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Dans Mystery Train: Images of America in Rock’n’Roll Music , Greil Marcus présente une histoire culturelle de la musique rock en dressant des portraits d’artistes qui ont contribué

Chapitre 1 : Célébrer le gens ordinaires

2. Célébrer les gens ordinaires par la nostalgie

2.1. Nostalgie et vie américaine

2.1.1. Les jours heureux ?

Dans « Glory Days » (1984), Springsteen met en scène trois personnages, un chanteur de rock et deux de ses anciens camarades de classe au lycée. Le titre de la chanson renvoie aux moments agréables des années de lycée lorsque les personnages étaient jeunes, ambitieux, pleins d’énergie et d’espoir. Le mode majeur de la chanson, le tempo vif ainsi que les sonorités gaies des guitares électriques et du synthétiseur créent une atmosphère qui envisage en surface le passé comme un bon moment. Mais il faut préciser que la chanson de Springsteen met l’accent sur les regrets du passé. Elle décrit la douleur résultant de l’éloignement, de la disparition des jours heureux du passé. Le texte de la chanson et son clip réalisé par John Sayles soulignent cette dimension douloureuse. La chanson semble contradictoire et ambiguë dès le premier couplet. Les paroles dépeignent des personnages qui ne sont pas si heureux que cela, bien qu’ils sortent pour s’amuser et boire un verre dans un bar.

I had a friend was a big baseball player Back in high school

He could throw that speedball by you Make you look like a fool boy

Saw him the other night at this roadside bar I was walking in, he was walking out

We went back inside sat down had a few drinks But all he kept talking about was

Glory days (1-9)

Dans ce premier couplet, le narrateur suppose implicitement que son ancien camarade de lycée a raté sa vocation de joueur dans la ligue professionnelle de baseball. Cela est dû à un

mauvais concours de circonstances qui l’a définitivement éloigné des terrains. Le passé simple anglais (

past simple

) est employé pour évoquer les souvenirs du passé, « was a big baseball player », « could throw that speedball ». Il était un grand joueur qui pouvait lancer des balles rapides. Il a connu son âge d’or à l’époque du lycée, mais ces moments sont révolus. À présent, il se contente de répéter en boucle ses exploits du passé.

Kevin Coyne, journaliste du

New York Times

, a mené des recherches sur la véracité du personnage de la chanson, l’ancien joueur de baseball. En 1997, lors d’une réunion des anciens élèves de Springsteen, le journaliste a rencontré un ancien lanceur de baseball du lycée qui a révélé l’identité du camarade de classe. Le personnage est donc une vraie personne qui s’appelle Joe DePugh. Le journaliste l’a contacté par téléphone et il lui a confirmé que la rencontre avec Springsteen a bien eu lieu en 1973 dans un bar du New Jersey. Il a ajouté aussi qu’il a échoué dans l’épreuve de sélection après le lycée. « I was like : ‘I’m going to be a pitcher for the Dodgers. No, I’m going to college. No, I’m going to be a pitcher for the Dodgers.’ Well, the tryout cleared all that up »82.

Le recours aux éléments autobiographiques permet à Springsteen d’offrir un récit personnel qui n’est pas fondé sur des faits imaginaires comme la fiction mais qui est proche de la réalité. Le chanteur révèle des éléments de sa vie ce qui n’est pas pour déplaire aux auditeurs et aux fans qui s’intéressent à sa vie personnelle. Springsteen prend soin de ne pas révéler toute la vérité autobiographique puisque ni l’identité de Joe DePugh ni la date de leur rencontre ne figurent dans le premier couplet. Sa chanson est une fiction qui s’inspire « d’événements et de faits strictement réels » comme l’a écrit Serge Doubrovsky sur le quatrième de couverture de

Fils

(1977). L’écriture de Springsteen pourrait être qualifiée d’autofiction, genre littéraire qui croise éléments autobiographiques et éléments fictifs. L’autofiction plait aux lecteurs du fait de ses contradictions. Elle associe deux types de narrations opposés : un récit fondé, comme l’autobiographie, sur le principe du « pacte autobiographique » qui se caractérise par la présence de trois « je », l’auteur, le narrateur et le personnage principal, mais qui est également comme de la fiction dans ses modalités narratives. Plusieurs auteurs français sont assimilés par la critique à ce courant littéraire, Serge Doubrovsky, Christine Angot, Hervé Guibert et Chloé Delaume. L’autofiction permet à Springsteen de présenter un récit ambigu, un croisement entre un récit réel qui inclut des souvenirs du chanteur et un récit imaginaire explorant une expérience fictive.



82 Kevin Coyne, « The Boss on Stage, but ‘Saddie’ Out in Right », The New York Times, 9 juillet 2011, [en ligne], consulté le 4 septembre 2017. URL : http://www.nytimes.com/2011/07/10/sports/baseball/bruce-springsteens-inspiration-for-glory-days.html

Cette évocation de la nostalgie est synonyme de douleur pour le camarade de classe qui regrette les jours heureux de son passé. Le refrain de la chanson qui suit le premier couplet semble contradictoire. « Glory days, well they’ll pass you by, glory days, in the wink of a young girl’s eye, glory days, glory days » (9-11). Il y a ici un décalage entre le temps des verbes du premier couplet (

past tense

) et l’emploi du futur simple au refrain (they will pass you by). Les jours de gloire passeront-ils ou auront-ils passé devant le camarade de classe ? Ne serait-il pas plus pertinent d’employer le futur antérieur pour faire une rétrospection, un bilan de la vie du camarade de classe ?

Il faut savoir que le temps de la nostalgie est « grammatical, il a une conjugaison, c’est le futur antérieur, un “ il aura été ”, comme tout récit des origines »83. À la lumière de ce commentaire, ne nous est-il pas possible d’affirmer que le parcours du camarade de classe n’aura été qu’une suite d’échecs, qu’il n’aura pas eu l’ombre d’un succès dans sa vie ? En tous les cas, le narrateur souligne que les jours de gloire auront passé devant son ami sans que ce dernier ne saisisse sa chance dans la vie en cherchant l’amour. Le verbe à particule

pass by

signifie : « to happen without being noticed »84.

D’un autre côté, l’emploi du futur peut s’inscrire dans une volonté de ne pas rester prisonnier de ces sentiments nostalgiques, d’aller de l’avant et de se projeter vers l’avenir. La nostalgie de Springsteen est rétrospective, elle nous replonge dans notre passé et célèbre ses meilleurs moments. C’est aussi une nostalgie prospective qui à partir des souvenirs du passé fait le point sur le présent et s’oriente vers l’avenir. Il y a une éthique dans cette nostalgie qui nous rend responsables dans la vraie vie. Il ne s’agit pas seulement d’évoquer les souvenirs du passé avec amertume, mais de s’inspirer de ces moments de joies et de continuer sa vie car il y aura des jours meilleurs dans le futur.

En examinant les autres couplets, nous confirmons que les souvenirs du passé sont évoqués avec amertume par les autres personnages. Au deuxième couplet, le narrateur prévoit d’aller voir une ancienne camarade de classe qui pouvait tourner la tête à tous les garçons (14) durant les années de lycée. Elle se retrouve maintenant seule avec ses enfants après qu’elle s’est séparée de son conjoint depuis plus de deux ans (17). Pour elle, ses meilleurs moments sont bien ceux du lycée. « She says when she feels like crying, she starts laughing thinking about glory days » (19-21).



83 Caraman-Bena, « Barbara Cassin. La nostalgie », op.cit., 154.

Le chanteur de rock, narrateur personnage, affirme vouloir aller au bar et boire jusqu’à ce qu’il en ait assez (25) pour oublier ses souvenirs du passé qu’il qualifie de « boring stories of glory days » (31). Les bons moments sont éphémères comme l’illustre la personnification « time slips away » (29) où Springsteen attribue au temps une propriété humaine, celle de pouvoir s’échapper comme un voleur. Pour lui, l’évocation du passé n’est finalement qu’un ensemble d’histoires ennuyeuses qui ne nous aide pas à progresser dans notre vie. Springsteen nous alerte sur les aspects négatifs de ce sentiment et nous invite implicitement à nous en dissocier. Il emploie l’auto-ironie dans le refrain où il se moque des jours de gloire. Cela pourrait créer de la confusion chez les auditeurs dans la mesure où si on détache le refrain des couplets, il semble dire autre chose, le contraire. Springsteen a expérimenté ce problème avec « Born in the U.S.A. » en 1984,

protest song

ambiguë que la plupart des auditeurs ont identifié à un hymne patriotique des États-Unis en se fiant seulement au refrain. Nous explorerons les contradictions de cette chanson ultérieurement.

L’aspect absurde de la nostalgie est inclus dans le clip de la chanson à travers la représentation du narrateur, chanteur de rock qui gagne sa vie en se produisant dans les bars locaux de la ville. Sa condition sociale n’est pas meilleure que celle de ses camarades de classe. Le narrateur s’exprime à la première personne avec un « je » et nous livre un récit qui est en décalage par rapport à sa prestation scénique du bar.

Le ton est ironique tout au long du clip. Le narrateur se moque de sa condition de rockeur occasionnel et esquisse plusieurs sourires narquois lorsqu’il évoque la nostalgie. De plus, il affiche une persona

rockabilly

85 des années cinquante avec une coupe banane et une chemise portée les manches retroussées et le col déboutonné. L’attitude scénique de Springsteen rend hommage d’une certaine façon à la musique rock et à ses débuts avec l’émergence de chanteurs comme Elvis Presley, Chuck Berry ou encore Carl Perkins.

La moquerie est renforcée aussi par la prestation scénique des membres de l’E Street Band qui accompagnent le chanteur. Ils s’amusent sur scène, dansent et chantent en unisson avec un ton ironique qui sous-entendrait que les personnages de la chanson verraient leur vie défiler devant leurs yeux avant de profiter d’un moment de gloire. Les percussions légères du tambourin de Patti Scialfa et de la cloche de vache86 de Clarence Clemons s’ajoutent au jeu de



85 Le terme est une combinaison entre les mots « rock » et « hillbilly » (campagnard). Le rockabilly est un sous-genre de la musique rock du début des années cinquante qui aborde des thèmes comme la voiture et les relations sentimentales à travers des chanteurs comme Elvis Presley, Carl Perkins ou encore Jerry Lee Lewis.

86 La cowbell est un accessoire métallique de la batterie en forme de cône aplati qui peut être utilisé seul comme instrument de percussion. Elle se tient d’une main et est frappée par une petite baguette de bois tenue dans l’autre main.

batterie de Max Weinberg créant un rythme répétitif qui célèbre l’instant présent au lieu de se lamenter sur le passé. Le solo de mandoline exécuté par Steve Van Zandt rend aussi l’atmosphère plus gaie et incite le public du bar à être plus joyeux, à profiter de l’instant présent. La meilleure chose à faire lorsque nos souvenirs viennent nous tourmenter, c’est de les ignorer. La nostalgie selon Springsteen n’est finalement qu’un sentiment à ne pas prendre au sérieux contre lequel il faut lutter.

2.1.2. Le baseball

Le biographe officiel de Springsteen, Dave Marsh, décrit « Glory Days » comme « a rock and roll song about baseball »87. En effet, l’instrumentation de la chanson est marquée par un jeu d’orgue dominant qui nous rappelle la musique jouée au stade lors des matches de baseball (

ballpark music

). La mélodie festive transporte les auditeurs dans un stade de baseball et rend hommage à ce sport.

Le baseball est parmi les sports les plus populaires des États-Unis. Dès 1846, le poète Walt Whitman le décrit ainsi : « I see great things in baseball. It’s our gameʊ the American game. It will take our people out-of-doors, fill them with oxygen, give them a larger physical stoicism. Tend to relieve us from being a nervous, dyspeptic set. Repair these losses, and be a blessing to us »88. Whitman juge que le baseball est un sport qui appartient au peuple américain, qu’il est américain. Pourtant, les avis sont partagés sur l’origine de ce sport entre ceux qui corroborent les propos de Whitman et revendiquent son américanité et ceux qui réfutent la validité du mythe originel en affirmant que son ancêtre serait le cricket anglais89. Même si la naissance du baseball est ambiguë, il constitue un mythe national du pays et est devenu le « national pastime » des Américains comme l’affirme le

New York Mercury

le 5 décembre 186590.

Le baseball bénéficie d’un important support médiatique aux États-Unis. Il est présent à travers le cinéma, la littérature, la chanson populaire ou encore les cartes à collectionner (

baseball cards

). Il y a en Amérique une culture du baseball et globalement une culture des sports qui s’est construite dans l’imaginaire collectif comme le note Richard G. Powers :

Sports are a mirror of American life, but they are more than just a mirror. They can be



87 Dave Marsh, Bruce Springsteen. Two Hearts: The Definitive Biography, 1972-2003, New York, Routledge, 2003, 421.

88 Cité dans Victor Alexender Baltov Jr., Baseball in America: Origins and History, Bloomington, IN, AuthorHouse, 2010, 27.

89 Voir l’article de Sébastien Darbon, « Baseball, immaculée conception et nostalgie pastorale », Terrain, 15 septembre 2012, 51, [en ligne], consulté le 4 septembre 2017. URL : http://terrain.revues.org/11553

viewed as American culture’s effort to construct an imaginative alternative to conscious reality, perhaps an alternative culture or counterculture, but at the very least a subculture. As such, then, sports have their myths, legends and historical figures; their hierarchy of leaders and followers; their greater and lesser saints and demons; their ethical systems and their arcana of mystical discipline91.

Le baseball engendre des récits mythiques. Ses journalistes sportifs décrivent des héros qui accomplissent des exploits extraordinaires. Ses partisans exécutent des rituels. Ses membres forment une communauté symbolique qui permet à l’individu de donner un sens à sa vie et de s’ouvrir à l’autre.

Le clip de la chanson expose le déroulement d’une journée ordinaire de deux personnages joués simultanément par Springsteen, un rockeur qui se produit dans un bar et un ouvrier pour qui le baseball occupe une place importante dans la vie. Le clip évoque les souvenirs de l’ouvrier qui sont liés au baseball. La journée débute au travail sur un chantier. Lors de la pause, l’ouvrier prend son déjeuner et replonge dans ses souvenirs nostalgiques lorsqu’il était joueur dans l’équipe de baseball de son lycée.

À la fin de la journée de travail, l’ouvrier rentre à la maison et se consacre à son passe-temps préféré, le baseball. Il regarde un match des

Mets

de New York à la télévision en buvant une bière. L’extrait de la télévision montre Dwight Gooden, célèbre lanceur (

pitcher

) dominant des années quatre-vingt en Ligue nationale, lancer sa balle sans que le batteur ne puissent la frapper. La nostalgie du baseball célèbre aussi les moments de gloire de ses héros. On pourrait aussi se poser la question : tout cela n’est-il pas caricatural ? Springsteen n’est pas vraiment en train de célébrer la nostalgie du baseball. Il représente l’ouvrier d’une manière grotesque pour le tourner en dérision et se moquer de ce sentiment.

L’ouvrier prend ensuite son gant de baseball et l’entretient à l’aide d’un produit pour nettoyer le cuir. Springsteen célèbre à travers l’ouvrier des petits gestes que des millions d’Américains effectuent dans leur vie quotidienne. Richard E. Wentz voit ces petits gestes comme des rituels:

A man comes home from his construction job on a Monday evening in the fall of the year. He hurries to empty the garbage and eat the TV diner he has shoved into the microwave. He takes off his shoes and shirt and opens his belt, letting his stomach ease out from under the edge of his T-shirt. He slides into his recliner, elevates his feet, and grabs the remote. On the



91 Richard G. Powers, « Sports and American Culture », in Luther S. Luedtke, (éd.), Making America: The Society & Culture of the United States, Chapel Hill, The University of North Carolina Press, 1992, 272.

table next to him is a bowl of chips, some salsa, and a can of beer. He watches the Dallas Cowboys play the Detroit Lions. This man is a ritualist, as we all are. As a transcendent being he is not simply a functioning biological organism. He has to act out some aspect of life that gives order and meaning to his life. He celebrates life92.

Springsteen ne regarde pas seulement les

Mets

en buvant une bière, il accomplit un rituel qui revête une dimension sacrée. Il y a de la grâce qui émane de ce geste banal. D’un point de vue ontologique, Springsteen examine la notion d’américanité et nous livre un élément de réponse à la très controversée question posée par J. Hector St John de Crèvecœur dans son ouvrage

Lettres d’un cultivateur américain

en 1782, « Qu’est-ce qu’un Américain ? »93.

Pour Springsteen, être américain revient à mener un style de vie simple et ordinaire qui fonctionne à base de rituels symboliques. L’Américain est un individu religieux par rapport à ses habitudes, ses pratiques culturelles et ses passe-temps. Être religieux ici ne signifie pas forcément être pieux ou aller à l’Église le dimanche. Dans le contexte dont il est question ici, l’Américain pratique une « religion civile », celle décrite par Robert Bellah dans son article « Civil Religion in America » en 1967 où l’auteur emprunte le concept de « religion civile » de Jean-Jacques Rousseau pour décrire des pratiques culturelles au sein de la société américaine qui relèvent du sacré et qui se distinguent par rapport à l’Église94. La religiosité de l’Américain s’exprime lors des fêtes nationales et des commémorations de son pays ainsi que dans sa vie quotidienne. Il célèbre les symboles de l’Amérique, ses mythes, sa démocratie, sa liberté et ses sports.

La nostalgie du baseball est évoquée aussi dans le clip de Springsteen à travers l’ouvrier qui joue avec son fils sur un terrain de baseball. La nostalgie prend tout son sens symbolique avec les souvenirs de l’enfance. Le baseball est un sport que l’on pratique enfant durant l’âge de l’innocence. Cette nostalgie de l’enfance est représentée dans la dernière scène du film

Field of Dreams

(1989), adaptation du roman de William P. Kinsella,

Shoeless Joe

(1982), lorsque Ray Kinsella (Kevin Costner) demande à son père John, venu du passé, de



92 Richard E. Wentz, American Religious Traditions: The Shaping of Religion in the United States, Minneapolis, Fortress Press, 2003, 10.

93 J. Hector St John de Crèvecœur, Lettres d’un cultivateur américain, [1782], traduit par Jean Lacroix et Patrick Vallon, Lausanne, L’Age d’homme, 2002, 44.

94 Voir Robert N. Bellah, « Civil Religion in America », Dædalus, Journal of the American Academy of Arts and Sciences, hiver 1967, volume 96, n°1, 1-21, [en ligne], consulté le 5 septembre 2017.

jouer une partie de

catch-ball

. « Ray: ‘Hey dad…You wanna have a catch?’ John: ‘I’d like that’ »95.

George Gmelch rapporte le souvenir de Randy St. Claire, ancien lanceur des

Braves

d’Atlanta, qui évoque ainsi son enfance : « My dad would always find the time to play with me. He’d come home from work, and he would go get his glove. He’d make the time to do that kind of stuff. A lot of kids didn’t have dads who could or wanted to take the time to play