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DEUXIEME PARTIE PARTIE PRATIQUE

III- RESULTATS ET DISCUSSION

4- L’implication de la méthode de dialyse dans les atteintes cardiaques a- But

Notre but est d'évaluer les effets de deux méthodes différentes de thérapie de

remplacement rénal (l’hémodialyse et la dialyse péritonéale) sur les paramètres

échocardiographiques.

b- Patients et méthodes

Sur l’ensemble de notre population, nous avons sélectionné 63 patients: 21

patients sous dialyse péritonéale et 42 hémodialysés chroniques appariés sur

l'âge et le sexe. 35 patients étaient des hommes (55,6%). La médiane d'âge était

de 46,4 [35-57] ans. La médiane de la durée de la thérapie de remplacement

rénal était de 3 [2-5] ans. Nous avons exclus les patients diabétiques.

Nous avons comparés les deux groupes :

- Groupe HD (hémodialyse) : constitué de 42 patients soit 66,6% de la sous

population étudiée

- Groupe PD (dialyse péritonéale) : constitué de 21 patients soit 33,3% de

la sous population étudiée

c- Résultats

Le poids moyen de nos patients était de 66 ± 14,2 kg. L’hypertension a été notée

chez 50,8% (31 cas) des patients. Les antihypertenseurs ont été utilisés de façon

similaire dans les deux groupes (Figure 8). Neuf patients (14,8%) étaient des

fumeurs, et 21 patients (33,3%) avaient une dyslipidémie. Les deux groupes

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de la dialyse, la fonction rénale résiduelle, l’anémie et les facteurs de risque

cardiovasculaire. La comparaison des caractéristiques biologiques n'a montré

aucune différence statistiquement significative entre les deux groupes. Les

données sont rapportées dans le tableau 7.

L’HVG a été retrouvée chez 28 patients (44,4%) et elle a été considérée comme

très augmentée chez 19 dix-neuf patients (20,2%). Nous n’avons pas noté de

différence statistiquement significative entre les deux groupes concernant l'HVG

(p = 0,45), mais l’HVG très importante était plus fréquente dans le groupe de PD

(23,8% dans le groupe de HD vs 42,9% dans le groupe de PD, p = 0,02). Une

différence statistiquement significative entre les deux groupes qui concerne la

présence de calcification, la présence d'un épanchement cardiaque et le E/e' > 13

(p = 0,001 = 0,001, p = 0,003, p = 0,004; respectivement) a été démontrée. La

comparaison des paramètres échocardiographiques est rapportée dans les

tableaux 8 et 9. La régression logistique multivariée a été utilisée pour évaluer la

relation de la méthode de dialyse et des paramètres présentant une différence

significative en analyse univariée. Dans ce modèle de régression, et après

ajustement sur les facteurs confondants, un E / e '> 13 était plus fréquent dans le

groupe de PD (CI (OR = 5,8. CI [1,3 à 25,5], p = 0,002) (Figure 9).

d- Discussion

Est-il intéressant d’évaluer la fonction diastolique du ventricule gauche?

Il est actuellement connu que la mortalité augmente en parallèle avec la

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Hsiao et al ont montré que dans la population urémique, la dysfonction

ventriculaire gauche, la masse VG et le rapport E/e ' élevé en post dialyse sont

des facteurs pronostique d’événements cardiovasculaires majeurs [151]. De la

même manière, Kim et al a montré que la dysfonction diastolique est un

marqueur important de la baisse rapide de la fonction rénale résiduelle et la

survenue d'accidents cardiovasculaires chez des patients placés dans un

programme de dialyse péritonéale [152].

Quelles sont les méthodes d'évaluation de la fonction diastolique?

Malgré le déficit relatif en fluides après HD, ce qui peut induire une baisse des

ondes Em et Am, il est très important d'évaluer tous les paramètres diastoliques

fonction LV au cours de l’échocardiographie des patients hémodialysés [153].

Au-delà de l’évaluation pronostique apportée par la fonction systolique et la

masse VG, le rapport E/e’ affiche des informations supplémentaires importantes

sur le pronostic à long terme [154].

Quels sont les effets des méthodes de dialyse sur la fonction diastolique LV?

La dysfonction diastolique a été observée chez les patients en thérapie de

remplacement rénal dans de nombreuses études [155,156]. En revanche, dans

l'étude de Duran et al, la fonction diastolique du VG n’a pas changé de façon

significative après la mise en place d’un traitement d'entretien par hémodialyse.

Ils ont démontré que, sur relativement le long terme, la fonction ventriculaire

gauche diastolique n'a pas été affectée par les changements aigus de volume, le

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d'hémodialyse [157]. Pour Lee et al, la prévalence et la gravité de la dysfonction

diastolique est plus élevé chez les patients en DP [158].

Certains auteurs suggèrent que la masse ventriculaire gauche et la fonction

diastolique sont étroitement corrélés l’un à l'autre chez tous les patients dialysés

[159]. En outre, dans l’étude de Kimura et al, la masse VG indexée est un

déterminant indépendant de la dysfonction diastolique du VG chez les patients

sous HD. La prévalence de l’HVG est plus élevée en HD conventionnelle par

rapport à la PD [155]. Ainsi et selon les critères de Framingham, sa prévalence

était de 68,8% chez les patients HD et 45,2% chez les patients PD [160].

Motivés par ces observations, nous avons introduit l’HVG dans le modèle de

régression logistique comparant différence entre les deux groupes HD vs PD

(malgré le fait que l’HVG n’était pas statistiquement significative en analyse

univariée). En fait, nous avons observé que la prévalence de l'HVG était de

44,4% (40,5% chez les patients HD et de 52,4% chez les patients PD, p = NS).

La différence avec les données de la littérature peut être expliquée par l'âge plus

élevé et une fréquence plus élevée de l'hypertension dans notre groupe PD (bien

que l'analyse comparative ne trouve pas de différence significative concernant

ces paramètres).

Dans notre étude, nous avons remarqué une prévalence plus élevée de la

dysfonction diastolique VG dans le groupe PD. Nous avons également constaté

que l'E / e '> 13 est le paramètres le plus solide pour la détection de cette

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5- Facteurs associés à l’hypertrophie ventriculaire gauche