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Les causes de la ruée résidentielle vers la mer en Angleterre

CHAPITRE 4. L’évolution des stations touristiques lais et relais des cycles des stations

5.1. La période 1910-1930 et l’évolution des deux stations (phase du développement et consolidation)

5.3.1. Les causes de la ruée résidentielle vers la mer en Angleterre

Entre 1901 et 1951, la proportion de retraités a quasiment doublé en Grande Bretagne. Ce chiffre a atteint 7,5 millions en 1971. Une bonne partie de ces retraités avaient suffisamment de ressources financières pour s’offrir une retraite paisible au bord de la mer. L’attractivité des stations balnéaires était un facteur primordial dans le choix du lieu de retraite- car c’était dans cette station que le retraité allait passer le reste de sa vie. Un autre facteur important était l’accessibilité de la station- car le retraité voulait être en contact avec sa famille malgré son choix de déménager au bord de la mer. Les stations de Worthing, Hastings, Hove et Bournemouth sont ainsi devenues les stations balnéaires les plus connue où, vers l’année 1951, entre 43 ,6 % et 49,4 % des résidents étaient des retraités (Walton, 1997). C’est ainsi que beaucoup de stations balnéaires ont vu une forte majorité des personnes de plus de 65 ans parmi ses résidents et une minorité de personnes de moins de 15 ans. Elles avaient aussi plus de femmes résidentes que des hommes (l’espérance de vie étant plus élevée pour les femmes).

Cette popularité des stations balnéaires parmi des personnes âgées a continué plus tard, quand les stations de bord de mer promouvaient leurs mérites avant la saison touristiques- en proposant des vacances aux tarifs réduits aux retraités au mois de mai.

Une autre raison qui attirait des populations vers la mer était le nombre d’activités que le citadin pouvait pratiquer au bord de la mer. Les années 1920 et 1930, suivant la grande guerre, ont vu des investissements significatifs de la part des municipalités locales des stations côtières dans l’infrastructure touristique. On a construit des promenades, des parcs et jardins, des pavillons, des piscines, des solariums, des beaux hôtels, des murs pour protéger la côte et des habitations et on a investi dans les plans de développement de la station. Bournemouth avait beaucoup de ce type d’infrastructure déjà en place au début du 20ème siècle. Tous ces investissements ont donné une impression d’une meilleure qualité de vie sur la côte, au vacancier ou à l’investisseur potentiel.

84 5.4. Les années 1950 au 1974 : un quart de siècle de tourisme populaire- l’âge d’or

des stations touristiques françaises comparé au déclin graduel des stations britanniques (Phase Consolidation ou Stagnation selon Butler, 1980) 5.4.1. Les avancées des trente glorieuses

Pendant la période d’après-guerre, le ‘paysage’ des stations balnéaires s’est modifié. L’époque des trente glorieuses a fait connaître ses effets sur les stations côtières. La principale raison pour ce fait est la prise en compte des logiques touristiques qui s’inscrit dans une préoccupation très générale de développement de la société française. Encore très rurale à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la France s’urbanise et s’industrialise à un rythme soutenu. Dans cette perspective, le « droit aux vacances » constitue l’indispensable contrepoint d’une vie urbaine plus intense et plus exigeante qu’autrefois. Il représente aussi un enjeu économique de première grandeur. Pour toutes ces raisons, le développement touristique figure parmi les objectifs de la politique d’aménagement du territoire qui doit adapter l’espace national aux nécessités d’une modernisation accélérée. Picon et Prelorenzo (1999) nous rappellent que l’idée d’un « droit aux vacances » est largement répandu dans les différentes couches sociales en France. Mais autour de cette révolution sociale, l’avancée économique du pays ou du continent entier, suivant la guerre, influe sur presque tous les aspects de vie des français (et des européens).Ces influences sont directes ou indirectes. L’agriculture, l’industrie, le tourisme, rien n’était négligé par l’état pour assurer la réussite de la France. La plus grande opération d'aménagement du territoire conduite en Europe depuis la seconde guerre mondiale fut menée en France (Michaud, Jean Luc 1992).

Les résultantes avancées économiques et sociales suivant la guerre 1939-45 ont largement influencées les stations touristiques, notamment les stations balnéaires. Quelques stations se sont vues absorbées leur fonction de tourisme par la fonction industrielle (Boulogne sur mer en France ; Southampton, Portsmouth en Angleterre) alors que d’autres se sont diversifiées pour assurer une continuité de l’essor touristique. Par conséquent de nouveaux axes stratégiques ont du être travaillés.

Par exemple, les stations balnéaires ont du assurer la mise-en place des événements récurrentes- culturels ou sportifs tout au long de l’année et non seulement pendant la période estivale. Ceci pour surmonter la rude concurrence des alternatives de loisirs proposées aux touristes. Quelques exemples réussis sont le développement d’un sport (voile à La Baule, Surf à Biarritz), les conférences des partis politiques (La Rochelle, Bournemouth), les festivals

85 de films (Cannes, Deauville, Biarritz).

La période après la deuxième guerre mondiale a vu s’accroître la partie ‘tertiaire’ de l’économie mondiale. L’agriculture a vu sa partie de la population employée diminuer grâce aux progrès technologiques et les moyens de production en masse; l’industrie après un essor initial en production, se voit actuellement une transformation vers les centres de production de bas coûts; au contraire, les catégories liées aux activités tertiaires sont devenues majoritaires et elles continuent à s’accroître fortement (Noin, 1996). Ces changements ont bouleversé le territoire et des régions autour du monde. Une partie très importante de la population vit et travaille dans les agglomérations urbaines. D’immenses auréoles urbanisées se sont formées autour des plus grandes d’entres elles. La mobilité apportée aux populations grâce aux moyens de locomotions rapides et leur très large diffusion a assuré l’agrandissement des zones d’influences des plus grosses villes. En France, plus de quatre français sur cinq habitent aujourd’hui dans les villes ou dans leurs voisinages. Picon et Prelorenzo (1999) et plusieurs autres auteurs ont posé la question de l’influence de Jean –François Gravier (1964) et son idée d’un Paris gigantesque qui écraserait toute Provence dans Paris et le désert Français. Si on examine la carte des agglomérations moyennes et grandes, c’est la taille de Paris qui est frappante. Selon Noin (1996), après Paris, on observe les villes nombreuses et rapprochées du Nord faisant partie de l’espace économique Parisien. A la suite viennent la Lorraine, l’Alsace (faisant partie du modèle Rhénan), la région Lyonnaise, et enfin le long de la façade Méditerranéenne (Juillard & Nonn, 1976). Le semis des villes est beaucoup moins dense dans l’Ouest (où se situe La Baule) et le Sud-Ouest. On peut aussi noter les vides relatifs à l’est et au sud du Bassin Parisien (Noin, 1996).

Picon et Prelorenzo (1999) nous disent que la France a plus changé depuis la Seconde Guerre mondiale qu’au cours des deux siècles précédents qui avaient pourtant enregistrés les effets de la première révolution industrielle.

86 Tableau 6 : Les zones du peuplement industriel ou Urbain (ZPIU)- le cas français

L’année Population des zones

urbaines (en millions d’hab.)

Part de la population vivant dans les zones urbaines (en %)

1962 35,7 77,3 1968 39,3 79 1975 42,7 81 1982 44,4 81,8 1990 46,7 82,5 Ref : Noin, 1994, pp 26

Suivant la deuxième guerre, à coté des hauts- fonctionnaires, des économistes, des géographes et des sociologues, les architectes ont aménagé le territoire, en favorisant la reconstruction. Ils ont conçu des villes nouvelles et planifié des projets d’économie- aménagement pour les années à venir. Les sociologues ont été consultés avec beaucoup plus de régularité après la crise de 1968, qui a mis en question et des fois montré l’insatisfaction assez généralement ressentie devant l’absence de concertation avec la population : caractéristique des grandes opérations des années cinquante- soixante. Girard, L (1952) a même comparée ce malaise dû à un autoritarisme qui caractérise ces opérations avec la politique des travaux publics sous le Second Empire.