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JUaurice Techtermann '), d'Uberstorf, est mort à Fri- Fri-bourg, le 30 mai 1882

Dans le document ïi II 1883 (Page 94-100)

TABLE DES MATIERES

M. JUaurice Techtermann '), d'Uberstorf, est mort à Fri- Fri-bourg, le 30 mai 1882

Né à Paris, le 28 décembre 1805, dans la maison de son grand-père, ancien quartier-maître des gardes suisses au service de France, il fut élevé au pensionnat des Rds Pères Cordeliers de Fribourg, sous la direction spéciale du P.

Girard. Après six ans passés aux universités de Vienne et de Paris et un séjour en Italie, il revint au pays en 1829.

D'abord secrétaire et membre de la direction des orphe-lins du district allemand, puis, de 1831 à 1847, député au Grand Conseil pour ce district, dont il connaissait à fond la langue et les usages et auquel il était profondément attaché, il fut, de 1838 à 1842, préfet à Estavayer, o.ù son souvenir est encore vivant. De 1842 à 1847, conseiller d'Etat, directeur de la police centrale et vice-président du conseil de la guerre, plusieurs fois député à la Diète, il prit part à tous les événe-ments de cette époque.

Comme militaire, après avoir débuté dans la cavalerie fri-bourgeoise dont il devint promptement le chef, il fut nommé major, puis lieutenant-colonel dans l'état-major fédéral, et fit en cette qualité de nombreux services, entre autres aux camps de Wettingen, de Surséë et à l'occupation du Frickthal lors des affaires des Freischaaren en 1845.

1) Résumé d'un article nécrologique paru dans la Liberté du 3 juin 1882.

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Au Sonderbund, il commanda la ligne Marly-Eômerswyl et eut entre autres sous ses ordres les landsturms allemands qui l'avaient réclamé comme chef. Poursuivi, traqué, imposé, rayé des cadres de l'état-major fédéral et proscrit à la suite de ces événements désastreux, il se réfugia à NeucMtel, puis-à Berne.

Rentré en 1848 à Uberstorf, l'assemblée de Posieux, dont il était un des promoteurs, fut son dernier acte de politique militante. Estimant qu'à des situations nouvelles il faut-des hommes nouveaux, il refusa, en 1857, malgré de nombreuses et vives instances, toute participation ultérieure aux affaires politiques. Réintégré à cette époque dans les cadres de l'état-major fédéral, il y remplit jusqu'à sa retraite les fonctions,, alors vacantes, d'inspecteur de la cavalerie suisse, et exerça entre autres un commandement durant le rassemblement du.

Luziensteig en 1858

Bien que rentré dans la vie privée, M. Techtermann ne cessa de s'occuper de questions d'utilité publique. Il fut,.

jusqu'à sa maladie, membre zélé et assidu de la conférence de St-Yincent de Paul, président de la Société économique, du Conseil de surveillance de la Caisse hypothécaire et de la Commission d'amélioration de la race chevaline.

Frappé d'une paralysie partielle en janvier 1871, il sup-porta avec une grande résignation pendant plus de onze ans les amertumes et les souffrances de cette cruelle maladie et s'éteignit le 30 mai à l'âge de 77 ans.

Homme droit, loyal et énergique, esclave de son devoir et l'exigeant aussi par dessus tout des autres, toujours prêt à payer de sa personne et de sa bourse, estimé même de ses plus ardents adversaires, il eût pu, avec de l'ambition et de la souplesse, jouer un rôle politique plus considérable; mais il préféra mettre, à temps, un intervalle entre la vie et la mort et se préparer à l'éternité en élevant sa famille dans les mêmes idées de devoir et d'honneur.

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1. Hubert Sottaz, de Gumefens, est né en 1832. Après avoir achevé ses études à l'école cantonale, il y débuta, com-me surveillant, dans la carrière professorale, qu'il suivit jusqu'à ses derniers jours, tout en consacrant ses loisirs à

l'étude des sciences positives.

Nous le retrouvons en 1857 au collège St-Michel, mais il le quitta bientôt pour occuper à l'école cantonale de Soleure une chaire de professeur qu'il remplit avec autant de zèle que de talent.

En 1862, il nous revint comme professeur de mathémati-ques et plus tard de dessin technique. Ses anciens collègues ont toujours eu à se louer de son caractère affable, et ceux qui ont eu le bonheur d'être ses élèves ne peuvent assez van-ter la bonté de son cœur; aussi obtenait-il d'eux par la dou-ceur et la bienveillance bien plus que tel autre ne saurait obtenir par ses emportements et une sévérité outrée. C'est pourquoi aussi élèves et collègues ne cesseront de rendre à cet homme modeste le témoignage d'estime et de sympathie qu'il mérite.

M. Sottaz est resté vingt ans professeur au collège St-Michel, il y a toujours rempli ses fonctions à la satisfaction générale, et tout le monde a pu juger de son zèle et de son assiduité, en le voyant, malgré la cruelle maladie qui le mi-nait, et peu de jours encore avant sa mort, gravir avec lenteur et peine la rampe ardue qui séparait sa demeure du Lycée, où se bornait depuis un certain temps toute sa sphère d'activité.

Les ETEBNNBS rBiBOUEGEoiSBS perdent en M. Sottaz un collaborateur aimé et complaisant; mais, à côté de cela, il a publié plusieurs travaux estimés, entre autres une étude aussi consciencieuse qu'intéressante sur lesmontagnesde la Gruyère, qu'il a toutes parcourues ; car M. Sottaz était, en son bon temps, un intrépide clubiste. Tous ses écrits, qui lui ont valu de la part d'hommes distingués les appréciations les plus flatteuses et les mieux méritées, sont empreints d'une simpli-cité, d'une naïveté qui leur donne un cachet tout particulier.

On a voulu faire de M. Sottaz un homme politique; mais nous ne croyons pas que ce soit être homme politique que de

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sympathiser pour un parti plutôt que pour un autre, et nous ne sachions pas qu'il ait pris une part plus ou moins active aux malheureuses agitations qui bouleversent depuis trop longtemps notre chère patrie frihourgeoise.

M. Sottaz n'en était pas moins un parfait patriote dans le bon sens du mot. Non-seulement il était membre de toutes nos sociétés de bienfaisance, scientifiques et d'utilité publique, mais il était partout où l'on réclamait l'aide et le concours d'un brave et digne citoyen. Bien que né sans fortune, il aimait à faire le bien, et certes il le faisait sans ostentation aucune.

Qu'il nous soit permis de terminer cette courte notice en citant uri trait qui fera toujours honneur à M. Sottaz. Après qu'il eut donné gratuitement pendant plusieurs années des leçons à l'Orphelinat de Fribourg, la commission de cet établissement lui alloua, vu les précieux services qu'il y ren-dait, un traitement de 300 francs. Que fit le bon M. Sottaz ? Il continua ses leçons, mais il fit toujours profiter les pauvres orphelins de la somme qui lui avait été allouée.

Le professeur Sottaz souffrait depuis 1876 de la maladie qui a amené sa mort prématurée. Il est décédé le 26 juin dernier, et le 30, un nombreux cortège rendait les derniers devoirs à cet homme de bien, qui laissera un souvenir durable à tous ceux qui l'ont connu et ont pu apprécier son excellent caractère.

Le colonel Perricr. Le vingt-sept août de cette année, est mort à Fribourg le colonel Ferdinand Perrier, à l'âge de soixante-dix ans révolus. Cet homme de lettres, doublé d'un soldat et d'un ingénieur, a parcouru avec distinction une carrière intéressante, marquée parfois d'importantes péripéties.

Le défunt avait entrepris son autobiographie, qui eût été un de ses ouvrages les plus curieux. Malheureusement, son récit s'arrête précisément là où commence sa vie publique, et ne fournit aucun des renseignements qui font le plus défaut.

Ferdinand Perrier, né à Estavayer le 20 juillet 1812, était

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•fils de r.-Dominique Perrier, colonel du 4°" régiment suisse sous le premier empire. Il perdit son père de bonne heure et sa première éducation se fit dans sa ville natale, sous la di-rection d'un précepteur ecclésiastique. En 1827, il entra au pensionnat que les Jésuites venaient d'ouvrir à Fribourg, et, durant deux années consécutives, y étudia la philosophie et la physique.

Mais l'atmosphère du couvent ne plaisait pas à ce bouillant jeune homme, qui rêvait de suivre les traces de son père. Il

quitta le collège pour entrer comme ofiicier dans un régiment suisse au service de Naples.

La vie de garnison ne satisfaisant pas plus que le couvent sen besoin d'activité, il lui prit envie de s'engager dans l'armée égyptienne. Après six mois de congé passés à Esta-vayer, il partit, en effet, pour l'Egypte où il devait demeurer jusqu'en 1840. Ses qualités militaires l'eurent bientôt fait apprécier de Soliman-Pacha qui en fit son aide-de-camp, et c'est en cette qualité qu'il prit part à toutes les campagnes de 1838 à 1840.

Après la défaite de Soliman, il revint en Europe et écrivit

•deux ouvrages fort intéressants et d'assez longue haleine;

l'un: la Syrie som le gouvernement de Mehemet-Ali ') et l'autre: la Guerre des Druses, manuscrit considérable qui, imprimé, formerait deux forts volumes.

Cédant ensuite à son penchant pour les mathématiques, penchant qui avait été contrarié par la direction donnée à son éducation première, Ferdinand Perrier étudia à Fribourg

«n Brisgau et à Carlsruhe durant deux années. Il passa d'ex-cellents examens et obtint un diplôme d'ingénieur. Etabli à Fribourg en cette qualité, il épousa en 1845 M"° Landerset, fille du conseiller d'Etat de ce nom. Dans la milice fribour-geoise, Ferdinand Perrier était, avec le grade de major du génie, attaché à l'état-major cantonal. En 1848, le gouverne-ment fribourgeois l'appelait au poste d'ingénieur des Ponts

«t Chaussées en même temps que la Confédération le nommait lieutenant-colonel, et en 1851, colonel fédéral ; la même année,

1) Paris, chez Bertraiit, libraire.

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il était appelé à prendre le commandement de l'école fédérale pour les instructeurs à Thoune.

Le passage de Ferdinand Perrier dans l'administration des Ponts et Chaussées pendant les quatre années de 1848,1849, 1850 et 1851 a été marqué par de nombreuses constructions de routes et de ponts; parmi les routes, citons celles de Posieux, rive droite et rive gauche ; des Cordeliers et de la Poya, à Fribourg; de Planfayon au Lac-Noir, etc., etc. C'est à lui que l'on doit l'aménagement des avenues du Grand-Pont suspendu et du joli square dit du jet-d'eau à l'extrémité de ce pont, ainsi que le chemin en zig-zag partant de là pour rejoindre la route des Neigles.

Après les troubles de 1853, Ferdinand Perrier se rendit à Paris où il resta jusqu'en 1856; deux ans plus tard, le gou-vernement l'appelait au poste de contrôleur général des chemins de fer.

Parmi les nombreux ouvrages et opuscules qu'il a publiés, citons, outre son volume sur la Syrie: les nouveaux souvenirs pittoresques de Friboimi 1865 (2'°* édition 1871). — Traité

de la prononciation de la langue française^ Paris 1875; la guerre de liourgogne 1876; la Gruyèri^ description de la route Bulle-Boltigen, dans la collection de Y Europe illustrée;

Souvenir du Tir fédéral iSSi ; enfin le diable et ses méta-morphoses. Sandoz, Neuchâtel, 1882.

Ferdinand Perrier était un auteur très aimé à cause de son esprit fin et railleur, de son style toujours facile et enjoué.

Cet écrivain, au reste, vivait eii commerce familier avec les classiques latins dont il était tout imprégné. Membre de pBi-sieurs sociétés scientifiques et d'utilité publique, il collaborait à toutes les revues et journaux publiés par ces sociétés.

Depuis 1875, le colonel Perrier était commandant d'arron-dissement. Il a travaillé jusqu'à son dernier jour et ne s'est point survécu. L'art et la littérature perdent en lui un de leurs représentants les plus distingués du canton de Fribourg, et les Etrennes un collaborateur des plus assidus.

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S O C I É T É ÉCONOMIQUE

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Dans le document ïi II 1883 (Page 94-100)