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Intensification et développement de systèmes de production durables

VII. PROGRAMMES PRIORITAIRES ET RESULTATS ATTENDUS

7.1. Intensification et développement de systèmes de production durables

communautés doivent devenir suffisamment conscientes pour prendre en charge ce problème et renverser l’attitude passive qui prévaut actuellement quant à la nécessité de mettre en œuvre des travaux anti-érosifs. Il a été également démontré qu’une grande partie du problème pourrait sur les terres exposées, être partiellement et progressivement traité par les exploitants eux-mêmes grâce à l’adoption de techniques culturales adéquates telles que les labours et le billonnage en courbes de niveau, la construction de banquettes et leur végétalisation, le paillis, etc. Il est évident que le traitement systématique des terres en aménagements antiérosifs est une entreprise énorme qui nécessite un volume financier impossible à mobiliser.

243. La stratégie pour ce sous secteur sera donc basée sur :

 Le renforcement des capacités des gouvernements locaux dans le domaine de la gestion des terres

 la sensibilisation des communautés pour le changement d’attitude vis-à-vis de la LAE

 l’inclusion de programmes de LAE dans les plans de développement de district qui pourraient être appuyés financièrement par le FDC,

 l’organisation d’un appui conseil à la demande,

 le financement par l’Etat des travaux lourds qui soutiennent ceux des communautés,

 La révision du cadre législatif et réglementaire en relation avec les questions foncières.

 La gestion de la fertilité des sols

244. La Vision 2020 a fixé les objectifs spécifiques suivants pour la période 2002 à 2020: (i) 90% des terres seront protégées contre l’érosion ; (ii) 10.000 ha des terres collinaires seront irriguées ; (iii) 40.000 ha des terres des marais seront aménagées ; (iv) 140 valley dams et retenues collinaires seront construits.

245. Les actions que mènera le PSTA s’inscrivent dans cet objectif à long terme. Cependant, lapériode 2005-2008 sera consacrée principalement à :

 Révision du cadre légal relatif à la conservation des eaux et du sol (révision de la loi du 30 mars 1982 et sa mise en application)

 Actualisation du Plan d’action national de l’Initiative pour la fertilité des sols et la conservation des eaux et des sols (IFS/CES)

 Lancer des opérations pilotes de gestion intégrée des bassins versants dans les provinces qui ont placé cette activité en priorité dans leurs programmes locaux. Un financement est en cours de mobilisation pour conduire cette opération dans cinq provinces. Ces actions pilotes devront conduire à l’élaboration d’un programme national de protection et d’aménagement des bassins versants,

 Renforcement des activités de l’ISAR dans le domaine de la gestion de la fertilité des sols

 Mettre en œuvre parallèlement aux actions d’appui conseil des actions de sensibilisation et de formation des groupements de paysans sur les bonnes pratiques culturales protectrices du sol,

 lancer des actions prioritaires de protection des ressources dans les zones forestières et fauniques prioritaires ;

 Compte tenu de leur caractère global, le gouvernement poursuivra les efforts de mobilisation des ressources financières notamment celles du GEF pour des actions de lutte contre la dégradation des sols et de protection et de gestion des ressources hydriques internationales

7.1.2. Développement d’un système d’élevage intégré de production agro sylvo pastoraux et promotion de systèmes d’élevage intensifs spécialisés

246. Le développement d’un élevage intégré dans l’agriculture est la principale option offerte pour renverser le processus actuel de dégradation de la fertilité des sols et réduire le déséquilibre nutritionnel de la population. Mais une autre option, complémentaire à la première, consiste à encourager des éleveurs modernes, spécialisés en techniques intensives d’élevage, en vue de favoriser les productions en masse de lait (élevage bovin) ; de viande (embouche bovine, élevage intensif de porc, de chèvre, de mouton, de poulet de chair, etc) ; des œufs ; et bien d’autres productions animales. Cette option appelle une action plus intense en matière d’approvisionnement en intrants modernes d’élevage (aliments de bétail, produits vétérinaires, approvisionnement de bétail de races améliorées,) ainsi que une amélioration des services d’encadrement de l’élevage (services de prévention et d’inspections vétérinaires etc).

247. L’analyse des contraintes montre qu’un ensemble d’actions sont nécessaires pour arriver à ce résultat.

248. Ces actions relèvent du MINAGRI mais aussi d’autres acteurs. Il s’agit des actions de réformes et de sécurisation foncière. Lever la contrainte psychologique du bétail concurrent de la production végétale sur les petites exploitations par l’introduction des petits ruminants, la contrainte de l’achat de gros bétail par le développement de la méthode de prêt de vaches pleines (suivi important) et du développement du système d’embocagement, de la complémentarité entre les activités agricoles dans les collines et l’exploitation des marais. La protection des zones sensibles forestières et de marais et leur importance pour le développement d’activités extra agricoles notamment dans les zones des parcs d’où les programmes spéciaux prévus.

249. La stratégie de base de ce programme repose sur i) le postulat que chaque exploitation agricole doit posséder du bétail dont la nature et le nombre variera en fonction de la taille et du système de production de l’exploitation. Ce bétail peut être bovin, porcin ou des petits ruminants ou de la volaille. Ce postulat implique une forte action de repeuplement accompagnée des améliorations génétiques, techniques et sanitaires indispensables à la transformation rapide escomptée et des investissements et des incitations suffisantes pour que les communautés de base participent correctement,ii) la promotion d’actions de conservation, de transformation et de commercialisation des produits animaux, iii) la diversification qui permettra d’exploiter toutes les potentialités des différentes provinces pour telle ou telle production et qui touchera aussi bien les bovins, petits ruminants, porcins que l’aviculture, la cuniculture (élevage de lapins), l’apiculture et la pisciculture en fonction des demandes exprimées par les communautés de base dans les PDC. L’organisation de l’appui conseil au niveau de chaque secteur et district devrait répondre aux demandes précises pour toutes ces activités de production.

Compte tenu des besoins nutritionnels, une priorité sera accordée à la production laitière qui fera l’objet d’une approche filière spécifique.

251. La production de viande sera développée à travers le développement du petit bétail (caprin, ovin et porcin) et l’encouragement à l’aviculture villageoise améliorée grâce aux services financiers et à l’amélioration des races de volailles.

252. En ce qui concerne la pêche et la pisciculture, le gouvernement a déjà approuvé un grand projet de développement de ces deux activités et dont il est tenu compte dans le plan d’action du PSTA.

253. Les projets en cours et qui se poursuivront sur les trois prochaines années seront révisés pour les adapter aux nouvelles orientations de la PNA et du PSTA. Il s’agira en particulier des projets suivants:

 Couvoir national de Rubilizi

 Appui au développement de l’élevage bovin et produit du lait

 Programme panafricain de contrôle des épizooties

 Laboratoire vétérinaire national de Rubilizi

 Centre national d’insémination artificielle

 Projet de repeuplement,

 Le PAIGELAC

254. Les nouvelles actions prioritaires prévues devraient permettre de lever certaines contraintes du sous secteur, mettre en place les conditions nécessaires et jeter les bases d’un élevage qui contribue aux objectifs globaux du secteur à savoir : l’élimination du déficit alimentaire, la réhabilitation de la fertilité des sols et l’accroissement des revenus des producteurs.

255. Les actions suivantes sont proposées à cet effet :

 Poursuite du projet BAD et développement de la production laitière et de viande ;

 Restructuration du Centre d’Insémination artificielle et du Centre d’aviculture et mise en œuvre d’un Projet d’amélioration génétique ;

 Extension du projet de repeuplement et appui aux acquisitions de bétail par l’intermédiaire de la BRD, des autres banques qui le souhaitent, et des services financiers ruraux, en mettant particulièrement en jeu de nouvelles incitations appropriées, tel que le fonds de guarantie agricole ;

 Actions d’appui conseil dans les domaines de l’amélioration de l’alimentation du bétail (production fourragère, de la création de bocages) ;

 Renforcement des services vétérinaires en coopération avec le secteur privé et mise en place d’un Projet de surveillance et d’intervention dans le domaine de la santé animale.

7.1.3. Aménagement des marais

256. Le pays dispose d’une étude du schéma directeur d’aménagement des marais, de protection des bassins versants et de conservation des sols a été faite sur base d’études hydrologiques, pédologiques, environnementales, agro-économiques et même sociologiques. Un schéma de vocation et d’utilisation des terres de marais a été également élaboré. Sur base de la typologie des marais dégagée, deux schémas directeurs ont été également élaborés ; il s’agit du schéma directeur d’aménagement des marais et du schéma directeur de protection des bassins versants et de la conservation des sols. Ces deux schémas sont complémentaires et doivent être intégrés.

257. Le choix des marais à aménager doit tenir compte des orientations données par ce schéma directeur d’aménagement des marais, de protection des bassins versants.

258. La stratégie en matière d’aménagement des marais sera basée sur les éléments suivants :

 le choix des marais à aménager doit tenir compte des orientations du schéma directeur

d’aménagement des marais, de protection des bassins versants et de la conservation des sols.

 avant tout aménagement des études de faisabilité et d’avant projet détaillé comprenant une étude d’impact environnemental seront exigés

 les travaux d’aménagement étant coûteux seront financés par l’Etat

 l’aménagement d’un marais doit aller de paire avec l’aménagement du bassin versant dans lequel il se trouve

 l’élaboration du cadre législatif réglementaire spécifique aux marais

259. Les actions qui seront menées pendant la période 2005-2008 sont les suivantes :

 élaborer une législation foncière spécifique aux marais

 sécurisation foncière par l’octroi des baux emphytéotiques aux exploitants des marais

 aménager et mettre en valeur les marais sur base du schéma directeur existant. Le programme 2005-2008 couvrira 5.000 ha

 renforcer les organisations d’agriculteurs exploitant les marais et les responsabiliser pour leur gestion et la prise en charge des coûts de maintenance des infrastructures.

7.1.4. Développement de l’irrigation

260. Les ressources en eau du Rwanda sont abondantes et convergent même dans des zones à

déficit pluviométrique, pourtant l’irrigation a été et reste le parent pauvre dans les programmes du secteur agricole. L’irrigation gravitaire de surface est la seule connue au Rwanda et n’est pratiquée que dans les marais. En matière d’irrigation des terres de collines tout reste à faire. Compte tenu du potentiel important qu’elle représente pour les petites exploitations, le Minagri entend développer un programme de développement de la petite irrigation parallèlement aux actions pilotes d’aménagement des Bassins versants mentionnés plus haut et de renforcer l’efficacité des grands et moyens périmètres existants.

261. La stratégie dans le domaine de la petite irrigation se basera sur les principes suivants :

 les appuis seront fournis aux projets communautaires d’aménagement de petits périmètres pilotes irrigués reconnus dans es plans de développement locaux,

 la contribution de l’Etat couvrira la construction des infrastructures hydrauliques en mettant l’accent sur la construction des ouvrages de régulation des retenus collinaires à des fins d’irrigation.

 la contribution des bénéficiaires devra être mobilisée 262. Les actions à mener sont les suivantes :

 recherche et vulgarisation de techniques permettant la mobilisation des ressources en eau pour l’agriculture et leur valorisation,

 identification participative des sites à déficit hydriques et étudier leurs besoins en eau,

 appuis à l’élaboration après étude des schémas d’irrigation et de drainage

 étudier et mettre en oeuvre un plan d’aménagement prioritaire pour les périmètres d’irrigation de Bugesera et de Rusumo

 étudier les possibilités de pompage de l’eau d’irrigation à partir des rivières, des lacs et de la nappe souterraine.

7.1.5. Approvisionnement et utilisation des intrants agricoles et mécanisation

263. Etant donné que la quantité d’engrais utilisée est très faible (4 kg par ha et par an) suite à des problèmes d’acheminement, il s’avère indispensable de mettre en marche des mécanismes appropriés d’appui au secteur privé pour augmenter de 25% par an les quantités d’engrais importés chaque année de manière à les porter de 8.000 tonnes par an à au moins 15.000 à 20.000 tonnes en 2008.

264. Parallèlement à l’accroissement des approvisionnements en engrais, la recherche vulgarisation participative devra se déployer de manière à assurer la diffusion des techniques intensives associant l’usage de plus de fumure organique, d’amendements et d’engrais minéraux dans les exploitations agricoles.

265. De même, en fonction des ressources disponibles, le gouvernement soutiendra la poursuite et l’accélération de l’importation de races améliorées ainsi que les techniques d’insémination artificielles et de croisement.

266. La multiplication de semences et plants sera également soutenue à travers l’appui à des organisations professionnelles du domaine et à la promotion du métier de pépiniéristes privés.

267. Le volet mécanisation agricole va être développé en vue d’accroître la productivité des facteurs de production, particulièrement celle du travail. Cette évolution est un impératif dans la mesure où elle doit répondre à la fois à la réduction progressive de la main d’œuvre agricole, d’un côté ; et à la croissance de la demande alimentaire d’un autre côté.

268. Pour atteindre ce but, le PSTA prévoit la mise en place dans ses activités d’un volet d’essai et de diffusion d’équipements agricoles modernes ou améliorés couvrant une gamme variée de besoins tels que la matériel aratoire amélioré, la traction animale, les motopompes, les moulins, le tracteur, la moissoneuse batteuse, divers équipements pour le conditionnement de produits agricoles et laitires ; etc.

7.1.6. Sécurité alimentaire, gestion des risques et de la vulnérabilité

269. Le potentiel agricole du pays est en mesure d’assurer une alimentation suffisante en quantité et en qualité pour la population actuelle et future. La stratégie de sécurisation de l’alimentation se base sur i) la mise en œuvre des programmes d’accroissement de la productivité dans le secteur vivrier traditionnel et de l’intensification de la production pour des produits stratégiques tels que le riz, le maïs, la pomme de terre, le lait et la viande et ii) le ciblage des zones et groupes vulnérables en prenant en compte les disparités existantes au sein des groupes sociaux et au niveau des régions et des chocs éventuels qui les affectent.

270. Les objectifs dans ce domaine sont fixés à partir des objectifs de la Vision 2020 résumés dans le tableau ci-dessous.

Tableau n° 4 : Objectifs nutritionnels établis par la vision 2020 Disponibilités 2010 Ecart avec

Objectif 2010 (%) 2020 Ecart avec Objectif 2020 (%) Enérgie en

Kcal/personne/jour

2183 9 3236 47

Protéines en g/personne/jour

58 5 108 43

Lipides en g/personne/jour

18 90

271. Trois objectifs sont poursuivis à travers ce volet :

 Réduire les déficits alimentaires et nutritionnels, surtout en lipides et équilibrer le régime alimentaire en ciblant notamment le développement des filières oléagineuses, céréalières ainsi que les filières lait et viande.

 Lutter contre la vulnérabilité à l'insécurité alimentaire des zones et des groupes de populations affectés en tenant compte des problèmes spécifiques à ces zones (notamment la sécheresse et

l'acidité des sols) et populations (ménages ruraux sans terre ou ayant de micro exploitations, femmes ou enfants de chef ménages, rapatriés, les démobilisés, etc…)

 créer les emplois surtout en privilégiant l'approche HIMO (Haute Intensité de Main d'œuvre) . Ils devront cibler les personnes les plus pauvres ainsi que les sans emploi et inclure une

composante formation aux métiers afin d'augmenter leur capacité professionnelle 272. Les actions prioritaires retenues sont les suivantes :

 Mise en œuvre du Programme spécial de sécurité alimentaire (PSSA)

 Appui à la mise en place d'un système de stockage des produits agricoles (surtout les céréales et les légumineuses)

 Appui à la mise en place d'un système d'information sur les marchés

 Appui à la mise en place d'un système d'information sur la sécurité alimentaire et l'agriculture et d'alerte rapide (SNIAR)

 Accompagnement sur le plan agricole des projets des autres secteurs en faveur des groupes particuliers (jeunes sans emploi et soldats démobilisés).