• Aucun résultat trouvé

4. CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET OFFRE TOURISTIQUE EN WALLONIE

4.6.3 Les indices climatiques saisonniers

L’analyse des résultats requiert plusieurs remarques préalables :

• Les causes des résultats, aussi bien pour 2010 que pour 2040, sont multiples et spécifiques pour les différentes régions (tantôt une variation des températures, tantôt une variation des précipitations ou les deux ensemble). Il est impossible ici d’expliquer la valeur et les variations des indices climatiques pour toutes les régions de destination. Les commentaires se feront donc dans une optique générale à l’échelle européenne avec une attention particulière pour la Wallonie.

• Pour cette dernière, des graphes ombro-thermiques ont d’ailleurs été construits pour une meilleure visualisation des différents scénarios. Le graphe ombro-thermique est construit de manière à représenter très aisément les mois écologiquement secs. Les mois sont en abscisse et les précipitations ainsi que les températures en ordonnée.

L’échelle de représentation de ces deux variables est construite selon l’équation sui-vante P (mm) = 2*T (°C). Le déficit hydrique est re présenté en jaune sur ces graphes.

• Les résultats des calculs d’indice ont été cartographiés en 5 classes distinctes. Le changement de classe entre deux régions limitrophes ne signifie donc pas nécessai-rement des différences d’indice importantes entre elles : il se peut que les valeurs soient proches des bornes des classes.

• Enfin, il s’agit bien ici de valeurs tirées de scénarios climatiques. A l’heure actuelle, même si ces scénarios sont tous les trois plausibles, il est impossible de savoir si l’un des trois se réalisera et si oui lequel.

4.6.3.1 L’été40

La carte de l’été 2010 (Figure 70), montre un bassin méditerranéen affichant des valeurs supérieures et une Europe du Nord avec des valeurs plus basses, de même que certaines zones montagneuses. La Wallonie, quant à elle, montre une valeur moyenne due à ses températures et à ses précipitations

Figure 70 : Indice climatique Eté 2010 – Scénario intermédiaire

0 - 30 30 - 45 45 -55 55 - 70 70 - 100 P as de donné es 1 / 20 .000.000

En 2040 (Figure 71), toujours selon le scénario intermédiaire, la situation est plus contrastée : l’ensemble du bassin méditerranéen affiche une situation générale meilleure qu’en 2010 alors que le Centre et le Nord de l’Europe ont des scores plus négatifs. Pour une part importante de ces régions, il y a d’ailleurs une dégradation de la situation. C’est le cas notamment de la Wallonie qui passe d’un indice estival de 47 à 29.7. La raison à cela est un changement dans la répartition des précipitations durant l’année : en 2010, elles sont réparties entre l’hiver et l’automne principalement avec le mois de juillet en état de sécheresse, alors qu’en 2040, elles sont beaucoup plus importantes en été (Figure 89, Figure 90). De plus, en 2010 la température maximale était en juillet alors qu’en 2040, elle est en mai.

Cet exemple illustre bien aujourd’hui le changement de langage opéré par les experts : on ne parle plus de réchauffement climatique mais bien de changement climatique avec parfois des zones qui pourraient subir des conditions moins favorables dans le futur.

Figure 71 : Indice climatique Eté 2040 - Scénario intermédiaire

0 - 30 30 - 45 45 -55 55 - 70 70 - 100 P as de donné es 1 / 20 .000.000

Le scénario frais, offre une situation générale meilleure que le scénario intermédiaire : le sud du bassin méditerranéen affiche toujours de très bons indices climatiques et le sud de l’Europe ainsi que la côte Atlantique obtiennent des indices bons à moyens. Ceci est d

‘ailleurs le cas de la Wallonie. L’Europe centrale et de Nord, par contre, affichent des valeurs plus basses.

Figure 72 : Indice climatique - Eté 2040 - Scénario frais

0 - 30 30 - 45 45 -55 55 - 70 70 - 100 P as de donné es 1 / 20 .000.000

Le scénario chaud, quant à lui montre une situation où toute l’Europe sera dans des conditions climatiques idéales. Cependant, il faut être conscient qu’il s’agit de conditions idéales pour le tourisme : températures importantes et peu de précipitations, ce qui signifie également risque de sécheresse dans toute l’Europe. Le graphe ombro-thermique de la méditerranée Européenne41 est d’ailleurs éloquent à ce sujet (Figure 74) : les mois de juin, juillet et août montrent une sécheresse accrue. Pour la Wallonie, également, l’été est marqué par trois mois de sécheresse (Figure 92).

Figure 73 : Indice climatique - Eté 2040 - Scénario chaud

Figure 74 : Méditerranée européenne 2040 - Graphe ombro-thermique-Scénario chaud

41 Les valeurs représentées dans ce diagramme ont été construites en calculant les moyennes des températures et des précipitations annuelles pour toutes les régions reprises dans les zones de méditerranée occidentale et orientale.

0 - 30 30 - 45 45 -55 55 - 70 70 - 100 P as de donné es 1 / 20 .000. 000

4.6.3.2 Le printemps42

Cette saison montre des évolutions très contrastées. Pour 2010 (Figure 75), seule la Méditerranée méridionale affiche des indices très élevés alors que le reste de l’Europe montrait des situations très différentes : ces situations s’expliquent par un mixte de températures moyennes assez basses et de précipitations qui peuvent être importantes comme pour le Portugal ou le centre de l’Espagne.

La Wallonie quant à elle affichait un indice faible, résultat de températures peu importantes (8.25°C pour avril et 13.14°C pour mai) et de préci pitations assez abondantes (73mm en avril et 137 mm en mai) (Figure 93).

Figure 75 : Indice climatique – Printemps 2010 – Scénario intermédiaire

0 - 30 30 - 45 45 -55 55 - 70 70 - 100 P as de donné es 1 / 20 .000.000

Le scénario intermédiaire pour 2040 (Figure 76) montre la presque totalité de l’Europe avec des indices climatiques élevés et la Wallonie n’échappe pas à cette règle. Ces résultats sont dus à de faibles pluies et à des températures importantes.

Pour la Wallonie, selon ce scénario, le mois de mai est d’ailleurs le mois le plus chaud de l’année avec une température moyenne de 18° et le m oins pluvieux avec seulement 48mm de pluie (Figure 93 :).

Figure 76 : Indice climatique - Printemps 2040 - Scénario intermédiaire

0 - 30 30 - 45 45 -55 55 - 70 70 - 100 P as de donné es 1 / 20 .000. 000

Le scénario frais, quant à lui, prévoit une situation plus ressemblante à la situation de 2010, où le bassin méditerranéen affiche des indices importants mais où le Portugal, l‘Espagne, les zones montagneuses de l’Europe ainsi que sa partie septentrionale affichent des indices faibles.

L’indice climatique élevé de la Wallonie (76.2), s’explique par des températures moyennes et surtout par de très faibles précipitations (mai est à la limite d’être considéré comme un mois sec) (Figure 91, Figure 93).

Figure 77 : Indice climatique - Printemps 2040 - Scénario frais

0 - 30 30 - 45 45 -55 55 - 70 70 - 100 P as de donné es 1 / 20 .000. 000

Le scénario chaud, quant à lui, prévoit une situation climatique idéale pour le sud de l’Europe par opposition aux mauvais indices des zones de montagne françaises, suisses et autrichiennes ainsi que de l’Allemagne et des pays scandinaves. Comme pour les autres scénarios, les causes se trouvent dans des températures peu élevées et des précipitations plus abondantes43.

Figure 78 : Indice climatique - Printemps 2040 - Scénario chaud

43 Pour rappel, le scénario chaud prévoit surtout une diminution des précipitations en été

0 - 30 30 - 45 45 -55 55 - 70 70 - 100 P as de donné es 1 / 20 .000. 000

4.6.3.3 L’hiver

L’interprétation de l’indice pour cette saison est un peu plus complexe : en effet, pour les zones de montagne cet indice a été calculé en prenant uniquement en compte la température. De plus, la température idéale a été fixée, dans ce cas précis, pour pouvoir être en adéquation avec les exigences de la pratique des sports d’hiver.

La carte de l’hiver 2010 (Figure 79) montre les zones de montagne françaises, allemandes, suisses et autrichiennes affichant des indices positifs, ce qui signifie que les températures requises pour la pratique des sports d’hiver sont atteintes mais il est impossible de savoir avec les scénarios climatiques utilisés si les précipitations sont neigeuses.

Le reste de l’Europe, Wallonie comprise, affiche des scores beaucoup plus négatifs, excepté pour la méditerranée, même si les différentes régions de cette zone subissent un déclin de leur indice climatique.

Figure 79 : Indice climatique – Hiver 2010 – Scénario intermédiaire

0 - 30 30 - 45 45 -55 55 - 70 70 - 100 P as de donné es 1 / 20 .000. 000

La carte de l’hiver 2040 (Figure 80), affiche une meilleure situation générale par rapport à 2010. Ceci est dû à une augmentation des températures et à une diminution des précipita-tions durant cette période. Par contre, les zones montagneuses se trouvent moins avantagées.

La Wallonie voit ainsi son indice climatique passer de 42.3 à 49 (Figure 87) grâce à un changement dans la répartition des précipitations par rapport à la situation de 2010 (Figure 89, Figure 90).

Figure 80 : Indice climatiques - Hiver 2040 - Scénario intermédiaire

0 - 30 30 - 45 45 -55 55 - 70 70 - 100 P as de donné es 1 / 20 .000. 000

Le scénario frais prévoit des hausses de précipitations et de températures en hiver. Les conséquences de ces hausses sont bien marquées sur la carte (Figure 81). Cependant, comme nous l’avons déjà fait remarquer, ce scénario est global et il se peut que pour certaines régions, la situation ne soit pas exactement celle-là.

Pour la Wallonie, par exemple, les précipitations entre le scénario intermédiaire 2010 (440mm) et le scénario frais 2040 (446mm) sont identiques, par contre les températures sont plus basses en 2040 (Figure 93).

Figure 81 : Indice climatique - Hiver 2040 - Scénario frais

0 - 30 30 - 45 45 -55 55 - 70 70 - 100 P as de donné es 1 / 20 .000.000

Le scénario chaud, prévoit, quant à lui, une hausse des températures et une baisse des précipitations (principalement en été), ce qui fait immanquablement augmenter l’indice climatique comme le montre la Figure 82.

Figure 82 : Indice climatique - Hiver 2040 - Scénario chaud

0 - 30 30 - 45 45 -55 55 - 70 70 - 100 P as de donné es 1 / 20 .000.000

4.6.3.4 L’automne

La carte de situation de 2010 pour cette saison montre une Europe affichant des indices climatiques faibles, excepté pour les pourtours de la Méditerranée. La Wallonie, pour sa part obtient un indice de 42.9.

Figure 83 : Indice climatique - Automne 2010 – Scénario intermédiaire

0 - 30 30 - 45 45 -55 55 - 70 70 - 100 P as de donné es 1 / 20 .000.000

Comme pour les autres saisons (excepté l’été), les prévisions selon le scénario intermédiaire pour 2040 affichent de meilleurs indices climatiques malgré plusieurs zones qui gardent un indice faible (le centre de l’Espagne, les zones de montagne et l’Europe du Nord).

La Wallonie affiche, elle, un indice de 54 grâce à une hausse des températures.

Figure 84 : Indice climatique - Automne 2040 – Scénario intermédiaire

0 - 30 30 - 45 45 -55 55 - 70 70 - 100 P as de donné es 1 / 20 .000.000

Comme pour l’hiver, le scénario frais pour 2040 prévoit des indices climatiques faibles dus entre autre à l’augmentation des précipitations. Cependant, pour la Wallonie, et comme pour la saison précédente, l’indice faible est dû d’abord à une baisse des températures et ensuite à une faible hausse des précipitations (Figure 93)

Figure 85 : Indice climatique : Automne 2040- Scénario frais

0 - 30 30 - 45 45 -55 55 - 70 70 - 100 P as de donné es 1 / 20 .000.000

Enfin, le scénario chaud montre une situation climatique plus agréable pour l’ensemble de l’Europe à l’exception de certaines zones (les zones de montagne et l’Europe du Nord).

La Wallonie affiche ici un indice climatique moyen dû à une hausse des températures et à une baisse des précipitations.

Figure 86 : Indice climatique : Automne 2040 - Scénario chaud

Dans la littérature scientifique, deux hypothèses sont souvent évoquées : une détérioration des conditions climatiques en Méditerranée et une augmentation de l’attractivité de la mer Baltique.

Dans le cas de la Méditerranée, notre calcul d’indice climatique montre, pour toutes les saisons, des indices climatiques élevés. Il n’y aurait donc pas de baisse de confort pour les touristes. Cependant, l’indice ne tient pas compte de la sécheresse. Ainsi, comme le montre la Figure 74, l’été pourrait être très sec et les désagréments liés à cette météo et aux mesures de restriction d’eau qui pourraient en découler pourraient rendre la situation moins agréable pour les touristes.

Pour la mer Baltique, par contre, le calcul des indices ne prévoit pas de véritable améliora-tion qui pourrait inciter, à elle seule, les touristes à choisir ces zones de villégiature.

0 - 30 30 - 45 45 -55 55 - 70 70 - 100 P as de donné es 1 / 20 .000.000