• Aucun résultat trouvé

L’évolution du tourisme balnéaire dans l’Angleterre poste 2 ème guerre

CHAPITRE 4. L’évolution des stations touristiques lais et relais des cycles des stations

5.1. La période 1910-1930 et l’évolution des deux stations (phase du développement et consolidation)

5.4.2. L’évolution du tourisme balnéaire dans l’Angleterre poste 2 ème guerre

Pendant cette même période initiale d’ après guerre ; en Angleterre, le tourisme balnéaire a continué à rester la forme de tourisme la plus prisée par les britanniques. La décennie suivant la deuxième guerre mondiale a connu le plein emploi en Angleterre. Cette époque, allant des années immédiatement après la guerre jusqu’au début des années 1960 a été la période glorieuse pour les stations balnéaires anglaises. C’était aussi l’époque précédant le tourisme de masse anglais vers la méditerranée et peu de compétition existait au niveau international. Ce qui a assuré le bonheur des stations balnéaires anglaises à cette époque était la pleine utilisation des congés payés par les touristes nationaux. L’impact était une aubaine pour les stations balnéaires- 11 millions de travailleurs parmi une population de 18,5 millions d’employées gagnant moins de £250 par an avaient droits aux congés payés (Perkin, 1990). Le fait que la plupart des vacanciers de l’époque prenaient le train assurait un marché captif

87 aux stations balnéaires où le touriste britannique était obligé de s’amuser sur le lieu de

vacances tout en prenant part dans les activités proposées sur place. Dans les années 1960, la construction de nouvelles routes et l’omniprésence de la voiture en Grande Bretagne, suivi d’un déclin dans la popularité du chemin de fer allaient changer cette donne.

Tableau 7- Les vacances des Britanniques – séjours de 4 nuits ou plus

L’année 1951 1955 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 Touristes en millions En Grande Bretagne 25 25 30 31 30 30 30,5 34,5 34 37,5 40,5 40,5 40 A l'étranger 1,5 2 5 5,5 5 5 5,75 5,75 7,25 8,5 8,25 6,75 8 Total 26,5 27 35 36,5 35 35 36,25 40,25 41,25 46 48,75 47,25 48

Source : British National Travel Survey, 1976 5.5. Le déclin du tourisme balnéaire anglais

La popularité de la station balnéaire anglaise n’a pas duré éternellement, au moins en ce qui concerne l’activité touristique. Au Royaume-Uni par exemple, la fréquentation touristique des stations balnéaires par des vacanciers anglais a connu une forte baisse à partir des années 1970. Les séjours de 4 nuits ou plus sur le littoral britannique sont passés de 82% de séjours en 1972 au 58% de séjours en 1993. Cette baisse est principalement due à l’augmentation du nombre de britanniques partants en vacances à l’étranger. Il est intéressant de noter qu’en Angleterre comme dans d’autres pays d’Europe d’après guerre, (dès les années 1960), la manière de voyager pour le vacancier avait significativement changé. Il est devenu plus commode de prendre sa voiture que de voyager en train. En Angleterre, le nombre d’utilisateurs de train a baissé de 1090 millions en 1950 à 1037 millions en 1960. Cette baisse s’est accentuée pour en arriver à 865 millions d’utilisateurs de train en 1964 et 754 millions en 1972. Pendant la même période, le nombre de voitures particulières est passé de 2 257 843 en 1950 à 5 525 828 en 1960. Ce chiffre a plus que doublé pour atteindre 11 515 000 en 1970 et 13 639 000 en 1974 (Demetriadi, 1997, Wales Tourist Board, 1994). L’esprit de liberté qui a assuré la possession d’une voiture a aussi assuré l’omniprésence des vacances de courtes durées voir un nombre augmentant des visiteurs partout dans les stations britanniques. Grace à

88 la voiture personnelle, les départs en vacances sont devenus plus fréquents. Souvent, il y avait les vacances principales d’au moins quatre nuits sur place et d’autres séjours ou excursions de courtes durées.

Un nombre important de vacanciers ont investi dans les campings cars ou des caravanes. Walvin (1978) nous dit que 4,5 millions de britanniques ont utilisé des caravanes à la fin des années 1960. Ceci a été accompagné par l’utilisation des« self- catering accommodations» ou des campings par un nombre important de voyageurs britanniques.

La baisse des vacances au bord de la mer a continué dans les années 1980. Le pourcentage des Britanniques prenant leurs vacances de 4 nuits ou plus au bord de la mer est passé de 82% en 1972 à 58% en 1993. Cooper (1997), en utilisant des chiffres fourni par le Wales Tourist Board nous dit qu’entre 1978 et 1988, il y avait une baisse de 39 millions de touristes dans les stations balnéaires britanniques. Pour quelques stations côtières, ces chiffres

représentaient une baisse de fréquentation de plus de la moitié de leurs vacanciers. Le tourisme balnéaire anglais se concentre actuellement dans les six premières destinations côtières ; chacune attirant plus d’un million de touristes par an. En contraste, les autres 70 petites stations balnéaires ont vu leur nombre de touristes baisser à une moyenne de 2000 par semaine (Cooper, 1997). Le touriste anglais s’est fait rare sur la côte britannique. Il se déplace plus en plus loin des stations côtières britanniques ou s’offre d’autres possibilités de vacances en Grande Bretagne- les vacances culturelles dans les villes anglaises ou d’autres attractions loin de la mer considérée plus froide que la mer sud- méditerranéenne qu’ il a l’habitude de fréquenter.

89 Illustration 33: Changement (en %) dans le part de marché des stations balnéaires Britanniques entre 1979 et 1988 (Cooper, 1997).

Illustration 34: Une baisse dans le nombre des nuitées passées par les touristes dans les stations balnéaires anglaises (en millions) (Cooper, 1997).

Nui es en mill ion s L’année 1980 1979 1981 1982 1983 100 200 180 160 140 120 80

35

30

90 5.6. Le besoin de se réinventer : les cas de Bournemouth et de La Baule

Bournemouth et la région du sud-ouest de l’Angleterre sont restées populaires parmi

les touristes anglais pendant la période allant jusqu'à la fin des années 1970. En 1970 par exemple, 22% des britanniques ont pris leurs vacances principales sur la côte du sud-ouest de l’Angleterre. C’était significativement plus important que les 14% qui y avaient séjournés en 1951. Pendant cette période, la partie sud-est de l’Angleterre comprenant Douvres, Margate, Ramsgate et d’autres stations dans le Kent ont connu un déclin passant de 13% des vacanciers britanniques en 1951 à 9% en 1970.

Il est fort probable que chaque station passe par le cycle que Butler nous a décrit. Avec les données statistiques de fréquentation touristique et leur évolution dans le temps, on pourra déterminer la popularité d’une station (les deux étant liés). Ceci pourrait aider à placer la station touristique sur la courbe décrite par Butler. Par exemple, si les acteurs dans le tourisme déterminent qu’une station commence à connaître le stagnation ou un déclin dans sa fréquentation touristique, il faudra mettre en place des activités ou des attractions qui pourraient amener un regain de popularité et fréquentation touristique à la station. C’est ce que décrit Church (2000) dans son étude sur la diversification de l’économie dans les zones côtières et le rôle de tourisme. Church cite l’exemple des villes qui ont mis en place dans les années 1990 des infrastructures et des activités touristiques pour donner un renouveau aux zones côtières- exemples de Baltimore ou de Boston, aux Etats-Unis ou de Portsmouth en Angleterre. Dans ces villes, l’investissement public a stimulé et apporté un regain en popularité touristique à la suite de l’investissement privé. La vitesse économique créée assure le développement de toute la région- des activités économiques; la construction des bureaux et des résidences reprennent à nouveau.

Toutes les villes qui ont connu ces activités de régénération ne connaissent pas un regain en popularité similaire. Church (2000) a noté de l’intérêt varié selon la situation géographique de la station. Il cite Boyer (1992) qui dit… « des stations balnéaires sont en train de retrouver leur front de mer industriel abandonnée ou de la ville ancienne pas très à la mode. Ils ont rendu compte de l’énorme potentiel de ces lieux et les transforment en attractions touristiques, des lieux de spectacle ou des promenades intéressants. Tous ces lieux deviennent des sites d’intérêt touristiques- car y sont installés des restaurants et des architectures modernes». Un très bon exemple de ce genre de construction serait l’intérêt porté par la ville de Bournemouth à la jetée sur la mer et son utilisation comme lieu

91 d’embarquement par les bateaux amenant des touristes dans les villes portuaires avoisinantes de Poole ou Swanage. Un théâtre, construit au bout de cette jetée, accueille des pièces de théâtre ou des divertissements variés.

A partir des années 1970 la plupart des stations balnéaires britanniques ont été obligé de se réinventer pour survivre leur abandon par le vacancier anglais qui jadis voyageait en masse vers la mer. Bournemouth a ouvert des centres d’apprentissage de la langue anglaise

ainsi que des pôles universitaires, des véhicules pour attirer des milliers de jeunes étudiants à la ville.