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DEUXIEME PARTIE : LA FORMATION

2.4 L ES ELEMENTS DU PLAN

2.4.2 L E GUIDE DE L ’ APPRENANT

Pour tous, le premier envoi comprenait un guide de l’apprenant qui présentait la formation, le programme, le calendrier, les modalités d’apprentissage et d’évaluation. En première page, figurait la lettre du Ministre précisant notamment l’objectif général de la

formation qui visait à améliorer la qualité des services administratifs de l’éducation, élément

essentiel pour un meilleur fonctionnement global du système éducatif et son caractère

obligatoire.

Le Ministre de l’enseignement pré universitaire d’alors avait adressé une lettre particulière aux IRE/DPE dans laquelle il les invitait à faciliter le bon déroulement du plan de formation, notamment en veillant à l’acheminement régulier des documents qui est un élément essentiel dans ladite formation.Il était notamment précisé que le succès aux différentes évaluations constituera un critère d’appréciation de chacun à son poste de travail.

2.4.3 L

E CALENDRIER

C’est le document qui comportait toutes les informations relatives à la formation et à son évaluation. Cette planification des activités avait été conçue pour toute la durée de la mise en œuvre du plan de formation. Dans ce calendrier se trouvaient la chronologie des modules, les dates d’envoi des cours, les échéances des devoirs, les dates et les lieux de regroupement, les horaires et les autorités que les formateurs devraient rencontrer dans les régions et préfectures. Chaque mission de suivi sur le terrain était précédée d’un courrier adressé aux IRE et DPE avec toujours une copie pour le tuteur préfectoral. Cette correspondance annonçait les objectifs de la mission, les activités à réaliser et le temps consacré à chacune et la durée de la mission dans la région. Ainsi, toutes les dispositions étaient prises à l’avance par chaque DPE et son tuteur pour le succès de la mission.

Malgré les efforts déployés par les formateurs, il faudrait souligner que toutes les échéances du calendrier n’ont pu être respectées à cause entre autre de retard accusé dans le décaissement des fonds ou de retard dû à un rédacteur extérieur dont le cours n’était pas prêt.

2.4.4 L

ES COURS SUR SUPPORT PAPIER

Conçus de manière à permettre à l’apprenant d’étudier sans autre forme de support. Le choix de présentation des cours a été fait d’une présentation unique afin de

créer un effet collection. De plus, l’utilisation systématique de certains repères devait créer un « effet d’habitude » du lecteur et faciliter ainsi sa lecture. Les cours étaient présentés de la façon suivante :

– une couverture comportant le timbre de l’ISSEG, le titre du

cours et son numéro d’ordre dans le module, le nom de l’auteur, l’année de production.

– Une présentation aérée des paragraphes suffisamment espacés

pour rendre la lecture plus agréable ;

– Des caractères suffisamment gros pour ne pas gêner les

personnes ayant des problèmes de vue,

– Des tirages recto simple pour que la page de gauche puisse

servir à des notes personnelles.

2.4.5 L

A CONSTRUCTION DES COURS

La construction des cours a été la suivante :

- une introduction généralement pour présenter l’objectif principal du cours et sa

raison d’être dans ce plan ainsi que les catégories visées ;

- un découpage en séquences de tous les cours. Le but du découpage en

séquence était surtout de rythmer le travail des apprenants : « étudiez une séquence à la

fois » leur était-il conseillé. Leur durée était généralement d’une heure. Elles tenaient

compte des difficultés des apprenants et d’une progression logique. Chacun était en permanence invité à faire le point sur son évolution pédagogique.

2.4.5.1 LA CONSTRUCTION DE LA SEQUENCE

Chaque séquence était construite ainsi :

- l’annonce de ses objectifs « à l’issue de la séquence de travail, vous serez

capable de…définir, énumérer, décrire, appliquer, mettre en œuvre »,etc.

- des exemples concrets illustrant ces définitions ;

- des explications, des commentaires ;

- un résumé de la séquence dans « stop, récapitulons » ;

- des exercices d’application avec leurs corrigés en annexe ;

- l’invitation de passer à la séquence suivante dès lors que les exercices avaient

été réussis.

2.4.5.2 LE DEVOIR DETACHABLE

Pour chaque cours, nous proposions un devoir dont l’apprenant n’avait qu’à traiter le sujet. Après avoir traité son devoir, il remplissait l’entête en portant son numéro d’identification, il détachait les feuilles pour nous les renvoyer par la poste pour des fins de correction. Entre l’envoi du cours et la date de renvoi des devoirs, le délai pouvait varier entre 2 à 3 mois.

2.4.5.3 L’ESPACE DES REMARQUES ET QUESTIONS

C’est une demi page située à la fin de chaque cours à l’intention des apprenants en vue de recueillir leurs remarques, questions et suggestions allant dans le sens de la qualification de la formation. Les réponses aux questions posées étaient portées dans le bulletin de liaison afin de les faire profiter à l’ensemble des apprenants

2.4.5.4 LE GLOSSAIRE

C’est un document dans lequel sont portés les mots difficiles. Pour la plupart des cours, nous insérions à la fin un glossaire des mots nouveaux ou techniques et leur explication.

2.4.5.5 LA FICHE POUR ALLER PLUS LOIN

Pour certains cours, nous portions une ou des fiches « pour aller plus loin » dans lesquelles étaient présentés des documents sur le sujet, non indispensables à la

compréhension et à la maîtrise du cours, mais permettant à ceux qui le souhaitaient d’élargir leur réflexion (articles de presse ou de publications administratives, surtout).

2.4.6 L

A REDACTION DES COURS

La règle générale a été la recherche de la simplicité et de la clarté car l’objectif était d’être compris des apprenants. Or le niveau de maîtrise et de compréhension de la langue n’est pas le même pou tous. Donc les moyens suivants ont été mis en œuvre :

- élimination des expressions complexes ;

- simplicité des mots employés et de la construction des phrases ;

- répétition d’une même idée et usage des « autrement dit », c’est-à-dire

explication d’une notion de différentes manières pour que chaque lecteur trouve son chemin personnel d’accès à cette notion ;

- exemples concrets, pris dans la vie de tous les jours et dans les situations de

travail pour faciliter la compréhension (analogies, c’est-à-dire comparaisons entre l’objet d’étude et un autre objet bien connu du lecteur à partir duquel il pourra saisir l’élément inconnu) ;

- définition des mots techniques, spécialisés, chaque fois qu’il était indispensable

de les employer ;

- remplacement par des synonymes du langage courant chaque fois que ce n’était

pas indispensable d’employer les mots techniques ;

- glossaire à la fin de certains cours.

Pour le style, il s’agissait d’essayer de remplacer le lien manquant entre le formateur et les apprenants, d’abolir la distance. A cette fin, c’est le style direct qui a été employé, notamment les pronoms personnels « vous » et « nous » (nous allons voir maintenant, …vous devez faire, ..) le mode impératif (« faites », « voyez », « comprenez bien que »,etc )ont été largement utilisés. De plus, une petite place a été faite à l’humour, dont on connaît l’intérêt en pédagogie.

La règle générale était que les sujets devaient être traités au plus près des réalités des apprenants afin de les aider véritablement. Il s’agissait de leur apporter des outils concrets, réalistes et réalisables, pour qu’ils affrontent mieux les difficultés quotidiennes, réelles de l’administrateur guinéen.

La documentation utilisée pour la rédaction des cours (livres et revues spécialisées) devrait être une base de référence et de réflexion. Mais le formateur devrait ensuite adapter son travail au plus près des réalités guinéennes. Le DFPAGE a ici bénéficié de sa bonne connaissance du terrain, élaborée, année après année, par les missions sur place, les rencontres avec les apprenants et leur hiérarchie, les nombreux contacts informels. Cette exigence de réalisme et d’utilité a généralement été respectée.

De rares cours sont restés, de l’aveu même de l’équipe des formateurs, un peu éloignés des réalités quotidiennes des chefs d’établissement pour se situer à un niveau assez théorique, avec très peu d’exemples pratiques utilisables dans le travail. D’ailleurs, les apprenants ont immédiatement réagi en disant qu’on les avait habitués à autre chose. Ils ont fait preuve d’une exigence tout à fait légitime. L’équipe a répondu en publiant des brochures de révision sur les sujets.

2.4.8 L

ES RAPPORT ENTRE LES CONTENUS PREVUS ET CEUX TRAITES

Le plan de formation qui comportait 15 modules indiquait pour chacun une liste de contenus. Il s’avère que tous les contenus prévus ont été étudiés, à l’exception de :

- l’initiation et le perfectionnement en informatique destiné aux IRE et aux DPE

car cela nécessitait des regroupements qui n’ont pas pu être organisés pour des raisons financières ;

- l’élaboration et le suivi de la carte des postes destiné aux AG et aux SAAF par

suite de la recherche infructueuse d’un intervenant spécialisé ;

- la formation de formateurs destinée aux IRE et aux DPE ; à la réflexion, ce

thème a semblé mal défini et le thème finalement adopté a été celui de « l’inspection » comme point de départ de la mise en œuvre d’une formation continue cohérente ;

- « les notions de démographie, d’économie, de sociologie rapportées à

En fait, un haut fonctionnaire de l’éducation (ancien ministre et actuellement député) nous l’avait promis fermement. En raison, dit-il, de ses occupations politiques, il n’a pu honorer son engagement. Ce qui est regrettable, c’est que ce monsieur nous a toujours fait espérer en nous répétant « que la fin du cours était pour bientôt ». Nous l’avons cru sur parole en raison de son important itinéraire de formation et des différents postes occupés dans la gestion du système éducatif guinéen. C’était naïf de notre part et mal le connaître puisqu’il a attendu la dernière minute pour décliner son offre nous prenant ainsi de court. Le temps ne nous permettait plus de faire appel à un autre rédacteur extérieur informé sur la question pour la réalisation dudit cours.

Les autres rédacteurs sont tous des enseignants chercheurs en service à l’ISSEG ou à l’université de Conakry. Ils ont une expérience de plus de quinze ans à l’enseignement

supérieur et ont tous un diplôme de 3ème cycle. Ce sont principalement les 6 formateurs du

DFPAGE et d’autres collègues. Cependant, pour plusieurs cours dont nous n’avions les compétences, nous avons fait appel à ces collègues extérieurs à notre département mais qui sont des autres départements de l’ISSEG. C’est le cas en technique de communication ou en probabilité et statistiques. Pour le cours de docimologie, nous avons fait appel à un assistant technique français spécialiste de la question.

2.4.9 L

ES BULLETINS DE LIAISON

Ils sont destinés à favoriser les relations entre les apprenants et les formateurs, mais aussi entre les apprenants. Ils étaient de deux types : ceux destinés aux IRE / DPE et ceux envoyés aux autres catégories. Chaque envoi de cours est accompagné d’un bulletin de liaison. C’est dire combien leur nombre était important ; en moyenne 2100 bulletins par an. Ce qui correspond à 700 par expédition puisque la moyenne est de 3 envois par an. On y trouvait :

- des éditoriaux mettant l’accent sur des informations particulièrement

importantes, sur les résultats globaux. Ils permettaient aussi à l’équipe des formateurs de faire passer :

- des messages d’encouragement, de mise en garde, de remotivation ou de

- des compléments aux cours, des documents extraits de livres ou de revues professionnelles ;

- les réponses aux questions posées par les apprenants qui pouvaient intéresser

tous les lecteurs ;

- les corrigés-types des devoirs ;

- des informations pratiques sur la formation.

2.5 LES CERCLES DETUDES

Ce sont des groupes de travail constitués d’apprenants organisés au niveau de chaque préfecture en fonction de leur situation géographique pour réduire les coûts de déplacement et faciliter les rencontres. C’est ainsi que dans la DPE de N’Zérékoré par exemple, il existait 3 cercles d’études. Pour l’ensemble du pays, ils sont environ 45. Leur création avait été conseillée par les formateurs dès le début dans le guide de l’apprenant. Leurs objectifs étaient de :

- rompre l’isolement des apprenants, leur faire prendre conscience de leur

appartenance à un groupe lié par des fonctions et une formation semblables et de leur nécessaire solidarité ;

- favoriser le développement de l’autonomie en discutant des problèmes et en

trouvant ensemble des solutions ;

- faciliter l’étude et la compréhension des cours, ainsi que la résolution des

exercices auto-corrigés.

L’organisation des cercles d’études était laissée à l’initiative locale : rythme des rencontres, organisation des travaux. Le point sur leur fonctionnement était fait au cours des missions et par les tuteurs dans leurs rapports. Les tuteurs préfectoraux avaient notamment pour mission d’encadrer les cercles d’études et de rendre compte.

Ce sont des cadres inscrits à la formation comme les autres et qui ont été désignés sur la base de critères bien définis par les formateurs et les IRE/DPE. Pour l’ensemble du pays, ils étaient 38 dont 2 femmes, c’est-à-dire un par préfecture ou commune. Leur désignation a répondu aux objectifs suivants :

- créer des relais le plus possible des apprenants ;

- améliorer le fonctionnement des cercles d’études et rompre leur isolement ;

- améliorer la communication entre les apprenants et les formateurs.

Les tuteurs n’ont pas été désignés à l’avance sur la base d’une fonction exercée, mais au cours du plan. Ainsi, le choix a pu reposer sur des critères plus personnels et a permis de sélectionner sur la base des compétences. L’ISSEG a demandé aux DPE de proposer le nom de trois personnes répondant aux critères suivants :

- être inscrit à la formation et avoir réussi aux modules alors terminés ;

- résider au centre urbain pour les facilités de contact ;

- être bon organisateur et avoir le sens des relations publiques ;

- n’avoir encouru aucune sanction.

Sur la base des propositions, l’ISSEG a désigné un tuteur par préfecture, soit 38 dont 2 femmes. Leur répartition par fonction était la suivante :

- chefs d’établissement et adjoints : 25 ;

- chefs sections enseignement secondaire : 7 ;

- statisticiens : 3

- assistants-gestionnaires : 2

- chargé des affaires administratives et financières : 1.

2.5.2 L

E ROLE DES TUTEURS

Les tuteurs avaient pour missions :

- la mise en place, l’animation et la dynamisation des cercles d’études ;

- la préparation des missions des formateurs dans leur préfecture ;

- le rappel aux apprenants les échéances des devoirs ;

- la récupération et leur renvoi au DFPAGE si les apprenants le souhaitaient ;

- informer le DFPAGE sur les mouvements de personnel et toute autre

information qu’il souhaitait porter à sa connaissance.

Les tuteurs devaient rendre compte au DFPAGE de leurs activités à chaque trimestre suivant un canevas de rapport élaboré à cet effet.

Les tuteurs ont été désignés d’une façon originale qui s’est révélée assez efficace. Cependant, ils ont rempli leurs rôles très diversement et cela apparaissait surtout au cours des missions car certains avaient su mobiliser tous les apprenants et jouer pleinement leur rôle alors que d’autres étaient plus effacés. Mais tous semblaient avoir au minimum pris en charge l’aspect pratique de la transmission des documents et de la préparation des missions.

Pour aller dans les sous préfectures rencontrer les apprenants et leur remettre leurs cours, les tuteurs percevaient une indemnité trimestrielle forfaitaire d’une valeur de 60000 francs guinéens (soit 10 euros présentement) de remboursement de leurs frais de déplacement. Comparé à leur salaire, ce montant ne représenterait qu’une infime partie de celui-ci, à peu près le 1/15ème.

2.5.3 L

ES MISSIONS DE SUIVI

Ce sont les déplacements que nous faisions dans les différentes DPE/DCE du pays pour rencontrer les apprenants et échanger avec eux lors des regroupements en vue d’éventuelles remédiations. Ces missions avaient pour objectifs :

1) de rompre l’isolement des apprenants, de permettre le contact entre eux

et les formateurs, de faciliter la communication et l’expression de chacun ;

2) de développer le sentiment d’appartenance à une même communauté

professionnelle qui a des problèmes, une culture, un langage et des réussites en commun ; d’insister sur certains points essentiels des cours afin de consolider les connaissances ;

Les missions étaient réalisées par l’équipe du DFPAGE qui rencontrait à ces occasions l’IRE dans les capitales régionales ; le DPE, ainsi que tous les apprenants convoqués au préalable par leur supérieur. Les activités au cours de ces missions étaient centrées surtout sur les exercices de consolidation.

2.5.4 L

ES EXERCICES DE CONSOLIDATION

Ils portaient sur les cours déjà étudiés et dont nous formateurs considérions la maîtrise comme essentielle. Ils étaient les mêmes pour tout le pays et renouvelés à chaque tournée. La séance donnait lieu au moins à 3 exercices. Les sujets ont porté sur :

• les techniques de réunion ;

• la rédaction administrative ;

• la gestion du temps ;

• le classement ;

• les connaissances en administration générale ;

• la gestion de projet.

Ce qui a caractérisé ces rencontres, c’est la participation nombreuse et active des apprenants, leurs réactions abondantes et constructives, la franchise enfin, qui permettait d’aborder vraiment les problèmes. L’évaluation de la formation faite par les apprenants montre l’intérêt qu’ils ont trouvé à ces réunions dont ils ont estimé majoritairement qu’elles ont été trop rares.

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ROISIEME PARTIE

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RESENTATION DES OUTILS DE