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Constitution de la liste d’adjectifs courants, évaluatifs et pertinents pour juger des objets

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 131-134)

Encadré 2 : Evaluation hédonique et économique dans le jugement des objets : indices expérimentaux

1 Constitution de la liste d’adjectifs courants, évaluatifs et pertinents pour juger des objets

L’objectif était de disposer d’une liste d’adjectifs courants et perçus par les participants comme étant 1) compréhensibles, 2) pertinents pour juger des objets, 3) généralisables à différents types d’objets et 4) évaluatifs.

Nous sommes partis des 26 877 entrées lexicales correspondant à la catégorie

« adjectif » sur la banque de données lexicales en ligne lexique.org. Nous avons retenu les adjectifs ayant de fortes fréquences d’usage en fixant un seuil1. Après avoir écarté les redondants (ex : petit, petite, petites), et quelques adjectifs a priori non pertinents pour les objets (selon deux juges étrangers aux objectifs de la recherche), il nous restait 698 adjectifs auxquels nous avons ajouté 13 adjectifs a priori pertinents. Cette liste de 711 adjectifs est donnée dans l’Annexe 1, p.4).

Nous avons ensuite conduit trois prétests afin d’obtenir une liste plus réduite et conformes à nos critères (pertinence, évaluation, compréhensibilité et généralisation). Le prétest 1 portait seulement sur le critère de pertinence. Le prétest 2 portait à la fois sur les critères de pertinence, de compréhensibilité et de généralisation. Le prétest 3 portait sur le critère d’évaluation.

1 Nous nous sommes référés au décompte des occurrences des mots dans les dialogues et sous-titres de films. Bien entendu, ce choix est discutable, mais selon nous, parmi l’ensemble des critères de fréquences disponibles (fréquence dans les livres, dans les films), « freqfilm » était celui qui se rapprochait le mieux du langage parlé au quotidien. Les valeurs de fréquence d’usage de chaque adjectif sont comptées en millions d’occurrences. Pour définir la valeur du seuil de rejet, nous avons choisi 1 million d’occurrences. Le glossaire de lexique.org indique cependant qu’un mot est très fréquent à partir de 10 millions d’occurrences. Mais ce seuil excluait beaucoup d’adjectifs qui nous semblaient a priori pertinents pour les objets (ex : solide, rare, etc.). De plus, nous considérons que ce n’est pas parce qu’un mot n’est pas fréquent dans un dialogue de film qu’il est systématiquement rare dans les jugements quotidiens. Nous avons donc opté pour un critère plus conservateur en amont, et nous fier en aval aux évaluations faites par des tout-venants dans un pré-test ultérieur.

1.1 Pré-test 1 : adjectifs pertinents

L’objectif de ce pré-test était de garder les adjectifs les plus pertinents pour juger des objets. Comme la liste d’adjectifs était très abondante (711), nous avons demandé à des juges (N = 10) de ne donner qu’une réponse pour chaque adjectif. Ils devaient ainsi indiquer par

« oui » ou par « non », s’ils estimaient que l’adjectif était (vs. n’était pas) pertinent pour caractériser un objet, quel que soit cet objet.

Les passations étaient informatisées à l’aide du logiciel DMDX (Forster et Forster, 2003). Les adjectifs apparaissaient l’un après l’autre (par blocs de 50 séparés par des pauses) et les juges répondaient en appuyant soit sur la touche « p » (réponse « pertinent ») soit sur la touche « a » (réponse « non pertinent ») du clavier. L’ordre des blocs (ainsi que des 50 adjectifs de chaque bloc) étaient randomisés de façon à contrôler les éventuels effets de fatigue cognitive. Les participants étaient rémunérés cinq euros pour leur participation qui durait environ une heure.

Pour traiter les résultats, nous avons éliminé tout adjectif ayant reçu au moins deux réponses « non pertinent ». Nous avons ainsi gardé 327 adjectifs. Nous avons ensuite éliminé autant de synonymes que possibles2, ce qui a réduit la liste à 295 adjectifs (cf. Annexe 2, p.7).

1.2 Pré-test 2 : adjectifs compréhensibles, pertinents et généralisables

Le deuxième pré-test avait pour objectif d’éliminer les adjectifs les moins facilement compréhensibles, les moins pertinents pour caractériser des objets, et les moins généralisables à différents types d’objets.

Pour cela, les 295 adjectifs ont été aléatoirement répartis dans sept questionnaires.

Dans chaque questionnaire (cf. Annexe 3, p.8), les adjectifs étaient associés à trois échelles de Lickert, chacune en trois points (1- « pas du tout » ; 2- « moyennement » ; 3-

« parfaitement »). Les participants (N = 175) devaient les envisager successivement dans l’ordre suivant : 1) échelle de compréhensibilité (« comprenez-vous bien le sens de cet adjectif ? »), 2) échelle de pertinence (« l’adjectif peut-il être employé pour caractériser un

2 On s’aidait d’un dictionnaire de synonymes en ligne (cf. http://www.crisco.unicaen.fr/cgi-bin/cherches.cgi). Parmi deux ou plusieurs synonymes, on gardait l’adjectif le plus pertinent, et en cas d’égalité, on gardait celui qui avait la plus forte fréquence d’usage (lexique.org).

objet, quel que soit cet objet ? ») et 3) échelle de généralisation (« l’adjectif peut-il s’appliquer à différents objets ? »3). Ils avaient également pour consigne de ne pas évaluer un adjectif sur les échelles lorsqu’ils avaient coché la modalité « 1 » de l’échelle précédente.

La sélection des adjectifs a été réalisée, échelle par échelle, dans l’ordre suivant :

 L’échelle de compréhensibilité devait d’abord nous permettre d’exclure tout adjectif ambigu. Ont été retirés 10 adjectifs jugés incompréhensibles, c’est-à-dire ayant une fréquence supérieure à 10% sur la modalité « pas du tout compréhensible ».

 L’échelle de pertinence devait ensuite nous permettre d’exclure les adjectifs non pertinents pour décrire les objets. Ont été retirés 115 adjectifs jugés non pertinents, c’est-à-dire ayant un score moyen de pertinence inférieur à la moyenne globale (M=2.4).

 L’échelle de généralisation devait enfin nous permettre d’exclure les adjectifs trop spécifiques. Ont été retirés 15 adjectifs ayant une fréquence supérieure à 30% sur la modalité « 1 » (« applicable à très peu d’objets).

Enfin, un examen attentif de la liste nous a conduits à retirer 27 synonymes. La liste résultant comptait donc 128 adjectifs (cf. Annexe 4, p.9).

1.3 Pré-test 3 : adjectifs évaluatifs

Ce troisième pré-test visait à retenir les adjectifs les plus évaluatifs. Pour cela, les 128 adjectifs ont été aléatoirement répartis dans quatre questionnaires (cf. Annexe 5, p.10). Les participants (N=55) devaient réaliser deux opérations pour chaque adjectif. D’abord ils indiquaient le nom d’un objet (de leur choix) que l’on pourrait caractériser avec l’adjectif.

Ensuite, ils indiquaient quel(s) type(s) d’information(s), selon eux, l’adjectif communique à propos de l’objet cité. Pour cela, ils devaient choisir parmi cinq modalités de réponse celle(s) qu’ils estimaient la / les plus pertinente(s) :

 L’objet a tout pour être adoré par la plupart des gens (proposition a priori évaluative et positive opérationnalisant la forte désirabilité sociale)

 L’objet n’a rien pour être adoré par la plupart des gens (proposition a priori évaluative et négative opérationnalisant la faible désirabilité sociale)

 L’objet a tout pour être vendu plus cher que les autres objets de la même catégorie (proposition a priori évaluative et opérationnalisant la forte utilité sociale)

 L’objet n’a rien pour être vendu plus cher que les autres objets de la même catégorie (proposition a priori évaluative et opérationnalisant la faible utilité sociale)

 L’adjectif n’apporte rien d’autre qu’une pure description de l’objet

3 Pour cette échelle, les trois modalités étaient : 1-« à très peu », 2- « à plusieurs », 3-« à la plupart ».

L’échelle de description devait nous permettre d’exclure les adjectifs les plus descriptifs. Ont été retirés 68 adjectifs dont la fréquence de choix de la modalité descriptive était supérieure à 40% (la fréquence moyenne sur cette modalité, f=44.39). La liste finale comportait donc 60 adjectifs (cf. Tableau 2).

Tableau 2 : Liste complète, par ordre alphabétique, des 60 adjectifs pré-testés pertinents pour caractériser des objets, compréhensibles, généralisables et évaluatifs.

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2 Expérience 1 : agréabilité et valeur

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