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Nous rappelons que notre questionnement central est le lien entre l’identité de sexe des pratiquants et leur rapport associé au bodybuilding. Nous avons cherché à rendre compte de l’existence et de la nature de ce lien, à partir de nos observations de terrain et nos entretiens. Au cours du chapitre précédent, nous avons expliqué comment nous avons construit dans ce but des catégories d’interprétation autour de deux axes, « identité masculine » et « engagement dans la pratique ». Dans ce chapitre, nous analysons nos données de terrain pour le premier axe et ses sous-catégories. Plus précisément, ces dernières sont regroupées dans deux dimensions présentées dans le chapitre 4: l’ « identité corporelle » et l’ « identité sociale ». Nos entretiens nous permettent en particulier d’illustrer comment l’ « identité corporelle » et l’ « identité sociale » sont vécues par les acteurs. Nous commençons par l’ « identité corporelle ».

5.1 L’identité corporelle

Nous abordons successivement ici le sentiment de masculinité et les motivations et la volonté de masculinité.

5.1.1 Sentiment de masculinité et motivations

Nos données de terrain font ressortir 4 types de motivations liées à la pratique: une faiblesse initialement ressentie, une passion du sport (sportif à la base ou

complémentarité), une entrée avec d’autres pairs (amis et/ou famille) et des

valeurs spécifiques accordées au corps (esthétique, santé, bien-être). Ces motivations ne sont pas exclusives les unes des autres, puisqu’un même pratiquant peut en citer plusieurs au cours de l’entretien. Cela est en partie lié à la dynamique de l’entretien : parler de fragilité identitaire n’étant pas évident, les pratiquants qui l’ont ressentie au moment de l’entrée dans la pratique l’affirment souvent davantage à la fin qu’au début de l’entretien.

5.1.1.1 La fragilité

Cette question apparaît essentiellement dans les discours, où les pratiquants font ressortir cette fragilité initiale, que le bodybuilding peut combler. 25 bodybuilders affirment ainsi à un moment ou à un autre de l’entretien avoir débuté pour des raisons de fragilité. Leur profil sociologique est assez marqué sur le plan de la situation professionnelle, puisque la majorité provient des catégories populaires : 10 sont ouvriers, 4 sont employés, 1 est chômeur. Les autres sont membres du groupe des « Cadres et professions intellectuelles supérieures » (4), des « Professions intermédiaires » (1), « Artisans, commerçants, chefs d’entreprise » (3) et deux sont « Inactifs ».

De même, nous pouvons constater qu’ils ont un point commun fort : ils ont débuté en moyenne le bodybuilding à 21,3 ans, ce qui est jeune (dont 13 entre 14 et 20 ans). Cette période de l’entrée dans la vie adulte a effectivement été désignée par Klein (1993) comme celle où les doutes identitaires relatifs à la masculinité ressortent le plus. D’ailleurs, la moyenne serait même plus basse si nous avions tenu compte du fait qu’un pratiquant (William) a commencé ce

sport « 2-3 ans pour m’amuser dans ma jeunesse » sans donner plus de

précisions, et surtout en indiquant qu’il n’entretenait pas à cette époque un rapport sérieux à la pratique. Nous avons donc retenu l’âge de 40 ans donné après, qui paraît plus significatif pour dater le début de son engagement.

Enfin, nous considérons que ce sont des bodybuilders qui ont une expérience suffisamment longue de la pratique (10,8 ans en moyenne) pour exprimer avec le recul leurs motivations de départ, et faire en particulier ressortir ou pas cette question de la fragilité. C’est intéressant sur le plan de leur parcours de pratiquant : ce laps de temps permet de raisonner en « dynamique » et de questionner cette fragilité au fil du temps.

Ainsi, notre analyse fait tout d’abord émerger le mot « complexe » (et ses assimilés : « complexer », « complexés »,…) que ces pratiquants relient à ce sentiment de fragilité initiale, qui est cité directement par 12 bodybuilders, et qui

apparaît 21 fois, lorsque nous leur demandons les raisons d’entrée dans la

pratique. Il apparaît en particulier que ce soit un problème de taille et de poids qui incite à pratiquer le bodybuilding.

Nous parlons ici des bodybuilders les plus représentatifs de cette tendance,

notamment Marc : « ben…oui, un complexe physique. Ouais…petit aussi. Je

sais pas depuis c’te période, même quand j’étais gros gamin, j’ai une hantise d’être gros ». Il avoue se sentir désormais plus « homme » grâce à son

« nouveau » physique. De même, pour Patrick : « ben j’me trouvais maigre. Je

suis pas rentré dans le body pour me faire un corps pour aller à la plage comme on dit, c’était plus pour prendre du poids. J’avais un complexe par rapport à ça ». Cette volonté de recouvrer et d’asseoir une plus grande confiance grâce à

son physique est très présente chez lui : « j’pense que j’en ai fait pour ça. La fin

en soi c’était pas seulement devenir massif c’était gagner, inconsciemment c’est gagner plus de confiance en soi ».

Ou encore Benjamin : « c’est parti disons grosso modo d’un complexe on va

dire, donc j’ai voulu en faire un petit peu un sport, histoire de décomplexer on va dire. Je suis parti d’une base un peu mince, pas moche puis rien, mais histoire de me développer un peu plus… ». Mathieu nous affirme aussi que « j’étais complexé par rapport à mon poids, parce que je faisais pratiquement 1,80 cm, et j’en voyais qui faisais presque 5 voire 10 centimètres de moins, et qui faisaient le même poids que moi. Donc là je m’y suis mis fermement ».

Il est donc évident que la fragilité des bodybuilders précédents provient d’une

question de taille et/ou de poids, « la morphologie » comme le dit Yvan, que le

bodybuilding permettra de combler. C’est une motivation très prononcée qui les

anime, comme le résume Matis, qui « à la base non [je ne me trouvais pas

prendre du muscle ». Théo, William (« ouais, pour prendre du volume ») et

Boris le confirment : « on va dire au début, les trois premières années, c’était

plus pour me développer, c’était plus une confiance en moi que je cherchais ».

Cependant, cette définition personnelle de la situation pour s’engager ou pas ne relève pas uniquement de déterminants individuels. Outre le fait de commencer

ce sport à plusieurs que nous aborderons infra112, il est fondamental de

considérer que le jugement des autres à leur égard est aussi important pour avoir envie de changer de corps. Plus concrètement, les moqueries et les

stigmatisations qu’ils ont subies renforcent l’idée de recourir au bodybuilding.

D’ailleurs, n’oublions pas à nouveau que ce sport s’est construit sur cet imaginaire, où le corps extérieur puissant acquis via le bodybuilding permettra de prendre une revanche sur ceux qui nous ont posé problème à un moment donné. Cet imaginaire est à relier à ce que Klein (1993) nomme la « masculinité

des comics »113, et surtout à l’histoire économique de ce sport où Weider, à

partir de sa propre expérience, expliquait que véhiculer une telle croyance auprès des jeunes hommes était un bon moyen de les attirer vers la pratique (Reynolds & Weider, 1989 ; Schwarzenegger, 2013). Nahel résume bien la philosophie de Weider, où transformer son corps c’est se transformer, lorsqu’il

affirme que « ça m’a permis d’avoir un autre physique ».

Théo qui a été cité ci-dessus incarne le côté social de la définition personnelle

de la situation : « c’est vrai que oui, c’est vrai que quand j’étais ado, quand

j’étais au collège et tout, j’étais le plus petit, j’étais le moins costaud, j’étais le moins ci, le moins ça, ça m’a saoulé. Ça m’a cassé les couilles. Après je voulais qu’on me voit comme quelqu’un qui « waou, il est costaud, et tout ». Comme un homme fort ».

Nous retrouvons aussi cette problématique chez Nathan : « en fait j’étais un peu

tout maigre avant, mais vraiment tu sais gringalet…[rires]. Tu sais je voulais vraiment trouver un truc, que mon corps il ressemble à quelque chose déjà…et euh c’est quand je me regardais dans la glace j’avais un peu honte, j’étais pas bien, pas comme les autres ». Il en était même fortement complexé : « ben ouais, déjà en plus je suis pas très grand tu vois. Quand t’es petit, maigre, avec les cheveux longs…j’avais les cheveux longs [rires]. Je me disais « putain, ça le faisait pas, il faut que je fasse un truc là » [rires] ».

Encore cette impression partagée par Gaël : « alors mes motivations au départ

j’ai fait ça parce que j’étais quelqu’un de fin, et je le vivais super mal. On se moquait de moi, on m’appelait arbalète, j’étais tout maigre ». Il revient plus longuement sur les fragilités de jeunesse ressenties, et où le regard et l’emprise sur le corps ont été perçus comme des moyens d’y répondre et de mieux se positionner dans la compétition intra masculine. Plus précisément, il dit avoir eu une enfance difficile où il devait s’imposer, alors que physiquement il ne pouvait

pas. Il en va de même pour Romain : « je voulais être plus gros, j’aimais pas

mon corps, j’avais le sentiment qu’avec un corps plus musclé les autres me considéraient plus ». 112 Voir p 180. 113 Voir p 126.

Dans cette perspective, c’est aussi cette dimension qui a motivé Benoît, qui revient de nombreuses fois lors de l’entretien sur ses faiblesses ressenties : « c’est dans mon entourage de temps en temps « ouais, on peut faire raide avec une bougie », « t’es sur la plage on voit tes côtes même quand tu respires pas », « ça fait un peu Somalie »». De même, il se souvient que « moi quand j’avais 14 ans j’suis parti en séjour linguistique, et on s’est fait emmerdés par des jeunes en soir, ça a tourné en une bonne baston et je me suis dit c’est con quoi, j’aurais fait peut-être un sport de combat ou j’aurais peut-être été plus costaud on en aurait moins pris plein la gueule quoi. Ça c’est sûr ça te fait réfléchir et ça te laisse une trace dans la conscience… ».

Elliot, venu au bodybuilding pour les mêmes motivations (« j’étais complexé par

ma maigreur, j’étais très maigre, 62 kg, 1,82 kg, j’étais super maigre, surtout pour ça »), se remémore comme Benoît : « j’ai fait mes études dans la mécanique, et j’ai pris un jour une claque, comme ça, un jour par une bande de racailles, ça lui a fait plaisir, comme ça il avait envie, parce que ma tête devait pas lui revenir. Donc j’ai commencé la musculation dans ces années-là, et j’ai commencé à prendre des bras, des pecs, et là bizarrement, on m’emmerdait beaucoup moins ».

En somme, cette question de la fragilité, du manque, du complexe est majeure chez les bodybuilders que nous avons rencontrés. Comme indiqué, elle est directement reliée à un problème vécu de poids et de taille, que les pratiquants espèrent combler grâce au bodybuilding. Ce problème est ressenti comme une infériorité qui les met mal à l’aise vis-à-vis de leur identité. Mais il convient d’approfondir cette fragilité matérialisée par un complexe, car les pratiquants lui donnent des déterminants divers. Plus précisément, si certains la relient à une défaillance de masculinité et de virilité, ce qui conforte notre problématique, d’autres effectuent au contraire d’autres ponts. D’autres ont aussi du mal à en parler ouvertement, répondant ainsi soit de façon implicite, soit détournant la question. Nous avons été confronté sans doute à la difficulté méthodologique soulignée de mettre en avant des fragilités masculines devant un autre

homme114.

Sur le plan des liens entre fragilité et identité de sexe masculine, que le

bodybuilding permettrait de combler, Clément affirme que « ouais ça met plus

en valeur ce côté masculin. C’est évident. C’est vrai que ça a un côté très masculin. Ben ouais…c’est sûr que quand on est tout maigre et un peu chétif, comme ça , c’est vrai que c’est pas…au début, ouais, ça a certainement été, ouais, ouais, ouais, j’pense parce que j’étais très très maigre quand j’étais plus jeune ; au début, je pense que le principal côté, c’était surtout d’être un petit plus costaud». Joris le confirme : « quand on dit homme on pense généralement à quelqu’un qui est fort. Tout le monde c’est un peu pareil ».

Lucas se sentait même mal à l’aise en comparaison avec sa conjointe, comme s’il était important pour lui que l’homme soit physiquement visiblement supérieur

à une femme : « en fait pourquoi je suis arrivé dans le monde du bodybuilding,

parce que j’ai pris peur une fois sur une photo à côté de ma copine, parce qu’à

114

l’époque, j’ai commencé ce sport je faisais 55 kg. Quand je me suis vu en photo à la plage avec les mêmes bras que ma gonzesse, j’ai dit là il y a un problème… ». Même sentiment de complexe chez Elouan : « je faisais un peu des complexes, t’sais, j’étais maigre et tout, donc euh…je me suis mis à la muscu, et puis à fond ».

Cependant, les autres qui parlent de fragilité, vont lui donner des raisons

différentes. Prenons le cas de Thierry : « c’est un complexe au départ, étant

ancien parachutiste je faisais 64 kg pour 1,67 m, un complexe au départ bien sûr. J’étais le squelette de la famille. Automatiquement j’pense qu’au départ y a quand même un complexe, maintenant lié à la virilité je pense pas ».

Un autre cas, celui de Cédric, qui va parler d’un manque de reconnaissance,

mais sans le relier directement à la masculinité et à la virilité : « c’était quelque

part peut-être un besoin de reconnaissance. C’est vrai que peut-être un besoin de reconnaissance parce que peut-être il m’a manqué ça dans mon jeune temps en étant gamin ». Il en va de même pour Clovis, qui dit avoir débuté pour

perdre du poids, car il était trop gros : « une question de masculinité non, non.

Non tu te sens pas plus mec. Ouais parce que quand tu regardes bien à la base qui c’est qu’avait lancé le body, c’était en Amérique, c’était les gays. Les gays. Parce que eux ils aimaient bien se faire voir, déjà pour attirer d’autres mecs, tu vois. Donc euh…non, ça n’a rien à voir ».

Ce qui est intéressant à travers cette citation est que comme nous l’avons mis en évidence lors de la revue de la littérature, Clovis associe de façon indiscutable la virilité dans le bodybuilding à l’hétérosexualité, car l’homosexualité représente son inverse dans l’imaginaire du bodybuilding, à savoir la féminité (Taywaditep, 2001 ; Berry, 2010). Dans sa vision, si les homosexuels n’avaient pas été à l’origine de ce sport, la question aurait pu se poser ; mais comme il pense que c’est le cas, le bodybuilding a d’autres

déterminants. Martin affirme la même chose lorsqu’il dit que « pour moi c’est

pas un synonyme de virilité, d’ailleurs si tu regardes bien chez les gays, c’est très répandu la muscu, tout ça ».

Ce sont d’ailleurs des situations que nous avons vécu au moment de notre présence sur le terrain, où les plus maigres sont désignés par certains plus gros comme des faibles et sont de fait associés à l’homosexualité, qui renvoie implicitement ou explicitement à la féminité :

- « salut les tapettes » (Note du 4 août 2009, Epagny, 9h30) ;

- « moi je fais pas un exercice de PD » (Note du 22 mai 2010, Annecy, 15h30 ;

- « ça me fait chier, j’ai des mollets d’homosexuels » (Note du 21 mars 2010, Epagny, 9h30) ;

- « Nikos il prend les poids de 2, je lui dis tu veux pas les peindre en rose ? Encore toi c’est normal, tu charges, mais lui… » (Note du 24 octobre 2009, Cluses, 18h45) ;

- « tiens salut, je me disais que ça sentait l’homosexuel » (Note du 26 février 2010, Epagny, 11h).

Pour autant, cette homosocialité est en permanence négociée par les pratiquants pour qu’elle ne s’apparente pas à l’homosexualité, repoussée pour les raisons développées jusqu’ici. D’une part, à travers la stigmatisation des homosexuels comme ci-dessus, ou par leur discrétion : dans les 3 salles observées, les bodybuilders homosexuels connus ne mettent pas du tout cette identité en avant dans les interactions, et s’éloignent des lieux de leur étiquetage négatif.

Quoi qu’il en soit, ces deux citations confirment que la fragilité n’est pas toujours

perçue comme un problème de masculinité et de virilité (« pas consciemment,

pas consciemment. En fait j’en ai pas conscience, j’assimile pas ça à la virilité, j’associe pas trop ça à la virilité. Mais c’est vrai que j’aime bien me regarder par rapport aux muscles, tout simplement » comme le rappelle Benjamin). S’il y a bien un complexe relatif au corps, cela renvoie à d’autres problèmes, notamment « physiologiques » et « techniques » pourrions-nous dire. Lois est

illustratif de cela : « j’ai attaqué la muscu par rapport à un complexe d’infériorité

physique au niveau du foot. Ben non, parce que j’ai commencé la muscu en 1998 j’avais 17 ans, on parle pas de virilité à 17 ans ».

Thibault également insiste sur un complexe « fonctionnel » de départ : « moi

aussi c’était un problème de croissance au genou qui m’a obligé à être opéré et puis après à faire de la rééducation, et comme j’étais en rééducation, j’avais plus de jambes en fait, donc j’ai fait, j’ai dû remuscler les jambes, et en même temps que j’ai remusclé les jambes, j’ai appris à muscler le reste, et puis voilà, c’est parti comme ça ». De façon proche, Timéo a commencé à pratiquer le bodybuilding pour des raisons de santé liées à la pratique d’un autre sport :

« alors en fait je suis rentré dans une salle pas par conviction, ni passion, simplement que j’avais des problèmes d’épaules ».

En complément de ce qui précède, il est important également de se situer dans une perspective dynamique, comme nous l’avons indiqué. Plus précisément, la question est de savoir si la pratique du bodybuilding a permis au fil du temps, du fait des résultats obtenus, d’exercer des effets positifs sur l’identité individuelle, et donc d’impacter favorablement ce sentiment de complexe et d’infériorité. Sur

ce plan, la réponse paraît positive, à l’instar de Benoît, qui affirme : « j’ai

beaucoup plus d’assurance, je me sens moins vulnérable ». C’est ce que

confirme Benjamin : « j’ai pris de l’assurance depuis que j’ai été comme ça,

alors c’est peut-être bête à dire, mais j’ai plus d’assurance, tout simplement ».

Dans la même perspective, Boris : « j’pense une autre chose, que ça me

rassure aussi moi-même. Ben par rapport aux autres, ce que je veux dire par là c’est que j’ai plus confiance en moi. Complètement, ça m’a vraiment donné confiance en moi. Quelles que soient les situations, tu les [les gens]

impressionnes ». Elliot donne encore plus de précisions : « dès que tu commences à avoir des épaules, des bras, tu commences à avoir plus confiance, tu t’affirmes…j’étais timide par le passé…là tu t’affirmes, tu te sens vachement mieux. Ça m’a vachement aidé d’être…ce physique ». Théo est

d’accord sur ce point lorsqu’il dit que « c’est vrai que après en grandissant et tout, je me sentais plus en confiance en étant plus costaud… ».

Ce qui apparaît central dans les discours qu’incarnent ces citations représentatives, est « l’assurance » et la « confiance » qu’apporte le bodybuilding. Pour ces hommes, le « corps compte » car nous sentons que le

développement physique et le fait d’être parvenus à atteindre des objectifs est

très important pour leur identité. Outre son propre cas, Gaël, qui côtoie des jeunes hommes dans des cours qu’il donne, constate que c’est une dimension

très fortement recherchée par ceux-ci : « il y a de plus en plus de gens qui

viennent pour avoir justement peut-être plus de charisme, se sentir mieux, être