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Les instruments de mesure et la passation de l’entrevue

Chapitre 3: Présentation de la recherche et de la méthodologie

3.2 Description de la méthodologie

3.2.3 Les instruments de mesure et la passation de l’entrevue

Les instruments de mesures

Dans un premier temps, nous avons élaboré un questionnaire composé de questions fermées et semi-ouvertes d’ordre descriptif sur les caractéristiques plus générales de nos répondants. Les thèmes abordés tournaient autour des variables socio démographiques, par exemple : le sexe, l’âge, le statut familial, la scolarité, la profession des parents, le nombre d’enfants dans la famille, le rang de l’adolescent dans la fratrie, la date d’arrivée au Québec, les pratiques linguistiques et enfin leur éducation.

Dans un deuxième temps, nous avons élaboré un autre questionnaire qui consistait en des questions d’entrevue. Il était composé de plusieurs types de thèmes-questions nécessaires à notre analyse. Ces thèmes ont été choisis conformément à notre cadre théorique, pour faire sortir le point de vue et la perception de nos sujets de recherche, concernant leur vie familiale et sociale, par des questions reliées de près et de loin à leur formation identitaire. Les questions étaient en quelque sorte ordonnées de telle sorte que les plus générales étaient abordées en premier lieu, et celles davantage en lien avec notre problématique de recherche abordées au fur et à mesure que l’entretien se développe. Plus spécifiquement, nous avons interrogés nos sujets sur des thèmes précis, comme par exemple : les expériences migratoires, l’intégration actuelle à l’école, la vie associative, les loisirs et les relations amicales, l’importance de la famille et les relations familiales, la vision du mariage, le choix de valeurs sociales, familiales et éducatives et, finalement, des questions plus ciblées sur les conflits de valeurs à l’école ainsi qu’avec les parents, l’identité des jeunes et leurs liens avec la communauté iranienne.

Aux parents, nous avons posé des questions concernant les valeurs qu’ils privilégient pour leurs enfants et le type de relations qu’ils entretiennent avec ceux-ci; les conflits de valeurs avec l’école et le type de réaction qu’ils mettent alors en œuvre. En posant un certain nombre de questions communes aux parents et aux jeunes nous avons ainsi pu dégager les similitudes ou les différences entre les points de vue des deux groupes, ce qui nous a permis également de discuter avec les jeunes des stratégies identitaires qu’ils utilisent lorsqu’il y a des conflits avec leurs parents ou avec l’école.

Même si nous abordons un éventail très large de questions, nous avons décidé de ne pas aborder certains sujets personnels, parce qu’ils demeurent largement tabous dans la culture iranienne, comme par exemple les relations sexuelles avant le mariage, surtout pour les filles, ou la religion. En effet, étant donné le contexte politique actuel en Iran où la pratique religieuse est imposée par la force, les Iraniens sont réticents quand on les interroge sur de tels sujets. À notre avis, ce genre de questions aurait mis l’interviewé mal à l’aise devant l’intervieweur. Cependant par le biais d’autres questions portant dans le premier cas, sur les amis et les sorties, et dans le second cas, sur les valeurs, l’identité et le lien avec la communauté iranienne, nous avons pu obtenir des informations sur la vision de nos répondants sur ces enjeux.

Après avoir élaboré nos instruments de mesure, afin de vérifier leur validité, nous les avons expérimentés auprès de cinq sujets (3 jeunes et 2 adultes ayant les mêmes caractéristiques que nos sujets de recherche, mais ne faisant pas partie de notre groupe de recherche). Les informations recueillies auprès de ces derniers nous ont aidés à modifier nos instruments de mesure. En effet, nous avons constaté que certaines questions avaient trop de sous-questions, ce qui les rendait trop longues, et nous les avons donc allégées. Dans certains cas, afin de respecter les expressions spontanées des interviewés, la séquence des thèmes a dû être modifiée.

La passation de l’entrevue

Les participants ont d’abord rempli seuls leurs questionnaires écrits. Suite à l’analyse des données obtenues, notre deuxième source d’informations était l’entrevue semi- directive de type biographique.

Les jeunes avaient le choix d’être interviewés en farsi ou en français. Les entrevues se sont effectuées en farsi. Toutefois, si certains jeunes ne maîtrisaient pas bien le farsi, on optait pour le français. Les jeunes ont répondu assez facilement et les plus âgés ont donné les meilleures réponses. Pour deux garçons de treize ans, nous avons dû expliquer à plusieurs reprises le sens des questions. En effet, ils avaient largement oublié leur langue maternelle le farsi, mais ils ne connaissaient pas suffisamment le français pour pouvoir bien s’exprimer dans cette langue. Quant aux parents, ils ont tous été interviewés en farsi.

Nous avons toujours respecté l’expression spontanée de nos sujets, mais nous avons dû parfois expliquer ou reformuler les questions pour en faciliter la compréhension, ce qui fut souvent le cas pour nos jeunes, tout en veillant toutefois à ne pas orienter leurs réponses.

Les entrevues ont duré entre une heure et une heure et demie. Nous avons rencontré six jeunes à leur domicile, sept dans un organisme communautaire et un dans un restaurant. Sept mères ont été interviewées dans un centre communautaire et deux autres chez elles.

Toutes les entrevues ont été réalisées en 2005. Elles ont été enregistrées, sauf deux, à la demande des interviewées (deux mères). Aussitôt transcrites en farsi, ces entrevues ont ensuite été traduites en français.