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7.2 – L ES CARACTERISTIQUES INDIVIDUELLES DE L ’ ENFANT

M ETHODOLOGIE & RESULTATS DE LA RECHERCHE

7.2 – L ES CARACTERISTIQUES INDIVIDUELLES DE L ’ ENFANT

Nous allons désormais aborder les analyses portant sur les caractéristiques de l’enfant à savoir l’âge, le nombre et le type de difficultés rencontrés, au regard des différentes variables qui constituent notre cadre de recherche.

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7.2.1 – Caractéristiques individuelles des enfants et qualité de vie familiale 7.2.1.1 – Lien entre l’âge des enfants et la qualité de vie familiale

Satisfaction de la qualité de vie familiale.

L’âge des enfants apparaît corrélé à la satisfaction des parents dans l’exercice de leur rôle parental (F.Q.O.L ; r = 0.29 ; p < 0.05 ; R² ajusté = 0.06). Ce lien étant négatif, on peut en déduire que plus les enfants sont âgés, moins les parents se disent satisfaits dans leur rôle de père ou de mère.

Impact du handicap sur la qualité de vie familiale.

Les analyses corrélationnelles montrent un lien significatif négatif entre l’âge des enfants et les scores évaluant l’impact positif du handicap sur la vie de la famille (F.I.C.D+4 ; r = -0.33 ; p < 0.05 ; R² ajusté = 0.09). Cela signifie que plus les enfants sont âgés, moins les parents évaluent positivement les conséquences du handicap sur leur vie familiale.

7.2.1.2 – Lien entre le nombre de difficultés développementales et la qualité de vie familiale

Satisfaction de la qualité de vie familiale.

Il n’existe pas de corrélation entre les variables. Impact du handicap sur la qualité de vie familiale.

La seule corrélation repérée ici associe le nombre de difficultés et l’impact du handicap sur la dimension du temps et de la disponibilité des membres de la famille. Il s’avère donc que plus l’enfant présente de difficultés développementales, plus les parents mentionnent un manque de temps et de disponibilité (r = 0.33 ; p < 0.05 ; R² ajusté = 0.09).

7.2.1.3 – Lien entre le type de difficultés développementales et la qualité de vie familiale

Satisfaction de la qualité de vie familiale.

Parmi les 13 types de difficultés développementales, 5 révèlent des corrélations significatives avec la satisfaction des parents à l’égard de leur rôle de parent, de leur bien-être physique et matériel,

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ainsi que de leur bien-être émotionnel (Cf. Tableau 21). En effet, les troubles auditifs sont associés aux parents ayant les scores de satisfaction dans leur rôle de parent les plus élevés, alors que la présence de troubles intellectuel ou de l’alimentation est liée aux scores de satisfaction dans le rôle parental les plus faibles. Par ailleurs, les troubles de l’alimentation sont liés aux parents dont les scores témoignent d’un bien-être physique et matériel le plus satisfaisant tandis que les troubles du comportement sont associés aux scores du bien-être physique et matériel le moins satisfaisant. Enfin, la présence de difficultés motrices est corrélée aux parents affichant les scores de bien-être émotionnel les plus élevés.

Tableau 21. Corrélation entre les types de difficultés développementales et la satisfaction de la qualité de vie familiale (F.Q.O.L)

Domaines de la qualité de vie familiale

Auditif Intellectuel Alimentation Comportement Moteur

N 48 48 48 48 48 Rôle de parent Corrélation de Pearson 0.37* -0.32* -0.37* R² ajusté 0.11 0.08 0.12 Bien-être physique Corrélation de Pearson 0.43** -0.33* R² ajusté 0.16 0.09 Bien-être émotionnel Corrélation de Pearson 0.29* R² ajusté 0.64 * p < .05 ; ** p < .01

Impact du handicap sur la qualité de vie familiale.

Certains types de difficultés émergent comme étant corrélés à plusieurs dimensions mesurant l’impact du handicap sur la qualité de vie familiale (Cf. Tableau 22). Les troubles de l’alimentation sont significativement et négativement associés aux scores évaluant les répercussions positives du handicap sur la vie de la famille, notamment aux sous-échelles relatives aux relations conjugales et aux attitudes familiales vis-à-vis du handicap. Par conséquent, la présence de troubles de l’alimentation chez les enfants entraîne une faible perception de l’impact positif du handicap sur la famille, sur le couple et sur les attitudes des membres de la famille à l’égard du handicap. Les difficultés motrices sont en revanche liées aux scores rendant compte de retentissements positifs sur les relations conjugales. Par ailleurs, les troubles gastro-intestinaux et digestifs sont corrélés aux scores relatifs au temps, aux relations sociales et à la santé physique de la famille. Ainsi, lorsque

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l’enfant souffre de troubles gastro-intestinaux et digestifs, les parents font davantage part d’un manque de temps et de disponibilité, d’effets négatifs sur leurs relations sociales et sur la santé physique des membres de la famille. De plus, des corrélations ont également été identifiées entre les troubles de l’humeur, de l’anxiété et la dépression chez l’enfant, et les domaines de la santé des membres de la famille et de la solidarité familiale. En effet, ce type de difficulté est en lien avec l’expression d’une solidarité familiale élevée mais aussi avec des retentissements néfastes importants sur la santé, et particulièrement sur la santé physique des parents. Enfin, les troubles du langage et de la parole affichent un lien corrélationnel avec l’activité professionnelle des parents, ce qui signifie que lorsque l’enfant présente des difficultés langagières, les parents mentionnent davantage de répercussions négatives sur leur travail.

Tableau 22. Corrélation entre les types de difficultés de l’enfant et l’impact du handicap de l’enfant sur la qualité de vie familiale

Domaines d’impact du handicap

Alimentation Moteur Gastro- intestinal, digestif Anxiété, dépression Langage N 48 48 48 Impact positif (Score global) Corrélation de Pearson -0.30* R² ajusté 0.07 Attitudes familiales Corrélation de Pearson -0.30*

R² ajusté 0.07 Relations conjugales Corrélation de Pearson -0.41** 0.31* R² ajusté 0.15 0.07

Temps Corrélation de Pearson 0.29*

R² ajusté 0.04

Relations sociales Corrélation de Pearson 0.34*

R² ajusté 0.10

Santé physique Corrélation de Pearson 0.29* 0.39**

R² ajusté 0.06 0.13

Santé Corrélation de Pearson 0.37*

R² ajusté 0.12

Solidarité familiale Corrélation de Pearson 0.31*

R² ajusté 0.08

Travail Corrélation

de Pearson 0.30*

R² ajusté 0.07

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7.2.2 – Caractéristiques individuelles des enfants et représentations parentales de l’enfant

7.2.2.1 – Lien entre l’âge des enfants et les représentations parentales de l’enfant

Description de l’enfant.

Aucune corrélation n’a été trouvée entre l’âge des enfants et les descriptions par les parents de ce dernier.

Affects liés aux représentations de l’enfant.

L’étude des liens entre les variables indique une corrélation négative entre l’âge des enfants et les affects liés aux représentations de celui-ci (r = -0.44 ; p < 0.01 ; R² ajusté = 0.18). Par conséquent, plus les enfants sont âgés, moins les parents expriment des affects positifs quand ils pensent à leur enfant ou sont avec lui.

7.2.2.2 – Lien entre le nombre de difficultés et les représentations parentales de l’enfant

Il n’y a pas de lien corrélationnel établi entre le nombre de difficultés rencontrées par l’enfant et les représentations parentales que ce soit pour la description de l’enfant que pour les affects liés aux représentations de ce dernier.

7.2.2.3 – Lien entre le type de difficultés et les représentations parentales de l’enfant Description de l’enfant.

Deux types de difficultés montrent des corrélations négatives similaires avec les descriptions de l’enfant : les troubles du comportement, et les troubles de l’humeur, l’anxiété et la dépression (r = -0.33 ; p < .05 ; R² ajusté = 0.09). Ainsi, ces types de troubles entraineraient des descriptions moins « positives » de l’enfant, c’est-à-dire moins centrées sur ses capacités mais plus sur ces difficultés. Affects liés aux représentations de l’enfant.

Les analyses corrélationnelles n’ont pas fait émerger de liens entre le type de difficultés présent chez les enfants et les affects parentaux liés aux représentations de ce dernier.

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7.2.3 – Caractéristiques individuelles des enfants et relations entre parents et professionnels

L’âge et le nombre de difficultés rencontrés par l’enfant ne sont pas corrélés aux relations entre parents et professionnels tant du point de vue des parents que des professionnels.

7.2.3.1 – Lien entre le type de difficultés et les relations parents et professionnels Point de vue des parents.

Aucune corrélation n’apparaît entre le type de difficultés et les relations parents-professionnels. Point de vue des professionnels.

Trois types de difficultés, auditives, motrices et cardiaque, indiquent des liens significatifs avec d’une part, les scores appréhendant le degré de satisfaction des professionnels dans leurs relations avec les parents, et d’autre part, avec les scores évaluant le degré de collaboration entre les deux partenaires à partir du point de vue des professionnels. Les troubles auditifs sont ainsi corrélés spécifiquement aux scores de satisfaction des relations centrées sur les « parents » ainsi qu’à ceux rendant compte de la collaboration professionnels-parents. Cela signifie que la présence de ce type de trouble est associée aux scores des professionnels témoignant d’une satisfaction élevée dans leur relation avec les parents (r = 0.32 ; p < 0.05 ; R² ajusté= 0.09) et d’un haut niveau de collaboration (r = 0.30 ; p < 0.05 ; R² ajusté= 0.07). Par ailleurs, les troubles cardiaques sont associés à un degré de collaboration élevé avec les parents (r = 0.33 ; p < 0.05 ; R² ajusté= 0.09). Cependant, la présence de difficultés motrices est en lien avec les scores des professionnels manifestant une faible satisfaction de leur relation globale avec les parents (r = -0.29* ; < 0.05 ; R² ajusté= 0.06).

7.2.4 – Caractéristiques individuelles des enfants et valeurs éducatives des professionnels

Les valeurs éducatives des professionnels ne sont ni corrélées à l’âge des enfants, ni au nombre de difficultés qu’ils rencontrent.

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7.2.4.1 – Lien entre le type de difficultés et les valeurs éducatives des professionnels

La recherche de corrélations entre les types de difficultés présentes chez les enfants et les valeurs éducatives des professionnels met en évidence des liens significatifs. Ainsi, la présence de trouble auditif est associée aux professionnels accordant une forte importance à la dimension de « l’écoute » (r = 0.38 ; p < 0.01 ; R² ajusté = 0.13). La régression linéaire précise que la présence de ce type de difficulté explique 13% des variations des scores rendant compte de l’importance accordée à la valeur éducative de « l’écoute ». Par ailleurs, l’épilepsie apparaît liée à la dimension de « l’apprentissage », c’est-à-dire que lorsque les enfants ont ce type de pathologie, les scores des professionnels concernant l’importance donnée aux apprentissages est élevée (r = 0.33 ; p < 0.05 ; R² ajusté = 0.09). Un autre lien significatif émerge entre les troubles du comportement et la dimension de la « sécurité ». Ce lien est toutefois négatif ce qui signifie que lorsque les enfants présentent des difficultés comportementales, les scores des professionnels témoignent d’une faible importance allouée à la sécurité de l’environnement et à l’hygiène (r = -0.31 ; p < 0.05 ; R² ajusté = 0.07). Enfin, l’asthme et les troubles respiratoires sont corrélés négativement à la dimension de la « chaleur ». Par conséquent, lorsque les enfants ont des difficultés de ce type, les scores des professionnels indiquent une faible importance attribuée au fait que l’adulte soit sensible et soucieux du bien-être de l’enfant (r = -0.30 ; p < 0.05 ; R² ajusté = 0.07).