18 novembre. Le 3 décembre, il fit conduire de Mâcon à Villefranche-sur-Saône les
ambassadeurs du duc de Bourbon, avant de ratifier, le lendemain, le traité de Pont de Veyle.
154 ADN, B 1951, f. 201 v°. 155 ADN, B 1954, f. 169 v°. 156
Déjà la déclaration précédente comprenait la confection d’un pourpoint de cuir et la réparation d’un jaque, que l’on peut inclure dans le costume militaire. Gérard de Hainaut, armurier du duc, « remit à point » le harnois de guerre de son maître « pour le voiage que icellui seigneur faisoit lors du pays de Piccardye en ses pays de Bourgogne », ADN, B 1957, f. 338 v°.
157
Le peintre ducal Hue de Boulogne fournit une déclaration payée sur l’exercice de 1436, dans laquelle des cottes d’armes, étendards et bannières aux couleurs ducales (gris et noir) et aux couleurs de Jean d’Etampes (bleu et noir) furent livrées pour le voyage de Bourgogne, ADN, B 1957, f. 293 r°. L’ordre de payement fut donné le 31 juillet 1434.
158
On reconnaît dans ces négociations un grand rôle à la propre sœur de Philippe, épouse de Charles de Bourbon, voir LEGUAI André, « Agnès de Bourgogne, Duchesse de Bourbon », dans Bulletin de liaison de l’Association pour le renouveau du vieux-Dijon, numéro 18, 1997, p. 9-17, plus particulièrement p. 11-13.
159
Le duc se trouvait en personne devant Belleville à partir du vingt-et-un septembre, et la ville fut prise le 7 octobre 1434.
160
Le duc se rendit en Brabant entre mars et juillet, mais il était de retour en Bourgogne à partir du mois d’août, et jusqu’en avril 1435.
161
La façon de broderie fut payée à Thierry du Castel en février 1437, mais elle apparut seulement dans l’exercice de 1439, ADN, B 1966, f. 284 v°.
162
Des rencontres furent à nouveau prévues en début d’année 1435 à Mâcon
163. Sans doute la
seconde partie de la déclaration d’Haine Necker, comprenant des vêtements d’une grande
richesse, concernait ces rencontres mâconnaises. Il faut probablement accepter un respect
certain de la chronologie dans la déclaration de l’artisan, qui a peut-être noté en pense-bête
l’ordre de confection des pièces au fur et à mesure de leur réalisation. En même temps qu’il
participait à des opérations militaires, le duc de Bourgogne parcourut ses pays, et rencontra ses
sujets. Sans que nous puissions rapprocher tel vêtement d’une occasion précise, il semble
évident que certaines pièces réalisées dans cette déclaration par Haine Necker, étaient
destinées à la représentation : « pour avoir fait ung pourpoint pour monseigneur de drap de
damas brochié d’or (…) Item pour la façon d’un autre pourpoint pour mondit seigneur de
drap de damas gris brochié d’or (…) Item pour la façon d’une longue robe pour mondit
seigneur de tissu d’or figuré de gris velours
164». D’autres semblent davantage répondre à une
mode, comme cette robe de drap gris, longue, à la façon de Brabant, ou celle-ci, courte, de
drap gris-blanc, faite « à manches de cordeliers »
165.
[1435]
Pour l’année 1435, la comptabilité permet de reconstituer la chronologie de
l’habillement pour le duc de Bourgogne. Deux événements majeurs la ponctuent, pour lesquels
furent confectionnés de grandes quantités de beaux vêtements : les conférences de Nevers en
janvier, et les conférences de paix d’Arras, de juillet à septembre. On a fait appel au commerce
local pour les achats ponctuels, tout en reconstituant, en partie, les réserves en draps de laine et
en draps de soie. Le duc lui-même a participé à cette entreprise.
L’année politique de Philippe le Bon commença très tôt, puisque dès janvier, il rencontra
à Nevers le duc Charles de Bourbon, accompagné de son épouse. Le comte Arthur de
Richemont était également présent. La rencontre de Nevers du 20 janvier au 7 février, pour
régler la querelle entre les deux princes, devait se révéler en fait un préliminaire aux
163
Philippe le Bon invita son homologue bourbonnais à le rejoindre par deux courriers le 9 et le 13 décembre 1434.
164
ADN, B 1954, f. 169 v°-170 r°.
165
conférences de paix fixées à l’été à Arras, et devant réunir les trois parties : Bourgogne,
Angleterre et France. Au niveau de l’habillement, ces journées de négociations ont donné lieu
à la confection de vêtements somptueux, par Haine Necker, valet de chambre et garde-robe du
duc
166. Ainsi Philippe le Bon, heureux de l’issue des négociations, la réconciliation
Bourbon-Bourgogne, donna l’un de ses paletots à son homologue, et s’en fit faire aussitôt un autre :
« un autre paletot pour mondit seigneur, pour ce que mondit seigneur a donné le sien à
monseigneur de Bourbon son frère
167». Dans la foulée, le garde-robe réalisa aussi « un
chapperon de gris et la cornette de noir, toute la patte découppée et le bout de la cornette (…)
une longue robe tissu d’or noir figuré de velours noir sangle (…) une courte robe sangle pour
mondit seigneur de drap d’or gris (…) une courte robe pour mondit seigneur de drap noir de
Monstierviller fait à VIII gérons à façon de Brabant et mis du drap au long des ploiz par
dedens (…) pour avoir doublé une longue robe de monseigneur de velours noir couverte
d’orfaverie le corps et les manches ». L’un de ces vêtements a dû être porté avec un chapeau
de feutre noir, pour lequel Perrenet Lami, pelletier de Nevers, fournit « III peaulx d’aigneaulx
noirs de Romenie bien fins
168«. Les participants ont « mommé » au cours de ces journées de
négociations, et Geoffroy de Thoisy a payé une voiture qui a mené d’Autun et de Beaune les
draps de laine et l’or clinquant « dont mondit seigneur estant audit Nevers a fait faire
certaines mommeries à la venue de monseigneur et madame de Bourbon
169». Les archers
accompagnant le duc furent vêtus de huques grises neuves, dont vingt-et-unes ont été brodées
à Dijon
170. Le décor politique des vêtements n’est pas connu, mais le duc s’est présenté lors de
ces journées vêtu de vêtements somptueux, comme il en avait pris l’habitude lorsqu’il devait
paraître au faîte de sa puissance. L’un de ces vêtements fut couvert d’orfèvrerie, témoin de la
richesse du prince. Dès son mariage
171, le brodeur fut sollicité pour donner davantage de
pompe à sa tenue vestimentaire. Ce fut encore le cas lors des conférences de paix d’Arras.
Tout de suite après la fin de l’assemblée de Nevers, le duc, après un petit détour par
Decize, puis Autun, regagna Dijon, où Isabelle et Charles séjournaient toujours. Ils y restèrent
tout le mois de mars, avant de s’engager sur la route de Paris, par Auxerre et Montereau, dès le
166 ADN, B 1954, f. 170 v°. 167 ADN, B 1954, f. 170 r°. 168 ADN, B 1954, f. 145 v°. 169 ADN, B 1954, f. 146 r°. 170
Haine Necker livra avant le mois de mars 1435 trente-et-unes huques de gris pour les archers de corps, ADN, B 1954, f. 170 v° ; Louis Colombe, brodeur de Dijon, a brodé vingt-et-unes huques pour les archers de corps, AN 1954, f. 157 r° ; le drap a été livré par Girard Mariot, marchand de Dijon, ADN, B 1954, f. 171 r°.
171