d’abord l’étiquetage des calories et des trois grands nutriments ne permet pas aux individus de disposer de bonnes informations. Les calories correspondent à

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