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La faible augmentation de l’emploi dans les branches de l’exploitation forestière et de la transformation du bois est imputable à la baisse globale de la production. Une partie de cette baisse est sans doute liée à la limitation des surfaces légalement ouvertes à la coupe qui ont réduit les niveaux de récolte dans le secteur « formel » (cf.figure 5). L’appareil statistique du Cameroun n’est pas encore assez fin pour déterminer exactement quelle est la valeur ajoutée supplémentaire imputable à la substitution des grumes par des produits transformés dans les exportations, mais on peut voir dans les tableaux ci-dessous que, si le rendement fiscal de l’équivalent bois rond (EBR) exporté a diminué entre 1997/98 et 2005 (moins de grumes, plus de transformés), la valeur unitaire EBR des exportations a, en revanche, progressé. Mais toute cette valeur supplémentaire, n’est pas entièrement de la valeur ajoutée (il faut retrancher les consommations intermédiaires, notamment les produits pétroliers). Tableau 18 : Rendement fiscal du bois exporté (fiscalité forestière) ramené en EBR

Volume exporté en équivalent bois rond

Total fiscalité (millions de FCFA) Rendement fiscal au m3 (FCFA) 1997/98 3 400 000 43 788 12 879 1999/00 2 608 027 24 332 9 330 2005 2 316 302 24 736 10 679

Tableau 19 : Évolution de la valeur unitaire des exportations ramenées en EBR

Volume exporté en équivalent bois rond

Valeur exports (millions de FCFA) Valeur unitaire (FCFA / m3) 1997/98 3 400 000 270 000 79 412 1999/00 2 608 027 229 220 87 890 2005 2 316 302 228 270 98 549

Au total, on peut dire que le changement de politique quant à l’exportation des grumes a nettement réduit le rendement fiscal (fiscalité forestière) – en partie seulement compensé par la hausse de la RFA moyenne par hectare après 2000 – sans que les retombées en matière de valeur ajoutée supplémentaire ne soient spectaculaires. Cependant, le tableau ci-dessous montre que le contenu en emploi de l’activité forestière dans son ensemble a augmenté de près de 60% : pour une production exportée moindre en volume EBR, le nombre d’emplois dans l’exploitation et la transformation (donnée de l’audit) s’est légèrement accru.

Tableau 20 : Évolution du contenu en emploi et de la productivité apparente du travail

Volume exporté en équivalent bois rond Emplois Emplois par milliers m3 EBR

Valeur unitaire des exportations EBR

(FCFA / m3)

Valeur unitaire des exportations EBR

par employé

1997/98 3 400 000 12 013 3.53 79 412 6.6

2005 2 316 302 12 907 5.57 98 549 7.6

Le tableau ci-dessous indique également une augmentation de la productivité apparente globale du

travail d’environ 15% : en supposant que le temps de travail moyen par employé n’a pas varié entre

les deux périodes, l’augmentation de la valeur moyenne unitaire des volumes exportés (rapportés en équivalent bois rond) par employé constitue un indicateur significatif.

Le poids des exportations de bois dans le total des exportations camerounaises a baissé entre 2000 et 2005, même si l’on ne prend pas en compte les exportations pétrolières.

Tableau 21 : Évolution du poids des exportations de bois dans les exportations camerounaises

En milliards de FCFA courants

Valeur des exportations de biens (pétrole brut

inclus)

Pourcentage représenté par les exportations de bois

Valeur des exportations de

biens (hors pétrole brut)

Pourcentage représenté par les exportations de bois

2000/01 1521,4 14,25% 748,5 29%

2005 1637,4 13,9% 877,1 26%

Cette diminution du poids des exportations de bois dans l’ensemble des exportations reflète essentiellement la baisse des volumes exportés (convertis en équivalent bois rond) entre les deux périodes. Néanmoins, il faudra que la valeur unitaire des exportations de bois continue à progresser pour que le bois continue à constituer une part importante de la valeur des exportations de biens, hors pétrole notamment. Ce n’est pas dans l’augmentation des volumes exportés que résident dorénavant les marges de progression (il faut plutôt s’attendre à un nouveau tassement de ces volumes avec l’effet des plans d'aménagement) mais bien dans l’accroissement de la valeur ajoutée des productions, et du prix unitaires des produits bois exportés.

Approche par la comptabilité nationale

L’INS du Cameroun, partenaire de cette étude, a reconstitué l’évolution de la valeur ajoutée telle qu’elle ressort de l’analyse du TES (Tableau Entrées-Sorties) de la comptabilité nationale camerounaise. De cette analyse, il ressort que la valeur ajoutée brute (définition de la comptabilité nationale : valeur de la production d’une branche minus achats de biens et services aux autres branches) a progressé dans les proportions suivantes :

Tableau 22 : Évolution de la valeur ajoutée brute entre 2000 et 2004 en FCFA courants Valeur ajoutée brute

(comptabilité nationale)(millions FCFA)

Secteur formel Informel Total

2000 173 993 99 442 273 345

Dont exploitation 88 909 22 475 11 384

Dont industrie 77 008 47 044 124 051

Dont fabrication meubles 8 076 29 925 38 001

2004 258 075 122 776 380 852

Dont exploitation 105 805 26 960 132 765

Dont industrie 140 819 56 749 197 568

Dont fabrication meubles 11 451 39 067 50 518

Ces chiffres, en francs courants, indiquent une augmentation de 39%, de la valeur ajoutée brute globale du secteur, et de 48% pour le secteur formel. Mais pour prendre en compte les effets de la dépréciation monétaire liée à l’inflation, il est plus adéquat de prendre les valeurs en monnaie constante sur la même période :

Tableau 23 : de la valeur ajoutée brute entre 2000 et 2004 en FCFA constants (valeur 2000) Valeur ajoutée brute

(comptabilité nationale) (millions FCFA constants)

Secteur formel Informel Total

2000 173 993 99 442 273 435

Dont exploitation 88 909 22 475 111 384

Dont industrie 77 008 47 042 124 051

Dont fabrication meubles 8 076 29 925 38 001

2004 216 821 113 983 330 804

Dont exploitation 87 042 24 416 111 458

Dont industrie 119 142 53 274 172 416

Dont fabrication meubles 10 638 36 293 46 931

En FCFA constants, la progression est de 24,6% dans le secteur formel, et de près de 21% en intégrant le secteur informel. Cependant cette évolution masque une baisse de 2,1% dans le sous-secteur de l’exploitation et une hausse de 54 % dans la transformation.

Tableau 24 : Évolution de la contribution du secteur forestier à la formation du PIB

En milliards de FCFA courants Produit Intérieur Brut Valeur ajoutée du secteur forestier (secteur formel) Pourcentage du PIB Valeur ajoutée du secteur forestier (secteur informel inclus) Pourcentage du PIB 2000/01 6 909,8 174 2,5 % 273,3 3,95 % 2004 8 311,4 258 3,1 % 380,9 4,6 %

Source : BEAC et INS

La progression de la contribution du secteur forestier au PIB (mesurée à travers la valeur ajoutée brute) entre 2000/01 et 2004 est à noter, sans que le faible pourcentage de progression puisse être

considéré comme très significatif, vu l’incertitude qui continue à entourer les statistiques nationales élaborées à partir des DSF – tout comme les estimations concernant le secteur informel.

H. Les indicateurs économiques et financiers des entreprises