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2 - INFILTRATION, RUISSELLEMENT ET EVAPORATION EN ZONE ARIDE

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est tout autre. En effet, si la totalité de l'eau pluviale s'in-filtrait sur place elle n'en resterait pas moins insuffisante pour une production agricole. Il est donc préférable que l'eau ruisselle sur de grandes surfaces, et qu'elle se concentre et s'accumule en certains points privilégiés où elle peut échapper à l'évaporation.

Un tel système hydrologique existe naturellement dans la ré-gion d'AGADEZ, et c'est lui que permet, sous un climat sub-désertique, l'existence d'une ville importante entourée de jar-dins maraîchers. Ce système se compose effectivement:

D'un très grand bassin versant

(1 360 km2),

qui appartient au massif de l'Air (à fortes pentes et à faible perméabi-lité), et

joue le rôle d'impluvium.

D'un cours d'eau

à régime torrentiel, qui collecte les eaux du bassin et les

transfère rapidement

en aval. Les pertes par évaporation au cours de ce transport sont par conséquent réduites.

De nappes, qui assurent un stockage des eaux

à

l'abri de l'évaporation,

et sont exploitables à l'aide de puits à exhaure animale (profondeur: 15 mv l ,

Ce système naturel peut être reconstitué artificiellement à d'autres échelles: c'est ainsi que dans le désert du NEGUEV, il Y 6 trois mille ans, des terrasses cultivées de 0,5 à 2 ha étaient irriguées grâce à la collecte des eaux d'impluviums mon-tagneux et leur stockage da~s des citerne enterrées. (SHAHAN, EVENARI et TADMoR, 1970). L'eau ainsi recueillie est d'autant plus abondante que la végétation des impluviums a été préalable-ment supprimée (TADMoR et SHANAN, 1969). Il est à noter que le rapport moyen entre la surface de tels bassins versants et celle des champs irrigués (1/20) était sensiblement le même que celui de la région d'AGADEZ, où la surface du bassin montagneux est vingt-deux fois supérieure à celle de la cuvette.

Ces techniques d'irrigations sont fréquemment utilisées de nos jours dans les régions arides (MEYERS, 1967; HILLEL et BER-LINER, 1974; 80ERS et 8EN-ASHER, 1979, BANERJI et LAL 1977; oAS et SINGH, 1980; etc . . . l , Elles peuvent être employées avec des impluviums plus petits. Ainsi, en Haute-Volta, des forestiers (BIRoT et GALA8ERT, 1969, 1970) préconisent pour assurer une ali-mentation suffisante en eau des arbres, de favoriser le ruissel-lement sur des bandes nues entrecoupées de bourrelets de terre (ou de taupinières en "arrêtes de poisson"), où les arbres sont plantés.

Sans le ruissellement en zone aride, largement favorisé par la présence d'organisations pelliculaires à la surface des sols, le nombre de nappes ou de mares permanentes, serait très réduit.

Or, ce sont elles qui peuvent couvrir les besoins en eaux de bois-son ou d'irrigation de ces régions.

Le ruissellement est donc vi-tal pour ces zones.

Mais le ruissellement est également un facteur important de l'érosion, et il paraît nécessaire d'aborder maintenant cette question.

111-DETAl:HABILITE.

lA) ERD 0 l BIL IT E ET 0 ETAC HAB ILI rE

.1

L'érodibilité du sol répond à une définition précise. Il s'agit en effet de la valeur K. qui intervient dans l'"équation universelle des pertes en terres" proposée par WISHMEIER et SMITH (1960). K est déterminé expérimentalement selon un proto-cole bien établi sur des parcelles d'érosion. qui ont au moins dix mètres de long. et sont soumises aux pluies naturelles. etc . . . Cette technique est coûteuse et longue; elle nécessite en effet un dispositif important pour chaque type de sols (RooSE. 1976;

OSBORN. SIMANSoN et RENARD. 1976; AINA. LAL et TAYLOR. 1976. etc ... l. Elle réclame en outre une longue série de mesures. l'érodi-bilité étant une valeur moyenne interannuelle.

Afin d'obtenir rapidement des données sur la sensibilité des sols à l'érosion. de nombreux auteurs ont pensé utiliser les

dif-férents tests d'instabilité structurale.

comme indice d'érodi~

lité (BRYAN. 1976; SAHI. PANoEY et SINGH. 1976; de VLEESCHAUWER.

LAL et de BoooT. 1978). Ils ont montré. qu'il existe généralement une corrélation satisfAisante entre ces indices et les valeurs de l'érodibilité déte~minées plus classiquement. Mais pour certains sols. les agrégats considérés comme stables à l'eau. d'après les tests d'instabilité structurale. ne le sont pas lorsqu'ils sont soumis à l'impact des gouttes de pluies (BRYAN. 1968).

Il apparaît donc préférable d'avoir recours à d'autres tests.

dont les conditions se rapprocheraient davantage de celles d'une pluie. L'instabilité structurale peut ainsi être appréciée en lais-sant tomber des gouttes d'eau sur un agrégat au moyen d'une pipette

(VILENSKI. 1934. Mc CALLA. 1944; PEREIRA. 1956. etc . . . ) ou plus récemment rar simulation de pluies soit en laboratoire (ROSE. 1951;

LYLE et SMERoON. 1965; MUM et al.. 1973; van de VELO. de BoCiOT et GABRIELS. 1974; SINGER. MATSUoER et BLACKARo. 1981. etc . . . ). soit sur le terrain (SINGER et BLACKARo. 1977; VALENTIN. 1979; IVERSoN.

1980. etc . . . l.

Mais la sensibilité à l'érosion ainsi évaluée ne peut pas

~tre assimilée à l'érodibilité symbolisée par le facteur K : même si la longueur de parcelles est suffisante. la quantité d'eau uti-lisée au cours de simulation de pluies ne correspond pas toujours à la hauteur de pluie annuelle et surtout. la fréquence des aver-ses est généralement éloignée de celle qui est observée en condi-tions naturelles. Pour des parcelles courtes (de l'ordre du mètre).

la rigueur interdit également l'utilisation de l'équation de WISCH-MEIER et SMITH (1960). Ainsi. rour un sol ferrallitique désaturé de CElte d'Ivoire. les valeurs de K. qu 1'011 obtient par cette mé-thode sont supérieures à celles calculées pour des pentes plus longues (VALENTIN. 1978). Les mêmes réserves ont été émises par SINGER. HUNTINGToN et SKETCHLEY (1976). et WISCHMEIER (1976) a clairement rappelé les conditions d'application de son équation.

rapidement de nombreux résultats. plutôt que d'installer des par-celles classiques d'érosion. BARKER. MOORE et THOMAS (1979) ont ainsi déterminé. par cette méthode (après 3 pluies d'intensités différentes et pour une longueur de pente de 1,40 ml, des estima-tions de K qui semblent satisfaisantes. De MEESTER. IMESoN et JONGERIUS (1977) considèrent également que la simulation de pluies sur petites parcelles peut fournir des données intéressantes con-cernant l'érodibilité des sols.

Pour lever toute ambiguité. nous ne parlerons pas d'"érodi-bilité" : terme qui supposerait donc une extrapolation à une échelle plus petite (K est exprimé en tonnes/ha/an). mais de

"détachabilité". Celle-ci peut être définie comme l'aptitude

d'un sol à être fractionné en particules susceptibles d'être trans-portées. Cette définition s'applique donc à un ensemble de carac-téristiques. qui intéressent non seulement le rejaillissement.

mais également le transport ultérieur par le ruissellement (FEDDo-RoFF. 1965]. Le "rejaillissement" correspond à ce que les au-teurs anglophones dénomment "splash erosion".

Nous avons cherché à apprécier cette détachabilité en étu-diant plus particulièrement les turbidités et la granulométrie des matériaux entrainés.

lB) LES T LI RBIO IT ES

.1

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