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M ETHODOLOGIE & RESULTATS DE LA RECHERCHE

6.3 – L ES PROCESSUS PROXIMAUX RELATIFS A LA FAMILLE

6.3.1 – La qualité de vie familiale

6.3.1.1 – La satisfaction de la qualité de vie familiale

Les parents de notre échantillon (N = 48)8 se disent en moyenne satisfaits de leur qualité

de vie familiale (m = 92.04 ; σ = 11.3). Néanmoins, l’analyse des sous-dimensions qui la composent permet de préciser que le « bien-être émotionnel » apparaît comme l’aspect le moins satisfaisant contrairement au « soutien lié au handicap » qui est le secteur évalué le plus favorablement.

Il est important de noter que si aucun parent ne manifeste d’insatisfaction à l’égard de la qualité de vie familiale dans son ensemble, 35% se situent dans la catégorie « moyennement satisfait » (N = 17), mais une grande majorité (65%) se déclare « satisfait » (N = 31).

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6.3.1.2 – L’impact du handicap de l’enfant sur la qualité de vie familiale

Les familles rencontrées témoignent, en général, d’un impact positif important du handicap de l’enfant sur la vie familiale (m = 28.63 ; σ = 5.6) en même temps que d’un impact négatif important (m = 23.48 ; σ = 7.2). Des retentissements à la fois positifs et négatifs semblent se manifester de façon concomitante chez les parents de notre échantillon.

La répartition des parents en fonction de l’évaluation de l’impact positif du handicap de l’enfant sur la famille précise toutefois que 48% des parents rendent compte d’un « impact modéré » (N = 23), 44% d’un « impact important » (N = 21), et 8% d’un « impact faible » (N = 4). Pour ce qui est de l’impact négatif du handicap, ils sont 44% à considérer qu’il s’agit d’un « impact modéré » (N = 21), 33% d’un « impact faible » (N = 16), et 23% d’entre eux perçoivent un « impact important » (N = 11).

A partir de l’étude des sous-échelles, nous pouvons constater que les attitudes familiales à l’égard du handicap sont les plus impactées positivement (r = 0.83, p < 0.01), de même que la solidarité entre les membres de la famille (r = 0.51, p < 0.05). Quant aux domaines de vie les plus impactés négativement, ils concernent le manque de temps et de disponibilité (r = 0.85, p < 0.01), les relations sociales (r = 0.79, p < 0.01), et la santé (r = 0.69, p < 0.01) notamment psychologique (r = 0.71, p < 0.01) des membres de la famille.

6.3.2 – Les représentations parentales 6.3.2.1 – Les descriptions de l’enfant

Les descriptions des enfants à partir de la liste d’adjectifs proposés aux parents montrent que ces derniers se focalisent sur les compétences des enfants et manifestent donc des descriptions « positives ». En effet, au regard de la moyenne des scores, les descriptions parentales (N = 579)

sont plutôt valorisantes (m= 62.28 ; σ = 7.5 ; Min = 38 ; Max = 75). Néanmoins, si aucune description des enfants par les parents de notre échantillon ne se situe dans la catégorie « description négative », c’est-à-dire davantage centrée sur les difficultés de l’enfant, 33.3% des parents font des descriptions ambivalentes. Ce pourcentage demeure d’ailleurs similaire qu’il s’agisse des descriptions des mères ou des pères.

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6.3.2.2 – Les affects liés aux représentations de l’enfant

Les parents de notre échantillon déclarent ressentir des affects positifs lorsqu’ils sont avec ou pensent à leur enfant (m = 40.8 ; σ = 6 ; Min = 16 ; Max = 50) et ce, autant pour les mères (N = 4810) que pour les pères (N = 9).

Ainsi, 75% des parents disent ressentir des « affects positifs » (N = 43) et 23% d’entre eux des affects ambivalents (N = 13). Seul un parent témoigne d’« affects négatifs » quand il est avec son enfant ou pense à lui.

La « joie » est le sentiment le plus exprimé par les deux parents (m = 4.67 ; σ =0.8), vient ensuite la « fierté » pour les mères (m = 4.58 ; σ = 0.8) et la « curiosité » pour les pères (m = 4.22 ; σ = 1.4). En ce qui concerne les émotions négatives, « l’anxiété et la peur », sont les affects les plus présents pour les deux parents (m = 3.4 ; σ = 1.4). En second, les pères font part de « culpabilité » (m = 2.56 ; σ = 1.4) et les mères de « tristesse » (m = 2.75 ; σ = 1.5).

6.3.2.3 – Les représentations des effets de l’accueil Effets sur l’enfant.

Les entretiens menés auprès des parents ont permis, entre autres, de saisir leur point de vue quant aux effets et apports que l’expérience d’accueil de leur enfant en structure petite enfance a pu générer (Cf. Figure 10). Ainsi, ils évoquent massivement la socialisation et les bienfaits du contact avec les pairs et l’épanouissement de l’enfant avec son accueil au sein de la structure. La majorité des parents observe également une évolution positive globale du développement de leur enfant notamment dans le domaine de l’autonomie, mais aussi dans celui du langage et de la motricité. Ils sont aussi nombreux à mentionner l’intérêt de la collectivité comme source de comportements imitatifs à l’origine de nouvelles acquisitions. En revanche, certains autres aspects abordés par les parents présentent des disparités en fonction du type de structure où est accueilli l’enfant. Ainsi, dans les structures mixtes, les parents témoignent de bénéfices indéniables pour l’enfant lorsque ses prises en charge thérapeutiques se déroulent sur le lieu d’accueil (32% - cet aspect n’est pas abordé par les parents de structure traditionnelle). L’apprentissage des règles de vie en collectivité, avec les limites et le cadre que cela implique, est souvent cité (29% versus 7% pour les parents de structure traditionnelle), de même le fait que l’enfant soit considéré « comme les autres » (21% - cet aspect n’est pas évoqué par les parents de structure traditionnelle). Les parents des structures traditionnelles, quant à eux, mettent l’accent sur la diversité des activités proposées comme

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favorisant l’éveil et la découverte chez l’enfant (36% contre 29% des parents de structure mixte). Enfin, les parents des structures traditionnelles constatent qu’avec cette expérience d’accueil leur enfant a plus confiance en lui et s’affirme davantage (29% et 21% pour les parents en structure mixte).

Figure 10. Principales thématiques des effets de l’accueil sur l’enfant abordées par les parents

Effets sur les parents.

Les parents expriment un soulagement important avec l’accueil de leur enfant en structure petite enfance, qui leur confère des temps de répit pour « souffler » ou « se reposer ». Néanmoins, beaucoup évoquent que ces temps sont en réalité surtout utilisés pour effectuer plus facilement certaines tâches domestiques ou administratives. L’apaisement et le bien-être des parents grâce à l’écoute, au soutien et aux conseils des professionnels font partie des effets les plus fréquemment cités. Il en est de même du maintien ou de la reprise de l’activité professionnelle des parents qui est notamment conditionné par l’accueil de l’enfant en structure. Les distinctions qui apparaissent dans les discours des parents, selon le type de structure portent sur la mise en place des prises en charge rééducative au sein de la structure, qui soulage et facilite le quotidien des parents (moins de déplacement, de fatigue, de contraintes, etc.), et sur la vie sociale des parents qui sont alors moins isolés. 76% 62% 62% 44% 35% 32% 29% 29% 21% 21% 21% 21% 79% 64% 50% 36% 36% 0% 7% 36% 0% 29% 29% 21% Socialisation Epanouissement Evolution globale Autonomie Imitation Rééducation Règles de vie Activités Etre comme les autres Affirmation, confiance en soi Motricité Langage

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Figure 11. Principales thématiques des effets de l’accueil sur les parents abordées par les parents