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Jonction dermo-épidermique :[11],[8]

Rappel histologique

B. Histologie de la peau normale : [8],[9],[10],[11]

2. Jonction dermo-épidermique :[11],[8]

Elle forme une ligne ondulante de crêtes correspondant à des « papilles » dermiques.

En microscope optique, la jonction dermo-épidermique n’est pas individualisée après une coloration de routine ; elle n’est vue qu’après colorations spéciales : , colorationargentique ou Giemsa lent sur coupes semi-fines. Elle apparaît entre les kératinocytes basaux et le derme papillaire comme

une ligne ondulée, fine et homogène, de 0,5 à 1 μ d’épaisseur, où alternent les saillies de l’épiderme dans le derme dites “crêtes épidermiques” et les saillies du derme dans l’épiderme dites “papilles dermiques”. Au niveau de la peau fine, les papilles dermiques sont distribuées au hasard et leur présence ne se traduit pas au niveau de la surface de l’épiderme. Au niveau de la peau épaisse (paumes et plantes), les papilles dermiques se traduisent en surface par les dermatoglyphes.

La jonction dermo-épidermique se prolonge sans solution de continuité autour des annexes cutanées, follicules pilosébacés et glandes sudoripares

En microscopie électronique Examinée de l’épiderme vers le derme, elle comprend :

(1)la membrane cytoplasmique des cellules basales de l’épiderme (kératinocytes, mélanocytes et cellules de Merkel)

(2) la lamina lucida claire aux électrons de 20 à 40 nm d’épaisseur

(3) la lamina densa dense aux électrons , d’épaisseur variable avec l’âge (30 à 60 nm) .

En plus de cette ultrastructure basique, similaire à celle des autres lames basales de l’organisme, la jonction dermoépidermique présente au niveau des kératinocytes basaux des complexes d’ancrage de l’épiderme sur le derme, constitués par un hémidesmosome, des filaments d’ancrage, un épaississement de la lamina densa, des fibrilles d’ancrage et des plaques d’ancrage dermiques.

3. Derme :

Véritable charpente de la peau, C’est un tissu conjonctif qui est principalement composé d’une matrice extracellulaire , son épaisseur varie en fonction de sa localisation, atteint un maximum de 4 mm

Le derme est subdivisé en deux zones :

– La première, superficielle, est située entre les crêtes épidermiques et dénommée derme papillaire, elle est formé de tissu conjonctif lâche avec en proportions équivalentes des fibres, des cellules et de la substance fondamentale amorphe.

Ainsi au sein de la substance fondamentale amorphe, sont visibles : 1/ des fibres de collagène, fines et orientées,

2 /l’arborisation terminale du réseau élastique,

3/des fibroblastes et des cellules d’origine hématopoïétique,

4/les anses capillaires terminales et des terminaisons nerveuses libres ou encapsulées.

Bien que très fine, cette partie du derme a une individualité histophysiologique

– La seconde plus profonde est le derme réticulaire : Il est beaucoup plus épais que le derme papillaire et formé d’un tissu conjonctif dense où le contingent fibreux est prédominant sur les cellules (fibroblastes essentiellement) et la substance fondamentale amorphe.

Les fibres de collagène épaisses et les fibres élastiques s’entrecroisent dans toutes les directions . Il contient aussi de petites artérioles et veinules, des petits nerfs, des follicules pilo-sébacés (sauf au niveau des paumes et des plantes) et les canaux excréteurs des glandes sudorales

 Les cellules du derme :[10]

Les cellules sont plus abondantes au niveau du derme papillaire (tissu conjonctif lâche) que du derme réticulaire (tissu conjonctif dense). Elles englobent des cellules fixes et des cellules mobiles d’origine hématopoïétique. Les fibroblastes constituent la population majoritaire des cellules résidentes du derme, Les secondes sont les mastocytes, les macrophages, les cellules dendritiques dermiques, les lymphocytes et en faible proportion dans les conditions physiologiques les plasmocytes et les granulocytes

 Fibroblastes et fibrocytes:[10]

Ce sont les cellules obligatoirement présentes dans tous les tissus conjonctifs puisqu’ils en produisent tous les constituants et contrôlent le renouvellement. Le terme de fibroblastes désigne des cellules jeunes et très actives, capables de se transformer en fibrocytes moins actifs mais pouvant être réactivés à la demande.

En microscopie optique, les fibroblastes apparaissent comme des cellules allongées plus ou moins étoilées, à cytoplasme basophile ; leur noyau est clair et ovalaire, allongé dans le grand axe de la cellule. Les fibrocytes ont un noyau plus condensé, un cytoplasme moins abondant et éosinophile. Le plus souvent, seul leur noyau dense peut être distingué sur une préparation standard.

Figure 4: Fibroblastes en microscopie optique :seul leur noyau allongé est bien vu (flèche fine) au sein de la MEC, ce qui les distingue bien des cellules musculaires striées

(flèche épaisse). Coloration par HES d’une coupe de lèvre avec glandes sébacées et muscle peaucier du visage[10]

En immunohistochimie, les fibroblastes expriment en abondance la Vimentine, protéine des filaments intermédiaires, mais qui ne leur est pas exclusive ; il n’y a pas actuellement de marqueur spécifique pour cette lignée de cellules. Ils n’expriment plus l’antigène de surface CD34.

En microscopie électronique, les fibroblastes ont de longs et fins prolongements cytoplasmiques unis par des jonctions gap et des jonctions adhérentes de telle sorte qu’ils forment un réseau à travers le derme. Leur cytoplasme contient un réticulum endoplasmique granuleux abondant et légèrement dilaté, un appareil de Golgi bien développé alors que leur noyau est clair, riche en euchromatine avec une lamina épaisse.

Figure 5: Fibroblastes en microscopie électronique à transmission, les fibroblastes apparaissent étoilés avec de fi ns et longs prolongements (fl èche) établissant des jonctions entre eux ; encart, jonction de type gap entre deux fi broblastes. N = noyau.

[10]

Rôles des fibroblastes :

(1) Ils sont responsables avant tout de la synthèse de toutes les macromolécules de la Matrice Extracellulaire (MEC) conjonctive.

(2) ils participent à la synthèse de la lame basale séparant les cellules épithéliales, musculaires, adipeuses et gliales, du tissu conjonctif du derme.

(3) Ils participent au renouvellement de la MEC en synthétisant des métalloprotéases capables de la dégrader

(4) ils ont également une activité de phagocytose des fibres (fibroclasie). Le maintien de la MEC est donc assuré par l’équilibre entre synthèse et dégradation de ses constituants par les fibroblastes ; un déséquilibre en faveur de la production de MEC aboutit à une fibrose.

 Les macrophages et cellules dendritiques :[10]

Les macrophages sont des acteurs importants de l’immunité innée, mise en jeu immédiatement lors d’intrusion d’éléments étrangers Ils appartiennent à la famille des phagocytes mononucléés ; ils dérivent des monocytes circulant dans le sang (provenant eux-mêmes de précurseurs hématopoïétiques) capables de peupler différents organes et de se transformer en populations hétérogènes de macrophages ou de cellules dendritiques selon leur sous type et l’environnement tissulaire

En microscopie optique : ils se présentent comme des cellules rondes ou anguleuses, à noyau indenté, réniforme, excentré, à cytoplasme pouvant contenir des particules phagocytées

Figure 6: Macrophages dermiques en microscopie optique : macrophages (flèche) [10]

En microscopie électronique : ils apparaissent hérissés de nombreuses expansions cytoplasmiques et contiennent des lysosomes, des vésicules d’endocytose, des endosomes, des lysosomes homogènes, des phagosomes contenant des corps étrangers parfois énormes, des phagolysosomes et parfois des grains de lipofuschine, témoignant de leur propriété de phagocytose. Le cytosquelette d’actine nécessaire à leur déplacement est abondant

Figure 7: Macrophage en microscopie électronique mélanophages[10]: macrophage ayant phagocyté des mélanosomes (fl èche). 1= appareil de Golgi très développé, 2 =

microvillosités, N = noyau.

En immunohistochimie : les macrophages expriment de nombreux récepteurs de surface appartenant à différentes familles et intervenant dans la reconnaissance des cibles à phagocyter ; ces marqueurs de surface servent à leur identification par immunocytochimie. Ils expriment notamment un épitope du CD4, CD11 (récepteur du complément), CD14 (protéine de liaison des liposaccharides bactériens), CD15, CD16 (récepteurs au fragment cristallisable (Fc) des immunoglobulines, ce qui explique le marquage non spécifique des macrophages par des anticorps anti-immunoglobulines humaines, ces dernières s’étant adsorbées à la surface des macrophages), CD 68.

Les autres cellules sentinelles du derme sont les cellules dendritiques BDCA1+, CD14+ capables de se transformer en cellules de Langerhans en présence de TGFβ, les cellules dendritiques plasmacytoïdes (PDC), les cellules dendritiques TIP (TNF et production (iNOS) Synthèse d'oxyde nitrique inductible) (TIP-DC) et des cellules pluripotentes capables d’acquérir des propriétés de phagocytose ou de présentation d’antigènes en fonction de leur microenvironnement.

 Mastocyte : [10]

Représentent 2 à 8% et jouent un rôle majeur dans la réparation des plaies et le remodelage tissulaire accompagnant la cicatrisation normale ou pathologique (fibrose).

Les mastocytes ne circulent pas dans le sang et ils ne dérivent pas et sont différents des granulocytes basophiles tant dans leur phénotype que dans leurs fonctions. L’augmentation des mastocytes au sein du derme se ferait par l’arrivée de précurseurs, suivie d’une maturation sur place, au contact direct des fibroblastes . Le microenvironnement joue un rôle fondamental dans la maturation terminale des mastocytes.

Ils cent de la population cellulaire du derme et sont localisés préférentiellement à proximité de la jonction dermo-épidermique, autour des petits vaisseaux et des terminaisons nerveuses. À côté de leur rôle classique dans l’inflammation médiée par les immunoglobulines E (IgE).

En microscopie optique, les mastocytes apparaissent comme des cellules arrondies ou ovalaires, d’un diamètre moyen d’environ 20 à 30 microns, pouvant néanmoins changer d’aspect en fonction de leur localisation ; leur noyau central, petit et arrondi, disparaît sous les très nombreuses granulations du cytoplasme.

Figure 8: Mastocytes en microscopie optique : le noyau disparaît sous les granulations cytoplasmiques [10]

En microscopie électronique : les mastocytes se présentent comme des cellules hérissées de microvillosités, avec un cytoplasme rempli de très grosses granulations contenant un matériel plus ou moins dense aux électrons ; le noyau est central, petit et dense, riche en hétérochromatine, jamais polylobé.

Figure 9: Mastocyte en microscope électronique nombreuses granulations (flèche épaisse) et microvillosités (simple flèche fine) souvent au contact d’un prolongement de

Recherches immunohistochimiques ont montré que les mastocytes de la peau sont des mastocytes séreux (tryptase et chymase) riches en histamine et protéoglycanes à chondroitine sulfate qui sont des médiateurs préformés. Les mastocytes du derme expriment sur leur membrane cytoplasmique comme tous les mastocytes, les récepteurs de haute affinité pour le fragment Fc des IgE (FcER1) via ces récepteurs se fait l’activation immunologique dépendante du sujet.

Rôles des mastocytes :

1/ les mastocytes sont non seulement en première position dans le déclenchement de manifestations aiguës comme une poussée d’urticaire ou le choc anaphylactique par libération explosive des médiateurs mais jouent aussi un rôle majeur dans l’entretien de certaines inflammations chroniques, par libération lente des médiateurs ou néosynthèse de médiateurs.

2/jouent un rôle à toutes les étapes de la réparation des plaies et du remodelage tissulaire en modulant la phase inflammatoire, la phase de contraction, la prolifération des fibroblastes et le dépôt de la MEC et les modifications vasculaires accompagnant la cicatrisation normale ou pathologique (fibrose).

 Autres cellules d’origine sanguine :

Le derme, surtout au niveau papillaire peut contenir des proportions variables de cellules provenant de la circulation sanguine : le nombre de lymphocytes T , soit deux fois le nombre de lymphocytes T circulant ;

les autres cellules intervenant dans les phénomènes de défense de l’hôte : plasmocytes, polynucléaires neutrophiles ou éosinophiles sont rares en absence d’infection.

 La substance fondamentale du derme :

La substance fondamentale amorphe apparait très faiblement colorée par le bleu alcian en microscopie optique et « vide » en microscopie électronique à transmission. Elle contient essentiellement de l’acide hyaluronique qui est un glycosaminoglycane (GAG) non sulfaté et des GAG sulfatés (GAGs) qui s’associent à un axe protéique pour former des protéoglycanes

L’ensemble forme un gel compressible, permettant la circulation de l’eau et des molécules dissoutes, organisant l’ensemble de la MEC et régulant la fibrillogenèse. Ce gel sert également de réservoir de facteurs de signalisation cellulaire à l’état latent mais facilement mobilisables, pour des fonctions diverses comme la migration ou la prolifération. La substance fondamentale amorphe contient aussi des glycoprotéines d’adhérence : la fibronectine et les laminines qui servent à ancrer les cellules sur la MEC par l’intermédiaire d’intégrines.

Le derme est traversé par un réseau ramifié de vaisseaux sanguins, de vaisseaux lymphatiques et de nerfs qui met en relation la peau avec le reste de l’organisme.

4. Hypoderme :

C’est un tissu graisseux situé entre le derme, auquel il fait suite , et le tissu cellulaire sous-cutané. Il est cloisonné par des travées conjonctivo-élastiques qui délimitent des lobules remplis de cellules adipeuses.

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