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Partie I: Cadre conceptuel

Chapitre 3. Les changements climatiques: un enjeu en matière de migration et

3.1. L’émergence des concepts de migrants ou réfugiés environnementaux . 96

Aborder la question des migrations environnementales dans un souci de définition du migrant pour cause environnementale n’est pas une simple question théorique ni sémantique, l’enjeu étant beaucoup plus large, comme nous le verrons par la suite. Quel que soit la (ou les) cause (s), la migration renvoie au déplacement des individus d’un site résidentiel à un autre et ce, au moins pour une certaine période. Il s’agit donc d’un mouvement entre deux espaces au sein ou entre deux pays (Castles et Miller, 2003) qui fait référence à une certaine durée dans le

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changement de résidence et de conditions de vie. La durée est un critère important dans la spécification de la migration car elle entraîne « un changement de résidence principale et d’habitat » impliquant « une modification significative de l’existence sociale quotidienne du (des) migrants » (Levy et Lussault, 2003: 615). Le double critère de durée et de changement d’espace de vie (excluant donc le mouvement au sein d’une même aire géographique locale) permet de différentier la migration du concept plus général de mobilité. Celle-ci recouvre d’ailleurs une acceptation de plus en plus large car elle n’est pas considérée sous le seul aspect de la liaison entre un point de départ et un point de destination. Pour Kaufmann (2004 : 31), « la notion de mobilité renvoie à des significations multiples qui se réfèrent tantôt au déplacement dans l’espace, tantôt au déplacement dans l’espace social, tantôt au mouvement en termes virtuels ou en termes métaphoriques, tantôt aux personnes et aux marchandises, tantôt aux capitaux ou aux idées, etc. » Ainsi, la mobilité devient une métaphore pour décrire un phénomène qui ne se limite pas à la distance et à l’espace, elle s’insère dans des espaces circulatoires, ce qui expliquerait que les concepts traditionnels d’immigrant et d’émigrant laissent de plus en plus la place à celui de migrant (Cattan, 2009). Plus encore le concept de mobilité n’exclue pas les déplacements journaliers dans l’espace telle la mobilité pendulaire.

Pour ce qui est de la migration, on admettra, conformément à Levy et Lussault (2003 : 616) qu’elle ne se résume pas à un simple flux statistique mais qu’elle reflète un processus spatial qui évolue dans le temps et ce, à des rythmes plus ou moins rapides, selon la nature plus ou moins soudaine de la (les) cause(s). Ceci est particulièrement important lorsque l’on en vient à travailler – voir évaluer – les déplacements liés aux changements climatiques et plus généralement à l’environnement.

Comme le soulignent à juste titre Dun et Gemenne (2008: 10), il n’y a aucun consensus autour du concept de migration liée aux phénomènes environnementaux et/ou climatiques, ce qui expliquerait selon eux, l’abondance des termes employés pour désigner ce phénomène souvent présenté comme « nouveau ». Ils considèrent par ailleurs que « la variété de termes est non seulement gênante mais elle crée aussi la confusion »41. Deux questions découlent de ce constat général: d’une part, le concept, dans son sens général, est-il si récent? D’autre part, quelle est la signification et les enjeux du débat engagé autour du concept en lui-même?

41Parmi les termes les plus souvent employés, ces auteurs citent successivement les migrations environnementales, les migrations provoquées par les changements climatiques, les réfugiés environnementaux, ou écologiques, les migrants dus aux changements climatiques et migrants forcés par l’environnement.

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Partant du principe simple que la migration est une réponse à une situation problématique, la majeure partie des études sur les migrations au cours des deux derniers siècles a largement négligé la composante environnementale comme l’une des causes des déplacements de population. Si dans sa formulation des « lois sur la migration », E. Ravenstein (1885, 1889) affirmait que les principales causes étaient d’ordre économique (dixième Loi), expliquant d’ailleurs l’importance donnée par la suite aux mouvements du monde rural vers les centres urbains, il plaçait néanmoins le « climat peu attrayant » parmi les causes non négligeables des courants migratoires. Cette dimension climatique est souvent reprise pour expliquer les phénomènes très anciens de mouvements de population. Ainsi, est-il souvent mentionné que « les sociétés complexes d’Egypte et de Mésopotamie se sont constituées à partir des populations ayant fui les terres de parcours en voie d’aridisation pour gagner les zones riveraines » (Brown, 2008 : 23). C’est dans ce sens que la géographe E.C. Semple soulignait déjà en 1911 que de nombreux mouvements de population avaient été causés par la « recherche de terres meilleures, d’un climat plus doux et de conditions de vie plus faciles ».

Par-delà ces quelques références, il faut admettre que tout au long du XIXème et du XXème siècle, les nombreuses approches théoriques portant sur les migrations négligèrent la dimension climatique au profit des causes et motivations économiques tandis que l’accent est mis sur les migrations internationales. C’est ainsi que l’on verra se développer de multiples modèles basés sur les motivations individuelles des déplacements ou encore collectives (par exemple, à l’échelle de la famille dans l’approche de la New Economic Labour Migration, NELM). Le contexte socio-économique (voir politique lorsqu’est abordée la question des réfugiés), est privilégié dans les approches d’inspiration aussi bien classique / néoclassique que marxiste. Rares sont les auteurs qui dépassent ce champs d’analyse en faisant référence aux facteurs environnementaux. On citera tout de même ici, Domenach et Picouet, (1987) qui dans leur étude sur les migrations et la « multiplicité des situations et formes de mobilité » (p. 472) ne négligent pas les migrations résultant de catastrophes naturelles. Ils procèdent même à une nette différentiation entre les formes violentes, soudaines : tremblements de terre, cyclones des formes progressives : sécheresse, désertification.

Cependant, force est de constater que même si la question des migrations est considérée comme l’un des enjeux majeurs pour le futur de la planète, Martin et Widgred (2002) continuent de considérer que les grandes causes de la migration internationale sont essentiellement de deux ordres : économiques et non économiques et compte-tenu des

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facteurs incitant à la migration, ils retiennent six grands types de migration mais nulle part n’intervient directement voir indirectement la composante environnementale, comme cela apparaît clairement au travers du tableau retranscrit ci-dessous.

Type de migrant Facteurs encourageant la migration

Modèle Demand-pull Modèle Supply-push Réseaux / autres

Economique Recrutement professionnel Meilleures rémunérations

Chômage, sous-emploi Faibles rémunérations

Flux d’information relatifs à l’emploi et aux salaires

Non économique Regroupement familial Guerre et persécutions Communication, transport, ONG, désir de nouvelle expérience

Source : Martin et Widgred (2002 : 7).

Comme il ressort de l’analyse effectuée au chapitre précédent, c’est au cours des années 70 qu’émerge la problématique des flux migratoires liés aux dégradations de l’environnement (Gemenne, 2007) lorsque se met en place le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). On voit cependant, nous pouvons admettre qu’un changement radical intervient au début des années 1990 lorsque les travaux scientifiques et en particulier ceux du GIEC commencent à être largement diffusés et que l’hypothèse de migration massive est désormais posée. En 1992, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) procède à sa première publication sur le lien entre la migration et l’environnement alors qu’en 1996, elle co-organisa un colloque précisément intitulé « Déplacements de populations dus à la dégradation de l’environnement et effets des migrations de masse sur l’environnement ». Dans un récent son rapport sur les migrations dans le monde, l’OIM (2010 :) considère que ce type de déplacements devrait fortement augmenter au cours du XXIème siècle, « étant donné l’ancrage de plus en plus profond des effets du changement climatique ».

Cependant, le 4ème rapport du GIEC (2007) semble coïncider avec un tournant dans la prise de conscience politique et scientifique vis-à-vis non seulement de l’existence du phénomène mais aussi de sa gravité. Ce rapport incitera d’ailleurs diverses personnalités telles l’ancien vice-président des Etats-Unis, Al Gore42 a usé de leur influence pour sensibiliser non seulement les pouvoirs publics mais également l’opinion publique tandis que de plusieurs spécialistes (Myers, 1993, Gemenne, 2007, 2011, etc.) stipulent clairement que les changements climatiques conduiront inévitablement à des déplacements humains. Plusieurs catastrophes naturelles (voir encadré) vont renforcer cette prise de conscience et mettre en évidence que le déplacement obligatoire de population pour cause environnementale a déjà été constaté et ne peut être considéré comme une « forme primitive », résultant de l’incapacité

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des populations à faire face aux forces naturelles, force qui tendrait à disparaître au fur et à mesure que les sociétés sont en place de maîtriser leur environnement, comme le stipulait Petersen (1958 : 259).

Encadré : Quelques exemples de Déplacements forcés

· Le déplacement de 1 000 habitants des îles Cartaret en Papoua-Nouvelle Guinée en 2005.

· L’abandon du village de Lateu sur l’île de Tegua dans l’archipel insulaire de Torres (République de Vanuatu) conduisant ainsi ses 100 habitants à quitter définitivement leur habitat en 2005.

· Le village Shishmaref sur l’ile de Sarichef en Alaska (Etats-Unis) comptant 607 habitants va être intégralement déplacé de plusieurs kilomètres vers le sud de l’île, du fait de l’érosion des sols.

· L’ile de Lohachara, située dans le delta du fleuve Hooghly dans le golf de Veggali en Inde, a été abandonnée par ses 10 000 habitants en 2006, suite à la hausse du niveau de la mer.

L’approche qui voit ainsi le jour, tend à placer le changement climatique comme l’une des causes majeures des futurs mouvements migratoires. Pour certains auteurs souvent caractérisés d’ « alarmistes », les facteurs environnementaux seraient dans le futur, une des causes majeures des migrations (Dun, Gemenne, 2008). Diverses estimations quant à l’ampleur du phénomène sont même proposées mais elles présentent des divergences conséquentes: pour l’Institut de l’Environnement et la Sécurité Humaine de l’Université de l’ONU, les réfugiés environnementaux ne devraient pas dépasser les 150 millions jusqu’en 2050 (Myers, 1993), alors que le rapport de Sir N. Stern (2006) émet l’hypothèse de 200 millions. Certaines prévisions seraient encore plus alarmantes : l’ONG Christian Aid (2007) parle d’un milliard de personnes jusqu’en 2050. Il est clair qu’il n’y a pas d’estimations réellement crédibles dès lors que les catastrophes environnementales sont elles-mêmes difficiles à prévoir et à délimiter dans l’espace. De plus, les connaissances sur l’ampleur du phénomène sont encore très insuffisantes voir même trop éparses (Guélat, 2011). Plus encore, ces chiffres ne peuvent être considérés comme une estimation des déplacements à venir puisqu’ils se réfèrent explicitement aux populations vivant dans les zones jugées à risque, donc les populations hypothétiques qui seraient susceptibles de migrer. Mais peut-on procéder différemment? On peut également émettre l’hypothèse que les organismes internationaux tendraient à surévaluer l’ampleur des déplacements de personnes afin d’attirer l’attention des responsables politiques sur la dimension humaine des conséquences du changement climatique. Cet objectif a été en partie atteint puisque depuis 2007, la Commission Européenne finance pour la première fois un programme de recherche (EACH-FOR) dont l’objectif est non seulement l’étude approfondie de la relation entre dégradation

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environnementale et migration humaine mais également l’estimation du nombre de migrants qui devraient être touchés au niveau mondial.

Par ailleurs, ces diverses estimations concernent les régions les plus vulnérables aux conséquences du changement climatique, et plus particulièrement à la hausse du niveau de la mer. Il s’agit essentiellement des deltas des fleuves ainsi que des petits états insulaires dans l’Océan Pacifique. Il faut enfin souligner que ces estimations ne prennent en compte ni les efforts entrepris ni les mesures adoptées au niveau international de façon à limiter les conséquences du changement climatique. De même, les éventuels mécanismes d’ajustement pouvant être mis en place pour lutter contre cette nouvelle donne environnementale, sont quasiment passés sous silence. Pour améliorer la qualité des estimations, il serait donc indispensable de faire entrer des variables modulatrices qui reflèteraient l’impact de ces mécanismes d’ajustement. Il s’agit bien entendu d’une tâche difficile et ambitieuse.

Au-delà de la difficulté de procéder à des estimations fiables, le débat sur les causes des mouvements migratoires va être relancé et ce, pour deux raisons. D’une part, la corrélation directe et unidimensionnelle est largement critiquée : face aux alarmistes, les « sceptiques » (Dun, Gemenne, 2008) rejettent l’idée de cause majeure, mettant l’accent sur le fait que le changement climatique n’est qu’un facteur parmi d’autres. La migration est un processus complexe qui ne peut se résumer à des relations simples de cause à effet. Pour d’autres, ce processus ne peut être dissocié du contexte socio-économique et même politique (Black, 2001, Castles, 2002). C’est à notre avis, la position exprimée par Gemenne (2007) qui nous semble la plus pertinente :

« Il semble difficile de réduire la complexité des processus migratoires à une relation causale directe, qui n’accepterait pas d’autres variables. A l’inverse, il semble tout aussi difficile d’affirmer que l’environnement ne joue aucun rôle dans certains processus migratoires. Il semble raisonnable d’estimer que la vérité se situe entre ces deux extrêmes. » (Gemenne, 2007 : 216).

Plus encore, si l’on admet que le changement climatique contribue aux déplacements de population, ceux-ci prennent des formes multiples (Mc Adam, 2011). Il ne s’agit pas systématiquement de migrations internationales ni même de mouvements durables tandis que le changement climatique peut induire aussi bien des migrations forcées que volontaires selon la nature du phénomène considéré. Au-delà de la difficulté à isoler les causes environnementales – climatiques des autres causes, c’est aussi la diversité des formes de

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migration qui expliquerait en définitif l’absence de consensus sur les termes et concepts à employer. Il ne s’agit pas d’un simple problème de terminologie, bien au contraire, ce manque de consensus tendrait à révéler de nettes défaillances en matière d’identification du phénomène. Pour reprendre les termes mêmes de Dun et Gemenne (2008), tout se passerait comme « si l’on essayait à construire la définition d’un objet qui n’aurait pas encore été clairement identifié ».

Dans ce contexte, nous proposons dans les paragraphes qui suivent de mieux cerner et identifier l’objet précis sur lequel notre travail empirique va se focaliser, retenant une définition aussi objective que possible et couvrant les divers types de déplacements humains liés aux phénomènes environnementaux.

3.2. « Réfugié » ou « Migrant » environnemental?

Nous partons du principe qu’il n’est plus possible de nos jours, de nier l’existence d’une interaction entre déplacement de population, changement climatique et environnement. En parlant d’interaction, nous ne rejetons donc pas la possibilité que la migration soit provoquée par la combinaison de plusieurs facteurs. Les travaux portant néanmoins sur cette relation parlent aussi bien de réfugiés que de migrants environnementaux. Plus encore, comme le souligne Cambrézy et al. (2010), c’est une palette de termes nouveaux qui a vu le jour pour désigner ces populations. Nous considérons que ce choix n’est pas neutre et il ne peut se faire qu’à partir de critères bien délimités afin que toute évaluation des flux qui en découlent, renvoie sur un champ d’analyse lisible. Plus encore, comme le souligne le Conseil Canadien pour les réfugiés, au-delà du fait que de nombreux termes sont utilisés, certains reposent sur des définitions juridiques alors que d’autres parfois même, ont une connotation péjorative. L’usage de bons termes est donc bien une question de respect des personnes et de l’information que l’on souhaite transmettre. En conséquence de quoi, la définition du concept se doit de reposer sur des critères objectifs et compréhensibles. Il nous semble alors que l’on peut déjà dans un premier temps, retenir deux grands critères : d’une part, le statut des individus concernés par le phénomène et d’autre part, la nature et la/les causes engendrant les flux.

3.2.1. Le statut : Réfugié versus migrant

Si toute personne réfugiée est de fait un migrant, l’inverse n’est pas vrai dès lors que le réfugié renvoie à un statut juridique reconnu au niveau international. Boyle et al. (1998)

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proposent une définition simple de la migration : « elle implique le mouvement d’une personne entre deux espaces pour une certaine période de temps ». Ainsi, la migration renvoie donc à des flux entre un site de départ et un site de destination. Cependant la simplicité de cette définition a le défaut d’en faire un concept flou et insuffisamment délimité. Peut-on en effet admettre que les touristes qui effectivement se déplacent entre deux espaces (lieux de résidence – lieux de vacances) pour un certain laps de temps, doivent être comptabilisés dans les flux de migration? Même si le terme de ‘migration touristique’ est parfois utilisé, on ne peut admettre que le touriste est un migrant, du fait que le déplacement est de nature très différente : pour le migrant, il s’agit bien d’un changement de lieu de résidence habituelle alors que le touriste change de lieu de vie mais en aucun cas de résidence (Dehoorne, 2002). Certes, nous prenons ici le parti de raisonner en termes de changement de lieu de résidence, ce qui signifie bien que nous excluons tout forme de déplacement qui renvoie à des facettes plus larges et diversifiées de la mobilité (Domenach, Picouet, 1987). Plus encore, pour beaucoup d’auteurs, la migration et son acteur, le migrant renvoient à des situations complexes dont les causes sont multiples, le phénomène concernant cependant toute sorte d’échelle spatiale (Castles & Miller, 1993).

Dans un sens étroit, le migrant, selon l’UNESCO, « peut être compris comme toute personne qui vit de façon temporaire ou permanente dans un pays dans lequel il n’est pas né et qui a acquis d’importants liens sociaux avec ce pays ». Reconnaissant le caractère limité de cette définition, cet organisme admet que ce le phénomène touche une population beaucoup plus large qui concerne les individus amenés à dépasser les frontières politiques et administratives pour un minimum de temps. Cela signifie donc que l’acquisition de liens sociaux avec le territoire d’accueil n’est pas une prérogative au statut de migrant dans la mesure où cette acquisition exige un temps d’adaptation qui ne correspond pas forcément avec la durée de résidence dans le territoire de destination. Plus encore, la prise en compte des frontières administratives - et pas seulement étatiques - signifie bien que la migration renvoie aussi bien à des flux internationaux que nationaux, même s’il est clair que les enjeux ne sont pas les mêmes, la relocation des populations étant un phénomène interétatique dans le premier cas et infranational dans le second. Sont exclus de cette définition, les touristes et le transfert de réfugiés, ce qui n’est pas le cas de l’Organisation Internationale pour les Migrations qui propose dans son glossaire de la migration une définition spécialement vaste qui n’exclue pas les réfugiés. Plus précisément, la migration signifie le :

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« Déplacement d’une personne ou d’un groupe de personnes, soit entre pays, soit dans un pays entre deux lieux situés sur son territoire. La notion de migration englobe tous les types de mouvements de population impliquant un changement du lieu de résidence habituelle, quelles que soient leur cause, leur composition, leur durée, incluant ainsi notamment les mouvements des travailleurs, des réfugiés, des personnes déplacées ou déracinées » (OIM, 2007: 47).

Curieusement, lorsque l’on se penche sur la définition du migrant donnée par ce même glossaire, on retrouve uniquement la libre décision et donc l’absence du caractère forcé qui est l’une des caractéristiques de l’individu-réfugié. On peut lire effectivement pour le migrant, la définition suivante:

« Au niveau international, il n’existe pas de définition universellement acceptée du terme ‘migrant’. Ce terme s’applique habituellement lorsque la décision d’émigrer est prise librement par l’individu concerné, pour des raisons « de convenance personnelle » et sans intervention d’un facteur contraignant externe. Ce terme s’applique donc aux personnes se déplaçant vers un autre pays ou une