6.3 Reconstruction de la charge avec CherCam et incertitudes
6.3.3 Incertitudes supplémentaires
1
N
Z=1 rec+
(
Z∆ϵ
ϵ
)2
+
(
Z∆ cosθ
cosθ
)2
. (6.3)
Si les erreurs sur la trajectoires et les efficacités sont suffisamment faibles, ce sont les fluctuations
statistiques sur le nombre de photons détectés (le terme en √
1NZ=1
rec
) qui dominent. Dans ce cas,
l’intérêt d’un imageur comme CherCam est d’avoir une résolution indépendante de la charge de la
particule, ce qui permet la mesure des éléments lourds (jusqu’à Z = 30).
6.3.3 Incertitudes supplémentaires
L’intégration de CherCam dans la simulation complète, utilisée conjointement avec le programme
d’analyse, a permis de mettre en évidence un autre phénomène capable de dégrader la résolution.
Par rapport à la simulation de CherCam seule, l’intégration de CherCam dans la simulation complète
a modifié sensiblement la résolution attendue du détecteur. La figure 6.6 montre l’évolution de la
précision de la mesure de la charge de l’oxygène pour la simulation de CherCam seul, la simulation
CREAM sans le calorimètre et la simulation complète. Au fur et à mesure que l’on ajoute des
sous-détecteurs dans la simulation, la résolution sur la charge mesurée dans CherCam se dégrade. La figure
montre aussi la résolution mesurée à partir des données réelles. On constate que la résolution est moins
bonne dans les données réelles que dans la simulation. Ceci nous indique un défaut dans la simulation
mais nous reviendrons sur ce point plus tard.
6.3.3.1 Production de photons tertiaires
Bien que des différences subsistent entre les données simulées et les données réelles tâchons de voir
ce que l’on peut apprendre de la simulation. Tout d’abord on observe que lors de l’ajout des autres
sous-détecteurs, ce n’est pas le calorimètre qui contribue le plus à la dégradation de la résolution. Ceci
permet donc de supposer que ce sont les particules produites au-dessus de CherCam qui contribuent
le plus au bruit de CherCam. Actuellement la simulation ne traite pas les interactions des particules
chargées avec l’électronique des photo-multiplicateurs et la dégradation de la résolution dans la
simu-lation est attribuable à l’existence de photons optiques supplémentaires. Ces photons, que l’on peut
qualifier de tertiaires, sont issus de particules secondaires créées par la particule incidente et qu’il
nous faut identifier.
Les figures 6.7 sont issues d’une simulation où des oxygènes de 1 TeV sont envoyés uniformément
au-dessus de CREAM en incidence normale. La figure supérieure montre l’altitude de production des
particules parents de chaque photon détecté, pondérée par le nombre de photons produits par chaque
parent. Elle est définie par rapport à la surface inférieure du calorimètre. Sur la figure supérieure, le
bin le plus à droite correspond à un parent produit à 1300 mm, il s’agit de l’oxygène incident qui
créé environ un millier de photons, soit 25 % des photons produits. Puisque cette distribution ne
prend en compte que les photons détectés sur le plan de détection de CherCam, elle est représentative
de la quantité de matière de chaque partie du détecteur pondérée par la longueur d’absorption des
particules secondaires. En effet, plus la matière est présente au-dessus de CherCam, plus le nombre
de photons créés sera important. Cependant, la matière absorbe aussi ces photons qui ne sont alors
pas détectés. Sur la figure, on constate un grand nombre de photons issus de particules produites
hMC
Entries 2000 Mean 7.943 RMS 0.7646 CherCamZ
5 6 7 8 9 10 11
-210
-110
1
hMC
Entries 2000 Mean 7.943 RMS 0.7646 Z = 0.39 ∆ Data : Z =0.33 ∆ CAL : Z =0.30 ∆ SCD : Z =0.26 ∆ CherCam :FIGURE6.6 – Résolution de CherCam pour les données de vol (noir), la simulation complète (rouge),
la simulation sans le calorimètre (bleu) et la simulation de CherCam seul (rose). Les simulations
sont effectuées à 1 TeV et les données réelles ne comprennent que les évènements ayant une énergie
E < 1.6 TeV. Au fur et à mesure que des détecteurs sont ajoutés la résolution en charge de
Cher-Cam diminue. L’ajout du SCD et du calorimètre permet d’expliquer une partie des différences de
résolutions obtenus avec les données réelles et la simulation de CherCam.
dans la partie inférieure de CherCam, c’est-à-dire ses photo-multiplicateurs. De même le Cherenkov
Detector, situé juste au-dessus de CherCam contribue aussi significativement malgré un grammage
faible (∼ 0.47 g/cm
2). Cependant, en l’absence du CD on peut s’attendre à une augmentation du
nombre de photons tertiaires dus au TCD car une partie des secondaires produits dans le TCD sont
absorbés dans le CD. De manière surprenante, dans cette simulation où le détecteur le plus bas est le
SCD, on trouve tout de même quelques photons qui sont issus de secondaires produits dans le SCD.
Ce sont des secondaires qui sont émis vers le haut et qui traversent le verre des photo-multiplicateurs
de CherCam en produisant de la lumière Cherenkov. La figure 6.7 du bas représente la distribution
de l’altitude de production des photons tertiaires (par opposition aux photons secondaires produits
par la particule incidente, ceux-ci sont produits par une particule elle-même secondaire). Un très
grand nombre de photons (∼85%) ne sont pas produits dans l’aérogel mais dans le verre des
multiplicateurs lorsqu’une particule les traverse. Lors du passage d’une particule à travers un
photo-multiplicateur tous les photons émis sont collectés dans ce dernier et le signal est donc plus fort
que celui dans les photo-multiplicateurs avoisinants. Cependant cette information est difficilement
utilisable dans l’analyse car ces photo-multiplicateurs, qui reçoivent un signal très fort, saturent si
bien que leur signal n’est pas proportionnel à celui de la particule incidente.
6.3 Reconstruction de la charge avec CherCam et incertitudes
400 600 800 1000 1200 1 10 2 10 3 10 Number of photonsParent production altitude (mm)
4 10 5 10 SCD CherCam CD TCD 540 560 580 600 620 640 660 680 700 Number of photons
Parent production altitude (mm) 720 3 10 4 10 PM Aerogel
FIGURE 6.7 – Altitude de production du parent de chaque photon détecté dans CherCam (haut).
Altitude de production des photons tertiaires (bas). L’altitude est définie par rapport à la surface
inférieure du calorimètre.
6.3.3.2 Caractérisation des particules secondaires
Il nous faut maintenant savoir quels sont les secondaires qui produisent ces photons tertiaires. La
distribution des charges des secondaires pondérée par le nombre de photons qui sont produits par
chaque secondaire est représentée à la figure 6.8. Cette distribution nous renseigne sur au moins
deux processus. Tout d’abord on observe des particules de charges élevées qui proviennent de la
fragmentation de la particule incidente. Ceci nous indique qu’il y a effectivement de la fragmentation
dans le détecteur et donc une contamination des basses charges par les hautes charges. Cependant cela
n’explique pas la dégradation de la résolution sur la mesure de la charge de l’oxygène car, dans les
évènements fragmentés, la charge mesurée est inférieure à 8 et elle n’intervient pas dans l’ajustement
de la gaussienne centrée sur 8 (cf. figure 6.6).
Hors le problème de fragmentation, on peut observer la prépondérance de particules de charges -1.
Ces particules sont, à l’exception de quelquesπ
−, des électrons deknock-onaussi appelésdelta-rays.
Il s’agit d’électrons de la matière éjectés de leur orbitale atomique par le passage d’une particule
chargée incidente. L’énergie cinétiqueT desdelta-raysest distribuée selon la formule [70] :
d
2N
dT dx =
1
2KZ
2z
A
1
β
2F(T)
T
2oùZetβsont la charge et la célérité de la particule incidente,zetAla charge et la masse du matériau
etF(T)un facteur proche de 1 pourT ≪T
max≈4500 MeV[70].
Les énergies initiales desdelta-raysayant généré des photons sont représentées sur la figure 6.9.
On observe qu’à haute énergie, la distribution correspond bien à une loi en
1-1 0 1 2 3 4 5 6 7 0 20 40
Dans le document
Mesure et phénoménologie du rayonnement cosmique avec l'expérience CREAM
(Page 120-123)