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3. ANALYSE DES ENTRETIENS

3.4. Résultats et impacts de la pratique de l’hypnose médicale du point de vue des médecins

3.4.1. L’apport de la formation en hypnose et de son utilisation pour la pratique du

Tous ont répondu spontanément que cette thérapie avait aujourd’hui une place fondamentale. Cela leur permettait dans leur pratique de médecin généraliste de proposer une alternative

thérapeutique à leur patient qui peut faire sortir d’impasse. « Je pense que moi ça m’a

beaucoup apporté de clés pour sortir d’impasse quoi... c’est à dire de moment où si tu t’en tiens à la prise en charge standard, ba t’es arrivé au bout de ton petit algorithme… », « peut servir de catalyseur ou d’accélérateur pour des problématiques spécifiques de médecine générale »

Les médecins N, C, I et K insistent plus précisément sur le fait d’avoir une autre réponse que

la prescription systématique de médicaments. « C’est un outil de non prescription, d’économie

médicamenteuse », « je trouve que c’est très pertinent et les patients aussi, notamment par rapport aux médicaments »

En effet, cela leur permet de répondre à la demande des patients face à des symptômes

d’inconfort échappant à la médecine traditionnelle. « Cette part importante moi j’ai trouvé les

mécanismes, les stratégies et les manières d’y répondre... »

Le médecin K décrit cette thérapie comme un complément de sa pratique.

3 médecins expliquent ainsi la place importante qu’a la part psychologique de toute pathologie et la souffrance associée aux pathologies chroniques dans le vécu des patients. « ça représente à mon avis 20% environ de la médecine générale et 20 % auquel si tu réponds par des examens ou des comprimés ben ils vont revenir en disant "ça ne va pas mieux" », « le côté psychologique dans toutes les pathologies à une part, pour moi en tout cas, importante.. »

Le médecin L parle donc d’un outil psychothérapeutique. « Je suis plus dans quelque chose de psychothérapeutique. »

Le médecin C considère qu’étant régulièrement confronté à ces situations tant que médecin généraliste, il n’est pas possible de fermer les yeux sur cette part non expliquée par la médecine basée sur les preuves. « Tu ne peux pas dire bon ça c’est irrationnel, ce n’est pas prouver donc ça n’existe pas, ça ne marche pas... »

Le médecin I tient quand même à dire qu’il s’agit d’un outil permettant de proposer une solution mais pas La solution aux problèmes des patients. « C’est surement une solution, une aide mais ce n’est pas La solution… les gens ils entendent bien ça ils sont contents d’entendre ça »

Tous en tout cas s’accordent à dire que l’apprentissage et la pratique de l’hypnose a

radicalement changé leur relation avec le patient et leur façon de pratiquer la médecine

générale. Mais aussi changer leur position en tant que médecin généraliste et même dans leur

vie personnelle. « Ça modifie complètement le rapport soignant-soigné. », « vous faite de la

médecine mais différemment », « au bout d’un moment quand on est imprégné de ça c’est vrai que ça rejaillit sur toute la façon qu’on a de parler maladie... ou souffrance quelle qu’elle soi... (pause avec sourire) »

« C’est un vrai bonheur et la relation avec le patient est toujours privilégiée... »

« C’est passionnant... ça change complètement ton métier »

Le médecin G ajoute que ce changement de positionnement modifie la qualité du soin. « Je pense que ça modifie la relation et aussi probablement la qualité du soins »

Le médecin J insiste aussi sur le fait que ça lui permet de varier sa pratique, « faut changer enfin moi c’est mon point de vue... »

Le médecin N observe qu’il fait de moins en moins de différence entre sa pratique de médecin généraliste et celle d’hypnothérapeute. « dans mon esprit il y a de moins en moins de frontière entre ce qu’on appelle l’hypnose et puis ce qu’on appelle la médecine générale »

Ils déclarent avoir changé de regard et d’état d’esprit et que cette pratique a modifié leur

confiance en eux. « C’est l’hypnothérapeute, c’est lui, ce n’est pas le médicament et donc c’est

aussi une façon pour chacun de prendre confiance en lui dans sa pratique », « c’est à dire d’un certain regard sur la personne, sur ses ressources par rapport à ce dont elle se plaint... »

Le médecin K parle de richesse « je ne communique plus de la même façon mais que ce soit avec ma famille, avec mes amis et avec mes patients... (pause) » et le médecin I parle d’une

seconde nature.

Elle a aussi permis au médecin F de réfléchir sur lui-même.

Trois médecins, M, N et K expliquent que les principes de cette thérapie étaient en cohérence

avec leur philosophie personnelle de fond. « Correspond à ma façon d’être et de penser et de

Les médecins J, M et A apprécient aussi le caractère non violent de cette thérapie ainsi que le côté rassurant d’être sûr de ne pas faire de mal au patient. « De toute manière il ne peut rien se passer de grave au pire il ne se passe rien, rien ne bouge », « quoi que tu fasses il va se passer mieux que si tu ne fais rien... puisque c’est dans la relation qui est là... (sourire) »

Il était aussi important de souligner pour tous les médecins que le fait de se former à l’hypnose leur a apporté un outil de communication même sans faire de l’hypnose à proprement parler. « Un outil de communication à 100% avec tous les patients... »

Pour la médecin J, cette pratique lui permet aussi de ralentir le rythme et de prendre le temps, ce qui n’est pas le cas avec ses consultations en tant que généraliste. « Je fais une médecine autrement je prends mon temps ce qui n’est jamais le cas »

Pour la plupart, cette compétence les a aidés à remettre le patient au centre de la prise en

charge et de le traiter dans sa globalité.

Comme cité précédemment, deux médecins ont à nouveau souligné l’utilité que cela pouvait avoir pour effectuer des gestes invasifs dont on a parlé précédemment en consultation de médecine générale et ont ajouté qu’ils se sentaient plus en confiance pour les faire.

Deux médecins déclarent être halluciné par certains résultats obtenus avec des patients. « j’ai eu des résultats sur des trucs mais complètement hallucinant donc voilà... »

Par ailleurs, le médecin H souligne le fait que comparé à la médecine traditionnelle allopathique, le résultat n’a pas vraiment d’importance, étant convaincu que l’hypnose en elle-même a un effet thérapeutique et qu’elle est toujours très riche et permet dans tous les cas de découvrir des choses sur soi. « La pratique de l’hypnose en elle-même, quelle que soit la façon de le faire, ça a un effet bénéfique de façon globale, mais aussi sur le sommeil... », « que le résultat soit conforme ou pas à ce qu’ils attendent voilà... (pause) »

Les médecins J et K trouvent aussi important qu’ils soient médecin dans cette pratique et donc de se différencier du rôle de guérisseur ou du côté ésotérique. « D’être à la fois médecin parce que d’abord ça rassure les patients », « c’est bien de pouvoir faire les deux »

Quatre médecins affirment que cette compétence devrait être enseigné pendant nos études. « Ça devrait être déjà un module de formation dès le départ pour la médecine.. », « Je pense que l’hypnose devrait faire partie de la boîte à outils de chaque médecins généralistes », « j’aimerais bien que l’hypnose rentre un peu dans formation des médecins, simplement pour leur dire ça existe quoi... »

Deux médecins parlent même de carence de formation lorsqu’il s’agit de prendre en charge ce type de trouble dont la réponse ne réside pas dans la prescription médicamenteuse. « qu’est- ce qu’on a eu comme formation là-dessus... pas eu grand-chose »