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III. Résultats

3. Impact du lieu d’exercice

3.1. Des avis divergents

Une grande partie des médecins libéraux interrogés, qu’ils exercent en zone rurale, semi rurale ou urbaine, n’a pas la sensation que leur lieu d’exercice influe sur le recours aux urgences ou à une FAD.

L6/ Je pense que ça ne change rien. Euh… je pense qu’en campagne j’aurais la même attitude. Peut-être un peu plus de problème, et encore… peut être pour avoir des transports d’ambulance… Mais j’aurais la même attitude.

L7/ Oui… Non… Non pour l’instant je n’ai pas l’impression que ça agit sur moi. C’est plus la gravité du patient, le cas clinique. Mais non sinon non…

L8/ Non, franchement non. Avant j’étais en région parisienne. J’avais un grand choix de structures autour du cabinet. Non, je n’ai pas l’impression que cela change quelque chose […] S’il y a besoin d’hospitaliser que ce soit loin ou pas je le ferai, ça ce n’est pas discriminant.

L9/ Pas vraiment. En ville c’est pareil non ? La distance n’y change rien, non ?

Mais les avis divergent, sans relation de cause à effet observable.

Un médecin généraliste exerçant en zone urbaine pense utiliser moins facilement l’hospitalisation et privilégier le maintien à domicile car il se sent

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rassuré par l’existence d’un service assurant la continuité des soins au domicile, et par la présence d’un hôpital, avec un SAU à proximité.

L1/ Alors oui. On hospitalise moins parce qu’on est plus près et on sait justement que si les choses venaient à mal tourner, par exemple une simple pneumopathie, on a un recours aux urgences faciles, elles sont à coté, en très peu de temps le patient peut être pris en charge à l’hôpital. Donc on peut prendre plus de risques, et on essaie au plus de maintenir le patient au domicile. Et puis dans notre zone nous on assure une permanence des soins au cabinet jusqu’à 19- 20h puis en dehors des horaires il y a le relais de SOS médecin, donc les patients sont peut-être plus en sécurité. On peut se permettre d’attendre un peu plus avant d’hospitaliser. On va peut-être moins vers des hospitalisations directes.

Un autre médecin généraliste exerçant lui en zone rurale reconnait n’avoir recours à l’hospitalisation que très exceptionnellement.

L13/ Alors nous, en médecine de campagne on ne les hospitalise jamais. Je veux dire, on les traite à domicile. Moi je fais tout au domicile.

Il y a des médecins généralistes et hospitaliers qui pensent que le fait d’exercer dans une petite ville semi-rurale, facilite les relations avec l’hôpital. Une offre de soins moins grande, à taille humaine, est ressentie comme étant un facteur facilitant pour ces médecins.

L3/ Oui, parce qu’en ville c’est déjà plus compliqué. Dans une grande ville c’est plus compliqué, il y a peut-être moins de disponibilités aussi. Ici c’est un petit hôpital… Oui ça facilite

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H7/ Oui, on les connaît les médecins généralistes. Il y en a pas mal qui ont travaillé avec nous ou aux urgences. Et puis d’autres qu’on connaît de longue date. Parce que c’est petit (cite le nom de la ville) ! Bon il y a les nouveaux installés que je ne connais pas. Mais tous les anciens…

L4/ Euh… alors bon par rapport à Marseille… […] Non, je pense que ça ne change pas grand-chose. A la limite dans la relation avec l’hôpital, je trouve ça plus facile ici parce qu’il y a moins de diversité d’offres, moins de cliniques, moins d’hôpitaux. On se fait une idée plus rapidement quand même, c’est plus facile, parce que c’est plus à taille humaine. Marseille, c’est encore autre chose…

A l’inverse, un autre médecin généraliste rapporte qu’en étant installé dans une zone rurale, il a moins d’offres et donc plus de difficultés à utiliser une FAD que dans une grande agglomération.

L10/ C’est plus compliqué ici. J’exerçais dans l’agglomération lilloise donc des établissements en veux-tu en voilà. Donc je trouvais toujours une place ! Toujours !

3.2. L’exception du Golfe de Saint Tropez

L’hôpital de Gassin/Saint Tropez annonce un taux d’hospitalisation par admission directe assez inédit .

H2/ Nous les entrées directes on arrive à 70 à 75 % de l’activité du service (sourit,

avec une certaine fierté). […] Ça fait des années qu’on y travaille. On a commencé

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Selon le médecin interrogé c’est la situation géographique du Golf qui favorise la relation avec les interlocuteurs libéraux.

H2/ « Alors nous, c’est vraiment facilité parce que le golfe de Saint-Tropez est très petit. L’hiver vous croisez tous vos confrères en allant faire le marché, il y a une relation, ce sont des gens que l’on croise vraiment très régulièrement »

H2/ « après ça fait 25 ans que je vis sur le golfe, ça favorise énormément énormément les relations. »

H2/ « On a de très bonnes relations avec nos confrères libéraux. […] On a travaillé beaucoup avec justement ces relations privilégiées avec la médecine de ville et c’est une monnaie courante. Ils nous appellent régulièrement donc on favorise tout ça »

Mais la communication favorisée par la localisation de l’hôpital et la connaissance des confrères libéraux ne sont pas les seuls facteurs facilitant la FAD. Le service cumule d’autres facteurs facilitants :

Il y a tout d’abord une réelle volonté de développer ce type de filière.

H2/ « C’est très « personne dépendante » on se rend compte que c’est vraiment une volonté de l’hôpital de s’ouvrir aux médecins généralistes, c’est une démarche qu’on veut avoir… »

Les hospitaliers du service ont mis en place plusieurs outils facilitant la communication avec les médecins libéraux.

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H2/ « Il faut savoir que tous les médecins du pôle ont reçu par mail un numéro de téléphone direct […] Vous tombez directement sur moi ou sur mon remplaçant si je ne suis pas là. »

H2/ « on a un rappel chaque année avec un mailing pour rappeler ce numéro de contact »

H2/ « à la fin de chaque lettre de sortie, il y a toujours ce rappel « pour les admissions directes veuillez contacter ce numéro »

H2/ « Moi j’ai demandé à tous les médecins du service d’appeler le médecin traitant quand quelque chose ne va pas. C’est ce qui fait que cette politique de communication régulière favorise vraiment une prise en charge rapide. C’est facilité par la petitesse du golfe de Saint-Tropez. »

Ils ne rencontrent pas de franche difficulté dans l’accès aux examens paracliniques.

H2/ on a un accès facile avec le laboratoire, s’il s’avère être très instable, je peux faire mon bilan, je téléphone à la radio il est prioritaire j’ai tout de suite ma radio mon scanner mon angioscanner

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