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Importance accordée par les professeurs à quelque vingt-cinq activités de la tâche

à l’université

Le questionnaire de 2003 demandait aux professeurs des universités québécoises de qualifier l’importance de leur participation à plus de vingt-cinq activités de services internes à l’université, regroupées en cinq catégories. Cette liste ne comprenait pas cependant les activités rattachées aux postes de direction des affaires académiques. La simple nomenclature de ces activités permet de prendre conscience de la grande diversité et de la richesse des composantes de la tâche de services internes à l’université. Le Tableau 8.7 rapporte les informations colligées. Nous isolons six phénomènes particulièrement importants.

Dans la première catégorie portant sur la participation des professeurs à diverses instances et comités de travail, ce sont 82 % de ceux-ci qui qualifient de très importante ou d’assez importante leur participation à leur assemblée départementale et 50 %, à des instances ou comités statutaires de leur établissement universitaire d’appartenance. Enfin, 46 % des professeurs estiment très importante et assez importante leur participation à des activités facultaires.

Dans la deuxième catégorie regroupant des activités de coordination pédagogique, les professeurs jugent à 61 % très importante ou assez importante leur participation au développement et à la révision des programmes; 46 %, leur apport à l’innovation pédagogique, 36 %, leur participation à une équipe pédagogique et 26 %, la supervision des chargés de cours.

DISTRIBUTION EN % DES PROFESSEURS TABLEAU 8.7

Importance accordée par les professeurs des universités du Québec à diverses activités constitutives de leur tâche de services internes à

l’université (2002-2003) ACTIVITÉS Très important Assez important Peu important Pas du tout important

1. Activités de participation à des instances ou à des comités de travail

18,0 19,1 40,4 30,9 31,0 32,0 26,9 41,2 32,6 33,3 24,2 30,7 15,5 20,6 23,5 25,7 23,3 2,7 15,9 12,2

2. Activités de coordination pédagogique

31,5 17,2 15,9 9,4 13,8 8,8 29,1 28,5 20,2 16,5 26,4 13,1 16,0 21,4 35,2 50,1 35,5 57,1 30,2 13,8 4,0 17,7 11,3 19,9 21,7 18,3 36,4 25,2 34,3 45,4 45,0 19,9 36,3 14,5 28,0 14,5 12,4 24,4 39,2 30,7 25,3 30,3 18,7 31,4 31,9 30,7 14,0 23,4 30,3 5. Activités courantes 27,4 42,0 26,4 4,2 13,5 34,9 46,0 Instance ou comité statutaire de niveau institutionnel

Assemblée de faculté

Assemblée départementale ou l’équivalent Sous-unités du département

Comité de travail du département Autres (N = 113)

Développement ou révision de programmes d’études Innovations pédagogiques

Participation à une équipe pédagogique chargée de coordonner la formation au cours d’une session Supervision de chargés de cours

23,3 33,0 28,7 24,0 24,4 20,9 Supervision d’auxiliaires d’enseignement ou d’assistants

Coordination de responsables de formation pratique ou de chargés d’enseignement

Autres (N = 38)

3. Activités de recherche et de création

Autres (N = 43) 15,5 19,1 32,7 25,9 27,2 Direction ou coordination d’un groupe, d’une équipe et

d’un réseau de recherche

Coordination de travaux menés en partenariat avec un organisme externe

Gestion comptable

Révision d’articles rédigés par un ou des collègues Révision de demandes de subvention effectuées par un

ou des collègues

4. Activités d’évaluation

De programme de formation

De travaux de fin d’études, de mémoires et de thèses en tant que membre d’un jury interne dans votre université D’autres travaux internes

(articles de recherche, données)

De travaux des pairs aux fins d’avancement de la carrière

Autres (N = 28)

Rédaction de lettres de référence

6. Activités syndicales ou associatives

5,4 Participation

Dans la quatrième catégorie, 39 % des professeurs qualifient de très importante ou d’assez importante leur participation à l’évaluation des programmes de formation. Ce sont cependant 67 % des professeurs qui qualifient de très important et d’assez important leur travail en tant que membre d’un jury d’évaluation de travaux de recherche des étudiants. Dans la cinquième catégorie, ce sont 69 % des professeurs qui qualifient d’importante leur activité de rédaction de lettres de référence. Nous constatons cependant qu’aucune autre question n’a été posée sur les autres activités de gestion courante, mal identifiées, mais représentant, tout de même, en 2002-2003, 22,5 % de la tâche de services internes à l’université des professeurs. Entre autres, ce type d’activité comprend l’animation de comités de travail, la préparation d’une prochaine rencontre d’un tel comité, l’écoute d’un collègue et un conseil à celui-ci, une intervention auprès du doyen ou d’un service, la préparation d’un procès verbal.

Enfin, dans la sixième catégorie, 19 % des professeurs jugent très importante ou assez importante leur participation à des activités syndicales ou associatives.

Conclusion

En matière de services internes à l’université, le premier phénomène identifié lors de la comparaison des données de 1991 et de 2003 a été une légère perte d’importance de cette tâche, que celle-ci soit mesurée en heures ou en proportion de l’ensemble du travail. Pourtant, si on les regarde de plus près, les données recueillies auprès des professeurs au sujet de leur tâche de services internes à l’université sont relativement semblables. Cette tâche est la troisième en importance après l’enseignement et la recherche. Elle se compose de multiples éléments; elle est aussi très diversifiée et fortement modulée. D’ailleurs, au cours de l’année universitaire 2002-2003, 11 % des professeurs disent y avoir échappé complètement, alors que 27 % des professeurs affirment y consacrer 15 % ou plus de l’ensemble de leur travail, dont 13 %, 25 % et plus.

Bien que quelque 45 % des professeurs occupent des postes de gestion des affaires académiques, cette activité est la deuxième seulement en importance, venant après la participation des professeurs à des comités de coordination pédagogique et scientifique.

que les professeurs consacrent trop, pas assez ou juste assez de leur temps à cette tâche et aux activités qui la constituent. Et nous ne possédons pas non plus de points de repère permettant d’établir objectivement que cette tâche est remplie ou pas de façon juste, équitable et efficiente au sein du corps professoral. Toutefois, un postulat s’impose à nous : toute intervention directe ou indirecte en la matière doit s’assurer que les services essentiels sont maintenus et même mieux rendus qu’ils le sont actuellement. L’université est trop importante pour que l’on tolère qu’elle soit sous-gérée ou mal sous-gérée. De plus, par sa nature même, en tant qu’établissement voué à la pensée libre et responsable, elle appelle une gestion démocratique et participative qui implique, à court terme, du temps et des coûts. Refuser d’y investir le temps et les fonds nécessaires entraînerait à moyen terme des problèmes de productivité. Une telle prise de position ne signifie pas pour autant que les professeurs sont irrémédiablement condamnés à remplir toutes les activités de services internes qu’ils assurent actuellement. Dans ce domaine, il faut distinguer l’essentiel. Ce n’est pas pour autant toujours facile.

CHAPITRE 9

LES SERVICES EXTERNES À L’UNIVERSITÉ,

LA PLUS PETITE ET LA PLUS CONTROVERSÉE

DES SIX TÂCHES

Portée et limites de la recherche

La tâche de services externes à l’université est encore mal définie et reste aussi très inégalement répartie entre les professeurs. Mais elle est d’abord et avant tout la plus petite et la plus controversée des six tâches des professeurs. Nous retenons, pour notre part, trois controverses. La première porte sur la pertinence et l’importance de cette tâche; la seconde, sur les activités qui la constituent et sur la nature des clientèles servies; la troisième, sur la pertinence d’inscrire ou de ne pas inscrire dans cette tâche certaines activités payées aux professeurs, en plus de leur salaire de base.

La première controverse au sujet de cette tâche de services externes à l’université a trait à la fois à la pertinence et à l’importance de cette tâche. En effet, les professeurs qui y consacrent peu de temps sont accusés, à l’occasion, de vivre dans une tour d’ivoire et de mal répondre aux besoins de la société qu’ils doivent servir. D’ailleurs, des pressions pour qu’ils investissent davantage dans cette tâche se sont faites plus lourdes au cours des dernières années. Si, au contraire, les professeurs s’y engagent intensément, ils sont alors accusés d’agir au détriment de leurs activités internes à l’université et particulièrement de leurs tâches premières d’enseignement, de recherche et d’encadrement des étudiants. L’équilibre dans ce domaine est toujours fragile et il n’existe pas de consensus sur l’importance que chacun des professeurs et le corps professoral dans son ensemble pourraient, sans subir de reproches, ou devraient, pour bien remplir ses devoirs, accorder à cette tâche.

La deuxième controverse porte sur le choix des activités qui constituent cette tâche et, indirectement, sur les types de clientèles qu’elles permettent de servir. Sur ce plan, personne ne conteste le rôle joué par les professeurs d’université auprès des associations scientifiques et professionnelles, des organismes subventionnaires et des établissements

Quelle est la nature de la tâche des services externes à l’université des professeurs des universités québécoises? Quelle est aussi l’importance de cette tâche?

professeurs, tirant ainsi profit, souvent à prix avantageux, de leurs connaissances et de leurs compétences et pouvant du même coup, s’approprier indirectement d’autres ressources de l’université qui sont d’abord de nature publique. Plusieurs acteurs s’opposent à un tel usage. D’ailleurs, pour éviter ce type de conflit, certains intervenants sont allés jusqu’à réclamer des professeurs l’exclusivité de services, c’est-à-dire une politique déterminant que tout service externe doit se faire en passant par l’université d’appartenance des professeurs.

La troisième controverse porte sur la nature des activités constitutives de cette tâche, et particulièrement sur la pertinence d’y inclure ou non le travail rémunéré en plus, au-delà du salaire de base, que celui-ci soit payé directement ou indirectement aux professeurs par des organismes externes5. Plusieurs situations différentes se présentent. Par exemple, certains professeurs sont payés pour mener à bien des travaux de services à la communauté externe à l’université; d’autres y travaillent en tant que bénévoles, augmentant ainsi leur charge temporelle de travail au-delà de leur charge normale; enfin, un troisième groupe remplit ses activités en la matière à l’intérieur des heures de travail rémunérées normalement par l’université. C’est dire comment les situations sont diverses. Bien plus, les critères servant à comptabiliser ou à ne pas comptabiliser dans la charge temporelle de travail des professeurs les activités additionnelles rémunérées par des organisations externes à l’université sont loin de faire l’objet d’un consensus au sein du monde universitaire. D’ailleurs, lors des deux enquêtes effectuées au Québec, à douze ans d’intervalle, certains professeurs ont pu choisir de comptabiliser dans leur travail certaines activités rémunérées en sus, alors que d’autres ont probablement choisi de ne pas les comptabiliser. Chacun a sa propre conception de ce qui doit être inclus dans cette tâche. Il est même vraisemblable que l’idée que les professeurs se font des activités de leur tâche de services externes à l’université se soit modifiée au cours des douze dernières années. À partir des données disponibles, il est cependant impossible de le démontrer empiriquement.

Questions générales

5. Cette tâche de services externes à l’université n’est pas la seule à permettre aux professeurs d’acquérir des suppléments de rémunération. Les postes de direction et la possibilité de donner des cours en plus sont, pour les professeurs, au sein de leur établissement, d’autres sources de financement additionnel.

Durant l’année universitaire 2002-2003, quelles fins visaient les activités de services externes à l’université des professeurs? Quels types de clientèles ont profité principalement de ces services? S’agit-il globalement des mêmes fins et des mêmes clientèles que celles qui ont été prises en compte lors de l’enquête de 1991?

Sous-questions

Au cours des années universitaires 1990-1991 et 2002-2003, quelle importance a occupé la tâche de services externes à l’université au sein du travail des professeurs? Observe-t-on aussi des variations significatives quant à l’importance qu’accordent à cette tâche les différents membres du corps professoral? Retrouve-t-on aussi à ce sujet, à douze ans d’intervalle, des changements majeurs?

Durant l’année universitaire 2002-2003, cette tâche a-t-elle occupé dans le travail professoral une plus petite ou une plus grande importance, selon le type d’établissement d’appartenance, le domaine d’enseignement et de recherche, le sexe et l’étape de la carrière?

Quelle proportion de leur tâche de services externes à l’université les professeurs ont-ils consacrée en 2002-2003 à chacune des diverses activités qui constituent cette tâche? Ces activités sont-elles globalement les mêmes qu’en 1990-1991? À douze ans d’intervalle, les professeurs accordent-ils la même proportion de l’ensemble de cette tâche à chacune des activités qui la composent?

Dans le cadre de cette tâche de services externes à l’université, comment les professeurs qualifient-ils leur engagement vis-à-vis de certaines activités d’innovation et de transfert des connaissances?

Plan de ce chapitre

Ce chapitre sur la tâche de services externes à l’université des professeurs des universités québécoises se divise en cinq parties :

quant à l’importance que les professeurs accordent à la tâche de services externes à l’université, selon le type d’établissement d’appartenance, le domaine d’enseignement et de recherche, le sexe et l’étape de la carrière.

Dans la troisième, nous départageons l’ensemble de cette tâche entre les divers types d’activités qui la composent : activités de gestion; activités de développement culturel, communautaire, politique et socioéconomique; activités d’expertise, de consultation ou d’érudition; activités syndicales menées en dehors de l’établissement de rattachement du professeur, etc. Toutefois, parce que les activités de cette tâche n’ont pas été définies exactement de la même manière au cours des deux enquêtes, nous évitons de comparer les données colligées à ce sujet en 1990-1991 et en 2002-2003. Dans le quatrième partie, nous tentons de mesurer dans quelle proportion les professeurs ont été engagés dans divers types d’activités menées auprès de diverses clientèles, classant les activités par ordre d’importance, selon la proportion des professeurs qui disent avoir mené ces divers types d’activités. Nous comparons aussi à ce sujet les données de 1991 et de 2003.

Enfin, dans la cinquième et dernière partie, nous analysons le degré d’importance que les professeurs ont accordée, au cours de l’année 2002-2003, à des activités d’innovation et de transfert des connaissances, dans une perspective qui, allant au-delà de l’avancement des connaissances, vise, par le développement et le transfert des connaissances qu’elle suscite, le développement socioéconomique.

9.1 Rappel de l’importance relative de la tâche de services