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SurveyLang a constitué un indice d’exposition à la langue cible au travers des médias sur la base de la fréquence avec laquelle les élèves se disent en contact avec divers médias traditionnels et nouveaux (écoute de chansons, jeux sur ordinateur, etc.) (voir la figure 4.1).

L’annexe 6 précise, pour les différents indices analysés dans la partie C, la valeur moyenne et son erreur standard pour chacune des deux langues en Communauté française et pour l’ensemble des langues et des systèmes éducatifs. Pour le premier indice, les moyennes relatives à l’anglais et à l’allemand dans l’ensemble des systèmes éducatifs ont été distinguées.

Sur la base de la moyenne et de son erreur standard, les limites inférieure et supérieure entre lesquelles se situe la vraie valeur de chaque indice ont été calculées et donnent donc son intervalle de confiance (M-1,96*ES et M+1,96*ES, pour une marge d’erreur de 5 %). S’il n’y a pas de recouvrement entre les intervalles de confiance, nous pouvons affirmer que la différence observée est significative (elle n’est pas due aux erreurs de mesure et correspond bien à une différence au niveau des populations).

Figure 4.1 Indice d’exposition à la langue cible au travers des médias par pays et par langue cible (fréquence des contacts de 0 pour ‘jamais’ à 4 pour ‘quelques fois par semaine’) (QE31)

Sans surprise, c’est globalement à l’anglais que l’exposition au travers des médias est le plus intense, avec une exception pour l’exposition des élèves grecs au français et des maltais à l’italien (cette dernière langue est effectivement très présente à Malte). En ce qui concerne les deux langues cibles évaluées en Communauté française, l’exposition est relativement faible pour l’anglais et proche de la moyenne pour l’allemand. Tant dans le cas de l’anglais que dans celui de l’allemand, la différence entre la valeur moyenne en Communauté française et dans l’ensemble des systèmes éducatifs où la même langue a été testée est significative.

La figure 4.2 synthétise les réponses des élèves de la Communauté française à chacun des items constituant cet indice.

Les élèves interrogés lisent très peu de documents rédigés en langue cible, qu’il s’agisse de livres, de magazines ou de bandes dessinées (la moyenne se situe entre ‘jamais’ et ‘quelques fois par an’). La fréquence avec laquelle les élèves regardent des émissions télévisées ou des films en langue cible sans sous-titres reste très faible, même si la moyenne relative aux films en anglais sans sous-titres dépasse le seuil de ‘quelques fois par an’.

Les réponses des élèves à propos des autres médias voient se creuser l’écart entre les deux langues cibles, particulièrement en ce qui concerne les chansons, mais également les films sous-titrés, la visite de sites Web et les jeux sur ordinateur.

Même à propos de l’anglais, le visionnement de films en langue cible sous-titrés reste relativement rare (en moyenne, une fois par mois).

1,2 1,3 1,5 1,5 1,8 2,2 2,3 2,3 2,42,4 2,4 2,5 2,6 2,6 2,9 0,3 0,5 0,6 0,6 0,8 0,8 0,8 1,0 0,3 0,6 0,7 0,91,0 1,7 0,4 0,4 1,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0

Figure 4.2 Réponses des élèves en Communauté française à propos de la fréquence de leurs contacts avec les différents médias (0 pour ‘jamais’, 1 pour ‘quelques fois par an’, 2 pour ’environ une fois par mois’, 3 pour ‘quelques fois par mois’ et 4 pour ‘quelques fois par semaine’) (QE31)

Une question adressée aux centres nationaux en charge de l’implantation de l’enquête dans les différents pays ou communautés portait sur la politique habituelle en matière de diffusion de films au cinéma ou d’émissions de télévision. Elle jette un éclairage intéressant sur cette problématique.

Le tableau 4.1 montre que, dans la plupart des pays, les films et les émissions sont sous-titrés. Avec la France et l’Espagne, la Communauté française fait partie du petit groupe de trois pays où le doublage est habituel. Ces caractéristiques peuvent contribuer à expliquer l’exposition réduite des élèves de la Communauté française à la langue cible au travers des médias.

3,84 2,01 1,96 1,57 1,19 1,07 0,86 0,58 0,58 1,29 0,67 0,49 0,35 0,35 0,55 0,73 0,4 0,39 0 1 2 3 4

À quelle fréquence écoutes-tu des chansons en (langue cible) ?

À quelle fréquence visites-tu des sites web en (langue cible) ?

À quelle fréquence regardes-tu des films en (langue cible) avec des sous-titres ?

À quelle fréquence joues-tu à des jeux sur ordinateur en (langue cible) ?

À quelle fréquence regardes-tu des émissions télévisées (et non des films) en (langue cible) avec des sous-titres ? À quelle fréquence regardes-tu des films en (langue cible)

sans sous-titres ?

À quelle fréquence regardes-tu des émissions télévisées (et non des films) en (langue cible) sans sous-titres ?

À quelle fréquence lis-tu des livres en (langue cible) ? À quelle fréquence lis-tu des magazines ou

des bandes dessinées en (langue cible) ?

Allemand Anglais

Entité Langue cible 1

Langue cible 2

Situation habituelle en ce qui concerne les programmes de télévision et les films en langue cible

C. germanophone Français Anglais Sous-titré pour l'anglais, version originale pour le français

C. française Anglais Allemand Doublé

C. flamande Français Anglais Sous-titré

Bulgarie Anglais Allemand Doublé (TV) ou sous-titré (films)

Estonie Anglais Allemand Sous-titré

Grèce Anglais Français Sous-titré

Espagne Anglais Français Doublé

France Anglais Espagnol Doublé

Hongrie Anglais Allemand Sous-titré

Malte Anglais Italien Version originale

Pays-Bas Anglais Allemand Sous-titré

Pologne Anglais Allemand Version originale (TV) ou sous-titré (films)1

Portugal Anglais Français Sous-titré

Suède Anglais Espagnol Sous-titré

Slovénie Anglais Allemand Sous-titré

Angleterre Français Allemand Sous-titré

Tableau 4.1 Situation en matière de diffusion de films ou d’émissions de télévision en langue cible dans les différents pays ou communautés (CNR)

Sans doute serait-il pertinent d’examiner comment, sans porter atteinte aux droits de chacun, les médias en Communauté française pourraient évoluer pour renforcer cette présence des langues dans l’environnement ? 2 Un non-recouvrement des paroles en langue étrangère par la traduction grâce à un léger décalage dans le temps lors des interviews, ou la diffusion, comme cela a été le cas pendant quelques années, de la version originale sous- titrée sur une chaine et de la version originale sur une autre dans le cas des œuvres de fiction, pourraient certainement renforcer l’intérêt pour les langues et leur apprentissage incident.

1 Régine Florent a attiré notre attention sur le recours fréquent, en Pologne, au « voice over » : une sorte de

traduction orale en polonais qui se superpose à la version originale. Si celle-ci reste audible, elle est largement masquée par la traduction (Weronika Wilczyńska, communication personnelle, le 1er juillet 2012).