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Les inconvénients de la prévention : [6]

Troisième partie : Prévention et rôle

3. Les inconvénients de la prévention : [6]

Au niveau de la population générale, l’information de la population peut avoir des effets pervers au regard de la théâtralisation actuelle des TCA dans diverses émissions ou articles présentés par les médias ainsi que de l’exhibitionnisme de certaines anorexiques qui utilisent leur maladie comme un facteur d’identité, ce qui renforce la nécessité du statut de malade.

Les principes d’une prévention des TCA sont d’ordre éducatif. Des programmes existent, se basant sur un modèle comportemental où sont partagées des informations sur la nutrition, les dangers des restrictions alimentaires et de l’obésité, la reconnaissance de la pression sociale, en particulier de l’obsession de la minceur. Ces groupes peuvent s’enrichir de la parole des patientes et d’anciennes patientes. Cependant, ces groupes d’information se sont révélés

inefficaces soit les patientes sont enfermées dans un système cognitif, soit elles utilisent ces informations comme une revendication, comme on peut le constater sur les sites pro-ana. Le fait que l’anorexie advienne à cette phase de vulnérabilité qu’est l’adolescence rend caduques les tentatives de sensibilisation à un risque donné. Comme le souligne l’expertise collective de l’Inserm , « faire ce que les adultes désignent comme dangereux, sinon interdit, c’est s’affirmer en échappant à l’emprise de ces adultes, et cela offre, de plus, l’avantage de les inquiéter et de rendre ces adolescentes dévalorisées visibles aux yeux de la société et objets de préoccupations. »

La restriction cognitive est redéfinie « comme l’ensemble des comportements alimentaires, des croyances, des interprétations et des cognitions concernant la nourriture et la façon de se nourrir, découlant d’une intention de maîtriser son poids par le contrôle mental du comportement alimentaire ». Elle engendre ou renforce des troubles du comportement alimentaire, le sujet n’acceptant pas que son poids physiologique d’équilibre soit différent de son poids idéal.

II. Place du corps dans la société : 1. L’influence des médias et de la mode :

A l’adolescence, les jeunes et principalement les filles sont très influençables. En effet, elles sont en constante recherche d’elles même, elles ont besoin d’identification et de faire certaines expériences. Les images véhiculées par les médias influencent donc ces jeunes en quête de leur personnalité. Elles prennent alors comme modèle les mannequins et les célébrités qui affichent leur corps très mince et parfait. Cette perfection qu’associent les magazines (et autres

médias) à la minceur, complexe les lecteurs. Aujourd’hui, nous vivons dans une société où l’image corporelle est très importante. Il s’agit de la perception qu’une personne a de son apparence physique. Les femmes ayant préalablement une basse opinion de leur apparence physique ont d’avantage tendance à se comparer aux modèles exhibés par les médias. L’image de la femme qui nous est proposée est mince. La minceur est donc valorisée dans notre société et associée à des critères de beauté, d’élégance et de distinction. [62]

En effet, plusieurs personnes affirment que le culte de la minceur est « un idéal pour la plupart des femmes », et que « de nos jours, les femmes rêvent d’avoir une taille de mannequin ». D’autres pensent que « les personnes manquant de personnalité, ayant besoin d’attention et faibles de caractère sont les plus touchées. » Il faut cependant savoir que les images véhiculées par les médias sont le plus souvent retouchées à l’aide de logiciels tels que Photoshop dont il faut prendre conscience. [62]

 la télévision est un média très regardé par les adolescentes

Depuis quelques années, de nombreuses téléréalités spéciales minceur ont vu le jour. Elles ont pour but de sensibiliser les gens par rapport au contrôle de leur poids. De plus, la télévision présente des publicités sur des aliments permettant de mincir et qui assurent une silhouette mince grâce à un régime céréalier. Aussi, Les actrices des films et des séries télévisées sont de plus en plus minces et très jeunes. A force de montrer des corps sans défaut aux adolescentes, ces dernières ont envie de ressembler à ces actrices souvent retouchées.

 Les magazines

Les magazines féminins font probablement partie des meilleurs promoteurs d’une beauté de la minceur excessive et de la jeunesse. Leurs pages sont remplies de photos retouchées (par des logiciels informatiques comme Photoshop) et d’articles louant les derniers produits diététiques. Plus des trois quarts de leurs pages de couvertures ont au moins un titre sur la meilleure manière de changer son apparence que ce soit par le biais d’un régime, de la chirurgie esthétique ou d’un programme d’exercice. Les articles proposant des régimes accroissent dans les revues féminines et poussent les lectrices à mincir de plus en plus.

 Les mannequins :

Les critères de sélection des mannequins dans la mode sont révélateurs de la dictature de la minceur. Le métier de mannequin est centré sur l’apparence corporelle. Les mensurations sont très strictes : le tour de poitrine doit être compris entre 80 et 90 centimètres, le tour de taille entre 55 et 65 centimètres, le tour de hanche entre 85 et 95 centimètres, et enfin la taille entre 172 et 181 centimètres. En plus de toutes ces exigences, le poids des mannequins est constamment surveillé. Des cas extrêmes sont hélas bien réels, Le décès de mannequins affaiblies par un état de maigreur excessif a défrayé la chronique et déposé un pavé dans la mare du monde de la mode et de ses méthodes de management (Dictature de la minceur).

 Le prête – a-porter :

Il existe également des marques de prêt à porter qui proposent leur gamme de produit seulement dans des tailles uniques et délaissent par conséquent les grandes tailles. Les femmes qui ne se plient pas à cette dictature de la minceur sont donc victimes de discrimination.