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naissance de Morava

I.7. L’assassin ou la question du genre littéraire genre littéraire

Le portrait que dresse Pavel Kohout des derniers jours de l’occupation de Prague ne saurait être complet sans la figure de l’assassin, qui reste toutefois un personnage secondaire dans le cadre de notre étude. Il convient pourtant de revenir sur cette invention de l’écrivain, car il est le représentant du déclin des valeurs comme nous l’explique Pavel Kohout: le titre L’Heure étoilée du meurtrier fait référence « à la meilleure des époques pour les meurtriers, qu’ils soient des pervers tuant des veuves, ce pour quoi ils devraient normalement être punis, ou des « patriotes » tuant des Allemands, ce pour quoi ils pourraient être considérés comme des héros. »833 Or, le personnage du tueur de veuves représente ici les deux catégories de meurtriers : il est le pervers qui va commettre des crimes sadiques envers des veuves pour venger sa mère, puis le « héros » d’un groupe qui se constitue autour de lui en tuant des Allemands au gré de ses pulsions. Comment est-il passé de l’un à l’autre et quelle est sa fonction dans notre récit ?

Pour représenter ce personnage qui est à l’origine de la rencontre entre Morava et Buback, Pavel Kohout ne procède pas autrement que pour les deux personnages principaux et lui consacre à chaque fois un court chapitre. Au fil du récit, il est donc imbriqué entre les chapitres consacrés à Buback et à Morava. Ce sont ses crimes qui lient les deux personnages, tous comme ce sont les crimes du Troisième Reich qui lient et séparent à la fois Morava et Buback. Le roman s’ouvre toutefois sur ce personnage et son premier crime, celui d’Elisabeth von Pommeren. Dans ce chapitre d’exposition, nous ne retrouvons pas encore ce qui caractérise ce personnage, soit son monologue interieur permanent, incompréhensible au premier abord et qui met le lecteur à la place de l’enquêteur. Dans le deuxième chapitre qui lui est consacré, le tueur, Antonin Rypl, vient de procéder au meurtre de la Baronne et, assis sur un banc, observe ce qu’il considère comme un « tableau de conte de fées »834

. Très vite, ses rêveries sont interrompues par des passages en majuscules et en italique, mettant tout d’abord l’accent sur sa folie : « Il n’était pas un criminel, il était un INSTRUMENT. Il avait

833

Réponse reçue le 6 mars à la question : « En français, votre roman a pour titre L’Heure étoilée du meurtrier. Cette traduction me semble insatisfaisante car elle ne correspond pas vraiment au récit : il ne s’agit pas ici seulement du tueur de veuves mais de tous ceux qui ont tué ou qui vont tuer. Qui sont ces meurtriers que vous évoquez ? »

834 HM., op.cit., p. 23 : « Un tableau de conte de fées s’offrait à lui du petit banc sur la rive de la Vlata à Smichov. Une vue semblable à celle qu’on pouvait avoir d’une loge de théâtre ! pensa-t-il. »

été choisi pour la REDEMPTION. »835 Apparaît alors un personnage qui vient guider ses gestes : « ELLE ».836 Cette femme avec laquelle il va mener un dialogue incessant837 n’est autre que sa mère, qu’il venge ici d’avoir été abandonnée par un compagnon infidèle, mais il s’agit aussi de Sainte Reparata, une martyre représentée sur un tableau dans l’église de son village et dont le prêtre a signalé la disparition à la police tchèque838. Cet homme est donc incapable de vivre dans la réalité et évolue dans la névrose : non seulement il parle avec sa mère défunte mais en plus, il perçoit ses réponses. De plus, une martyre de 15 ans lui sert de modèle pour tuer des femmes de façon particulièrement violente et cruelle. Rypl tire satisfaction de tous ces crimes839 qui lui servent à « réparer » l’affront qu’il a vécu lors de son premier meurtre, ce qu’il appelle « la mésaventure de Brno »840

: alors qu’il engage la conversation avec une jeune veuve dans un train, il se croit choisi par elle pour partager sa vie et va précipitamment la demander en mariage. Le refus de la jeune femme lui fait perdre le contrôle et Rypl la tue, comme le relate le prêtre lors de l’interrogatoire de Morava et Buback : « C’était une brève rencontre dans un train. Un homme normal n’y aurait vraisemblablement pas attaché d’importance, mais lui, dans son inexpérience, y vit un signe du destin. […] Il avoua cet amour à sa mère. [ …] Elle essaya de dénigrer les veuves, les femmes convenables encore en deuil qui volaient les maris et les fils. Malgré tout, pour la première fois, il trouva le courage de se révolter et de partir. Hélas, chez une bien aimée qui n’existait que dans ses rêves. »841

Les journaux, en relatant son crime, le font passer pour un « débile mental », bien loin de l’image de héros qu’il se fait de lui-même. Depuis ce crime commis 20 ans auparavant, Rypl a trouvé dans le tableau de la sainte une nouvelle source d’inspiration et poursuit ses meurtres dans le but de sortir de la masse, de faire parler de lui. Il

835 Ibid. p. 24. 836 Ibid. p. 25. 837

Voici quelques exemples de sa folie : p. 33 : « Il l’informa en chuchotant de la manière dont il avait rempli sa mission. Comme il s’y attendait, il obtint des félicitations. »ou encore p. 188: « Elle le félicita abondamment. Oui, il pouvait être fier de lui ! »

838 Ibid. p. 267 : « Le peintre baroque avait peint à l’huile, avec une fidélité choquante, ce qu’à juste titre le commissaire principal Beran hésitait à rendre public. Ils avaient devant les yeux presque le même autel funèbre que ceux que le tueur de veuves avait laissés sur les lieux de ses crimes quoique celui-ci disposât d’accessoires antiques. Les deux seins de la martyre avaient été coupés et ses intestins enroulés sur un dévidoir. Au-dessus, l’artiste inconnu avait peint une colombe blanche qui s’apprêtait à s’envoler du moignon sanglant du cou. » Après avoir commis le premier meurtre du roman, le tueur pense, p. 25: « On ne pouvait pas décrire une chose pareille simplement avec des mots. L’idée qu’ils [la police en publiant une photo du corps] lui procureraient d’eux-mêmes une preuve l’excita : ce serait une représentation parfaitement fidèle de son œuvre, très semblable à L’IMAGE qu’ELLE lui avait fournie autrefois comme modèle. ». Ce tableau est mentionné par la mère de Rypl lorsque celui-ci lui avoue son amour pour une veuve rencontrée dans le train, p. 270: « Elle souhaitait que ces veuves connaissent le sort de Reparata » À noter qu’en français on trouve l’appellation « Sainte Reparate » et non « Reparata ».

839

Ibid. p. 41 : « Il éprouva du soulagement et de la fierté » ou encore p. 52 : « De nouveau, il fut envahi par le délicieux sentiment qu’il Y était arrivé. »

840 Ibid. p. 52. 841

Ibid. pp. 269-270 : « -Elle n’était pas seule ? tenta de deviner Morava

- Elle l’était ce soir-là, hélas. Et lorsqu’un homme qu’elle ne reconnaissait plus lui fit à la porte une demande en mariage, elle se moqua de lui… »

n’a en effet de cesse de penser aux articles à paraître dans les journaux842

. Seulement, ses espoirs vont se trouver contrariés par la volonté de Beran de ne pas effrayer inutilement les femmes vivant à Prague et aucun article ne lui sera dédié, ce qui ne fait que renforcer sa détermination, qui gagne en justification mystique. De fait, il considère sa mission comme une mission d’utilité publique puisqu’il désire « purifier » le monde en le débarrassant des veuves : « Ce n’est qu’ainsi que les femmes coupables auraient peur et feraient pénitence. S’amélioreraient. Modèle qui serait de plus en plus suivi jusqu’à ce que le monde soit PURIFIÉ. »843 Rypl s’érige lui-même, ainsi que ses pulsions criminelles et sa façon de procéder, en « modèle » : il souhaite que d’autres que lui fasse la même chose afin de libérer le monde de ce qu’il considère comme un fléau : les veuves. Ce personnage, qui érige ses pulsions criminelles en idéologie machiste, et non raciste pour le moment, est un pendant aux crimes de masses nationaux-socialistes. La violence inhérente à Rypl fait écho à la violence du Troisième Reich et à des personnages tels de Meckerle ou Kroloff qui ne jurent que par elle. Ce qui le différencie des nazis du récit, c’est que Rypl est clairement névrosé. Nous avons ici affaire à un psychopathe, à savoir une personne dont le but est de détruire autrui sans éprouver aucun sentiment de culpabilité, en d’autres termes, une personne considérée comme étant malade. Rypl, qui tue de ses propres mains, souhaite ériger le meurtre en valeur et le récompenser, puisqu’il agit selon lui pour le bien. Les catégories du bien et du mal sont inversées une fois de plus pour cet homme, ce Tchèque qui représente ici la violence extrême. Après le deuxième meurtre du récit, il s’englue dans une réflexion sur ses actes et les justifie ainsi : « Il aurait bien du mal à les [la police] convaincre qu’il incarnait LE BIEN. Il serait condamné aussi facilement que ces centaines de gens ordinaires qu’on jugeait à présent alors même qu’ils n’avaient pas entrepris comme lui d’essayer de triompher DU MAL. »844

Ce choix est extrêmement judicieux de la part de Pavel Kohout, qui choisit pour personnages principaux deux personnages tchèques, Morava et Rypl, aux antipodes l’un de l’autre. Buback vient compléter ce portrait de la Tchécoslovaquie, puisqu’il est issu d’un mariage mixte. Ainsi Pavel Kohout nous donne-t-il à voir un éventail complet de la population du Protectorat à cette époque, composée de héros tchèques et allemands (Jan Morava et Erwin Buback), de leurs pendants féminins (Jitka Modra et Grete Baumann), des nazis fanatiques en présence sur le territoire (Meckerle), de collaborateurs qui craignent pour leur avenir (les policiers tchèques que Morava rencontre à Brno, Matulka et Vasta) et de la représentation du mal et de la violence physique avec Antonin Rypl.

842 Ibid. p. 113 : Après son deuxième meurtre, il pense : « Il songea à ce qu’on écrirait SUR LUI le lendemain. » 843 Ibid. p. 144.

Au fil du récit, Rypl voit sa mission changer : il ne s’agit plus pour lui de débarrasser le monde des veuves mais des Allemands. Aux premières heures de la révolte de Prague, il se constitue autour de lui un groupe de marginaux qui le soutiennent dans son entreprise et aux yeux desquels il devient un héros, comme il en a toujours rêvé. Les hommes qui l’entourent sont aussi simples dans leur réflexion que lui puisque celle-ci se limite à des phrases telles que : « Les Allemands ne sont pas des êtres humains ! »845. Sa violence s’affiche alors sans retenue, et avec son groupe de nouveaux camarades, cette lutte contre les Allemands va commencer par le mener chez la femme de l’employeur de l’un d’eux846

puis le guidera enfin vers Buback, qui sera sa dernière victime. Ce personnage a pour but de réunir Buback et Morava. Nous pourrions dire que c’est un personnage fonctionnel, car sans lui, il n’existerait pas de relation d’amitié entre le Tchèque et l’Allemand, relation en évolution constante qui sous-tend le roman et amène avec elle la question de l’après, de l’avenir de ce voisinage millénaire détruit par la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, il révèle aussi que la violence est présente des deux côtés de la frontière. Certes, Morava est le héros principal, le « gentil », mais Buback fait aussi office de héros, car il expie. Le meurtrier initial, tchèque, n’est là que pour équilibrer les forces en présence et ne joue pas un rôle fondamental dans le récit sinon à nous donner à voir le jeu de miroir mis en place dans la narration. Nous l’avons dit, le roman est constitué de courts chapitres consacré à l’un des personnages et ces chapitres s’entremêlent, nous permettant d’observer le récit à travers deux, voire trois perspectives différentes847. Rypl nous montre comment a lieu l’un des événements fondamentaux du récit pour la construction du personnage de Jan Morava, à savoir l’assassinat de Jitka Modra et de Chebesta, policier tchèque. Le rythme haletant des courts chapitres laisse à peine le temps au lecteur de comprendre que l’héroïne est la dernière victime féminine de Rypl que le personnage raconte lui-même, et pour lui-même et les voix qui l’entourent, comment s’est passé ce double meurtre848. Plus loin, en observant la scène du crime, Morava ne pourra s’empêcher de remarquer le vase brisé avec les fleurs qu’il venait d’offrir à sa compagne849

. Ce vase est mentionné dans la description que fait Rypl du meurtre et vient rattraper Morava

845 Ibid. p. 407. 846

Ibid. p. 431 : En observant l’Allemande allongée et attachée à son lit, Rypl entreprend de montrer à ses camarades comment il tue et pense : « MES DEUX MISSIONS SE SONT CONFONDUES »

847 A la page 122, nous avions déjà démontré comment la fin de l’épisode de la radio était relaté à travers trois personnages différents : Kroloff, Morava et Beran.

848 Ibid. p. 283 : « Mais elle [Jitka] fit alors quelque chose à quoi il ne s’attendait pas. En courant autour de la table, elle attrapa des deux mains un vase de porcelaine avec des fleurs. Elle le lança par la fenêtre avec une telle violence qu’il traversa aussi la vitre extérieure. […] Sans se laisser troubler, il revint d’un bond à la porte de la cuisine vers laquelle elle avait couru. Il arriva à temps pour lui enfoncer son couteau sans le dos. Elle tomba sur le sol, comme abattue. ET D’UNE ! »

849 Ibid. p. 288 : « Ils [Buback, Morava et Litera] regardèrent tous les trois quelques secondes les éclats de verre et de porcelaine. Des œillets étaient éparpillés entre les débris… C’est moi qui les lui ai offerts, songea Morava, pour la féliciter de son courage lors de sa première opération. »

lorsqu’il découvre la scène du crime. Cet objet fait le lien entre les différentes perspectives du récit et positionne la caméra du narrateur dans plusieurs angles différents, ici sous celui de Rypl comme sous celui de Morava. Rypl sert alors à placer la caméra dans tous les angles possibles. Sans avoir besoin d’être beaucoup retravaillé, ce roman pourrait alors faire l’objet d’une adaptation filmique, tant les scènes décrites le sont au pluriel ou alors de façon théâtralisée, comme lors du court épisode avec Hinterpinchler850.

Tout comme le personnage de Marleen/Grete, qui ne vient que compléter l’image de cette Tchécoslovaquie protéiforme, mais qui sert surtout à révéler les sentiments amoureux dont Buback est capable, ce qui le différencie des autres nazis et fait de lui un être humain. Si, à la fin du récit, Grete exprime ses sentiments de culpabilité envers le peuple tchèque pour les crimes commis par le régime nazi, le lecteur ne peut s’empêcher de douter de sa sincérité puisqu’elle ne peut refréner le besoin de demander un service, en d’autres termes une protection, pour avoir joué le rôle de la veuve en alternance avec Jitka. Ce qui ressort avant tout de ce personnage est son mal-être et même sa névrose : Grete ment sans cesse, à commencer par son prénom, car elle dit s’appeler Marleen, puis sur sa vie sentimentale et son passé. Enfin, elle se noie dans ses différentes addictions à l’alcool, à la cigarette, à Buback. Grete n’est pas une femme libre, ni pure de caractère comme l’est exagérément Jitka, qui fait ici office de parangon de vertu, mais une femme à l’identité brisée, à l’identité absente même car elle se nourrit de celle des autres. Le conflit mondial lui a pris son essence, elle ne sait plus ou pas qui elle est et vole pour ainsi dire la vie des autres. Le choc et la violence de la Seconde Guerre mondiale ont empêché la personnalité de cette femme de se développer et elle se voit elle-même comme plusieurs autres : la femme adorée par son mari alors que celui l’a quittée pour un autre homme, celle qui réveille la passion chez les hommes alors que sa vie sentimentale est un échec ou encore, la femme qui a vécu des drames sur le front alors qu’elle ne fait que chercher la protection d’autres hommes pour passer à travers le conflit. Grete n’a pas de famille, pas de sol fertile sur lequel elle pourrait se fonder, à l’image de Jitka, dont le personnage retourne sans cesse en pensées vers son foyer maternel. Les deux femmes s’opposent et complètent le tableau qui nous est dressé, exactement comme le font Buback et Morava.

L’identité de nos personnages est brisée, fragmentée en plusieurs morceaux : Morava le Tchèque se sent proche des Allemands lorsqu’il se remémore son enfance. Ce conflit l’a obligé à choisir entre deux nationalités qui auparavant vivaient ensemble. La Seconde Guerre mondiale l’empêche de grandir et de devenir un homme complet. Il ne cesse d’aller vers

850 À la page 170 du présent travail, nous revenons sur le personnage d’Hinterpichler, qui n’intervient qu’une fois dans le récit et qui est représenté de façon particulièrement caricaturale et théâtrale.

l’autonomie mais revient inlassablement vers un maître, que ce soit Beran, Buback ou enfin Svoboda. Sa formation est un échec car elle a été écrasée par la Seconde Guerre mondiale et par la politique de ségrégation particulièrement violente séparant les Allemands des Tchèques. Son histoire se termine sur un autre échec qui fait écho à l’expérience de Pavel Kohout lorsqu’il s’engage pour le communisme.

Buback quant à lui tente de réconcilier l’Allemand et le Tchèque qui sont en lui. Alors qu’au début du récit, il était complètement allemand, les circonstances de la guerre font qu’il revient peu à peu sur son engagement dans la Gestapo et pour le Reich. La culpabilité le ronge et sa quête de rédemption se termine par la mort, une mort qu’il a souhaitée, comme si elle pouvait racheter les atrocités du régime qu’il représente. Au fil du récit, contrairement à Morava qui porte le lourd deuil de Jitka et de leur bébé, Buback s’est ouvert à la fois aux sentiments qu’il croyait disparus mais aussi au Tchèque en lui, en croisant sa perspective d’Allemand avec celle des Tchèques, notamment lors de la traversée de Terezín. Il n’est plus seul à la fin du récit et semble s’être réconcilié avec lui-même puisque c’est avec plaisir qu’il devient Erwiń Bubać. Son identité fragmentée s’est donc unifiée pour un court instant.

Buback et Morava se sont croisés : l’un chute après une trajectoire ascendante et croise dans sa chute l’autre, qui reprend le fil de sa vie. Ils ont échangé leur histoire puisqu’ils vivent des événements complètement parallèles : tous deux perdent leur famille, ils vivent une même épiphanie après une nuit d’amour, sont ensuite emmenés par des Allemands dans les rues de Prague et enfin, les deux personnages sont dans une réflexion permanente quant à la guerre et à leur rôle respectif , posant la lourde question de la réconciliation.

Ce roman estampillé « thriller », autrement dit roman policier ou roman à suspense l’est-il alors à tort ? L’Heure étoilée du meurtrier est bien un roman, soit si l’on s’en réfère à une définition basique, « un récit, en prose, d’aventures imaginaires »851. De fait, les