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Le paradigme des tâches indépendantes et la généralisation d’un amorçage sémantique des

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Encadré 2 : Evaluation hédonique et économique dans le jugement des objets : indices expérimentaux

3 Expérience 2 : agréabilité et valeur marchande des objets communiquées par les

1.2 Le paradigme des tâches indépendantes et la généralisation d’un amorçage sémantique des

objets vers les personnes

Nombre de recherches ont recouru au paradigme des tâches indépendantes pour étudier les effets d’amorçage sémantique sur le jugement (Bargh, 2006 ; Bargh et Chartand, 2001 ; Higgins, 1996). Nous en évoquerons deux ayant mis en évidence qu’un amorçage sémantique peut se généraliser du registre des objets vers le registre des personnes.

La première est celle de Kay, Wheeler, Bargh et Ross (2004, exp. 2). Ils ont montré que des sujets préalablement exposés en tâche d’amorçage à des photos d’objets évoquant le business (ex : une table de réunion, un attaché-case, etc.) jugeaient ensuite en tâche test deux protagonistes fictifs comme étant plus compétitifs que ne les jugeaient d’autres sujets préalablement exposés à des photos d’objets neutres (ex : une agrafeuse, un cerf-volant, etc.).

Les auteurs se réfèrent à l’accessibilité accrue de la notion de business par les photos d’objets pour expliquer ce résultat. Si on se réfère à la conception évaluative, on peut suggérer que l’exposition aux photos d’objets véhiculant de la valeur marchande a conduit les sujets àutiliser davantage un adjectif donnant la dimension analogue à la valeur marchande, à savoir l’adjectif « compétitif » qui donne l’utilité sociale.

La seconde est celle de Williams et Bargh (2008). Ils ont quant à eux montré que des sujets ayant préalablement tenu une tasse de café chaud jugeaient ensuite une personne plus favorablement sur des traits relatifs à la dimension « chaleur » (en référence à Fiske et al., 2007) que les sujets ayant été préalablement tenu une tasse de café froid. La manipulation expérimentale n’affectait pas les traits relatifs à la dimension « compétence ». Les auteurs expliquent que les concepts de « chaleur physique » et « chaleur humaine » ont une

signification sémantique commune que ne partage pas la notion de « compétence ». Certes, mais la conception évaluative permet là encore de compléter cette explication. On peut en effet penser que les sujets qui ont tenu un café chaud ont jugé l’objet plus agréable que les sujets ayant tenu un café froid, et qu’ils ont ainsi mobilisé une connaissance de l’agréabilité de l’objet, et que cette connaissance s’est généralisée en les conduisant à juger davantage une personne sur la dimension analogue (la désirabilité sociale) que sur la dimension non analogue (l’utilité sociale) de la valeur sociale.

Le paradigme des tâches indépendantes semble offrir l’opportunité de tester l’effet d’une première tâche mobilisant une dimension de valeur sociale sur l’utilisation subséquente d’adjectifs dans une tâche de jugement. Mais nous devons maintenant rappeler que notre objectif est d’induire des modes de connaissance à travers certains types de pratiques faites sur des stimuli (des photos de personnes ou d’objets), et non à travers l’exposition à certains types de stimuli comme c’est le cas dans les recherches évoquées ci-dessus. Dès lors, il nous a fallut définir différemment la procédure d’induction que dans les recherches évoquées précédemment.

1.3 Procédure d’induction de modes de connaissance

Afin d’induire les modes de connaissance évaluative et descriptive, il fallait que les sujets soient amenés à réaliser des pratiques conformes au mode à induire.

Comme les deux modes évaluatifs ont pour fonction de hiérarchiser des objets sociaux sur un critère de valeur sociale donné (Beauvois et Dubois, 2009 ; Mignon et Mollaret, 2002), il fallait que les pratiques inductrices consistent à utiliser un seul et même type de critère (relevant de la désirabilité ou de l’utilité sociales) pour indiquer en quoi un objet (ou une personne) a plus ou moins de valeur qu’un(e) autre. Concernant les personnes, nous avons défini les critères inducteurs à partir de la recherche de Dubois et Aubert (2010) qui suggère que les pratiques de cooptation amicale et de recrutement professionnel induisent respectivement les modes DS et US, ainsi qu’à partir des définitions de la DS et de l’US, respectivement comme la valeur hédonique et relationnelle (cf. avoir tout pour être aimé, avoir beaucoup d’amis) et la valeur marchande (cf. avoir tout pour réussir, avoir un fort salaire) des personnes. En revanche, en ce qui concerne les objets aucune recherche à notre connaissance ne permet d’identifier les pratiques permettant d’induire des modes de connaissance de leur agréabilité et de leur valeur marchande. Nous pouvons cependant raisonnablement supposer que de telles pratiques existent dans les divers rapports de

consommation d’objets. Par exemple, réaliser des pratiques du type « choisir un objet à offrir, qui procure du plaisir, etc. » nous semble a priori mobiliser le critère d’agréabilité.

L’utilisation de ce type de critère devrait permettre d’induire le mode DS. De même, réaliser des pratiques du type « choisir un objet pour étaler ses richesses, pour le revendre très cher, etc. » nous semble mobiliser a priori le critère de valeur marchande. L’utilisation de ce type de critère devrait permettre d’induire le mode US. Il était important que la tâche d’induction conduise les sujets à comparer différents objets ou différentes personnes entre eux / elles sur un même critère de valeur sociale, et à prendre des décisions sur les objets ou les personnes à sélectionner, ce qui nous semble être conforme au maniement du critère d’acceptabilité sociale propre à la connaissance évaluative (Beauvois, 1990 ; Dubois et Beauvois, 2002).

En ce qui concerne l’induction du mode descriptif, sa fonction est de profiler les différentes propriétés d’un objet ou d’une personne (Mignon et Mollaret, 2002). Pour l’induire, il fallait donc que les pratiques conduisent les sujets à utiliser des critères objectifs non ambigus (des propriétés physiques comme la couleur, la forme, la taille, etc.) pour identifier des personnes ou des objets précis, dans un but d’exactitude. On opérationnalisait ainsi le maniement par les sujets du critère de vérité propre à la connaissance descriptive (Beauvois et Dubois, 2002).

Soulignons la différence entre notre procédure d’induction et celle d’amorçage sémantique, qui consiste à exposer les sujets à des stimuli (mots, photos, etc.) véhiculant une certaine signification sémantique. Les effets d’amorçage sémantique sont imputés au type de stimuli amorcé (ex : un café chaud vs. froid) et non à une pratique réalisée sur eux (les sujets n’y sont qu’exposés). Nos hypothèses sont symétriquement opposées à cette logique. En effet, les effets attendus de l’induction doivent pouvoir être imputés aux pratiques réalisées sur les stimuli et non au type de stimuli. On s’attend donc à ce que l’effet des pratiques inductrices soit identiques quel que soit le registre (personne vs. objet) mobilisé en tâche d’induction et en tâche test.

1.4 Deux types d’effets d’induction : le transfert et la généralisation des modes de connaissance

La structure expérimentale des tâches indépendantes nous permettait de tester les effets d’induction des modes de connaissance dans deux types de situations, correspondant chacun à un type d’effet d’induction particulier.

Premièrement, dans les situations homogènes, c'est-à-dire, les situations dans lesquelles le registre (personne vs. objet) mobilisé dans la tâche d’induction est identique au registre mobilisé dans la tâche test. Les situations homogènes nous permettaient de tester ce que nous qualifierons d’effets de transfert des modes de connaissance (des personnes vers les personnes et des objets vers les objets). Deuxièmement, dans les situations hétérogènes, c'est-à-dire, les situations dans lesquelles le registre (personne vs. objet) mobilisé dans la tâche d’induction est différent du registre mobilisé dans la tâche test. Les situations hétérogènes nous permettaient de tester les effets qui nous intéressent le plus, à savoir les effets de généralisation des modes de connaissance (des personnes aux objets et des objets aux personnes).

A partir du moment où nous étions en mesure de montrer que les modes de connaissance induits se transfèrent des personnes vers les personnes aussi bien qu’ils se généralisent des personnes vers les objets, et qu’ils se transfèrent aussi bien des objets vers les objets qu’ils se généralisent des objets vers les personnes, nous apportions la preuve, non seulement que les deux modes de connaissance évaluative sont effectivement deux modes généraux pouvant aussi bien s’appliquer à des personnes qu’à des objets, mais surtout, que ces deux modes n’ont aucune raison d’être assimilés à des modes d’appréhension de la réalité psychologique des personnes.

1.5 Variables dépendantes étudiées dans la tâche test

Comme nous l’avons indiqué plus haut, on s’attendait à ce que l’induction d’un mode de connaissance donné ait pour effet d’impacter les descriptions que les sujets font d’objets ou de personnes dans la tâche test, descriptions faites avec des adjectifs appariés à chacun des trois modes manipulés (mode DS, mode US, mode descriptif ou DE). Trois variables dépendantes principales ont été étudiées.

Premièrement, comme les modes de connaissance sont supposés conduire les agents sociaux à connaître directement les objets par leur valeur sociale (mode évaluatif) vs. par leur propriétés descriptives (mode descriptif), on s’attendait à ce que lorsque ces agents ont le choix entre plusieurs adjectifs, ils choisissent en premier les adjectifs porteurs du mode auquel ils ont été induits, comparativement 1) aux adjectifs ne relevant pas du mode induit et 2) aux sujets induits à un autre mode de connaissance. En nous référant à Higgins (1996), cet effet correspond à un effet de saillance : un certain aspect de l’objet (ex : sa couleur, son agréabilité ou sa valeur marchande) est rendu saillant par l’induction d’un mode de connaissance. Cet

effet de saillance attendu dans le choix des adjectifs nous permettait de montrer que les agents positionnent bien d’emblée les objets sur un critère de connaissance donné, par exemple, sur le critère de valeur marchande avec un adjectif comme « cher » après avoir été induit à hiérarchiser des personnes selon leur utilité sociale.

Deuxièmement, on s’attendait aussi à ce que les sujets perçoivent les adjectifs relevant du mode induit comme plus pertinents pour caractériser des objets ou des personnes dans la tâche test, comparativement 1) aux autres types d’adjectifs ne relevant pas du mode induit et 2) aux sujets induits à un autre mode de connaissance. Autrement dit, on s’attendait par exemple à ce que des sujets jugent plus pertinent l’adjectif « cher » pour caractériser un objet lorsqu’ils sont induits au mode de connaissance de l’utilité sociale des personnes que lorsqu’ils sont induits au mode de connaissance de la désirabilité sociale des personnes. Cet effet sur la pertinence des adjectifs nous permettait de montrer que les sujets décrivent bien les objets en attribuant de l’importance à certaines caractéristiques en fonction du mode d’induction, autrement dit, qu’ils percevaient différemment les objets selon le mode d’induction.

Troisièmement, on s’attendait à ce que l’induction d’un mode de connaissance donné ait pour effet de rendre plus accessibles à l’esprit des sujets les concepts (notamment les adjectifs) relevant du mode induit. L’accessibilité renvoie à l’activation temporaire d’un concept dans l’esprit des sujets. Elle est censée augmenter la facilité avec laquelle les sujets récupèrent ce concept en mémoire pour l’appliquer à une cible (Higgins, 1996). Dès lors, on pouvait s’attendre à ce que des adjectifs soient attribués plus rapidement à des cibles lorsque le type d’adjectif correspond au mode induit que lorsqu’il ne correspond pas. Cet effet d’accessibilité devait donc nous permettre de montrer d’une troisième façon l’impact socio-cognitif de la réalisation de pratiques (induction d’un mode de connaissance) sur la mobilisation de certains critères (adjectifs) de jugement.

2 Présentation générale des objectifs de chacune des six expériences

Les expériences 3 et 4 avaient pour objectif d’étudier les effets de transfert (des personnes aux personnes ; des objets aux objets) et de généralisation (des personnes aux objets ; des objets aux personnes) des modes de connaissance évaluative (mode DS vs. mode

US) et descriptive sur la saillance et la pertinence d’adjectifs dans les descriptions d’objets ou de personnes.

Les expériences 5 et 6 portaient plus spécifiquement sur la généralisation des deux modes évaluatifs (des personnes aux objets ; des objets aux personnes). Leur objectif était, d’une part, de montrer des effets d’induction sur les descriptions d’objets ou de personnes en tâche test (saillance et pertinence des adjectifs), et d’autre part, d’étudier les effets d’induction sur les renforcements que l’on délivre sur des objets ou des personnes ainsi que sur les justifications que l’on donne à ces renforcements. La connaissance évaluative étant faite pour prendre des décisions, on cherchait à montrer que le renforcement (sélection ou élimination) que l’on fait entre deux objets ou deux personnes (l’un véhiculant une forte US, l’autre une forte DS) peut être le résultat de la généralisation d’un mode évaluatif donné.

L’expérience 7 portait sur la généralisation des modes de connaissance évaluative et descriptive, des objets aux personnes. L’objectif était d’étudier les effets d’induction sur l’accessibilité et la saillance d’adjectifs dans les hétéro-jugements de personnes, ainsi que sur la saillance d’adjectifs dans les auto-jugements de personnalité.

Enfin, l’expérience 8 portait sur la généralisation des trois modes de connaissance (des personnes aux objets). L’objectif était de savoir si l’utilisation d’adjectifs (DS, US, DE) pour catégoriser des personnes (tâche d’induction) rendrait plus accessibles des symboles visuels appariés à chacun des trois modes d’induction pour catégoriser des objets (tâche test). On cherchait aussi à savoir si les effets d’induction varieraient ou non en fonction du nombre de pratiques inductrices.

Expériences 3 et 4

Modes de connaissance évaluative et descriptive : leur induction, leur transfert et leur généralisation à la description des personnes et des objets

avec des adjectifs

1 Introduction

L’objectif de ces deux expériences était de montrer qu’un mode de connaissance donné, évaluatif (mode DS vs. mode US) ou descriptif (mode DE), peut être induit expérimentalement à travers des pratiques faites tantôt sur des objets, tantôt sur des personnes, et ensuite être transféré / généralisé à la manière dont on décrit ensuite des objets (expérience 3) ou des personnes (expérience 4) avec des adjectifs appariés à chacun des trois modes d’induction.

La première étape qui nous semblait importante à remplir dans ces deux expériences était de nous assurer que les modes de connaissance qui fonctionnent dans le registre des objets sont bien analogues à ceux qui fonctionnent dans le registre des personnes. Nous avons donc cherché à montrer que les trois modes de connaissance peuvent être transférés des objets vers les objets aussi bien que généralisés des personnes vers les objets (expérience 3), mais également que ces trois modes de connaissance peuvent être transférés des personnes aux personnes aussi bien que généralisés des objets aux personnes (expérience 4).

Dans chaque cas, on s’intéressait aussi bien au type d’adjectifs que les sujets choisissent en premier pour caractériser des objets ou des personnes (la saillance des adjectifs)

qu’à l’évaluation que les sujets faisaient de la pertinence des adjectifs pour caractériser des objets ou des personnes. D’une manière générale, on s’attendait à ce que les adjectifs soient plus choisis et jugés plus pertinents lorsque le type d’adjectifs (communiquant le mode DS, le mode US ou le mode DE) correspond au mode d’induction.

Les résultats attendus devaient nous permettre de montrer trois choses.

Premièrement, que l’induction des deux modes de connaissance évaluative (mode DS et mode US) entraîne bien, lorsqu’on les transfère des objets aux objets et des personnes aux personnes, une augmentation spécifique de la saillance et de la pertinence des adjectifs évaluatifs, respectivement, DS et US. On montrait ainsi que les deux modes de connaissance évaluative sont bien indépendants l’un de l’autre du point de vue de la fonction des adjectifs évaluatifs, aussi bien dans le registre personnologique que dans le registre des objets.

Deuxièmement, que des effets d’induction similaires sont obtenus lorsqu’on généralise les deux modes de connaissance évaluative d’un registre à l’autre. On montrait ainsi que les deux modes de connaissance évaluative des personnes sont bien analogues aux deux modes de connaissance évaluative des objets, et surtout, que les deux modes de connaissance évaluative n’impliquent pas nécessairement le registre personnologique pour être induits ou généralisés, mais seulement la réalisation de pratiques évaluatives particulières. Autrement dit, les résultats devaient nous permettre d’appuyer l’idée que les deux dimensions de la structure des traits de personnalité ne délivrent pas une connaissance spécifique au registre personnologique, mais une connaissance évaluative générale de tout objet.

Troisièmement, que les deux modes évaluatifs ont bien une fonction indépendante du mode descriptif, et qu’ils ne sont pas faits pour donner les propriétés des personnes ou des objets. Autrement dit, on s’attendait à ce que l’induction des modes évaluatifs n’augmente jamais la saillance ou la pertinence des adjectifs descriptifs, et réciproquement, à ce que l’induction du mode descriptif n’augmente jamais la saillance ou la pertinence des adjectifs évaluatifs, mais seulement celle des adjectifs descriptifs. On devait ainsi pouvoir montrer la spécificité fonctionnelle du mode descriptif, fait pour capter les propriétés et répondre au critère d’exactitude.

2 Vue d’ensemble des expériences 3 et 4

Dans chacune des deux expériences, les sujets réalisaient successivement deux tâches présentées comme deux recherches séparées. La première visait à induire l’un mode des trois modes de connaissance, soit dans le registre des personnes (mode DS-P vs. mode US-P vs.

mode DE-P), soit dans le registre des objets (mode DS-O vs. mode US-O vs. mode DE-O).

Pour cela, les sujets sélectionnaient des photos (de visages vs. de montres) sur une planche en contenant plusieurs, à l’aide de critères relatifs au mode induit. Dans une condition contrôle, les sujets n’étaient soumis à aucun mode d’induction. La seconde tâche consistait à caractériser des photos d’objets (expérience 3) vs. de personnes (expérience 4) à l’aide de couples d’adjectifs appariés à chacun des trois modes de connaissance d’objets (type d’adjectifs : DS-O vs. US-O vs. DE-O) ou de personnes (type d’adjectif : DS-P vs. US-P vs.

DE-P). Deux VD étaient prises en compte : la saillance et la pertinence des adjectifs.

3 Expériences 3 : transfert des objets aux objets et généralisation des personnes aux objets

3.1 Méthode

3.1.1 Participants

Les participants étaient 196 étudiants de l’université de Nancy 2 (38.14% d’hommes, Mâge=21.61, 61.86% de femmes, Mâge=20.33). Tous ont été recrutés pendant leurs cours ou dans les salles d’étude.

3.1.2 Matériel expérimental 3.1.2.1 Matériel de la tâche d’induction

Seize photos de montres et seize photos de visages (sexe des visages contrôlé) ont été constituées (voir Annexe 8, p.17 et Annexe 13, p.28). Les photos de montres combinaient trois critères descriptifs : 4(couleur : blanc ; noir ; rouge ; bleu) X 2(forme : anguleuse vs.

arrondie) X 2(matière : plastique vs. métallique). Les photos de visages avaient toutes une expression émotionnelle neutre (Minear et Park, 2004) et combinaient quatre critères descriptifs : 2(couleur des yeux : bleus vs. bruns) X 2(longueur des cheveux : courts vs. longs) X 2(couleur des cheveux : blonds vs. châtains) X 2(épaisseur des sourcils : fins vs. épais).

Pour induire le mode descriptif, nous avons utilisé les mêmes photos en les brouillant (voir Annexe 9, p.18 et Annexe 14, p.29), ce, pour rendre la tâche plus crédible. Un livret était fourni aux sujets pour donner leurs réponses (cf. Annexes 10, 11, 12, p.19 à p.25 ; Annexes 15, 16, 17, p.30 à p.36).

3.1.2.2 Matériel de la tâche expérimentale

Douze photos d’objets (quatre fauteuils, quatre stylos, quatre voitures) ont été rassemblées dans un livret (cf. Annexe 21, p.41). Les participants écrivaient leurs réponses sur un livret à part (cf. Annexe 18, p.39). Chaque photo était associée à un couple d’adjectifs formant l’une des six combinaisons suivantes : 1- DS(+) / DE ; 2- DS(-) / DE ; 3- US(+) / DE ; 4- US(-) / DE ; 5- US(+) / DS(+) ; 6- US(-) / DS(-). Le choix des adjectifs évaluatifs (voir Annexe 19, p.40) a été fait à l’aide des résultats des expériences 1 et 2. Tous les adjectifs descriptifs correspondaient aux objets.

Tableau 11 : Résultats des pré-tests 1 et 2 : moyennes de pertinence des adjectifs pour chaque objet, classées par combinaison et par type d’objet.

Combinaison Objet Adjectif Moyenne P

DE/DS+ Voiture Minuscule (DE-O) 6.04 Ns

Fauteuil Confortable (DS-O+) 6.04 Ns

De luxe (US-O+) 5.91

DS-/US- Fauteuil Moche (DS-O-) 5.26 Ns

Pas cher (US-O-) 5.43

Voiture Moche (DS-O-) 5.22 Ns

Bas de gamme (US-O-) 4.96

Deux pré-tests (N=25 : pré-test1, N=24 : pré-test 2) ont été réalisés pour s’assurer que les deux adjectifs de chaque couple sont jugés aussi pertinents l’un que l’autre pour caractériser l’objet associé. La tâche consistait à évaluer le degré de pertinence de couples d’adjectifs pour caractériser une photo d’objet sur des échelles de Lickert allant de « 0 » (pas

du tout pertinent ») à « 7 » (tout à fait pertinent). Soixante-douze couples d’adjectifs ont été prétestés. Ont été retenus (cf. Tableau 11) ceux dont les moyennes de pertinence ne différaient pas significativement1, tout en étant supérieures à la valeur centrale de l’échelle (3.5).

L’ordre des photos et la position (gauche-droite) des adjectifs ont été contrebalancés (voir Annexe 20, p.40) : 3(ordre2 : O1 ; O2 ; O3) X 2(position : G-D vs. D-G).

3.1.3 Procédure

Les passations étaient soit individuelles, soit en petits groupes de 2 à 4. Deux tâches étaient à réaliser : la tâche d’induction (15 à 20 minutes) et la tâche test (5 à 10 minutes).

Dans la condition contrôle, les participants ne remplissaient pas la tâche d’induction.

Tâche d’induction : la tâche était présentée comme une recherche portant sur la perception sociale soit des objets, soit des personnes. On fournissait aux sujets les seize photos non brouillées et le livret correspondant. Le mode de connaissance à mobiliser leur était défini. Le mode DS était défini par le terme « agréabilité sociale » (ce qui fait qu’une personne ou un objet procure ou non du plaisir aux autres), le mode US par le terme « poids économique » (ce qui fait qu’une personne ou un objet détient ou non un fort salaire/prix). Les sujets induits au mode DS étaient informés que les personnes/objets avaient tous le même salaire/prix. Les sujets induits au mode US recevaient l’information symétrique (les personnes/objets ont tous la même agréabilité sociale). Cette information visait à maximiser l’indépendance entre les critères de DS et d’US. La compréhension du mode à mobiliser était testée par un item à choix multiples. Les sujets ne commençaient la tâche d’induction

Tâche d’induction : la tâche était présentée comme une recherche portant sur la perception sociale soit des objets, soit des personnes. On fournissait aux sujets les seize photos non brouillées et le livret correspondant. Le mode de connaissance à mobiliser leur était défini. Le mode DS était défini par le terme « agréabilité sociale » (ce qui fait qu’une personne ou un objet procure ou non du plaisir aux autres), le mode US par le terme « poids économique » (ce qui fait qu’une personne ou un objet détient ou non un fort salaire/prix). Les sujets induits au mode DS étaient informés que les personnes/objets avaient tous le même salaire/prix. Les sujets induits au mode US recevaient l’information symétrique (les personnes/objets ont tous la même agréabilité sociale). Cette information visait à maximiser l’indépendance entre les critères de DS et d’US. La compréhension du mode à mobiliser était testée par un item à choix multiples. Les sujets ne commençaient la tâche d’induction

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