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T ROISIEME PARTIE : P RESENTATION DES OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES ET DES RESULTATS

1. P REMIER CHAPITRE : A PPROCHE METHODOLOGIQUE

1.2.4 L ES ENTRETIENS AVEC LES ENSEIGNANTS

Dans les établissements visités, nous avons rencontré des enseignants afin de recueillir leurs points de vue sur le fonctionnement de leurs établissements. Selon le règlement, la charge hebdomadaire d’un enseignant est d’environ 30heures. Cela suppose une moyenne de 5heures par jour ouvrable. Paradoxalement, la plupart des enseignants du secondaire assurent des cours dans les établissements privés de la place pour, disent-ils, « arrondir leurs fins de mois ».

Cette double charge ne va-t-elle pas jouer sur la qualité de vos prestations officielles ou ne va-t-elle pas entamer vos bonnes relations avec vos chefs d’établissement ?

Sur la question, ils nous ont dit « qu’ils ne passent au privé qu’après s’être acquittés

de leurs charges régulières. Souvent, ils trouvent un compromis avec l’adjoint au chef d’établissement pour fonctionner sur 4 jours au public (du lundi au jeudi inclusivement) pour consacrer le temps restant (vendredi et samedi) à ces activités extra scolaires. Ça se passe bien à la satisfaction de toutes les parties. Ce qui signifie que cet arrangement ne saurait être fortuit. Mais les enseignants ne diront jamais la part du gain à reverser à la direction pour disposer de cet aménagement spécifique de l’emploi d temps ». Nous voyons la mise en place

d’une chaîne puisque les vendredis et samedis ne sont pas chômés dans les établissements publics. C’est dire qu’un arrangement entre les responsables des 2 établissements et les enseignants est assuré.

En fait, la relation entre enseignants et direction est un bon indicateur de l’effet établissement pour la détermination de la cause de la réussite des élèves. Nous avons voulu savoir avec ces enseignants rencontrés, leur climat de travail à l’école, leurs relations avec la direction, avec les élèves et entre pairs, les modes d’enseignement et leurs perspectives d’avenir.

Les réponses ont varié en fonction des interlocuteurs et des contextes. Les réponses sont différentes selon que les entretiens se déroulent en groupe dans le bureau du chef d’établissement (où personne ne veut prendre le pot cassé en dénonçant) ou bien qu’ils soient individuels et isolés dans la cour de l’établissement. Et dans ce second cas, les langues se sont déliées et les enseignants se sont exprimés en toute liberté.

Ainsi, au Collège de Ratoma en novembre 2004, des enseignants qui ont requis l’anonymat se sont confiés à nous en ces termes : « dans cette école, la mauvaise réputation

est un fait. L’école est régulièrement agressée et les élèves prolongent leurs activités délinquantes à l’intérieur de l’établissement et la loi du silence prévaut. Les élèves qui se font

racketter à l’école ou dans le quartier gardent le silence de peur de représailles. Nous-mêmes enseignants, nous préférons garder le silence pour notre propre sécurité. Lorsque nous faisons des évaluations sur table, les élèves utilisent des documents et nous ne pouvons pas réprimer au risque de se voir attaqués par un clan dans le quartier. Les notes que nous attribuons ne reflètent pas toujours la valeur intrinsèque des élèves. Comment ramener un jour l’ordre et la discipline dans pour conférer une qualité à notre enseignement à l’image des pays voisins ? Il est vrai que des élèves sont souvent renvoyés pour des problèmes de discipline ou pour agression sur d’autres élèves. Lors des conseils de discipline, les élèves continuent à narguer les enseignants en niant ostensiblement les faits reprochés tout en affichant un mépris à l’égard de l’assemblée et une indifférence aux décisions prises ».

Si pendant ces moments, les élèves jouent « aux durs » afin de garder la face, il n’en reste pas moins que leurs attitudes déconcertent les enseignants. « Ils paraissent souvent

totalement imprévisibles et ne cessent de s’insulter entre eux » renchérit un autre enseignant

sur le sujet.

A un 3ème enseignant de nous dire « nous subissons nous aussi des agressions verbales

ou parfois physiques qui consistent à crever des pneus de nos motos ou voitures ou à arracher un rétroviseur ou un balai d’essuie glace. Ces agressions ne sont pas très graves mais elles sont toujours humiliantes et nuisantes ».

Quant aux relations avec la direction, elles sont plus ou moins bonnes puisque chacun fait son travail et personne ne s’ingère dans les affaires de l’autre. Seulement, « lorsqu’un

professeur est agressé, il y a la solidarité du corps jusqu’à ce que l’élève agresseur soit puni. Pour les cas sociaux : baptême, mariage, maladie, décès, direction et enseignants se donnent la main pour trouver une enveloppe en vue de venir en aide à l’intéressé. Je trouve ça très bien, c’est un facteur d’unité au sein de l’établissement ».

Par rapport aux élèves, « les rapports sont généralement bons quand vous maîtrisez les

disciplines que vous enseignez. Mais lorsqu’ils s’assurent que vous n’avez pas la maîtrise, alors ils ne vous feront pas de cadeaux en classe. La classe sera toujours bruyante, ils vous rendront la tâche difficile. Au pire des cas, ils sèchent le cours ».

Au nombre des mesures visant la restauration de l’ordre et de la discipline dans certains établissements, des projets éducatifs comme l’aide au travail personnalisé sous la responsabilité des professeurs principaux sont en vigueur.

Certains chefs d’établissement sont intransigeants sur la progression des programmes et les contrôles continus des élèves. « Le respect du calendrier scolaire est de rigueur nous

dit-on au lycée du 2 Octobre dans la Commune de Kaloum. Les mauvais enseignants et les contractuels n’ont pas de place dans cet établissement. Le proviseur est très sévère».

A propos des relations entre pairs, voici des propos d’enseignants recueillis dans un lycée de Conakry. « Malgré l’ambiance très chaleureuse et l’atmosphère décontractée de la

salle des professeurs, de nombreux conflits latents existent entre nous ici. Il s’agit des relations conflictuelles entre les enseignants et la direction sur la gestion des problèmes. Ce conflit est lié au flou entretenu délibérément par la direction entre la gestion administrative et la gestion pédagogique. C’est pourquoi les projets ont du mal à se mettre en place ».

En réalité, dans la plupart des cas, ce qui unit les enseignants c’est leur déception, parfois leurs hostilités affichées à l’égard du chef d’établissement rendu responsable de tous les maux.

Pourtant, dans les lycées de Kipé et du 2 Octobre, les relations entre pairs qualifiées de très bonnes sont traduites par une convivialité dans ces établissements par la présence d’associations actives, une ambiance dans les salles des professeurs, l’intégration de nouveaux collègues en début d’année et la cohésion des enseignants dans leurs activités pédagogiques.

A partir de ces exemples, nous disons que les relations entre pairs ne sont éclatées que lorsque les enseignants ne partagent pas les mêmes objectifs, quand ils s’opposent sur les normes pédagogiques quelle que soit la manière de les traduire et quand ils se replient sur la classe afin d’éviter les affrontements. Si non, les conflits sont réduits au minimum.

Au terme des entretiens avec les enseignants, nous avons remarqué qu’ils évoquent tous une dégradation du niveau scolaire et des difficultés des élèves. Aux dires des enseignants, « les élèves éprouvent des difficultés à maîtriser les contenus abstraits de

certains cours et n’ont plus le goût pour les efforts intellectuels. Ils sont devenus passifs et travaillent moins. Les devoirs ne sont pas faits et les leçons ne sont plus apprises. Ils ne sont angoissés que par les notes ». Mais en retour, les propositions de solutions ne m’ont pas été

faites. Pour ma part, je leur ai demandé s’ils ne pouvaient pas mettre en place un projet qui favoriserait le suivi personnalisé des jeunes en difficulté scolaire ? La réponse est pour plus tard. Cependant, la plupart des enseignants organisent des cours de révision payants à l’intention des élèves en classes d’examen. Ces cours sont suivis par presque tous les candidats qui s’arrachent les places assises. Il n’est pas rare de voir un élève de Terminal rester à l’école du matin jusqu’au soir puisque après les cours classiques, il y a la révision.

Dans les établissements où il y a assez d’enseignants contractuels, nous avons constaté que l’absence de cohésion est due en partie à un conflit de générations.

D’abord, les plus anciens s’opposent aux nouveaux enseignants parce qu’ils n’ont pas la même perception des élèves, du niveau de la classe et de la pédagogie.

Ensuite, les jeunes enseignants en quête de légitimité et de notoriété se sentent en porte à faux et s’affrontent plus ou moins avec leurs collègues lors des conseils de classe. Certes, ils connaissent les mêmes difficultés et sont en proie aux mêmes doutes que leurs aînés mais ils supportent plus difficilement l’isolement.

Dans un souci de mettre un terme à ces malentendus, au lycée de Kipé par exemple, une action mobilisatrice de l’ensemble des acteurs est mise en place. Ce projet a permis de faire prendre conscience à tous les enseignants de leur identité et a développé entre eux de nouveaux rapports de collaboration pour en faire des partenaires.

Dans ce lycée comme dans d’autres établissements, l’amélioration des performances des élèves, leur intégration et la lutte contre la violence sont des projets qui ont suscité l’adhésion de tous les enseignants et des parents d’élèves.

En effet, l’amélioration des performances et la volonté d’offrir aux élèves le maximum de réussite sont des objectifs partagés par l’ensemble des acteurs et tous les partenaires de l’école. L’objectif est d’entraîner les élèves au travail et de leur donner le goût de la réussite dans la discipline. Ces objectifs permettent de mobiliser les enseignants autour d’activités spécifiques telles que le suivi personnalisé des élèves pour participer à la lutte contre l’échec scolaire.

Ainsi, le regard est plutôt positif dans l’ensemble lorsque les enseignants ne parlent pas ou peu de la baisse de niveau, quand les problèmes de discipline sont peu évoqués et quand les familles semblent proches de l’école pour les enseignants. Au contraire, l’appréciation des élèves peut être considérée comme négative quand les enseignants se réfèrent souvent au passé et parlent de baisse de niveau, quand les problèmes de discipline reviennent sans cesse et quand l’association des parents d’élèves et amis de l’école (APEAE) perçoit un fossé entre l’école et les familles.

1.2.5 L

ES ENTRETIENS AVEC LES ELEVES

Nous avons rencontré environ une cinquantaine d’élèves de la banlieue de Conakry dont les établissements sont qualifiés de difficiles. Certains de ces élèves ont des comportements bizarres tant par leurs tenues que par leurs coiffures et démarches.

Dans certains de ces établissements, les responsables cherchent plus à imposer un code de bonne conduite à l’intérieur des établissements qu’à transmettre des normes et des valeurs universelles permettant aux jeunes une intégration culturelle.

Pour ces jeunes collégiens, la pression du groupe l’emporte et toute participation est considérée comme une trahison au clan. L’école devient un lieu où il ne faut pas s’investir. L’esprit de « clan » avec tous ses comportements déviants domine. Souvent, dans ces collèges difficiles, il existe des endroits connus de tout le monde où les membres des clans viennent fumer et proférer des injures de toutes sortes. Mais personne n’ose les déranger sauf lorsqu’il est fait appel aux forces de l’ordre dont certains sont leurs complices.De sorte que l’école devient pour ces jeunes une base arrière d’apprentissage des pratiques délinquantes perverses. Cette logique conduit ces jeunes collégiens à se construire contre l’école en s’opposant au modèle d’intégration normative par un modèle basé sur des rapports de force et de violence.

Souvent, ce sont les échecs scolaires répétés et l’impossibilité de réaliser un projet positif et valorisant à partir d’un rapport au savoir et à l’apprentissage qui sont à la base du basculement de certains de ces élèves dans un autre monde, radicalement opposé à l’école.

Face au conseil de discipline, ils pensent que l’école n’a plus rien à leur apporter. Ils n’existent à l’école qu’en négatifs car le lien à l’école s’accomplit dans la douleur parce que partagés entre l’échec scolaire et l’obligation de poursuivre leur scolarité sous la contrainte des parents.

1.3 L’OBSERVATION

Pour cette observation, nous nous sommes rendus dans des établissements de la capitale, Conakry. Par rapport à tout ce qui nous a été dit de positif sur cette formation, soit en répondant et renvoyant le questionnaire qui leur avait été envoyé, soit lors des entretiens avec les chefs d’établissement, il nous fallait faire des observations qui ont valeur de regard extérieur sur le fonctionnement desdits établissements. Pour faire le travail, nous avons privilégié l’observation non participante.

D’une manière générale, l’observation « consiste à recueillir des informations sur les acteurs sociaux en captant leurs comportements et leurs propos au moment où ils se

manifestent1 ». C’est l’action de une attention minutieuse et méthodique sur un objet d’études dans le but de constater des faits particuliers permettant de le mieux connaître. C’est une méthode d’investigation empruntée aux sciences physiques et naturelles, transposée aux sciences humaines et sociales.

Dans le cadre de cette recherche, l’observation sur la base d’une grille d’observation2

élaborée à cet effet, a permis de cerner les processus didactiques et la dynamique des

établissements fréquentés. Le contexte et les pratiques quotidiennes des personnes ciblées en situation de service ont été au centre de l’investigation.

L’observation a été faite en deux étapes. La première a été réalisée au mois d’octobre 2004 dans les établissements de la Commune de Kaloum. La seconde s’est déroulée au mois de mai 2005 dans la Commune de Ratoma. Cette dernière nous a permis de collecter des informations sur l’exécution d’un travail administratif qui était attendu.

Traditionnellement, on distingue deux types d’observation : l’observation participante et

l’observation non participante.

L’observation participante consiste à étudier un groupe en participant à ses

activités, à sa vie collective.

L’observation non participante pour sa part, consiste à porter son regard de

l’extérieur sans participer véritablement à la vie du groupe, à son insu ou avec son accord (plus habituelle en sociologie). C’est cette approche que nous avons privilégiée pour notre recherche.

1.3.1 O

BJECTIFS DE L

OBSERVATION

L’objectif est de saisir :

1 Joël Guibert et Guy Jumel, Méthodologie des pratiques de terrain en sciences humaines et sociales, Armand Colin/Masson, P. 92-93, Paris, 2003

2 la grille d’observation est l’instrument de mesure qui permet de constater les particularités d’une action, d’un produit ou d’un processus en fournissant une liste d’éléments observables ainsi qu’une façon d’enregistrer les observations.

des activités (dans le domaine du travail, programme du travail, contenu réel des tâches, modifications des procédures),

des comportements (adaptation des règlements, intérêt pour le

travail),

des relations (rapport d’autorité, résistance à la hiérarchie),

des rites (fêtes, négociations) en retenant un espace (quartier,

district).

Après avoir déterminé les objectifs, le choix du terrain d’étude, une grille d’observation de cinq rubriques principales a été élaborée pour la mise en œuvre. Les principaux points de cette grille sont:

1) Le cadre (l’espace, le décor, les objets, les aménagements) ;

2) Le moment (période, jour, heure) ;

3) Les individus [caractéristiques (sexe, âge, statut), tenues

vestimentaires] ;

4) Les comportements (activités, usages, occupations du temps) ;

5) Les relations professionnelles et statutaires (entre l’observé et son

chef, la présentation de soi et les cultures de la relation).

1.3.2 A

VANTAGE ET INCONVENIENT DE CETTE METHODE

L’observation, technique fort ancienne et remise au goût du jour à travers le développement des approches ethnométhodologiques ou interactionnistes, est difficile à mettre en œuvre, car elle demande de la part de l’observateur un effort d’objectivation maximale pour maîtriser les effets de sa position d’observateur.

Elle consiste en un contact direct, sans intermédiaire, avec une réalité sociale. Elle repose d’abord, dans une perspective inductive, sur une sélection de faits singuliers, de phénomènes restreints, le plus souvent perçus comme évidents : les rencontres entre enseignants, les relations élèves/enseignants, le déroulement d’un match de football, etc. Il s’agit de saisir des évènements mais aussi des ambiances comme le match de football interclasses que nous avons suivi sur la plage au Collège de Ratoma. Enseignants et élèves

étaient au rendez-vous. L’ambiance était festive. De cette ambiance, nous retenons que l’observateur devrait être attentif aux propos tenus entre observés et à ceux qui lui ont été adressés. C’est pour cela que l’observation a ses avantages et ses inconvénients.

• L’avantage est de saisir les phénomènes sur le vif et de ne pas dépendre des

réponses voire des interprétations des enquêtés, comme dans le cas de l’entretien ou du questionnaire.

A l’instar des autres méthodes, il ne faut cependant passer sous silence, ou feindre ignorer l’existence de certains inconvénients.

• D’une part, le recueil des données issues de l’observation dépend de nos propres

cadres sociaux et culturels, ceux-ci conditionnant notre perception, notre réceptivité1.

• D’autre part, s’agissant d’une interaction entre un observateur et des observés

comme ce fut notre cas au collège de Ratoma, après un match de football, nous avons pensé notre risque d’influer sur les comportements des observé n’était pas à négliger. Car, pour nous, est-ce que certains comportements, objets d’une mise en scène, ne sont pas artificiellement adoptés dans le seul but de nous satisfaire ?

L’observation qui a été un des instruments de collecte de données dans le cadre de cette thèse a consisté à être présent sur les lieux en vue de constater les faits pour ensuite les analyser. Spradley en présente le but comme « la description d’une culture du point de

vue de ses participants2 » alors que Friederichs et Lüdtke la définissent comme

« l’enregistrement des actions perceptibles dans leur contexte naturel2 ».

En général, les ethnométhodologistes, dans un souci d’objectivation, se servent de la grille d’observation afin de classer les données et aussi à discipliner le regard de l’observateur pour que l’observation ne porte que sur des éléments en rapport avec l’hypothèse.

Le plus souvent, les situations sociales courantes, au centre de l’observation, n’acceptent pas forcément la position de l’observateur qui peut signifier indifférence, provocation et jugement à l’égard de ce qui se passe (Lapierre, 1990).

1 Ruth C. KOHN et Pierre NEGRE, Les voies de l’observation, Nathan, Paris, 1991.

2 Traduction libre de « describing a culture, from a native’s point of view>>dans J.P. Spradley, participant observation, New York, Holt, 1980, p.3

2 Traduction libre de « Participant observation registers perceptible actions in natural situations » dans J.Frieddrichs et H. Lüdtke, participant observation : Theory and practice, lexington (Mass), Lexington Book, 1980, p.3

Dans le cas des observations des écoles, le regard de l’observateur est souvent perçu comme celui de l’inspecteur qui possède le pouvoir de sanction. Pour notre part, nous avons essayé de l’éviter en rassurant auparavant. De plus, les observés voient souvent dans le regard de l’autre, l’observateur, le reflet de son idéologie et de ses normes morales. « La finalité de l’observation est de porter un diagnostic, c’est-à-dire, sur un registre d’analyses possibles et plausibles, de rendre les faits scientifiquement intelligibles et de reconstruire les logiques liées aux comportements : par exemple, l’examen de la sociabilité populaire permet d’établir que les rencontres s’organisent le plus souvent autour

d’une activité concrète et d’un échange de service sur une base de réciprocité1 ».

« On le comprend ce va et vient entre l’établissement des faits, leur compréhension et leur interprétation qui résulte à la fois de nos propres observations et de la tradition, celle-ci mettant à notre disposition des savoirs cumulés (travaux antérieurs, lectures

précédentes, connaissances acquises, enseignements reçus2, etc.) ».

Enfin, il faut garder à l’esprit que les résultats de l’observation complètent ceux