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L’évolution de l’occupation du sol

Dans le document Communauté métropolitaine de Montréal (Page 178-184)

La région métropolitaine : évolutions

4.3 LE DÉVELOPPEMENT URBAIN

4.3.2 L’évolution de l’occupation du sol

Pendant la période 1960-1975, la croissance démographique, amplifiée par la diminution de la taille des ménages, conduit à une extension de l’aire urbanisée, phénomène accompagné et renforcé par le développe-ment parallèle du réseau routier. Après 1975, les mesures de protection du territoire agricole, l’arrêt dans la construction d’autoroutes et le ralentissement démographique limitent le rythme d’expansion de l’aire urbanisée, sans toutefois l’arrêter. Si cet étalement est réel, il est cepen-dant relativement limité en regard des tendances nord-américaines.

Aujourd’hui, la région reste particulièrement dense, comme on le verra plus loin.

Dans l’avenir, la faible croissance démographique n’annonce pas de pression généralisée sur la consommation d’espace : théoriquement, les besoins pourraient être globalement satisfaits par les espaces vacants actuels situés à l’intérieur de la zone urbanisée. Les enjeux seront plutôt locaux. Pour mieux les comprendre, il sera intéressant d’approfondir ultérieurement l’évolution du marché résidentiel et de la structure commerciale.

Ce phénomène d’étalement urbain n’est pas homogène dans l’espace; il ne se pro-duit pas de façon continue, du centre vers la périphérie. L’urbanisation se développe selon une logique propre à chaque fonction. Les industries sont attirées par les axes autoroutiers près desquels on favorise la création des parcs indus-triels. Les autoroutes, particulièrement les échangeurs, sont attractives pour les centres commerciaux à la recherche d’une visibilité et d’une accessibilité régionale. Les attraits fiscaux et environnementaux de la banlieue pour les jeunes ménages influent sur le développement résidentiel. Les municipalités, dont les revenus proviennent essentiellement de la base foncière, doivent attirer la construction domiciliaire et les implantations industrielles. Bien que coûteuse, l’expansion du périmètre urbanisé est une conséquence de ces logiques économiques, qu’elles soient privées ou publiques.

Au cours des trente dernières années, l’aire urbanisée totale de la région de Montréal est multipliée par un facteur de 2. La croissance est cependant plus forte durant la période 1960-1975 (croissance moyenne annuelle de 2,6%, contre 1,8%

entre 1976 et 2001). L’espace occupé par la fonction résidentielle double durant la même période (facteur de 2,22), alors que les aires affectées aux usages indus-triels sont multipliées par un facteur de 2,17. La fonction commerciale triple son espace dans l’aire métropolitaine, tout comme les autres usages (dont les espaces verts). La fonction résidentielle augmente quelque peu son importance relative dans l’aire urbanisée métropolitaine, passant de 50,8% à 55,8% de la superficie du territoire urbanisé.

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Répartition des superficies occupées par les usages dans la RMR de Montréal

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Répartition des superficies occupées par les usages dans la RMR de Montréal, 1971-1997

« Dire que Montréal a grandi veut simplement dire que la surface vouée aux usages urbains a augmenté. L’usage résidentiel est bien sûr le plus important en termes absolus, mais les usages commer-ciaux et industriels le surpassent en termes de croissance relative.

Durant le dernier tiers du vingtième siècle, dans tous les grands secteurs de la région métropolitaine, les superficies des trois fonc-tions ont augmenté beaucoup plus rapidement que ne l’a fait la population. En d’autres mots, la consommation d’espace par per-sonne et par emploi a très fortement augmenté 28

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0 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000 70 000

1971

Résidentiel Commercial Industriel Autre

1997

28 Tiré du document :Forme urbaine, développement métropolitain et mobilité des personnes, version 1971

74 988 109 020

50,8% 39 707 53,0% 60 800 55,8%

6,6% 5 365 7,2% 7 570 6, 9%

12,4% 10 643 14,2% 14520 13,3%

30,2% 19 272 25,7% 26 130 24,0%

208 828 182 501

Territoire 1976 1997

Superficie urbanisée Totale (ha) Résidentiel (ha) Commercial (ha) Industriel (ha) Autre (ha)

Territoire agricole RMR (ha) 53 850 27 358 3 551 6 679 16 262

(1) (1) donnée de 1981

(2) donnée de 1991

(2)

162

Entre 1971 et 1996, la densité de l’aire urbanisée chute significativement. La den-sité de population calculée sur le territoire résidentiel baisse de 45%, passant de 10 027 à 5 471 personnes au km2. La baisse de densité des ménages est beaucoup moins dramatique mais néanmoins importante, passant de 2 947 à 2 206 ménages au km2, soit une réduction de 25%. Cette baisse dans la densité résidentielle s’ex-plique par la part croissante de l’habitat unifamilial dans le parc des logements métropolitains et par la réduction de la taille des ménages qui passe de 3,4 à 2,5 entre 1971 et 1996. La proportion des maisons unifamiliales passe de 23,7% en 1971 à 37,2% en 1996.

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Densités des usages dans la RMR de Montréal, 1971-1997

685 71/71 708 1,03 81/76 830 1,21 96/97

201 71/71 257 1,28 81/76 335 1,66 96/97

220 71/71 304 1,38 81/76 362 1,65 96/97

5 039 71/71 3 846 0,76 81/76 3 051 0,61 96/97

1 497 71/71 1 372 0,92 81/76 1 230 0,82 96/97

1 637 71/71 1 624 0,99 81/76 1 331 0,81 96/97

10 027 71/71 7 142 0,71 81/76 5 471 0,55 96/97

2 947 71/71 2 590 0,88 81/76 2 206 0,75 96/97

8 618 71/71 7 609 0,88 81/76 6 566 0,76 96/97

Territoire total Personnes/km2 Ménages/km2 Emplois/km2 Territoire urbanisé

Personnes/km2 Ménages/km2 Emplois/km2

Territoire des usages Personnes/km2 résidentiel Ménages/km2 résidentiel Emplois/km2 industrie & commerce

1960-1975

Territoire 1976-1990 1991-1997

À Montréal, les usages commerciaux et industriels et l’usage résidentiel ont connu une faible augmentation en termes de superficie occupée. Le nombre total d’hectares de ces fonctions a progressé d’environ 23%. Bien que Montréal rassemble plus de 54% de la population de la CMM, celle-ci utilise environ 30%

de la surface résidentielle. Tout comme le logement, l’industrie et le commerce à Montréal utilisent moins d’espace qu’en banlieue et ce malgré le fait que Montréal regroupe plus de 70% de l’emploi de la région. Ainsi, pour ces trois usages, la banlieue alloue des superficies beaucoup plus grandes qu’à Montréal.

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Utilisation du sol de l’île de Montréal, 1971-1997

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Utilisation du sol, 1971-1997 : Montréal

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Montréal 1971 1997 Variation 71-97

ha ha ha %

15 623 18 330 2 707 17%

Commercial 2 373 2 630 257 11%

Industriel 5 630 5 980 350 6%

Autre 9 552 13 760 4 208 44%

Total 33 178 40 700 7 522 23%

Résidentiel

0 2 000 4 000 6 000 8 000 10 000 12 000 14 000 16 000 18 000 20 000

1971 Résidentiel 1997

Commercial Industriel

Autre

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La croissance de la zone résidentielle dans les couronnes, entre 1971 et 1997, a été extensive, puisque le nombre d’hectares par personne (ou par milliers de per-sonnes) y a été multiplié par deux. La construction de maisons individuelles en grand nombre caractérise le type de développement des deux couronnes.

Les surfaces industrielles dans les couronnes ont connu une forte croissance durant cette période, passant de 182 ha à 2 680 ha dans la couronne Nord et de 553 ha à 4 720 ha dans la couronne Sud.

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Utilisation du sol, 1971-1997 : couronnes Nord et Sud Couronne Nord

Couronne Sud

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Utilisation du sol des couronnes Nord et Sud, 1971-1997

1971 1997 Résidenti

el Commercial

Industriel Autre 14 000 12 000 10 000 8 000 6 000 4 000 2 000 0

Couronne Nord 1971 1997 Variation 71-97

ha ha ha %

Résidentiel 2 327 13 170 10 843 466%

Commercial 217 1 600 1 383 637%

Industriel 182 2 680 2 498 1373%

Autre 832 6 110 5 278 634%

Total 3 558 23 560 20 002 562%

Couronne Sud 1971 1997 Variation 71-01

ha ha ha %

Résidentiel 4 901 21 710 16 809 343%

Commercial 505 2 480 1 975 391%

Industriel 553 4 720 4 167 754%

Autre 2 078 6 870 4 792 231%

Total 8 037 35 780 27 743 345%

25 000

20 000

15 000

10 000

5 000

0

1971 1997 Résidentiel

Commercial Industriel

Autre

Le territoire de Laval a connu une progression beaucoup faible que les couronnes.

En 30 ans, Laval a augmenté son territoire urbanisé d’environ 26%, passant de 9 000 ha à près de 12 000 ha. Les usages industriel et commercial ont plus que doublé sur le territoire de Laval alors que la fonction résidentielle a augmenté d’un peu plus de 68%.

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Utilisation du sol du territoire de Laval, 1971-1997

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Utilisation du sol, 1971-1997 : Laval

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Laval 1971 1997 Variation 71-97

ha ha ha %

Résidentiel 4 507 7 590 3 083 68%

Commercial 456 860 404 89%

Industriel 314 1 140 826 263%

Autre 3 800 1 820 - 1 980 -52%

Total 9 077 11 410 2 333 26%

1971 1997 Résidentiel

Commercial Industriel

Autre 7 000 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 0 8 000

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Les impacts des perspectives de croissance sur le développe-ment du territoire de la région métropolitaine de Montréal L’estimation des besoins en espace associés à la croissance anticipée jusqu’en 2021 dans la région de Montréal est basée sur les données suivantes :

• Les données sur les superficies d’occupation du sol sont fournies par le ministère des affaires municipales et de la métropole (MAMM) dans le Cadre d’aménagement et orientations gouvernementales pour la région métropolitaine de Montréal:

- territoire construit en 1997 : 1114,5 km2 - territoire urbain « résidentiel » en 1997 : 608,0 km2

• Le scénario de croissance des ménages est produit par l’Institut de la statis-tique du Québec et présenté dans le Cadre d’aménagement et orientations gouvernementales pour la région métropolitaine de Montréal, élaboré par le MAMM.

- projection du nombre de ménages (2001-2021) : 275 193

• Le scénario de croissance de l’emploi provient du rapport Perspectives d’em-ploi sectoriel dans la RMR de Montréal et ses sous-régions(hypothèse : taux de croissance selon Informatica, sans correction pour les conditions régionales), considéré comme optimiste par Fernand Martin, dans Un scé-nario de croissance pour la Rive-Sud, pour la Commission de consultation sur l’amélioration de la mobilité entre Montréal et la Rive-Sud, mai 2002 : - projection du nombre d’emplois (2001-2021) : 364 000

• En se basant sur les densités moyennes observées pour l’ensemble du terri-toire de la région métropolitaine de Montréal et sur les prévisions de crois-sance précédentes, on estime que, pour la période 2001-2021:

- la consommation d’espace

associé à la fonction résidentielle : de 100 à 125 km2 - la consommation d’espace

associé aux emplois : de 40 à 50 km2

- la consommation d’espace totale de 140 à 175 km2jusqu’en 2021.

La superficie de terrain vacant établie par le MAMM en 1997 était de 400 km2. Pour 2001, on estime qu’il resterait environ 350 km2de terrain vacant. Ainsi, les prévisions de croissance indiquent que seulement de 40% à 50% des terrains vacants seraient consommés d’ici 2021 et que, théoriquement, elles n’annoncent

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