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Intégration au sein de l’équipe de la BU

3. Rémunérer, soutenir

3.2. Professionnalisation : peut-être plus qu’un job étudiant ?

2.2.2. Intégration au sein de l’équipe de la BU

Le sentiment d’appartenance est la clef du développement d’un esprit d’équipe et de la participation active au projet d’une entreprise ou d’une administration. Les BU ont donc beaucoup à gagner à favoriser l’intégration de leurs contractuels étudiants au sein du service.

Des collègues à part entière

Comme l’a indiqué Grégory Miura à l’occasion d’un entretien, il est important de traiter les étudiants comme des collègues à part entière : l’image du service est en jeu. Comment attendre des contractuels une forte implication, s’ils ont le sentiment de rester à la marge de l’équipe titulaire du SCD ?

La précarité de leur situation, leur âge et leur situation distinguent généralement les contractuels étudiants des titulaires. Travaillant à temps incomplet et, bien souvent, uniquement auprès du public, ils connaissent rarement l’ensemble du personnel de la BU ou du SCD. Ils n’ont parfois qu’une vague idée du fonctionnement général du service et aucune connaissance des projets en cours.

Malgré ces contraintes, certains établissements veillent à ce que les étudiants soient traités de la même manière que les agents titulaires. Les responsables d u SCD de l’Université Bordeaux-Montaigne font ainsi attention à ce que leurs contractuels ne soient pas cantonnés aux permanences de soirée ou du samedi mais puissent, en travaillant tous en journée durant la semaine, rencontrer les agents titulaires. Les deux équipes sont véritablement associées pour la réalisation des tâches de service public. Surtout, les étudiants ne sont pas une variable d’ajustement dans la gestion des plannings : leurs demandes d’aménagement sont reçues et traitées comme celles des agents titulaires. Invités à participer aux réunions concernant les principaux projets du service, ils sont informés des grandes lignes de sa politique186.

Ainsi que le suggère Grégory Miura, le passage d’une réflexion en termes strictement statutaires à une réflexion en termes fonctionnels conduit à reconnaître la nécessité de traiter, aussi souvent que possible, contractuels et titulaires sur un pied d’égalité.

Participation aux réunions de service

La participation des étudiants aux réunions de service est rare et difficile à mettre en place : seuls 14% des établissements répondants font participer leurs étudiants à ces réunions. Le plus simple est de désigner un ou plusieurs délégués au sein de l’équipe, comme expliqué plus haut. Encore faut-il s’assurer que celui-ci fasse circuler les informations au sein de l’équipe.

Seconde Partie. A l’échelle des services : le quotidien de l’emploi étudiant

A la bibliothèque universitaire de Corte (Université de Corse), les moniteurs participent aux réunions de service. Un courriel leur est envoyé quand l’ordre du jour de la réunion est en lien avec leur travail. L’objectif est de faire circuler l’information dans les deux sens, descendant – donner aux contractuels tous les renseignements sur les évolutions du service public – et ascendant – leur permettre de faire remonter des informations. La taille de la structure, qui compte une trentaine d’agents, permet cette ouverture187.

L’inscription des étudiants sur les listes de diffusion interne peut garantir qu’ils soient informés des projets du service. A défaut d’une participation aux réunions de service, des réunions d’information peuvent être organisées à leur intention.

Identifier les contractuels

Le fait qu’ils soient étudiants nuit parfois à l’identification des contractuels : ils ne sont pas toujours perçus par le public – voire par leurs collègues – comme des agents de la bibliothèque.

Au Centre de ressources des langues de l’Université Toulouse 2 Jean-Jaurès, des gilets bleus identifient clairement les moniteurs. Ils ont été mis en place en collaboration avec le service communication de l’université. Ce vêtement assure aux moniteurs une certaine légitimité auprès des autres étudiants et des enseignants.

A l’Université de Corse, les contractuels disposent d’un badge qui permet de les identifier. Ceci est d’autant plus pertinent qu’ils sont appelés à être mobiles pour aller au-devant du public.

Le collectif et l’individu

Il est important que le contractuel sente qu’il n’est pas un membre indifférencié de l’équipe étudiante, qu’il est connu et reconnu en tant qu’agent et individu.

Ceci passe par des choses simples, à commencer par la connaissan ce du nom, du parcours, du projet professionnel de chaque contractuel. L’entretien de recrutement doit être l’occasion de retenir ces informations. Dans certains cas, la situation sociale et familiale de l’étudiant doit être connue de ses encadrants, dans les limites du respect de la vie privée.

Des dispositifs supplémentaires peuvent être mis en place. A la bibliothèque universitaire centrale de Nanterre, chaque contractuel étudiant rencontre son encadrant deux fois par an à l’occasion d’un entretien individuel, à mi-contrat et en fin d’année universitaire. C’est l’occasion de discuter des difficultés qu’il peut rencontrer ou des problèmes liés à son travail. Le contractuel peut évoquer les évolutions qu’il attend dans son travail. A l’issue de cet entretien, des adaptations peuvent être réalisées sur le champ.

Lieux de repos et de détente

Les contractuels étudiants n’ont pas toujours accès aux espaces réservés au personnel. Dans certaines BU, ils doivent rester dans les espaces publics, ce qui ne

manque pas de renforcer un sentiment d’exclusion et de nuire à l’établissement d’une relation de confiance.

Dans près de 80% des services documentaires, les contractuels ont accès à l’espace de repos du personnel titulaire ; ils n’ont pas accès à une salle dédiée au repos dans 17% des SCD. Un seul établissement nous a été signalé dans lequel existe un espace de repos réservé aux étudiants contractuels : il s’agit de la BU Manufacture (Lyon 3)188.

3. R

EMUNERER

,

SOUTENIR

Cette troisième et dernière sous-partie est consacrée aux attentes des contractuels étudiants. Si nombreuses et variées qu’elles puissent être, nous les avons précédemment classées dans trois grandes catégories de « motivations » : celles liées à la rémunération, celles procédant du projet prof essionnel de l’étudiant et celles ayant trait aux conditions de travail en bibliothèque.

Dans les parties précédentes ont été présentés différents outils et dispositifs permettant de répondre aux attentes des étudiants quant à leurs conditions de travail : plannings plus ou moins adaptés à leurs vœux, lieux et temps d’échange, espaces de repos…

Il nous reste à décrire les démarches entreprises par certains SCD d’une part pour garantir à leurs contractuels de meilleures conditions de rémunération, et d’autre part pour soutenir ceux qui envisagent de travailler en bibliothèque après leurs études.

3.1. Mieux rémunérer les contractuels étudiants

Si les étudiants choisissent de travailler en BU non « par simple ou pur plaisir, mais par nécessité économique »189, des conditions de rémunération décentes doivent leur être garanties.

Or le principe du « service fait » et le fonctionnement du circuit de paiement des universités impliquent pour les contractuels une paie différée et variable d’un mois à l’autre. Nous ne reviendrons pas sur ces questions déjà développées dans la première partie.

Nous nous proposons plutôt de décrire les dispositifs développés dans trois SCD pour améliorer les conditions de rémunération des étudiants.