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3. ANALYSE DES ENTRETIENS

3.4. Résultats et impacts de la pratique de l’hypnose médicale du point de vue des médecins

3.4.4. L’évaluation de la pratique et de l’efficacité par les médecins

Enfin, dans cette dernière sous partie nous allons faire la lumière sur ce que pense les praticiens de l’évaluation de l’efficacité de leur pratique ainsi que les outils qu’ils utilisent.

La moitié des participants ont répondu ne pas évaluer l’efficacité. « docteur.. un résultat.. et bah non... je m’émancipe de la solution.. je n’ai aucun résultat (pause) comme ça j’ai aucun échec (rire) », « Je ne pose pas vraiment la question de l’efficacité, du résultat… », « pour moi c’est important que le patient il est la conviction que c’est Lui... qui a guérit.. »

Les médecins L, M, N et H sont persuadés qu’il se passe toujours quelque chose même si ce changement n’est pas objectivable. « Il se passe toujours quelque chose malgré tout.. », « une personne à travailler de cette façon avec elle-même de toute façon c’est une source d’efficacité... »

Le médecin K a aussi parlé de l’objectivation d’effet au niveau cérébral vu à l’IRM. « En état d’hypnose il y a des zones du cerveau qui s’activent »

La médecin G pense même qu’il n’est pas productif de reparler du problème, cela peut même le réenclencher. « jamais jamais jamais… parce que ça peut re déclenché le symptôme... », « quand vous avez un trouble et que vous réussissez à régler grâce à l’hypnose ne faut surtout pas revenir et rediscuter de ça »

Le médecin D dit que le résultat n’est pas important. « ce n’est pas grave, ce n’est pas mon résultat... ce n’est pas mon problème (pause, recul sur sa chaise) »

Le médecin L et K formule ça en disant que d’établir une causalité entre l’amélioration et la

thérapie hypnotique n’est pas importante tant que le patient va mieux de son point de vue.

« Après est-ce qu’il y a un lien de causalité, j’en ai aucune idée et en vraie je m’en fou », « ma part elle n’est pas très importante… »

D’autres en revanche prennent un temps en début de consultation pour discuter de ce qui a changé avec le patient afin de définir la suite de la prise en charge. « Est ce qu’il y a quelque

chose qui a changé depuis la dernière fois ? », « dire de synthèse de la première séance avant de commencer la seconde », « j’évalue qualitativement, "qu’est-ce que vous diriez qui va mieux"... »

Le médecin A évalue aussi à la fin des séances. « Peu de mes séances ne se termine pas par la question "voilà est-ce que ça va bien comme ça pour aujourd’hui est ce que ça suffit ?" »

L’évaluation est importante pour certains patients selon le médecin B. « Les patients déjà en

tient compte dans leurs demandes »

Presque tous évaluent l’efficacité grâce à l’arrêt ou la diminution des médicaments tout au long du suivi. « la déprescription pour moi est un résultat enfin est une évaluation positive évidente et ça arrive… », « c’est un vrai résultat positif pour moi. », « bien sur l’arrêt des traitements ça c’est la règle de base », « Si ça va mieux ils en prennent moins... »

Les médecins M et I essayent d’utiliser des modes d’évaluation existant. « pour savoir s’ils dorment mieux si... moi j’utilise souvent l’agenda du sommeil », « Je l’évalue facilement sur des échelles de qualité de vie et de qualité de sommeil »

Alors que les médecins A, I et E font leurs propres échelles uniquement pour objectiver un avancement avec le patient. « "à combien on est ? 100 % ça va très bien, 0 % vous ne seriez pas revenu six fois donc à combien vous évaluez la progression » « je demande sur une échelle de 1 à 10 comment vous vous sentez »

Certains pensent qu’il n’y a pas de possibilité d’évaluation ou du moins qu’il est difficile d’évaluer : « il y a aucune possibilité d’évaluation aujourd’hui.. même les études ont du mal à évaluer les résultats.. », « je n’utilise pas d’échelles.. D’abord les échelles n’ont pas été validée », « c’est un peu difficile… l’hypnose est une thérapie sur mesure », « c’est compliqué de faire derrière des tests pour valider... », « parce que la médecine par les preuves c’est compliqué... »

Le médecin I fait le constat d’une amélioration lorsque le patient commence à vouloir espacer

les séances. « L’espacement des séances et le fait qu’un moment donné les gens ça leur va

bien »

4 médecins ont à nouveau parlé des perdues de vue en argumentant qu’il y a plusieurs façons de voir les choses, cela peut donc être considéré comme une efficacité ou un échec. « je ne sais pas toujours ce qui se passe après la première séance.. »

Il y a aussi le retour d’efficacité directe des patients. « La personne qui revient et qui me dit qu’elle a réglé son problème de tabac ou de sommeil » « je vois bien qu’il y a certaines choses qui bougent... », « tu vois la progression, la réponse... », « quand les gens viennent et qu’on en

parle... au fur et à mesure des consultations... », « de l’extérieur elle était parfaitement bien… », « je constate quand même que les gens sont mieux », « je suis une vraie scientifique donc je ne crois que ce que je vois et donc ça marche... »

Les résultats parfois peuvent être inattendu, le docteur L parle d’un cas où la thérapie a été efficace mais il ne pensait pas que ça pouvait marcher. « J’étais sûr que ça ne marcherait pas ça pour laquelle ça a marché... c’est curieux... »

Pour le médecin C c’est dans la qualité du lien créer est un marqueur d’efficacité. « tu la mesure déjà dans la qualité du lien que tu construis avec ton patients »

Les médecins D raconte avoir fait l’expérience d’efficacité immédiate, presque miraculeuse. « Elle ressort de ça, elle se lève, elle oubli sa canne... »

Le médecin I note ses consultations et sont suivi dans un logiciel. Cela lui permet d’avoir un

aperçu de l’efficacité de la thérapie.

6 médecins considèrent que le fait que les patients reviennent en consultation est un signe suffisant d’efficacité. D’autres disent constater une efficacité lorsque de nouveaux patients

consultent sous les recommandations d’autres. « les seuls résultats que je peux évaluer c’est

la bouche à oreille », « j’ai régulièrement des gens qui viennent qui me recommandent donc ça, ça me suffit », « quand c’est d’autres personnes qui viennent de la part de quelqu’un et là on peut dire c’était bien.. », « c’est intel qui m’a dit de revenir, d’ailleurs il ne fume toujours pas donc c’est bon son sevrage fonctionne... c’est souvent comme ça... »

Deux médecins remarquent qu’il est très difficile d’évaluer scientifiquement cette thérapie du fait du côté unique de chaque patient et des résultats. « on n’a pas réussi à bâtir une approche expérimentale critique de l’hypnose.. », « c’est la spécificité de l’hypnose c’est que ce n’est pas quelque chose qui est très scientifique ... »

Les médecins B et G rapporte tout de même certaines études scientifiques de bonnes qualités retrouvant une efficacité. « Des articles scientifiques d’évidence base médecine, donc en essayant d’éliminer le maximum de biais et qui montre que oui c’est actif, notre approche aide le mauvais dormeur à mieux dormir... », « maintenant les études montrent clairement quand une séance d’hypnose est bien menée tranquillement, en toute liberté etc, il y a des résultats donc... (pause) »

Quatrième partie : DISCUSSION