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L’apothicaire, qui était l’ancêtre du pharmacien, repéré dès 2600 av. J.-C à Sumer, ou des textes médicaux et des incantations ont était retrouvé gravés sur des tablettes d’argile dont les cunéiformes mentionnent des symptômes, des prescriptions et des conseils pour les combiner. 1

La plus ancienne des combinaisons des substances médicales est le Sushruta Samhita, écrit par le chirurgien Sushruta au VIIe siecle av. J.-C. alors qu’en Grèce antique, Dioscoride écrit son traité de materiamedica vers 60 apr. J.-C qui fournit une base scientifique et critique au pharmacopoles, droguistes qui fabriquent en vendent leurs produits chimiques aux médecins.

En Chine ancienne, les alchimistes ont été des pionniers, ils transformaient à l'aide de dosages minutieux des poisons souvent mortels en médicaments soulageant la douleur ou sources de guérison.Shennong est réputé avoir goûté de nombreuses substances pour tester leurs vertus médicinales, à la suite de quoi il a écrit une des premières pharmacopées incluant 365 remèdes issus de minéraux, plantes, animaux. 2 Au cours du Moyen Âge, la profession d'apothicaire prend de l'importance, se constituant en corporations.

La déclaration royale du 25 avril 1777 considère la Pharmacie comme « art précieux à l’humanité », lui donnant sa totale indépendance à la corporation des apothicaires sous la forme du « Collège de Pharmacie », futur Académie nationale de pharmacie. Au début du xxe siècle, il n'y avait qu'une douzaine de molécules chimiques avec une centaine de produits naturels alors qu'au début du xxie siècle, nous avons plusieurs centaines de molécules chimiques et que très peu de remèdes courants de source exclusivement naturelle. 3,4

En période artisanale, durant la renaissance au XVIe siècle que le suisse Paracelse a contribué à la déviation évolutive de la pharmacie. Pendant cette époque, la pharmacie ne se contente pas juste de la botanique et des remèdes antiques. La chimie devient la nouvelle science couplée à l’activité productive de cette industrie. L’avancement de cette discipline devient fondé sur une démarche très empirique avec des savants comme Morgagni, Lahennec, Corvisart Skoda, Lavoisier.5

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Au XIXe siècle, nombre de pharmacies européennes et nord-américaines sont devenues des compagnies pharmaceutiques à part entière, et, de fait, la plupart des compagnies pharmaceutiques actuelles ont été fondées à cette époque, et c’est à cette période que des processus manufacturiers sont apparus, mais il faudra attendre la moitié du XXe siècle pour assister au développement accéléré des grands groupes pharmaceutiques mondiaux.

Au XXe siècle, après le progrès qu’a connu la médecine en domaine de thérapie, telles que la découverte la pénicilline et l’insuline dans les années 1920 et 1930, on a commencé alors la production en quantité industrielle et la distribution en détails aux pharmacies. Les plus performantes industries étaient concentrées en Suisse, l’Allemagne et l’Italie, suivies de près par le Royaume uni, les Etats unis, la Belgique et les Pays-Bas.

La distinction entre médicaments nécessitants une ordonnance et les médicaments en vente libre, les expérimentations et les homologations des médicaments ont été encadré par la législation au fur et à mesure que le secteur industriel se développe. Le murissement de l’industrie pharmaceutique a du lieu particulièrement à partir des années 1950 à la suite du développement d’une approche systématique et scientifique, d’une meilleure compréhension du corps humain ainsi que l’apparition de procédés manufacturiers plus sophistiqués. Durant ces années, on a assisté au développement de

plusieurs médicaments tels que la cortisone, les pilules contraceptives et les médicaments du système cardiovasculaire, qui ont été par la suite répartis en grande quantité durant les années 1960.

Plusieurs tentatives ont été adopter par les instances étatiques pour l’encadrement des compagnies pharmaceutiques, et c’est là que les Etats unis ont fondés la Food and Drug Administration (FDA) en 1906 pour assurer le contrôle légal des marchés jusqu’alors très libres. En France c’était en 1993 qu’a connu la création de l’Agence du médicament (aujourd’hui ANSM) pour apparaitre un organe de même fonctionnement.

L’Association médicale mondiale publie, en 1964, la Déclaration d’Helsinki qui fixe certaines règles de la recherche clinique sur les médicaments et demande qu’un sujet doit donner son autorisation explicite avant de pouvoir être utilisé dans les tests cliniques pour de nouveaux médicaments. 6

Vers les années 1970, quand la concurrence a augmenté aux depots de brevets, les entreprises ont commencé la création de partenariats commerciaux et les rachats entre les grandes firmes et les petits laboratoires de recherche qui peinent à survivre, ce qui a mené à la concentration de la production et de la recherche pharmaceutique, qui vont être dominée après par les grandes compagnies multinationales qui métrisent les fonds et les structures. Ce système s’est manifesté par exemple en France en 30ans par la chute du nombre des entreprises pharmaceutique alors que leurs chiffres d’affaires restent en augmentation flagrante (multiplié par 7 en valeur à prix relatifs).

Comme dans les autres secteurs industriels, la concentration succède à l’atomisation de la concurrence bien que l’industrie pharmaceutique demeure à ce jour moins concentrée que d’autres secteurs comme l’automobile, l’informatique oul’électronique grand public. La course à la taille critique sur fond de budgets de R&D à la croissance galopante est néanmoins bien réelle comme l’illustre la fusion Sanofi Aventis.

Pourtant la quasi-totalité des dirigeants de ces multinationales s’accorde sur la crise de leur business model. Le temps du modèle de croissance fondé sur des blockbusters, ces médicaments à1 milliard de dollars de chiffre d’affaire, est révolu. Les entreprises pharmaceutiques doivent en effet tenir compte d’un taux d’échec élevé. Les innovations rentables se concentrent sur un nombre réduit de médicaments : 14 % d’un échantillon de 100 médicaments lancés classés comme « value innovations » ont généré38% du chiffre d’affaires et 61 % du profit total des entreprises concernées. Ce manque d’efficience de la R&D et l’incertitude élevée quant au succès des médicaments nouveaux engendrent des coûts trop importants qui érodent les marges. Selon IBM Consulting Services, le profit par action des 20 premiers laboratoires mondiaux est passé de 20% sur la période 1993-1998 à 5% depuis 2000.

La période charnière des laboratoires pharmaceutiques des années 1980 a connu une déviation vers l’obtention de brevets sur le vivant (OGM). La génomique progresse très rapidement assistée par le domaine bio-informatique qui a connu de même une évolution importante et qui a aidé à changer la manière de penser le médicament. C’est alors qu’apparaissent les premiers traitements pour lutter contre le SIDA, et de ce fait, la réglementation s’internationalise et devient plus stricte pour ce qui concerne la maitrise du risque sanitaire et environnemental. 7