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CONTRIBUTION DES SECTEURS DE SOUTIEN AU DEVELOPPEMENT AGRICOLE

342. La réalisation effective des objectifs et des actions prioritaires retenues au niveau des différents axes stratégiques du PSTA dépend étroitement de la contribution des secteurs de soutien décrits ci-dessous :

8.1. Gouvernance et Développement local

343. Le processus de décentralisation a permis de responsabiliser les pouvoirs locaux et abouti à une situation qui a coupé les relations directes entre le MINAGRI et les producteurs. Des mécanismes et modalités adaptées à la nouvelle situation seront mis en place pour que les demandes émanant des producteurs et de leurs communautés de base reçoivent les appuis contenus dans le plan d’action du ministère.

344. Les besoins des bénéficiaires, recueillis à travers les ateliers participatifs et rassemblés dans une base de données serviront de vitrine pour tous les intervenants en vue de faciliter l’utilisation de ces informations dans l’identification, le financement et le suivi des micro projets agricoles initiés par les communautés de base de manière décentralisée.

8.2. Environnement, Eau et Sécurité foncière

345. Etant donné que les problèmes environnementaux intéressent tous les sous-secteurs agricoles, l’attention à cet aspect sera intégrée de manière transversale dans toutes les actions : lutte anti-érosive intégrée ; promotion des cultures en couloirs, usage rationnel d’engrais, de produits vétérinaires et de pesticides ; gestion rationnelle des pâturages et des systèmes intensif d’élevage ; la promotion de la fumure organique, de méthodes biologiques de cultures et de l’agroforesterie.

346. Une action spéciale de gestion rationnelle de l’eau sera développée en matière d’exploitation et de conservation stockage. Un plan spécial sera conçu pour les zones à haut risque de sécheresse (Bugesera et Umutara), ainsi que pour les écosystèmes fragiles tels que les marais.

347. Le MINITERE prévoit de mettre en œuvre des décrets d’application de la nouvelle loi foncière. Le Minagri sera appelé à apporter une contribution dans ce processus étant donné l’importance de la sécurisation foncière sur l’intensification et la diversification de la production. Des structures sous forme de groupes de travail seront constituées entre les ministères concernés et une application d’une démarche unifiée pourrait intervenir dans le cadre des actions pilotes proposées pour les bassins versants retenus dés 2005.

8.3. Education et Recherche scientifique

348. En matière d’éducation, le Minagri compte sur le secteur éducatif pour intégrer à tous les niveaux l’enseignement des notions de base en faveur de la préservation des ressources naturelles, la valorisation de la profession d’agriculteur et l’acquisition des principes de base pour une agriculture saine, profitable et durable. Des cours devraient être introduits notamment dans le cadre des sciences ou de l’étude du milieu.

349. Les écoles devraient servir dans leur environnement immédiat de centres de démonstration, tout comme elles pourraient servir de pôles modèles de productions ou de diffusion d’intrants, dans le cas des écoles secondaires avec internat tout au moins. Le Ministère en charge de l’éducation pourrait, en collaboration avec les communautés de base et l’appui des services du Minagri, organiser dans le cadre de l’alphabétisation fonctionnelle, des modules de formation et de vulgarisation sur base du « Guide » et d’autres matériaux appropriés. Une harmonisation des actions d’alphabétisation sera donc recherchée au niveau de la mise en œuvre de tout projet de développement piloté par le Minagri.

350. Les instituts universitaires ou d’enseignement supérieur (Faculté d’agronomie de l’UNR, KIST, IRST, ISAE, etc.) devraient être impliqués dans l’action de formation et de vulgarisation de nouvelles techniques et technologies agricoles.

351. Un module spécial de recherche adaptative axé sur les priorités du PSTA devrait être incorporé dans le plan d’action de l’ISAR. Une action de multiplication des écoles de formation agricole et vétérinaires sera menée et des initiatives indépendantes dans ce secteur seront soutenues.

8.4. Commerce, industries et artisanat

352. Le commerce, l’industrie et l’artisanat ont un rôle clé dans la transformation alimentaire et l’incorporation de la valeur ajoutée dans les produits de consommation locale ou extérieure.

353. La transformation alimentaire, axée sur la fiabilité et la qualité, permet d’avoir des produits à haute valeur ajoutée qui répondent aux goûts et préférences des consommateurs. Pour y arriver, il faut un ensemble de stratégies agricoles centrées sur les trois axes ci-après : (i) Amélioration et renforcement du cadre institutionnel ; (ii) Promotion de l’agri business par la transformation des produits agricoles, la recherche de la fiabilité et de la qualité (iii) Stimulation de la participation active du secteur privé.

354. L’amélioration et le renforcement du cadre institutionnel passeront par la révision du cadre légal et réglementaire.

355. Ce dernier doit pouvoir créer d’abord les conditions favorables à la sécurité hygiénique des produits alimentaires. Une étude va être menée en vue de mettre sur pied une agence ou un autre cadre spécialisé de normalisation et de sécurité de l’hygiène alimentaire.

356. Cette structure serait responsable de la coordination des activités d’établissement et de contrôle de normes an matière de sécurité d’hygiène alimentaire nationale telles que : le contrôle des importations alimentaires ; la certification des exportations alimentaires ; la certification des industries alimentaires ; les programmes d’éducation et d’extension sur les bonnes pratiques culturales ; le contrôle des dangers au niveau des produits alimentaires ; l’exécution des activités relatives aux produits alimentaires au même titre que le Bureau National de Normalisation ; renforcer la capacité nationale notamment celle du Bureau National de Normalisation, et développer des laboratoires nationaux pour accomplir les tâches spécifiques.

357. La promotion de l’agri business cherche à améliorer la valeur ajoutée des filières spécifiques afin de servir les marchés intérieur et extérieur. La qualité commence au niveau de la production, les bonnes pratiques culturales devraient être introduites pendant la production pour éviter de prendre des mesures correctives quand c’est tard et que des pertes ont déjà été enregistrés.

358. Le Minagri compte mettre en place dès l’année 2005 un service chargé de la promotion de l’agribusiness et de la compétitivité. Le mandat de ce centre comporte entre autres actions spécifiques:

assurer la formation des associations des producteurs (tenue des livres, bonnes pratiques culturales, l’utilisation des intrants et des techniques modernes de conservation) ; mettre sur pied un code des pratiques culturales pour les producteurs des pratiques culturales et établir le concept de régulation et de certification au sein des associations ; développer un programme pour la promotion des petites industries alimentaires ; développer un programme de standards de sécurité alimentaire internationaux pour les petites industries alimentaires localement (HACCP) à travers la formation des formateurs en associant les institutions universitaires et les centres de recherche (KIST et autres); développer un appui institutionnel pour les petites industries alimentaires, notamment en formant les fabricants d’équipement, les ateliers de maintenance, avec le support des institutions universitaires et les centres de recherche (ex. centre pour le transfert d’innovation et de la technologie du KIST) ; promouvoir la collaboration entre le MINAGRI et les institutions impliquées dans les programmes de transformation alimentaire (KIST, ISAR,

ONGs etc) ; créer et soutenir une association regroupant les personnes qui travaillent dans la transformation alimentaire pour mieux partager l’information relative à la transformation alimentaire ; stimuler chaque année la promotion de deux ou trois cultures à haute valeur ajoutée (stimuler la diffusion et vulgarisation des résultats de la recherche sur ces produits , initier des programmes pilotes de transformation, développer le marketing tant au niveau des marchés intérieur qu’extérieur) ; développer des mesures incitatives pour accroître les investissements dans le domaine de l’agribusiness ( améliorer l’accès au crédit ; renforcer le partenariat entre le secteur public et privé notamment en matière des investissements de base, de marketing, etc.).

359. Les considérations ci-dessus indiquent que le secteur du commerce, de l’industrie et de l’artisanat est appelé à jouer un rôle clé pour favoriser la mise en œuvre du PSTA. En plus de ce qui est indiqué ci-dessus, les actions complémentaires suivantes sont attendues: (i) promouvoir les services d’accès à l’information, à la formation et aux marchés locaux, régionaux et internationaux ; (ii) développer à travers les institutions appropriées de nouvelles technologies de transformation, de conservation et des techniques de communication et de marketing ; (iii) établir des normes correspondant à des standards internationaux en matière de sécurité, de prévention et d’hygiène alimentaire ; (iv) favoriser la mise en réseau des associations d’entrepreneurs agro-industriels avec d’autres organisations régionales et internationales ; (v) promouvoir les initiatives et les activités de nature à développer l’artisanat et l’industrie.

8.5. Santé et protection sociale

360. Les domaines de la santé et de protection sociale seront appelés, dans le cadre du PSTA, à coopérer davantage avec le secteur agricole sur beaucoup de zones de responsabilités. Cette collaboration couvre notamment : (i) l’état nutritionnel des populations et la surveillance nutritionnelle particulièrement des enfants, des femmes enceintes et des personnes malades (obésité, mal nourris, VIH/SIDA) ; (ii) l’alimentation des autres groupes vulnérables (orphelins, veuves, personnes âgées, personnes démunies, etc.).

361. Des mesures appropriées seront prises pour contribuer à la protection et à l’insertion sociale des personnes porteuses ou malades du SIDA notamment en assurant la prévention sanitaire des produits alimentaires par des contrôles de la qualité des aliments et des endroits destinés à leur manutention ou transformation.

362. Il s’agit aussi de mettre en place des mécanismes de suivi général de la situation alimentaire du pays et de s’assurer que les instruments de prévisions des récoltes et d’alerte rapide mis en place dans le cadre de ce suivi pour détecter les risques de déficit alimentaire ou de catastrophe dans le domaines fonctionnent à temps pour prévenir la faim ou secourir les personnes sous menace.

8.6. Infrastructures de transport et de communication (ICT)

363. Une collaboration est requise avec les Ministères ayant en charge les infrastructures de transport, la communication et l’ICT notamment pour : (i) la réhabilitation et l’extension des réseaux routiers ; (ii) la promotion du charroi de transport de marchandises, l’allègement des tracasserie administratives et la diversification des voies et des corridors de commerce régionaux et internationaux ; (iii) la diffusion et l’usage en milieu rural et auprès des professionnels du secteur de nouvelles technologies de l’information.

8.7. Secteur financier

364. Pour que le secteur financier joue pleinement son rôle de catalyseur pour les investissements dans le secteur agricole, des efforts particuliers doivent être menés par le Gouvernement et les autorités monétaires pour renforcer et approfondir le secteur financier afin de pouvoir répondre à la demande potentielle des crédits agricoles. Amérioration des capacités du secteur financier à faire face aux besoins du secteur agricole devra nécessairement passer par la diversification des instruments et des produits financiers tels que la création (i) d’un marché des capitaux pour la mobilisation locale des ressources longues ; (ii) d’une société de capital risque pour appuyer l’insuffisance des capitaux relatifs aux projets agricoles rentables ; (iii) d’une société de leasing (crédit-bails) pour financer entre autre des équipements et outillages nécessaires à la modernisation et à la transformation de l’agriculture, et (iv) d’un système de garantie du crédit agricole dont létude pour la mise en place vient d’être finalisée.

365. Le rôle des institutions financières en matière de crédit agricole devrait être clarifié en vue de faciliter le dialogue avec les opérateurs du secteur agricole. Ainsi les services financiers de proximité devraient être développés à travers la mise en place d’une réglementation appropriée, le renforcement des capacités des institutions de microfinance et la mobilisation extérieure des ressources pour le refinancement de ces institutions. A cet égard l’initiative mircofinance à la BRD devrait être soutenue en particulier pour stimuler les initiatives de microfinance dans l’agriculture.

366. L’UBPR a un rôle crucial à jouer dans le financement des PME/PMI agricoles en milieu rural. A cet effet, des accords entre le MINAGRI et l’UBPR seront établis en vue de canaliser les lignes de crédit à mobiliser. L’UBPR servira ainsi d’intermédiaire pour que les PME/PMI agricoles puissent bénéficier du fonds de garantie agricole.

367. Les banques commerciales devront être encouragées à accompagner la BRD dans le financement de l’agri-business et l’agro-industrie. Vu sa mission, la BRD devra favoriser le financement des entreprises naissantes dont les besoins financiers pour l’extension et les fonds de roulement seraient pris en charge par les banques commerciales.

TROISIEME PARTIE : PLAN D’ACTION ET PLAN INDICATIF DE FINANCEMENT