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2.2 Vers une organisation virtuelle de gestion des risques pour les PME-PMI

2.2.1 Justification d’une organisation virtuelle de gestion des risques

Afin de justifier la réalisation d’une organisation virtuelle pour spécialiser le modèle de dispositif de gestion des risques à destination des PME-PMI, les éléments de sa définition sont un à un repris et illustrés.

Un réseau d’acteurs impliquant des individus de différentes organisation, ceux-ci poursuivent ensemble la réalisation d’un projet ou d’une activité économique commune

Les processus de sensibilisation des PME-PMI à l’importance de la prévention des risques dans un premier temps, et à la gestion de ceux-ci dans un second temps, concernent l’entreprise mais aussi les acteurs institutionnels et les différents réseaux au sein desquels elle évolue (cf. §1.1.2). L’accomplissement des objectifs du dispositif de gestion des risques, c’est à dire la mise en œuvre des opérations de diagnostic, de supervision, de capitalisation de l’information et d’auto-contrôle, requiert la participation d’acteurs appartenant à des institutions juridiquement indépendantes formant plusieurs réseaux ayant des finalités différentes. Trois niveaux de réticulation sont dès lors identifiés :

 Le premier vise à sensibiliser les entrepreneurs au bien fondé de la conduite d’une politique de prévention des risques au sein de leur établissement. Une des stratégies mise en exergue précédemment (§1.1.3) étant de les mettre en relation, de sorte qu’ils puissent échanger sur leurs pratiques et progressivement modifier leur perception puis leur comportement.

 Le deuxième correspond aux acteurs impliqués dans les opérations de diagnostic et de supervision du fonctionnement des différentes activités de l’entreprise. Celui-ci est composé des acteurs internes de l’entreprise mais aussi d’un ensemble d’acteurs externes (inspecteurs du travail, inspecteur CRAM, assureurs, conseillers…) qui interviennent afin de contrôler et/ou d’accompagner à l’accomplissement de ces différentes actions.

Chapitre 2

 Le troisième est constitué des acteurs chargés de la prévention et de la supervision des risques liés à l’environnement de l’entreprise. Il s’agit de la gestion des risques pouvant survenir au sein de l’environnement général de l’entreprise (nouvelle réglementation, évolution technologique, …), de l’environnement économique (nouveau concurrent, perturbation au sein d’une chaîne logistique, …) et de l’environnement géographique (entreprises voisines, risques naturels, …). Une gestion globale de ces risques requiert des processus de coopération et d’échanges d’information entre les acteurs de ces réseaux.

Le fonctionnement de l’organisation de prévention oblige, pour assurer une prévention globale, l’intervention des acteurs de l’entreprise coordonnée par le chef d’entreprise, des acteurs du système de gestion des risques professionnels, de l’ensemble des organisations impliquées dans les différents réseaux économiques de l’entreprise et des acteurs des structures situées sur le même territoire.

Les processus de communication et d’information sont soutenus par les TIC. L’organisation est ainsi constituée sans une véritable unicité de lieu et de temps

La mise en œuvre d’échanges d’informations sur les pratiques en matière de prévention, sur les types de défaillances rencontrées, sur les actions de corrections effectuées ou sur les avantages à mener une politique de gestion des risques par les différents acteurs des PME-PMI, ne peut s’effectuer de manière efficace qu’en laissant à la discrétion des protagonistes le soin de procéder à leur rythme et selon leur disponibilité. Par ailleurs, les démarches de prévention et de gestion des risques impliquent la coopération de différents intervenants engagés à d’autres tâches au sein de leur entreprise.

Cette analyse suffit à justifier à elle seule le recours au concept d’organisation virtuelle pour mettre en œuvre le système de gestion des risques. Désormais, les finalités d’une organisation virtuelle de gestion des risques à destination des PME-PMI doivent être identifiées. Pour ce faire, les besoins correspondant aux activités de gestion des risques sont analysés à l’aide des propriétés de l’organisation virtuelle qui sont l’émergence d’une activité, d’une culture et de traitements technologiques.

Une organisation virtuelle de gestion des risques comme support à l’émergence d’une activité

L’organisation virtuelle de gestion des risques doit permettre l’établissement des activités de gestion des risques. Il s’agit principalement des processus de diagnostic des situations pouvant engendrer des perturbations, des accidents du travail ou des maladies professionnelles, ainsi que de la mise en place de processus de supervision des processus internes et externes de l’entreprise (atelier de production, chaîne logistique, …).

Une organisation virtuelle de gestion des risques comme support à la co-construction d’une culture organisationnelle

Les attentes dans le domaine de la co-construction d’une culture organisationnelle dans le domaine de la gestion des risques sont importantes. Le déploiement d’un tel dispositif doit favoriser l’échange et la capitalisation d’informations relatives aux situations potentiellement dangereuses (mode de défaillances, conséquences d’un événement, …). Il doit également faciliter la mise en place de différentes stratégies de prévention et de gestion de ce type d’accident. Le dispositif doit contribuer à sensibiliser

progressivement les entrepreneurs de PME-PMI à la nécessité d’intégrer une politique de prévention des différents types de risques auxquels ils sont exposés.

Une organisation virtuelle de gestion des risques comme support à la mise à disposition et à la construction de services

La spécificité organisationnelle des PME-PMI entraîne une incapacité à pouvoir acquérir l’ensemble des produits et des logiciels permettant de réaliser les opérations de gestion des risques (information, diagnostic,…). L’organisation virtuelle a pour finalité de mettre à disposition des différentes entreprises connectées des services leur permettant d’effectuer ces opérations. Par ailleurs, des mécanismes supplémentaires pourront être élaborés à partir des programmes de diagnostic et de supervision et ce, dans l’optique de fournir des mécanismes d’auto-contrôle des pratiques de gestion des risques, mais aussi des bases informationnelles supplémentaires.

Au terme de cette démarche d’identification des objectifs attendus lors de la mise en œuvre de l’organisation virtuelle de gestion des risques au sein des PME-PMI, une définition de cette notion peut être désormais proposée.

Une organisation virtuelle de prévention des risques pour les PME-PMI désigne les interactions visant à mettre en œuvre des processus de coopération entre les dirigeants et les salariés de différentes PME-PMI et les acteurs institutionnels et privés de la gestion des risques afin de favoriser, dans un premier temps, l’émergence d’une culture de prévention des risques, dans un deuxième temps de permettre le diagnostic régulier des possibles dysfonctionnements et d’alerter lorsqu’une perturbation endogène ou exogène à l’entreprise survient. Enfin, elle doit proposer les outils nécessaires pour gérer la survenue d’une crise au sein de l’organisation.

De cette définition de l’organisation virtuelle de gestion des risques pour les PME-PMI, les acteurs, les systèmes technologiques et les interactions devant composer ce dispositif sont discutés.