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L’évolution en bassins fermés a accentué l’endoréisme et une forte salinité

L’évolution en bassins fermés qu’expliquent les mouvements tectoniques récents et que maintient l’aridité du climat, soustrait à l’espace utilisable de vastes zones en faisant des aires inondables. L’absence d’écoulement exoréique et les difficultés d’écoulement à l’est sont à l’origine de la stérilisation de vastes espaces autour des sebkhas et des lacs. La sebkha d’Oran est une vaste étendue entourée de terrains semi-marécageux étroits au Nord et large au Sud. L’évaporation qui a pour conséquence l’augmentation de la concentration des eaux en sels y est intense, d’autant plus que la nappe circule à 1-2 m au dessous de la surface du sol. Selon l’étude SOLETANCHE, les débits évaporés par cette auréole de terrains semi-marécageux s’élèvent à 50 hm3/an alors que les eaux de ruissellement qui atteignent la sebkha varient entre 15 et 20 hm3/an. Les eaux des oueds issus du Djebel Tessala s’infiltrent en grande partie et assez rapidement dans les zones d’épandages mais n’atteignent pas du fait même du substrat imperméable (marnes et argiles). Ces bas fonds (on trouve les mêmes autour de l’ensemble des sebkhas et daiat de la région) sont couverts de formations argilo-sableuses très salées et portant une végétation halophile. Les encroûtements gypseux y sont fréquents. La salure trouve son origine dans plusieurs sources. Les oueds qui descendent des chaînes telliennes et les massifs et collines locaux se chargent de sels en traversant les marnes et argiles messéniennes presque toujours salifères et gypsifères dont ils captent les sources. Les formations pliocènes et quaternaires sont également souvent salifères. Ces mêmes marnes messéniennes et récentes se retrouvant en profondeur dans les plaines. L’eau infiltrée se charge à leur contact de sel et en remontant par l’effet de capillarité, imprègnent les couches traversées.

34 Conclusion du chapitre 2 : les reliefs jouent le rôle de réservoir d’eau, favorisant le ruissellement et l’infiltration

La morphologie de la région littorale de l’Ouest Algérien est caractérisée par l’hétérogénéité et à la diversité des grands ensembles. En allant d’Est en Ouest, les plateaux d’Arzew et d’Oran surplombent la Méditerranée. Ces surfaces planes légèrement ondulées sont ponctuées par des zones de dépressions où s’accumulent les eaux de drainage constituant des sebkhas (sebkha d’Oran), salines (salines d’Arzew), lacs (lac de Telamine), des lagunes, des marais (la Macta), ou des plaines (plaine de la Mléta, d’El Habra, les Andalouses....). Ces ensembles sont bordés par des monts allant de Beni Chougrane au Sud-Est, les Tessala au Sud-Ouest, formant une chaîne orientée Sud-Ouest/Nord-Est favorisant le ruissellement des eaux, ainsi que les massifs littoraux au Nord (tel que Dj. Murdjadjo, Khar, les monts d’Arzew, Dj. Eddis....), formant un contact brutal avec la mer par des falaises, des corniches, des plages rocheuses, ainsi que la présence d’oueds exoreiques (Oued Mactaa). Le tout dessine une frange côtière particulière constituée de golfe (Arzew), baies (Andalouses, Oran, Arzew) séparés par, des pics (Cap Carbon, Cap Falcon, Cap Blanc). Les études géologiques des plaines littorales oranaises ont mis en évidence une structure constituée par deux grands ensembles : un substratum anté-nappe constitué au nord par les massifs à schistosité autochtone (massif du Murdjadjo) et au sud par un complexe d’unités allochtones (ou nappes) des Monts du Tessalas. Les variations de faciès sont nombreuses et les épaisseurs très approximatives. D’autre part plusieurs niveaux peuvent être lacunaires. Les mouvements tectoniques compressifs sont dominants depuis le dépôt des formations post-nappe (Miocène). Les hypothèses actuelles concernant les structures géologiques montrent que la paléogéographie néogène se caractérise par la présence au niveau des Djebels Murdjadjo et des Tessalas par des dépôts littoraux aux faciès caractérisés par des variations latérales. Les calcaires récifaux messiniens qui forment un excellent réservoir sur les Djebels Murdjadjo, pourraient devenir plus marneux dès que l’on s’éloigne en direction de la sebkha. Ce littoral correspond essentiellement, du point de vue géologique, à une série de horsts et de grabens (cf. Figure N° 7). Il est formé de plateaux horizontaux ou inclinés à bords très escarpés. Les soubassements des plateaux les plus élevés correspondent aux horsts. Au Nord, ce sont des baies amples, celles d’Arzew-Mostaganem à l’Est et celle d’Oran-Mers El Kebir à l’Ouest. Cette dernière est plus découpée encore dans le détail par de petits reliefs (collines littorales) dominant la mer au Nord et la dépression au Sud. Dans les Monts du Tessala la densité du réseau de drainage est particulièrement élevée en raison de la nature marneuse des terrains. Celle-ci favorise le ruissellement, l’infiltration y est donc négligeable. Cette forte densité de drainage génère des crues rapides et puissantes sur les versants. Dans la plaine de la Mléta, les eaux de ruissellement provenant des reliefs s’infiltrent rapidement dès leur arrivée en plaine. Lors de forts épisodes pluvieux, plusieurs oueds se rassemblent pour donner l’oued Kef El Oglat qui se déverse dans la sebkha, tandis que les autres s’étalent sur les cônes de déjection et finissent par s’infiltrer. Dans le Murdjadjo le contraste est net entre le réseau hydrographique dendritique développé sur les schistes et le drainage de type rectangulaire imposé par la fracturation affectant les calcaires miocènes. L’infiltration est importante pour deux raisons : la nature lithologique de la couverture géologique favorable (calcaires) et la présence de failles qui drainent tout l’écoulement superficiel qui ira alimenter les nappes souterraines. Dans la région de Boutlelis, les terrains sont marno-calcaires. Le réseau hydrographique se rapproche de celui des Tessalas avec un ruissellement important qui s’écoule en majeure partie dans la sebkha en raison de l’importance des pentes.

L’évaporation et l’action de l’homme combinées accentuent la salure. Ainsi l’irrigation avec des eaux fortement chlorurées augmente le dépôt de sel. La salure des eaux est en augmentation. Selon l’étude de SOLETANCHE, la teneur en chlorure de la nappe de Brédeah est passée de 0,76 g/l en 1888, début de son exploitation à 1,65 g/l en 1906 et à 6 g/l en 1948.

Par ailleurs, la majorité des formations lithologiques ont, de par leur structure physique, une perméabilité assez faible. Les réserves en eaux souterraines de la région sont liées essentiellement aux nappes superficielles des formations plio-quaternaires et aux phénomènes karstiques des massifs calcaires littoraux.

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Chapitre 3. Les caractères lithologiques et la répartition spatiale des types

de nappes souterraines

Introduction

Dans la mesure où le maximum des eaux potentielles des plaines littorales oranaises sont souterraines, l’analyse des caractères lithologiques reste primordiale dans l’explication des nappes en vue de déterminer les possibilités de l’écoulement souterrain. Ceci nous permettra de mettre en exergue quelques remarques générales sur l’aptitude à la perméabilité des roches d’une part et la possibilité qu’ont les sols de jouer le rôle de réservoir aquifère d’autre part.

La détermination des ressources en eau et leurs disponibilités potentielles sont étroitement liées au comportement du régime hydrologique, dans sa conception la plus large: l'eau de surface, l'eau souterraine et la nature lithologique des couches. C'est pourquoi, nous consacrerons dans ce chapitre une analyse sur des données liées aux ressources en eau souterraine qui, plus que d'autres facteurs, déterminent la ressource en eau souterraine. Cette dernière est beaucoup plus difficile à appréhender que celle qui concerne des eaux de surface, en raison de la complexité du système hydrogéologique. Ce dernier constitue une ressource inégalement répartie en Oranie centrale. Nous tenterons de dresser une typologie des nappes, leurs caractéristiques, leurs distributions dans l’espace et enfin la possibilité de leur exploitation. L’estimation des volumes eaux souterraines reste très difficile, car l’on constate même l’absence totale de certaines mesures piézométriques.

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