• Aucun résultat trouvé

l'industrialisation, histoire de la construction d'un mythe

Pourquoi parler de la croissance pour annoncer un chapitre sur le développement durable ? Il faut rappeler ici le cadre global dans lequel le concept de Croissance150 prévaut depuis deux siècles. A partir d'un moment historique, communément appelée la Révolution Industrielle, le système économique a pu générer davantage de production et d’échanges de biens et de services. Parallèlement, la population mondiale a aussi connu une croissance exponentielle, rendant nécessaire la hausse de production afin de continuer à satisfaire ses besoins croissants. Auparavant, la société produisait pour répondre aux besoins d'une population à faible croissance démographique, comme le montrent les analyses d’Angus Maddison151. Le taux de croissance économique a dû occuper une place centrale dans les préoccupations de l'analyse économique afin de répondre aux exigences démographiques et sociales.

Cependant, suite à l'augmentation des inégalités et aux débats liés à certaines conséquences négatives du processus industriel, le terme de Croissance a suscité depuis de nombreuses années des débats et des controverses. Après les premières théories sur le contenu de la Croissance, la problématique de la Croissance s'est développée en parallèle avec celle du développement (industriel, puis économique et enfin, humain, social, durable). La question principale semblait tenir en ces quelques mots: quelle Croissance, comment et pour quel développement?

A partir des années 50, et plus particulièrement depuis la naissance des stratégies d'industrialisation des pays en voie de développement, les théories sur la Croissance ont été assimilées à celles du développement. La croyance a été que la Croissance était nécessaire et suffisante pour le développement -

150 Le concept de Croissance avec un C majuscule reflète l'importance que le terme a acquise en tant que mythe, c'est-à-dire que le pouvoir de ce terme est inspiré de faits réels mais appliqué de manière exagérée. Il s'agit en fait du taux de croissance économique du PIB, c'est-à-dire l’augmentation de la somme de la valeur ajoutée des biens et services produite dans un pays donné – ou encore une augmentation importante des flux monétaires engendrée par l'augmentation des échanges dans une société. Le mythe de la Croissance met en exergue les potentialités d'expansion économique et de bien-être social que génère l'augmentation du taux de croissance économique.

151 Maddison Angus (2001)

développement assimilé à l'industrialisation des pays ou du moins l'augmentation des flux monétaires dans sa société - et l'établissement d'institutions152 régulant le bon fonctionnement des échanges et de la production de biens et de services.

L'objectif principal avoué de la plupart des économies était de mettre en place les conditions de Croissance qui leur permettraient un bon classement dans les annuaires statistiques de développement. Suite à l'incursion des organisations internationales dans la gouvernance des pays en développement, des théories ont été mises en place, prouvant que le développement devait passer par la Croissance et que les retombées sociales auraient été automatiques si tout avait été mis en œuvre pour que les facteurs de croissance (capital humain, naturel et technique) se développent dans de bonnes conditions (démocratie pluripartisme, bonne gouvernance et règles de l'économie de marché).

Les théories du développement ont été écartées suite à la crise de l'endettement pour ne laisser la place qu'à leur adaptation, via le consensus de Washington153 mis en place par des programmes d'ajustement structurel154, afin de rembourser la dette, et pour générer de la Croissance. Ces programmes vont remplacer les stratégies de développement et permettre une homogénéisation des règles économiques de tous les pays qui les suivent en adoptant les règles du modèle institutionnel des pays industrialisés. Ainsi, une grande majorité de pays n'ont qu'un objectif et une contrainte commune: permettre à leur nation une croissance économique à tout prix. Par la suite, on pourra se préoccuper des problèmes sociaux et environnementaux qui en découlent. Cette construction systémique économique globale permet d'insérer le maximum de pays dans un même système, le seul dit possible depuis la chute du mur de Berlin, système économique né de la Révolution Industrielle.

Depuis une dizaine d'années, ces pratiques ont laissé leur place à de nouveaux

152 Les institutions sont les formes ou structures sociales établies par la loi ou la coutume (le mariage) permettant de régir les sociétés.

153 Le consensus de Washington a été défini par Williamson John (1989) comme étant le consensus implicite des organisations internationales basées à Washington, principalement le FMI et la Banque Mondiale. Il définit ces règles comme suit: La discipline monétaire, la réorientation de la dépense publique, la réforme fiscale, la libéralisation financière, l'adaptation d'un taux de change unique et compétitif, la libéralisation des échanges, l'élimination des barrières à l'investissement direct étranger, la privatisation des entreprises publiques, la dérégulation des marchés pour assurer l'élimination des barrières à l'entrée et à la sortie, la sécurité des droits de propriété.

154 Les programmes d'ajustement structurel ont été mis en place dans les pays qui ne pouvaient régler leur dette extérieure. Ce sont donc des programmes économiques restrictifs servant à réajuster l'économie nationale aux exigences internationales afin de permettre le remboursement de la dette.

programmes de développement, tels que les cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté, dont les objectifs économiques sont les mêmes, mais qui tentent de remédier aux conséquences sociales et environnementales désastreuses de leur prédécesseurs. Les retombées sociales, soit disant automatiques, doivent être aujourd'hui ajoutées dans les programmes politiques. Ces nouvelles préoccupations soulignent par-là même la nécessité d'une meilleure régulation politique de la redistribution des retombées des taux de croissance économique.

La Croissance en tant que telle est un mythe; elle ne permet pas de générer le bien-être automatiquement. Elle nécessite des choix politiques, publics, pour générer ce bien-être. Elle est un moyen pour les politiques sociales et de redistribution, instrumentalisée selon des objectifs de sociétés. Cependant, les enjeux environnementaux sous-jacents restent en marge.

En effet, ce système économique semble provoquer deux grands types de déséquilibres, inhérents à son fonctionnement intrinsèque. Des déséquilibres sociaux du fait des inégalités croissantes de richesses, d'accès à celles-ci entre les nations et à l'intérieur des nations (30 pays qui représentent environ 17% de la population mondiale se partagent 80% des richesses produites155), ainsi que des déséquilibres écologiques menaçant la "survivabilité" à moyen ou long terme, selon la perspective choisie, de l'espèce humaine sur la planète du fait des modes de production de cette même richesse. Et si ce système arrivait réellement à inclure toutes les économies au même niveau d'industrialisation, on courrait vers une catastrophe écologique encore plus rapidement. Ces deux grands déséquilibres ont remis en question le "développement" actuel et le "choix de le continuer ne pourrait que provoquer soit une explosion sociale, soit une explosion écologique"156. Le questionnement d'apparence le plus récent est celui sur les déséquilibres écologiques provoqués par l'activité humaine.

4.1.1. - Construction du mythe de la Croissance

Après ce résumé de la place prise par le taux de croissance économique dans le système économique et l'ensemble des politiques, il est nécessaire de revenir aux fondements de cette Croissance et du mythe qui l'a créée afin d'expliquer quelles sont les valeurs et caractéristiques du système économique actuel. Cela permettra d'expliquer pourquoi les politiques et théories économiques de ces 150

155 Chiffres tirés du Rapport sur le Commerce et le Développement, CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement), annuel

156 Jean Marie Harribey (2002), p.31

dernières années n'ont que peu pris en compte les valeurs écologiques et par suite, pourquoi le système a pu générer les deux déséquilibres cités au-dessus.

En comprenant le fonctionnement et l'historique du système économique et social dans lequel nous évoluons, nous pourrons analyser les enjeux et les difficultés que ce système révèle dans les problèmes engendrés par les tentatives d'intégration des dimensions écologiques et environnementales.

L'économie a été organisée depuis des millénaires en économie des besoins, c'est-à-dire une production de subsistance, d'auto-alimentation et de gestion simple en fonction des besoins de la population. La société s'est construite autour d'une organisation hiérarchique ou structure sociale de pouvoir. C'est ce que Aristote157 appelle oïkonomia, soit la gestion de la maison, gestion domestique, en opposition à la chrématistique, qui serait une économie financière liée au profit, la perversion d'une pratique naturelle.

A partir du moment où l'Europe entre dans les Lumières, la science et les inventions technologiques deviennent un pilier de l'avancement de cette civilisation158. Ces grandes "inventions" ont été utilisées pour la première fois dans l’histoire de la technologie en vue d'augmenter les productions et non plus en vue de civiliser, de conquérir ou d'asservir à un pouvoir politique concret, bien que par la suite, elles aient permis la conquête coloniale et l'impérialisme du fait du pouvoir militaire qu'elles ont engendrés. Les premiers analystes économiques, qui ont mis en place les théories économiques et leurs premières applications à la productivité, étaient souvent antimilitaristes, contre l'idée de la guerre qu'ils analysaient comme étant un gaspillage économique159. Ces nouvelles techniques ont permis un changement de paradigme économique comme nous allons le voir.

de production ainsi qu'une transformation des structures sociales. Les premiers

Cet ensemble d'événements a permis de mettre en place les nouveaux modes

157 Aristote (1993)

158 Dans le même temps, l'amélioration des transports et des techniques de guerre permet à l'Europe de conquérir de nouveaux territoires et d'intégrer de nouvelles technologies à celles en œuvre ou en développement. En reprenant l’histoire d’un certain nombre de civilisations humaines passées, il faut se rendre compte qu’à l’évidence, les différentes civilisations qui ont dominé des empires n’étaient pas toujours celles qui créaient les technologies, mais celles qui savaient se les approprier par la force physique, ce qui équivaut à la force militaire, aux stratégies et aux inventions militaires. Repris dans Kennedy Paul (1991)

159 Adam Smith étant le plus célèbre d'entre eux.

changements sociaux160 ont lieu dans le domaine de l'abolition du servage et des privilèges permettant ainsi la redistribution des terres et la mise en place de manière plus large de la propriété privée. Parallèlement à une démocratisation du gouvernement, cette forme de pouvoir faisant appel à des valeurs individualistes comme la notion de liberté individuelle, de choix et de responsabilité civique. Ce nouveau système social crée une nouvelle échelle de valeurs de mesure de la hiérarchie sociale fondée essentiellement sur la place dans la production, comme le salariat.

Avec la mise en œuvre des nouvelles techniques de production et l'institution de la propriété privée, la classe des capitalistes ainsi que celle des artisans prennent une place prépondérante. Les commerçants, ayant déjà acquis leurs lettres de noblesse dans le système, permettaient la circulation des biens et des richesses.

Ces transformations sociétales et productives, aussi bien dans l'agriculture que dans la manufacture, témoignèrent de la mise en œuvre d'un changement économique important. L'histoire européenne dépassait le stade des sociétés dépendantes des rythmes et cycles de la nature et utilisant des sources d'énergie froide161. Le pas sera totalement franchi au moment de la découverte de la machine à vapeur qui permit la transformation de la matière en chaleur. Cette rupture scientifique mit à disposition de meilleurs transports, de nouvelles productions et l'amélioration des productions agricoles, entre autres, et intégra les ingénieurs dans la réflexion sur la production industrielle. Depuis cette révolution, dite "thermo-industrielle", l'organisation de l'économie s'est transformée et du fait de la possibilité de produire en masse et dans une logique de productivisme, rendu possible par la transformation de la matière en énergie, le marché s'est construit de manière différente. L'industrialisation a introduit une apparente liberté par rapport à la nature ou du moins la tentative de la contrôler afin d'augmenter le profit pour l'Homme: en ce sens, René Descartes soulignait déjà que l'exploitation des forces des éléments naturels nous permettait de "nous

160 Avant ces transformations sociales, les premiers analystes économistes, les physiocrates, à travers le tableau économique, percevaient encore comme principe de création de richesse la terre et ses fruits. Le rôle dévolu aux propriétaires terriens était de permettre la circulation de la monnaie et de la richesse produite. La classe des capitalistes et celle des manufacturiers, c'est-à-dire la classe stérile, ne produisant rien de concret, ne faisant que consommer et transformer la matière et la richesse produite par la terre. Ils n'étaient qu'un maillon de la chaîne non productive. La reproduction du système économique à ce moment était liée à la Biosphère et on reconnaissait encore la nécessité de l'interdépendance écologie-économie. On la respecte afin de pouvoir bénéficier de la gratuité des dons de la nature.

161 Comme la force hydraulique ou éolienne, pour les distinguer de l'énergie thermodynamique.

rendre comme maîtres et possesseurs de la nature"162.

Dès lors, l'économie se donne pour objectif de répondre aux besoins par la stimulation de la concurrence entre acteurs et la recherche du profit. Saint Simon avance l'idée que le but de la société n'est plus de faire la guerre et de conquérir des territoires, mais de développer l'industrie et d'y organiser la société autour.

Le système économique répond à la demande, c'est-à-dire les besoins, solvable, uniquement dans un but de profit comme l'exprime très bien Adam Smith: "Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu'ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité mais à leur égoïsme et ce n'est jamais de nos besoins dont nous parlons mais toujours de leurs avantages."163 Un certain nombre de pratiques économiques sont conceptualisées afin d'institutionnaliser les règles du jeu de la nouvelle forme d'organisation économique induite par la Révolution Industrielle. La construction des concepts s'est faite sur plusieurs décennies, voire siècles, mais l'institutionnalisation s'est faite au moment de la Révolution Industrielle. Ce qui a avant tout été mis en place, sur la base de plusieurs "lois" ou "dogmes"

économiques, l'a été dans le domaine du commerce international des marchandises, de la production ainsi que des règles d'échanges, institué sous forme de "marché". Une distinction importante sera faite entre les différents types de ressources naturelles et notamment va apparaître la notion de ressources délivrées gratuitement par la nature telle que définie par Jean-Baptiste Say: "Les richesses naturelles inépuisables car sans cela nous ne les obtiendrions pas gratuitement, ne pouvant être ni multipliées, ni épuisées, elles ne sont pas l'objet de la science économique."164

Quelques voix ont protesté, soulignant les problèmes liés à la terre ou encore à l'exploitation de certaines ressources particulières. Des économistes du 19è siècle, tels que Stanley Jevons, nous montraient déjà les limites de l’utilisation massive des énergies fossiles. Le charbon était la principale source d'énergie utilisée et le décompte de son stock, alors que la croissance de la production industrielle et des chemins de fer en consommait de manière exponentielle, posera des obstacles au développement industriel. Les limites naturelles de

"l'âge du charbon" inquiétaient ces penseurs économiques, soucieux de la

162 Descartes René (1973, 1ère éd. 1637), p.163

163 Smith Adam (1976, 1ère éd. 1776), p.48

164 Say Jean-Baptiste (1972, 1ère éd. 1803)

possibilité de la durabilité (dans le temps) d'une production nécessitant une matière dont les stocks semblaient limités. Pour Stanley Jevons, "supposer que même la Grande-Bretagne puisse faire progresser son industrie en dépit de la nature […] serait de l'arrogance et de la folie. […] Le freinage de notre progrès doit devenir perceptible d'ici un siècle; le coût du combustible doit augmenter, peut-être en une génération, à un taux menaçant notre suprématie industrielle et commerciale. La conclusion est inévitable, notre état progressif et heureux aujourd'hui est une chose de durée limitée"165. Outre ces prévisions de limite de stocks, les retombées non économiques de l'utilisation massive du charbon faisaient prendre conscience à certaines personnes - les premiers écologistes?- que les paysages se noircissaient, que pour la première fois de l'histoire de l'humanité, l'homme avait une action qui modifiait la nature166. John Stuart Mill préconisait déjà l'Etat Stationnaire lié au rendement naturel de la Terre pour une meilleure qualité de vie: "If the earth must lose that great portion of its pleasantness which it owes to things that the unlimited increase of wealth and population would extirpate from it, for the mere purpose of enabling it to support a larger, but not a better or a happier population, I sincerely hope; for the sake of posterity, that they will be content to be stationary, long before necessity compels them to it."167

Depuis, la technique a encore évolué et la logique de production et d’innovations technologiques (la création destructrice et les grappes d’innovation de Schumpeter, lui-même sensible aux limites technologiques dues à l'écologie) laissaient lieu à penser qu’il aurait été toujours possible de transformer les énergies fossiles en chaleur sans aucune conséquence autre que de devoir trouver de nouvelles technologies afin de substituer les stocks de ressources naturelles au fur et à mesure de leur épuisement. Pourtant, certains scientifiques et penseurs commencent à se poser des questions sur la possibilité de continuer

165 Stanley Jevons, dans Vivien Franck-Dominique (1994), p.36

166 Exemples de pollutions décrites lors de la première Révolution Industrielle, repris par Deléage Jean Paul (2002): Les villes industrielles européennes et américaines ont commencé à percevoir la pollution atmosphérique très tôt, dès 1889. Le rachitisme a été prouvé comme étant lié aux déficiences de rayons UV causées par la pollution. Aux USA, en Ontario, l'usine Sudburry mise en service en 1888 a détruit les 200 000 ha de forêt de pins autour; dans la Meuse en France, en 1932, la situation anticyclonique plaque l'air froid au sol et avec les pollutions des usines métallurgiques: 60 morts. Ou encore le rapport de l'INSERM montre que les risques de l'amiante ont été reconnus dès 1906-1907 et l'amiante a été interdite pour la première fois en Grande-Bretagne en 1931. Ce n'est qu'en 1977 que la France en limite l'utilisation et 1996 marque l'interdiction de l'utilisation de ce produit.

167 Mills John Stuart (1969, 1ère éd 1848), pp.750-51

infiniment à produire et consommer. Le processus d'accumulation de capital, comme le souligne si bien Karl Marx, ne peut continuer que si le capital est en constante augmentation168. Le système capitaliste a besoin de cette expansion afin de ne pas s'arrêter. Pour vivre, il lui faut augmenter son volume de capitaux et d'investissements du fait des rendements décroissants, entre autres.

Soulignons encore que Malthus et Ricardo pensent tous deux que les rendements sont décroissants du fait de la limite quantitative et qualitative des terres. Mais alors que Ricardo169 ne voit que les limites agricoles des rendements (l'industrialisation ne rencontrera pas de limites écologiques mais économiques), Malthus en tire un raisonnement qui lui vaudra le dédain de ces contemporains.

Mais ses théories seront reprises par la suite. En partant des raisonnements sur les rendements décroissants agricoles, il soulignait les problèmes de

"soutenabilité" de la planète au vu de la population croissante à un rythme géométrique alors que la production ne pouvait croître qu’à un rythme arithmétique170. La théorie de Malthus, bien qu'elle ait été décriée en son temps à cause des limites morales qu'elle franchissait, ainsi que des limites théoriques qu'elle soulignait, a été reprise depuis quelques décennies. La production peut effectivement croître à un niveau exponentiel, mais la population croît encore

"soutenabilité" de la planète au vu de la population croissante à un rythme géométrique alors que la production ne pouvait croître qu’à un rythme arithmétique170. La théorie de Malthus, bien qu'elle ait été décriée en son temps à cause des limites morales qu'elle franchissait, ainsi que des limites théoriques qu'elle soulignait, a été reprise depuis quelques décennies. La production peut effectivement croître à un niveau exponentiel, mais la population croît encore