• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE I : LES VISAGES DE LA RHÉTORIQUE

B. La filiation intellectuelle des figures du Gorgias

4. L’enseignement de la rhétorique

La dégénérescence morale des personnages du dialogue est causée originellement par l’ignorance de Gorgias qui croit enseigner par la rhétorique un véritable savoir. Dans son entretien avec lui, Socrate l’interroge sur la nature de son art et sur l’éducation qu’il en donne, pour savoir quelles compétences développeront ses disciples (455d). Or, rapidement, Gorgias reconnaît que la rhétorique ne donne pas de savoir puisqu’elle repose sur une persuasion de croyance150. L’orateur n’est absolument pas compétent pour donner

un enseignement sur le juste et l’injuste dans les instances démocratiques. Pourtant, comme l’assure Gorgias, le rhéteur remportera l’adhésion de la foule face à celui qui est plus compétent que lui sur toutes ces questions (456a). Ainsi, non seulement le rhéteur est prêt à rendre habile à parler quiconque (458e-459a), mais en plus il se déresponsabilise de l’usage injuste que pourraient en faire ses disciples (457a). L’apprentissage de la rhétorique ne demande donc aucune réflexion, puisqu’il n’est pas nécessaire d’être savant du sujet dont on parle pour être persuasif, donc de maîtriser d’autres connaissances. En

150 « Socrate : – En sorte que la rhétorique, comme il semble, est ouvrière d’une persuasion de croyance

(πιστευτικῆς) et non d’enseignement (διδασκαλικῆς) à propos du juste et de l’injuste ? Gorgias : – Oui. » (454e9-455a2)

52

ce sens, la rhétorique dissuade même de vouloir apprendre d’autres savoirs, puisqu’elle représente un gain de temps considérable pour un même résultat au final, celui de persuader son auditoire efficacement.

Dès lors, le dialogue se veut une illustration des conséquences néfastes de l’éducation de Gorgias, en montrant l’état de ses disciples. Ces effets négatifs apparaissent dès les premières pages par l’intervention de Pôlos. Que nous apprennent son comportement et ses propos sur l’enseignement de Gorgias ? Il imite grossièrement son maître, de manière involontairement comique, en se lançant dans une tirade qui reproduit caricaturalement le style gorgianique. En voulant briller à son tour, Pôlos se présente comme une personne infatuée et avide d’honneurs, mais surtout comme un disciple ignorant, car incapable d’expliquer la nature de sa pratique. Enfin, en faisant un éloge de la beauté de la rhétorique, l’apprenti de Gorgias met en avant sa dimension fondamentalement égotique151 qui se confirmera dans tout le dialogue. Faire reconnaître

que la rhétorique est belle préoccupe davantage Gorgias et Pôlos152 que de savoir ce

qu’elle est, car ce qui est en jeu ici, c’est leur réputation et leur estime personnelle. Les personnages vont tour à tour faire des éloges, louer ou blâmer, mais sans jamais savoir véritablement de quoi ils parlent. Ils commettent ainsi tous l’erreur de confondre la question de l’essence de la rhétorique (ce qu’elle est) avec celle de la qualité (si elle est belle ou laide), car ce qui les obsède, c’est le jugement que l’on porte sur eux.

Pourquoi est-ce si important ? Gorgias joue de sa réputation et de son prestige pour attirer à lui des disciples, c’est un moyen pour vendre son enseignement. Or, plus le dialogue avance, plus l’enjeu de la réputation devient crucial. En fait, plus la moralité des personnages dégénère, plus ils mettent l’accent sur l’importance de passer pour un homme juste grâce à la rhétorique. En démocratie, dans une société d’honneur, la crédibilité de l’orateur repose principalement sur son renom153. À la fin du dialogue,

151 Ainsi, lorsque Gorgias ou Pôlos vantent l’art oratoire au début du dialogue, ils utilisent le prestige de

l’art oratoire, afin de se valoriser et de s’encenser eux-mêmes. Ce trait est important, car il donne à voir une racine cachée de la rhétorique, celle de l’amour de soi sur laquelle nous reviendrons dans le quatrième chapitre.

152 Pôlos ne cesse d’affirmer la beauté de la rhétorique et de tarauder Socrate pour qu’il le reconnaisse

également. Cette insistance apparaît dès le début du dialogue jusqu’en 464d où Socrate répond finalement que cette pratique est laide, parce que mauvaise.

153 Cet enjeu est clairement établi dans la discussion avec Pôlos, quand Socrate souligne que faire

comparaître des témoins célèbres et prestigieux (Nicias, Aristocratès, la maison de Périclès) permet de gagner des procès (471a-b).

53

Socrate explicitera ainsi la motivation véritable de celui qui souhaite apprendre la maîtrise des discours :

Socrate : « Par quels procédés serai-je, moi, très puissant (μέγα δυναίμην), et ne subirai-je aucun tort de la part de personne ? » Voici quelle en est pour lui vraisemblablement la voie : c’est, dès la jeunesse (ἐκ νέου), de s’accoutumer (ἐθιζειν) sans retard à trouver du plaisir (χαίρειν) ou à avoir de l’aversion (ἂχθεσθαι) pour les mêmes choses que le maître (δεσπότῃ), et à s’arranger pour finir par ressembler à celui-ci le plus qu’il le pourra. N’est-ce pas comme cela ? (510d4-9).

Socrate dévoile ici le calcul d’un jeune Athénien recherchant une puissance qui lui permet d’être toujours bien considéré et de n’être ainsi inquiété par personne. Cette stratégie était aussi bien celle de Pôlos, qui mettait en avant le pouvoir que les orateurs obtiennent par leur réputation (466a), que celle de Calliclès qui insiste sur la nécessité de passer pour un homme accompli et bien considéré (εὐδόκιμον, 484d2). Mais la description de ce calcul par Socrate nous apprend également que le rhéteur s’asservit à ceux qu’il veut persuader au lieu de les dominer (son but premier). La « voie » décrite ici consiste en une μίμησις parfaite et servile de la foule. L’apprentissage de la rhétorique repose en réalité sur l’expérience sensorielle, puisqu’il consiste à faire le miroir des sentiments de plaisirs et de douleurs du public, à être capable de les répéter par habitude (ἐθίζειν). Ce qui mène finalement ce dernier à se rendre semblable (ὃμοιος) à ceux-là même qu’ils méprisent et se soumettre à leur tyrannie. C’est pourquoi Socrate emploie le terme δεσπότης dans ce passage, puisqu’il s’agit de montrer à Calliclès l’ironie du sort réservé au rhéteur prétendument puissant. On voit donc que l’enseignement de la rhétorique se résume à imiter ceux qu’il doit persuader.

À l’enseignement promulgué par Gorgias qui débute le texte fait écho la conception éducative de Calliclès développée dans le dernier tiers du dialogue154. Cette

dernière, axée sur un genre de vie politique, rejette plus brutalement et explicitement la philosophie. Calliclès considère qu’il ne faut pratiquer la philosophie qu’à l’adolescence, comme le conçoit également Isocrate155, car la philosophie prend du temps156. Or, si on

154 Cette dernière présente des affinités importantes avec celle d’Isocrate sur lesquelles nous reviendrons

dans le quatrième chapitre, section A.2.a.

155 Dans l’Éloge d’Hélène d’Isocrate cette fois, l’attaque à la philosophie est la même que Calliclès, l’auteur

critique la philosophie sur la base qu’elle fait rire d’elle-même quand on arrive sur le terrain concret de la politique : « Pour ma part, je trouve plus risible que tout le reste l’emploi qu’ils font de tels discours pour convaincre leur auditoire qu’ils possèdent la science des affaires politiques […] En réalité, ces gens agissent à peu près comme un athlète qui se vanterait d’être plus fort que ses adversaires et descendrait dans une arène où personne ne jugerait à propos de le rejoindre. » Isocrate, Éloge d’Hélène, §9-10.

156 On sait par Socrate que Calliclès avait formé une association avec Tisandre, Andron, Nausicydes, un

54

consacre sa vie à la philosophie, on ne verra pas cette vérité fondamentale qui consiste à reconnaître qu’il existe une inégalité naturelle157 entre des hommes forts et des hommes

faibles158. Cette justice naturelle implique que les premiers aient davantage et

commandent les seconds. La reconnaissance d’une telle hiérarchie entraîne une éducation particulière. Dans une sorte de biographie dont on ne sait si elle est autobiographique et qui ressemble à une « allégorie de la caverne » renversée, Calliclès brosse le parcours du jeune homme au naturel supérieur qui, prenant conscience de sa propre nature159, doit se

rebeller contre l’éducation donnée par les institutions démocratiques mensongères et asservissantes. C’est d’autres aptitudes qui font échos aux caractéristiques de la rhétorique gorgianique :

… l’expérience (ἔμπειρον) est indispensable quand on veut devenir un homme accompli et bien considéré (εὐδόκιμον). C’est un fait que le philosophe perd toute expérience des lois qui sont celles de la cité ; des discours dont il faut user dans les conventions, aussi bien privées

que publiques que comportent les relations humaines (ὁμιλεῖν)160 ; des plaisirs comme des

passions des hommes ; bref il perd, d’une façon générale, toute expérience des mœurs (484d1-6).

Dans ce paragraphe, il est possible d’observer l’arrimage de la rhétorique gorgianique avec le genre de vie politique conçu par Calliclès. Le citoyen athénien valorise ainsi l’expérience161 pour connaître les plaisirs et les passions des hommes, mais

adapte ces « recettes rhétoriques » à un contexte particulier, il veut réaliser la puissance naturelle de l’homme supérieur dans le régime démocratique constitué par les faibles. In

pas trop philosopher, car on risque de gâcher sa vie à vouloir être plus sage qu’il ne convient (487c). Isocrate considère également qu’elle n’a qu’un intérêt ponctuel, durant l’adolescence, mais doit être cessé à l’âge adulte.

157 Calliclès dit à Socrate : « Qu’il en va ainsi en vérité, tu le sauras si tu arrêtes enfin la philosophie pour

passer à des occupations plus importantes » (484c4-5). Dans cette phrase, il identifie la cause de l’ignorance du philosophe. S’étant trop occupé de philosophie, il a été détourné d’occupations plus importantes.

158 « Mais la nature (φύσις) d’elle-même, selon moi, révèle que ce qui est juste (δίκαιόν) c’est que le

meilleur ait plus (πλέον ἔχειν) sur celui qui vaut le moins, et le plus capable (δυνατώτερον) sur l’incapable. » (483c9-d1).

159 Calliclès dépeint un jeune homme « pris en main dès l’enfance » est réduit en servitude par la puissance

du langage (il emploie les expressions : « par nos incantations et nos sortilèges » apprenant que l’égalité est belle et juste (donc la sagesse des conventions, promulguée par les faibles). Mais l’esclave saura se révéler maître en foulant aux pieds toutes ces formules et en reconnaissant la véritable justice selon la nature (484a-b).

160 Le verbe ὁμιλεῖν (484d4) employé par Calliclès fait écho au verbe προσομιλεῖν (463a10) que Socrate

utilise pour désigner le naturel de l’homme attiré par la rhétorique qui est doué pour les relations avec les autres hommes.

161 À partir de cet extrait, il est possible d’observer certains parallèles avec la théorie d’Isocrate dans Contre

les Sophistes : « En effet, les capacités à discourir (δυνάμεις) et à réaliser toutes les autres actions (τῶν ἄλλων ἔργων) naissent chez ceux qui ont un bon naturel (τοῖς εὐφυέσιν) et qui s’entraînent concernant les expériences (τοῖς περὶ τὰς ἐμπειρίας γεγυμνασμένοις). » (Contre les Sophistes, §14) Isocrate souligne que la capacité à parler et agir (l’accent est mis sur la combinaison des deux) repose sur deux conditions, posséder un bon naturel et développer par l’entraînement l’expérience. Ces deux conditions se retrouvent également dans la conception éducative de Calliclès.

55

fine, l’enseignement rhétorique de Gorgias prend un nouveau visage avec Calliclès,

puisqu’il met clairement au jour le mode de vie qu’elle sous-entendait. La pratique oratoire supposait non seulement la domination des autres technai et de leurs représentants, mais en se définissant d’abord comme une arme à usage individuel, elle suppose une hiérarchie entre les individus, une lutte pour le pouvoir. La rhétorique n’existe que dans un contexte démocratique. Or, ses principes sont en réalité contradictoires avec ses valeurs : si, d’un côté, elle est associée aux institutions démocratiques, notamment à la liberté de parole (ἐξουσία τοῦ λέγειν), à l’égalité arithmétique et à la franchise (παρρησία), des caractéristiques précieuses de l’Assemblée athénienne, de l’autre côté, elle se vend comme une technê supérieure permettant à l’individu de supplanter les autres. Pour Calliclès, elle sera donc le moyen de rétablir la loi naturelle au sein de la convention, en faisant régner de manière invisible le plus fort sur les plus faibles. Elle permet de rétablir « l’ordre » naturel dans la situation artificieuse et illégitime créée par la démocratie. Mais Calliclès lui-même personnifie cette contradiction, comme le diagnostiquera Socrate. Sous ses dehors de franchise, de virilité et d’affirmation de soi, son comportement n’est en réalité qu’une stratégie de survie. La voie qu’enseigne la rhétorique ne mène donc pas à la véritable liberté ni à la maîtrise de soi et des autres, mais à l’asservissement de soi, puisque l’on est contraint d’imiter ceux que l’on souhaite paradoxalement dominer162. On se condamne ainsi à l’ignorance et au

Bien.

Conclusion

Le but de ce chapitre était de saisir le mouvement d’ensemble du dialogue et de comprendre la filiation intellectuelle entre les différents représentants de la rhétorique. Grâce à cette vue d’ensemble, il sera plus facile de comprendre les références et le contexte des chapitres suivants. Dans la perspective de comprendre la réception de la rhétorique dans le dialogue, notre prochaine étape sera d’expliquer son émergence à Athènes en se concentrant sur l’interprétation historique et politique proposée par Socrate, personnage de Platon.

162 C’est le sens de la remarque de Socrate à la fin du texte : « Mais si tu penses que n’importe qui peut te

transmettre la technique qui te donnera toute puissance (μέγα δύνασθαι) de faire le bien ou le mal dans une cité alors que tu ne ressembles pas (ἀνόμοιον) à sa constitution, je crois que tu fais un faux calcul, Calliclès. Car à mon avis, il ne faut pas imiter (μιμητὴν) les Athéniens, mais leur être semblable par nature (αὐτοφυῶς ὅμοιον τούτοις), si tu veux réaliser une action qui gagne authentiquement l’amitié de la démocratie athénienne… » (513a8-b4).

56

Chapitre II : L’émergence de la rhétorique comme

puissance : l’histoire politique d’Athènes

Introduction

En observant les repères chronologiques disséminés dans le Gorgias163 dans

l’introduction, nous avions souligné la volonté de Platon de laisser un flou autour d’une date dramatique exacte. Cependant, les événements et les figures cités sont pour la plupart des références liées aux années de conflit entre Sparte et Athènes. En ce sens, on peut affirmer que le Gorgias est le dialogue qui s’inscrit le plus explicitement dans l’ambiance de la guerre du Péloponnèse164. Platon souhaite en souligner deux moments : les années qui suivent la

mort de Périclès en 429 (la perte du leader principal d’Athènes) et les calamités de la fin de la guerre. Périclès mort, la scène politique athénienne est désertée à un moment crucial, laissant la place aux querelles intestines entre politiciens ambitieux tels que Cléon, Nicias ou encore Alcibiade. Athènes approche du désastre165. C’est l’esprit de la remarque de Socrate

à Calliclès à la fin de leur échange :

… Tu fais l’éloge (ἐγκωμιάζεις) des hommes qui ont régalé (εἱστιάκασιν) les Athéniens en les gorgeant de ce dont ils avaient envie (ἐπεθύμουν), et desquels on dit qu’ils ont fait la grandeur (megalên) de la Cité ; mais ce qu’elle doit à ces anciens, c’est une boursouflure qui cache une gangrène, et l’on se n’en aperçoit pas ! C’est en effet indépendamment de toute modération et de toute justice que, de ports, d’arsenaux, de murs, de tributs et d’autres pareilles balivernes, ils ont gorgé (ἐμπεπληκασι) la Cité ; aussi le jour où vient l’accès aigu de cette maladie (ἀσθενείας) qui la travaillait, ce sont ceux qui à ce moment-là, dans l’assistance, donneront leurs avis (συμβούλους), que l’on incriminera (αἰτιάσονται), tandis que l’on fera l’éloge de Thémistocle, Cimon et Périclès, qui sont la cause des maux dont il s’agit ! Et peut-être est-ce à toi, si tu n’y prends pas garde, que l’on s’en prendra et à mon bien-aimé Alcibiade… (518e2-519a9).

Dans cet extrait, Socrate établit une continuité entre les anciens hommes d’État athéniens, jugés responsables de la perte d’Athènes par leur hubris et Calliclès et Alcibiade qui seront leurs héritiers. Ce faisant, il s’oppose directement à l’interprétation d’un

163 Cf. Introduction, section B.1

164 L’article d’Ariane Saxonhouse démontre brillamment ce point. Cf. Saxonhouse, Ariane W., « An Unspoken

Theme in Plato’s Gorgias, War », Interpretation: a Journal of Political Philosophy, vol. 11, 1983, pp. 139‑169.

165 « The reader is aware that the generation of Callicles and Alcibiades will mount the hubristic, disastrous

Sicilian expedition lose the war to the Spartans, and plunge Athens twice into brief spells of tyranny and destructive civil war. » Yunis, Harvey, Taming Democracy: Models of Political Rhetoric in Classical Athens, Ithaca, Cornell University Press, 1996, p. 119.

57

Thucydide, qui verra, au contraire, une perversion à partir de la génération suivant Périclès166

(Alcibiade, Nicias). Cette première remarque nous montre l’originalité de l’interprétation de Platon. Pour bien saisir sa position, nous devrons la décalquer de celles de Thucydide167 et

l’éclairer par des éléments pertinents entourant le contexte historique du dialogue. Sur ce point, expliquer le lien entre les personnages présents et les politiciens du passé et notamment Périclès semble déterminant. En effet, chacun des interlocuteurs de Socrate semble avoir recours à ces figures de la tradition comme des autorités dans sa propre conception politique. Gorgias, le premier, introduira dans la conversation les noms de Thémistocle et de Périclès168

comme des exemples glorieux de la puissance de la rhétorique dans la cité. Puis, Pôlos s’appuiera sur l’exemple d’Archélaos pour démontrer le bonheur de l’injustice (470d-471d). Enfin, Calliclès glorifiera Thémistocle, Cimon, Miltiade et Périclès comme des modèles d’hommes politiques pour leurs actions grandioses (503c1-3). Dans ce chapitre, nous analyserons donc toutes les références historiques faites dans le dialogue pour reconstituer l’émergence politique de la rhétorique à Athènes. Cette étude nous permettra ainsi d’exposer les raisons historiques identifiées par Platon du succès de l’« art oratoire » à cette époque.