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Les séances de kinésithérapie à domicile

En 2019, deux résidents ont suivi des séances de rééducations physiques à domicile. L’intervention des kinésithérapeutes est complexe de par les alcoolisations, les comportements inadaptés des résidents concernés puis par de mauvaises conditions d’hygiène corporelle et d’entretien du logement. Il en va de même pour les soins de pédicurie au domicile.

Les médecins traitants

Le déménagement de la Maison relais a posé la question du changement de médecin traitant référent pour les résidents les moins autonomes. Le maintien d’un suivi auprès du cabinet médical du Clos Toreau ne pouvait être envisagé de par l’éloignement géographique inadapté aux situations sanitaires les plus fragiles. Pourtant, nous avons été confrontés pour la plupart des cabinets médicaux présents sur le quartier de « La Halvèque-La Beaujoire » à l’impossibilité de recevoir de nouveaux patients. Aussi, durant les premières semaines post-déménagement, nous avons véhiculé les résidents les plus dépendants jusqu’au cabinet médical du Clos Toreau.

A ce jour, nous disposons d’un réel partenariat avec un cabinet médical situé à proximité de la Maison Relais. En 2019, 9 résidents ont disposé d’une référence médicale auprès de ce cabinet qui a également accepté de recevoir en urgence deux autres résidents pour lesquels nous travaillons le transfert des dossiers médicaux vers ce cabinet.

Treize résidents sont suivis par des médecins généralistes exerçants dans des secteurs éloignés de la maison relais. Pour la plupart d’entre eux, l’éloignement géographique du service médical constitue un frein à la poursuite des soins. Aussi, l’équipe se met à disposition pour accompagner ces résidents à leur consultation ou mettre en place un VSL en accord avec le médecin.

Éléments d’observation sanitaires

Nous observons pour chacun des résidents de la maison relais des difficultés importantes de santé souvent liées à des conduites addictives présentes depuis de nombreuses années.

L’importance de la consommation d’alcool et de stupéfiants   : L’alcoolisme chronique.

En 2019, 90% des résidents présentaient une addiction à l’alcool. Cinq d’entre eux ont engagé des soins via des temps d’hospitalisation.

Les hospitalisations dans le cadre de cure de sevrage ont été travaillées durant plusieurs mois avec deux résidents. Il s’agissait pour l’un de préparer son entrée en EHPAD, effectuée en janvier 2019 et pour le second, d’envisager une prise en charge à la Baronnais.

Trois résidents, de par la dégradation importante de leur état de santé, engagèrent des sevrages dans le cadre d’une urgence sanitaire.

La réussite de ce type de soins est d’autant plus compliquée pour les résidents qu’ils se trouvent confrontés lors de leur retour à domicile, à la consommation du voisinage.

La consommation régulière de stupéfiants.

Malgré la vigilance de l’équipe, l’utilisation de ce type de produits a augmenté depuis ces trois dernières années notamment concernant le cannabis et la résine de cannabis dont la consommation régulière voire quotidienne existe pour 41% des résidents présents en 2019. Son usage est souvent associé à un traitement médicamenteux et /ou de l’alcool.

Les troubles associés.

Une consommation chronique et excessive d’alcool occasionne de nombreux dégâts physiologiques et neurologiques chez les résidents concernés tels que des troubles et des maladies digestives, des altérations de la mémoire et de motricité.

Des pathologies consécutives à cette consommation se sont déclarées telles que l’hypertension, le diabète, des fibroses hépatiques, cancer du foie, artérite des membres inférieurs.

Les pathologies psychiatriques

Neuf résidents bénéficient d’un traitement et cinq ont un suivi médical pour des troubles psychiatriques.

Nous constatons que pour ce type de trouble, l’observance du traitement est d'autant plus compliquée lorsqu'une consommation d'alcool y est associée. Aussi le passage quotidien d’infirmiers libéraux est présent pour la majorité de ces résidents. Les services du CMP, l’ELPP et du SAMSAH interviennent également auprès d’eux.

Nous observons également pour d’autres résidents, d’importants troubles de l’humeur type dépression ou démence.

En 2019, nous avons assisté à des situations de mise en danger de résident liées à un état de

« crise » :

- déambulations sur la voie publique,

- jets d’équipement ménagers par-dessus les coursives, - nuisances sonores nocturnes  (tapage aux portes, cris…), - nombreuses chutes dans les logements et sur la voie publique,

- immobilisation dans les logements consécutive à des intoxications alcooliques et médicamenteuses qui ont conduit à l’interpellation des services d’urgence médicale,

- épisodes de désorientation spatio-temporelle majeurs qui ont été aggravés par le déménagement.

Quatre résidents souffrent de ce type de troubles et pour lesquels le dispositif de la maison relais n’est plus assez sécurisant. En ce sens nous travaillons (ou avons travaillé) avec les partenaires en place (associations tutélaires, service Intreface, SAMSAH)  des orientations vers d’autres lieux de vie :

- un résident, âgé de 60 ans est entré au sein d’un EHPAD de l’agglomération nantaise

- deux résidents bénéficient d’orientation MDPH vers des foyers de vie et foyer d’accueil médicalisé

- un résident qui était dans l’attente de la mise en place d’un système de géolocalisation avant l’entré en EHPAD (avec dérogation d’âge) est décédé lors d’un épisode d’égarement dans la ville.

Les handicaps physiques et psychiques

13 résidents sur 21 soit 72 % des résidents présents en 2019 bénéficient d’une reconnaissance de la MDPH avec un taux d’invalidité variable.

Maintien des ressources et veille budgétaire

Les hôtes de maison sont vigilantes à ce que les résidents perçoivent de manière continue leurs ressources. Elles veillent notamment au renouvellement et à l’ouverture dans les temps impartis de leurs droits  (l’AAH, RSA, pension de retraite) afin d’éviter toute interruption de versement.

La continuité de perception et l’ouverture des droits est d’autant plus importante que les résidents ne disposent pour la plupart d’aucune épargne ou réseau relationnel aidant pour pallier l’absence de ressources.

Les hôtes de maison consacrent également des temps individuels à l’organisation budgétaire : -étude du budget,

-soutien à la prise de repère pour les paiements et pour l’assurance des besoins de 1ère nécessité, -contact avec les créanciers,

-accompagnement vers les établissements bancaires,

-orientation vers le service social du CCAS, Centres Médico-Sociaux, Unité RSA, Retravailler

Lorsque cet accompagnement ne permet plus la garantie de l’assurance des besoins fondamentaux et que la situation financière se dégrade continuellement, les hôtes de maison orientent les résidents vers des mesures d’accompagnement plus encadrées telles que les MASP ou les mesures de protection juridique.

Au total, dix résidents bénéficient d’une mesure de protection juridique, huit sont sous curatelle renforcée et deux sont sous tutelle. En 2019, nous avons sollicité avec l’accord d’un résident, la mise en place d’une curatelle renforcée.

Les ressources perçues par les résidents sont constituées, pour la majorité, de minimas sociaux.

- 61% des résidents sont allocataires de l’AAH, - 21,7% des résidents sont allocataires du RSA,

- 13% des résidents perçoivent une pension de retraite, - 4,3% des résidents perçoivent une pension d’invalidité.

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